Moon of Alabama
Par Moon of Alabama – Le 9 avril 2018
La prétendue attaque chimique d’hier dans la Ghouta orientale n’a probablement jamais eu lieu. Une vidéo montre des enfants présumés morts dans un sous-sol ou un appartement sombre. Une autre vidéo montre une bouteille de gaz jaune en bon état qui, nous dit-on, a été larguée d’un hélicoptère que personne n’a vu et a traversé un toit en béton. Nous ne savons pas quand, ni où, ces vidéos ont été prises.
Outre ces deux vidéos d’origine douteuse, deux organisations de propagande anti-syrienne financées par les Occidentaux, les Casques blancs et la Syrian American Medical Society (SAMS), affirment que des centaines de personnes ont été blessées lors d’une attaque au chlore.
Il est intéressant de noter que l’organe du MI-6 à Coventry, l’Observatoire syrien des droits de l’homme (SOHR), ne confirme pas l’attaque chimique. Dans sa version des événements, une quarantaine de personnes sont mortes après l’effondrement de leur refuge :
L’Observatoire syrien des droits de l’homme a fait état d’un plus grand nombre de morts ; selon lui au moins 80 personnes ont été tuées à Douma, dont une quarantaine sont mortes par asphyxie. Mais il a dit que l’asphyxie était le résultat de l’écroulement des abris sur les personnes qui étaient à l’intérieur.
Les médias grand public, qui citent fidèlement l’Observatoire syrien depuis des années, l’ignorent maintenant, et rapportent une attaque chimique comme s’il s’agissait d’un évènement avéré.
Tout cela se produit à un moment où l’armée syrienne remporte la victoire et où Trump vient d’annoncer qu’il veut que les États-Unis quittent la Syrie. Nous avons noté qu’une succession similaire d’évènements s’était produite il y a exactement un an avec les mêmes allégations aberrantes :
Peut-on vraiment croire qu’à chaque fois que les États-Unis se retirent de la guerre contre la Syrie, le gouvernement syrien réagit par une ‘attaque chimique’ qui ramène les États-Unis dans la guerre ?
Quelques heures plus tard, le New York Times titrait : Alors que Trump voudrait quitter la Syrie, une nouvelle attaque l’y ramène.
Au cours du dernier mois, la Russie a averti à plusieurs reprises que les soi-disant « rebelles » planifiaient de fausses attaques chimiques. Elle a également averti les États-Unis que toute frappe de « représailles » suite à une fausse attaque mettrait en danger les troupes et les installations russes en Syrie. Les Russes ont dit qu’ils réagiraient à toute attaque sérieuse des États-Unis en attaquant la plate-forme de lancement de missiles américains – qu’il s’agisse d’avions à réaction ou de navires.
Israël a immédiatement tenté d’aggraver la situation. Hier soir, il a frappé l’aéroport T4 de Homs avec 8 missiles de croisière lancés par des avions israéliens depuis le ciel libanais. L’aéroport T4 se trouve au centre de la Syrie. Des drones iraniens y sont stationnés, avec les avions et les hélicoptères syriens, pour aider à la lutte contre EI dans l’Est de la Syrie. Les dégâts ont été relativement légers, mais la frappe israélienne ne peut pas rester sans réponse. Jusqu’à présent, la Russie n’avait pas commenté les frappes israéliennes sur la Syrie. Cette fois, elle a été la première à condamner l’attaque. Elle ne s’opposera plus à ce que la Syrie ou l’Iran lancent une contre-attaque contre Israël ou ses intérêts, s’ils décidaient de le faire.
On peut maintenant entrer à Douma où la prétendue « attaque chimique » s’est produite. Les terroristes de Jaish al-Islam sont évacués vers le gouvernorat d’Idleb. La police militaire russe est entrée et n’a trouvé aucune trace de l’incident chimique présumé. L’OIAC ou une autre organisation va pouvoir enquêter sur la situation. Comme d’habitude, cela prendrait plusieurs semaines.
Les néoconservateurs, les faucons militaires et certains alliés voudraient que Trump fasse quelque chose, c’est-à-dire qu’il attaque la Syrie, et tout de suite. Une telle attaque entrainerait probablement une escalade.
Pour l’instant, Trump n’a pas l’air de se décider :
Prenant la parole lors d’une réunion du Cabinet, M. Trump a promis une « décision majeure » dans les 24 et 48 heures à venir et a dit que l’une d’entre elles pourrait être annoncée dès la fin de la journée. Le président américain rencontrait les conseillers militaires lundi soir.
« Aucune option n’est écartée », a-t-il dit lorsqu’on lui a demandé si une action militaire américaine était une possibilité.
Les troupes russes en Syrie et l’armée syrienne ont augmenté leur niveau d’alerte. En cas d’attaque, leur riposte sera à la hauteur.
Traduction : Dominique Muselet