Par Vladislav B. SOTIROVIĆ − Le 3 décembre 2019 − Source orientalreview.org
Formation, langue et instabilité politique
Les Hollandais furent la peste de l’existence de l’Espagne Habsbourg du roi Philippe II (1556-1598). Ils menaçaient tant l’unité catholique romaine de son empire que son unité politique. Les peuples des provinces du Nord parlaient le hollandais, les provinces du centre parlaient le flamand (un dialecte hollandais)1, et les provinces du Sud parlaient le dialecte wallon basé sur le français. Ces provinces disposaient d’une constitution médiévale. Philippe II avait cependant pour objectif de modifier leur position : pour lui, la Hollande était espagnole, et devait se soumettre à l’autorité royale et à l’orthodoxie catholique romaine. Le fait que de nombreux Wallons, Flamands et Hollandais se fussent déjà tournés vers le Calvinisme et atteignent une solidarité religieuse en adoptant la Confession belge en 1566 redoubla leur détermination à résister à ces pressions espagnoles et catholiques. Quoi qu’il en fût, leur résistance finit par se transformer pour devenir la première révolution visant à l’indépendance nationale de l’histoire moderne2.
- Le terme Flamand décrit les dialectes basés sur le hollandais en Belgique du Nord, c’est-à-dire les variétés germaniques parlées dans les provinces de Flandres de l’Est et de l’Ouest, le Brabant et le Limbourg belge. Cependant, le terme peut être trompeur du fait que les seuls dialectes de Flandres de l’Est et de l’Ouest peuvent également se voir nommés Flamand en contraste avec ceux du Brabant et de Limbourg. Pour autant, jusqu’à présent, on n’a pas de terme plus précis et, en réalité le terme correspond à l’utilisation courant du Vlaams en Belgique, comme terme couvrant l’ensemble des dialectes hollandais dans le pays. Voir : Robert B. Howell, « The Low Countries: A Study in Sharply Contrasting Nationalisms », Stephen Barbour, Cathie Carmichael, (eds.), Language and Nationalism in Europe, Oxford−New York: Oxford University Press, 2000, 130−150 ↩
- Dragoljub Živojinović, Uspon Evrope (1450−1789), Novi Sad: Matica srpska, 1985, 111−127. ↩