Trump et Poutine – nouveaux partenaires de la détente, au moment où les attaques du « Russiagate » s’intensifient.


Par Stephen F. Cohen – Le 12 juillet 2017 – The Nation

Cohen invoque la nécessité d’une nouvelle détente avec la Russie, pour laisser la coopération prendre la place de la confrontation. En cause, des dangers sans précédent dans l’histoire de la nouvelle Guerre froide, avec des conflits qui vont de l’Ukraine à la Baltique et jusqu’en Syrie, ainsi qu’une menace réelle d’affrontement militaire direct entre les deux superpuissances nucléaires. Le « sommet » de Hambourg du 7 juillet entre le Président Trump et le président russe Poutine – comme il était  coutume d’appeler ce type de rencontre au XXe siècle – est par conséquent à saluer comme une bonne nouvelle. En effet, les deux chefs d’État sont devenus des partenaires de la détente, ou tout au moins aspirent à le devenir. La mauvaise nouvelle est que cette rencontre, et avec elle toute forme de détente, provoquent des attaques sans précédent d’un très grande partie de l’establishment politique et des médias américains.

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A-t-on évité en Syrie une répétition de la crise de missiles de Cuba ?


 L’Alliance transatlantique a-t-elle été rompue et a-t-on démasqué l’Intelgate ?


Stephen F. Cohen

Par Stephen F. Cohen – Le 20 juin 2017 – Source The Nation

Bien que les médias grand public en aient peu parlé, on a peut-être connu trois moments de vérité essentiels dans la confrontation de la nouvelle Guerre froide.


Pour Cohen, les relations américano-russes viennent de connaître trois moments de vérité, mais il en a été si peu question dans les médias grand public que cela lui rappelle une vieille blague du comique George Carlin. Sur une radio locale, le speaker commence ainsi le bulletin d’informations : « La guerre nucléaire en Europe. Plus de détails après la page des sports. »
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Terrorisme et périls du Russiagate


Alors que Trump et Poutine tendent vers une alliance fondamentale entre les États-Unis et la Russie pour lutter contre le terrorisme international, l’hystérie des médias américains, alimentée par des fuites anonymes, continue de lui faire échec.


Stephen F. Cohen

Par Stephen F. Cohen – Le 31 mai 2017 – Source The Nation

Après une pause de deux semaines, Stephen Cohen et John Batchelor reprennent leur discussion hebdomadaire sur la nouvelle guerre froide qui oppose les USA à la Russie.

D’entrée de débat, Cohen revient sur son argumentation, selon laquelle le terrorisme international constitue la menace N°1 pour le monde actuel et concerne aussi bien les États-Unis et l’Europe, que la Russie. Le phénomène du terrorisme sous sa forme présente a pour caractéristique d’être en contrôle d’un territoire, de se présenter sous certains aspects comme un État, de disposer de forces de combat appréciables, d’entretenir des agents dans plusieurs pays en dehors du Moyen Orient et d’être à la recherche de matières radioactives susceptibles de rendre ses attentats encore plus meurtriers. Pour lutter contre ce danger, il faut constituer une alliance internationale entre gouvernements, en priorité et avant tout entre les États-Unis et la Russie, car la Russie est particulièrement qualifiée pour être un partenaire de la sécurité américaine.

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L’État profond à la manœuvre

... L'assaut contre la présidence de Trump est la plus grande menace pour la sécurité nationale américaine aujourd'hui. 

Stephen F. Cohen


Le maintien de toute relation entre les États-Unis et la Russie est maintenant considéré comme une trahison par l’establishment anti-Trump


RIPar The Real Fly – Le 17 mai 2017 – Source Russia Insider

Stephen F. Cohen

Stephen F. Cohen, professeur d’études russes à Princeton et NYU – un espion russe évidemment – était hors de lui ce soir, dans l’incrédulité absolue à propos de la pathétique insignifiance de la gigantesque chasse aux sorcières lancée contre Trump pour assaillir sa présidence.

Il a déclaré : « Aujourd’hui, je dirais que la plus grande menace pour la sécurité nationale est cette agression contre le président Trump. Soyons clairs, il est accusé de trahison. Cela n’a jamais eu lieu en Amérique, que nous ayons un agent russe à la Maison Blanche. »

Cohen croit que Flynn n’a rien fait de mal en parlant à l’ambassadeur de Russie, expliquant qu’il n’a ainsi fait que son job.

Il a ensuite mis en lumière le fait indélébile qu’il y a une quatrième branche du gouvernement, la communauté du renseignement, qui s’est mêlée des affaires de politique étrangère américaine, entravant les trois autres branches du gouvernement, ajoutant :

« En 2016, le président Obama a conclu un accord avec le président russe Poutine, pour la coopération militaire en Syrie. Il a dit qu’il allait partager les renseignements avec la Russie, exactement ce que Trump et les Russes sont supposés avoir fait l’autre jour.

Notre ministère de la Défense, le Pentagone, a déclaré qu’il ne partagerait aucun renseignement. Et quelques jours plus tard, ils ont tué des soldats syriens, violant l’accord, et ça s’est terminé là. Alors, nous pouvons nous demander qui fait aujourd’hui notre politique étrangère à Washington ? »

Le professeur Cohen a précisé :

« Vous et moi devons poser une question subversive, y a-t-il vraiment trois branches du gouvernement, ou y en a-t-il une quatrième ? Ces services de renseignement. Ce que nous savons, en fait, c’est que Obama a essayé – pas trop – mais il a essayé de forger une alliance militaire avec Poutine, en Syrie, contre le terrorisme et il a été saboté par le département de la Défense et ses alliés dans les services de renseignement. »

Traduit et édité par jj, relu par nadine pour le Saker Francophone

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Souvenirs de la Deuxième Guerre mondiale à Moscou, autre inquisition de la Guerre froide à Washington


Le 9 mai, alors que la Russie commémorait les 27 millions de citoyens soviétiques tombés en combattant l’Allemagne nazie, la classe politique et les médias étasuniens s’employaient à diaboliser le Kremlin et à dévoiler ses prétendues marionnettes américaines.


Par Stephen F. Cohen – Le 10 mai 2017 – Source The Nation

Le « V-E Day » (jour de la Victoire en Europe) n’est plus fêté en Amérique, alors que le 8 mai était l’un des principaux jours fériés, dont je me souviens  pendant ma jeunesse passée au Kentucky. Par contraste, le 9 mai, jour de la Victoire, reste la fête la plus sacrée au cœur des Russes, une « fête en larmes ». Cette année, comme les précédentes, a été marquée par des commémorations dans toute la Russie et pas seulement par une parade militaire sur la Place Rouge. S’il est vrai que ces manifestations annuelles sont organisées par les autorités, comme les médias états-uniens ne manquent pas de le relever, la « fête en larmes » est célébrée par une majorité écrasante du peuple russe, et cela pour des raisons historiques compréhensibles.

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Pourquoi la Nouvelle Guerre froide est plus dangereuse que la précédente


Par Stephen F. Cohen – Le 18 avril 2017 – Source The Nation

En 2014, lorsque la crise ukrainienne a éclaté, j’ai déjà prédit que la Nouvelle Guerre froide pourrait être encore plus dangereuse que la précédente, qui avait duré 40 ans. Cela pour plusieurs raisons. L’épicentre politique de la Nouvelle Guerre froide s’est déplacé jusqu’aux frontières de la Russie, tout d’abord en Ukraine, puis dans la région de la Baltique, alors que l’ancien épicentre était à Berlin, loin de la Russie. Les règles mutuelles de conduite mises en place après la crise des missiles de Cuba en 1962 font maintenant défaut. De plus, la diabolisation effrénée du président Poutine est un poison bien plus violent que l’anathème qui frappait personnellement les leaders soviétiques depuis Staline.

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Les paroles sont aussi des actes : Comment des récits non corroborés par les faits peuvent accroître le risque de guerre avec la Russie


Par Stephen F. Cohen – Le 12 avril 2017 – Source The Nation

Dans cette chronique publiée dans The Nation, le professeur émérite Stephen Cohen montre comment l’establishment politico-médiatique américain a fait siens deux « narratifs » qui ne sont basés sur aucune preuve officielle, mais seulement sur des faits allégués par les services de renseignement.

Selon le premier narratif, appelé « Kremlingate », le Président Poutine aurait donné l’ordre de pirater des courriels du Comité directeur du Parti démocrate et de les diffuser pour aider Donald Trump à remporter la Maison Blanche. Dans le deuxième narratif, le Président Assad, allié de Poutine, aurait donné l’ordre la semaine dernière de lancer une attaque chimique sur des civils syriens, y compris sur de jeunes enfants. Voici maintenant apparaître un troisième narratif lancé par la chaîne TV MSNBC, qui est une combinaison des deux premiers : la récente attaque de missiles déclenchée par Trump sur une base militaire aérienne syrienne serait en fait le fruit d’un complot ourdi par Poutine et Trump, pour libérer le nouveau président américain de la contrainte que font peser sur lui les enquêtes sur le « Kremlingate » et lui permettre de mener la politique de sécurité nationale des États-Unis voulue par Poutine.

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L’Establishment politico-médiatique américain en voie de soviétisation?


Par Stephen F. Cohen – Le 29 mars 2017 – Source The Nation  via John Batchelor Show


Le parallèle a déjà été tiré entre la période du maccarthysme et le climat qui prévaut actuellement aux États-Unis. Stephen Cohen, dans sa chronique parue dans The Nation du 29 mars, va plus loin en évoquant les ressemblances entre les pratiques actuelles des médias américains et celles qui prévalaient dans l’Union soviétique d’avant la perestroïka.

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Qui est aujourd’hui en mesure de stopper le nouveau maccarthysme ?


Stop à la campagne de dénigrement de Trump et aux accusations infondées de collusion avec le Kremlin !


Par Stephen F. Cohen – Le 15 février 2017 – Source The Nation  via John Batchelor Show


Entamée il y a maintenant quatre ans, la discussion hebdomadaire sur la nouvelle Guerre froide USA-Russie se poursuit entre Stephen F. Cohen (professeur honoraire Université de New York et de Princeton) et l’animateur de radio John Batchelor.

Voici le résumé du dernier débat paru le 15 février dans le périodique new-yorkais The Nation (pour télécharger la discussion qui dure 40 minutes, cliquer sur www.thenation.com/authors/stephen-f-cohen).

Dans l’état actuel des choses, on ne trouve aucun fait, ni aucune logique susceptibles de confirmer les six allégations portées contre Trump et qui en font (implicitement) un traître à la solde du Kremlin et de Poutine.

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Amis et Ennemis de la Détente


Dans leur conversation téléphonique du 28 janvier, Trump et Poutine ont signifié qu’ils étaient en quête d’une nouvelle détente. La riposte des ennemis de la détente n’a pas tardé à venir.


Par Stephen F. Cohen – Le 1er février 2017 – Source The Nation  via John Batchelor Show


Entamée il y a maintenant quatre ans, la discussion hebdomadaire sur la nouvelle Guerre froide USA-Russie se poursuit entre Stephen F. Cohen (professeur honoraire Université de New York et de Princeton) et l’animateur de radio John Batchelor.

Voici le résumé du dernier débat paru le 1er février dans le périodique new-yorkais The Nation (pour télécharger la discussion qui dure 40 minutes, cliquer sur www.thenation.com/authors/stephen-f-cohen).

En introduction, Cohen revient sur son constat, basé sur la réalité historique : les tentatives de détente engagées au XXe siècle sous les présidents Eisenhower, Nixon et Reagan se sont heurtées à une opposition féroce et ont même donné lieu à des tentatives de sabotage. Tant à Washington qu’à Moscou ou ailleurs encore, les adversaires de relations fondées sur la coopération ont livré un combat acharné.

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