Une sage décision accueillie par des calomnies, de l’obstructionnisme, de la pensée impériale et de la russophobie.
Par Stephen F. Cohen – Le 9 janvier 2018 – The Nation
Le président Trump a tort d’affirmer que les États-Unis ont détruit État islamique dans la grande zone du nord-est syrien qu’il tenait – c’est la Russie et ses alliés qui l’ont fait – mais il a raison de proposer de retirer les 2 000 militaires étasuniens stationnés dans ce pays ravagé par la guerre. Ce petit contingent américain n’a aucune utilité pour un combat ou un objectif stratégique positif à moins qu’il ne serve à contrecarrer les négociations de paix actuellement en cours sous la direction de la Russie ou à servir de tête de pont pour une guerre américaine contre l’Iran. Pire encore, sa présence représente un risque constant que des militaires étasuniens soient tués par des forces russes opérant également dans cette zone relativement restreinte, risquant ainsi de transformer la nouvelle guerre froide en un conflit très chaud, même par inadvertance. Que Trump comprenne ou non ce danger, sa décision, si elle est réellement mise en œuvre – on y résiste farouchement à Washington – rendra les relations américano-russes, et donc le monde, un peu plus sûres.