Par Dimitar Bechev – Le 10 avril 2015 – Source : Russia Insider
Outre les préoccupations économiques immédiates, il y a beaucoup de raisons fondamentales pour lesquelles la tentative de Tsipras de ranimer les relations entre la Russie et la Grèce a été largement soutenue en Grèce:
- L’opinion publique en Grèce est favorable à la Russie.
- Les deux pays ont des liens culturels et historiques importants.
- Les Grecs, en particulier à gauche, sont notoirement anti-américains.
L’opinion nationale, en Grèce, de la gauche radicale à l’extrême-droite
De telles attitudes peuvent s’expliquer si on considère les relations existant depuis longtemps entre la Grèce et la Russie. La Grèce est l’un des quatre membres à majorité orthodoxe de l’Union européenne. Tsipras, célèbre pour avoir été le premier dirigeant grec à refuser de prêter serment devant l’archevêque d’Athènes, a néanmoins pris le temps, lors de ses rencontres à Moscou, de rendre visite à Kirill, le Patriarche de toutes les Russies.
L’Histoire joue un rôle, aussi. L’ancien ministre grec des Affaires étrangères Ioannis Kapodistrias est devenu le premier chef d’État grec, en 1827, et le tsar Nicolas Ier a joué un rôle essentiel dans la protection de l’indépendance du pays, en 1830. La révolution grecque contre les Ottomans a été, à l’origine, conçue par des émigrés dans la ville portuaire russe d’Odessa. Plus tard, la Russie a combattu aux côtés de la Grèce dans la Seconde Guerre mondiale. Et les communistes grecs ont mené la résistance contre l’occupation nazie; s’il n’y avait pas eu l’intervention décisive des États-Unis dans la guerre civile grecque (1946 à 1949), le pays se serait facilement retrouvé avec les Soviétiques. Plus récemment, le Premier ministre populiste Andreas Papandreou a poursuivi vigoureusement un rapprochement avec le Pacte de Varsovie dans les années 1980, comme moyen de faire pression sur son ennemi héréditaire, la Turquie, officiellement un pays membre de l’Otan.
Pour Tsipras, poser avec Poutine peut lui faire gagner des points dans le pays, avec les nombreux Grecs opposés aux États-Unis. L’anti-américani
Par Dimitar Bechev
Article original paru dans Foreign Policy
Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone