L’Allemagne nagera ou coulera avec l’OTAN


Par M.K. Bhadrakumar – Le 17 février 2024 – Source Indian Punchline

Il n’y a pas de meilleure métaphore que celle utilisée par un analyste chinois pour caractériser l’OTAN en commentant la récente remarque de son secrétaire général, Jens Stoltenberg, disant que l’Occident ne cherche pas la guerre avec la Russie, mais doit néanmoins « se préparer à une confrontation qui pourrait durer des décennies« .

Le commentateur chinois a comparé Stoltenberg à un responsable d’une entreprise de pompes funèbres, « un magasin de cercueils, qui ne gagne pas d’argent en temps de paix« . En tant qu’entreprise de pompes funèbres, l’OTAN a besoin de conflits et d’effusions de sang pour gagner de l’argent. Elle sème donc la peur et la panique afin de s’assurer que ses pays membres continuent à contribuer au financement de l’armée.

Continuer la lecture

Sur le livre intitulé « Sub-imperial power »


Par Arnaud Bertrand – Le 24 novembre 2023 – Source Moon of Alabama

Je viens de terminer la lecture de « Sub-Imperial Power » de Clinton Fernandes, ancien officier de renseignement australien et désormais professeur d’études internationales et politiques à l’Université de Nouvelle-Galles du Sud.

Clinton m’a envoyé le livre et a écrit une belle dédicace, me qualifiant d' »éducateur public« , ce qui est une façon agréable de dire que je tweete trop 😄.

Mais je n’écrirais pas ceci si je n’avais pas vraiment aimé le livre, que je crois en fait être une lecture essentielle si vous voulez comprendre la géopolitique australienne, ou si vous vous intéressez à la géopolitique en général.

Continuer la lecture

Pourquoi laissons-nous Israël et l’Ukraine avoir le dernier mot sur nos décisions ?


Par David C. Hendricksonmm – Le 8 novembre 2023 – Source Responsible Statecraft

Le système d’alliances des États-Unis est souvent qualifié d’empire, et pour cause. Mais il s’agit d’une forme particulière d’empire, dans lequel le centre métropolitain semble dirigé et gouverné par la périphérie. Dans l’idée classique de l’empire, la domination va du haut vers le bas. Ce n’est pas le cas ici.

Cette inversion n’est nulle part plus évidente que dans les relations entre les États-Unis et Israël. Biden a réagi aux attentats du 7 octobre en apportant un soutien total à Israël dans son objectif de destruction du Hamas. Le même schéma se retrouve dans la politique à l’égard de l’Ukraine. Pendant 18 mois, l’administration Biden n’a pas osé fixer de limites aux objectifs de guerre de l’Ukraine, sauf celui, absurde, d’une victoire totale sur la Russie, avec Vladimir Poutine sur le banc des accusés à la fin.

Continuer la lecture

Biden donne un coup de pouce à la guerre en Ukraine qui bat de l’aile


Par M.K. Bhadrakumar – Le 21 octobre 2023 – Source Indian Punchline

Le pronostic d’une « fatigue de guerre » de la part des États-Unis et de leurs alliés dans leur guerre par procuration en Ukraine a été largement exagéré. Au contraire, la guerre est en train d’acquérir une nouvelle ardeur.

L’administration Biden chevauche un tigre, et si elle en descend, elle risque d’être dévorée par les conséquences féroces d’une défaite, qui ne pourra que discréditer le transatlantisme, accélérer la désintégration de l’OTAN et sonner le glas de l’hégémonie mondiale des États-Unis.

Le discours officiel de Biden à la nation depuis le bureau ovale jeudi ne peut être considéré que comme le lancement d’une nouvelle phase de la guerre en Ukraine. Poursuivant la diabolisation de Poutine à un nouveau niveau, Biden tisse un nouveau récit affirmant que le Hamas et le dirigeant russe veulent tous deux « anéantir complètement une démocratie voisine – l’anéantir complètement« .

Continuer la lecture

Relire les avertissements de John Pilger sur le bellicisme étasunien contre la Russie et la Chine


Par Caitlin Johnstone – Le 6 septembre

En mars 2016, le célèbre journaliste et cinéaste australien John Pilger publiait un article intitulé « Une guerre mondiale a commencé« . Cet article mettait en garde contre l’escalade agressive de l’empire américain à l’encontre de la Russie et de la Chine. Relire certaines parties de cet article en 2023, c’est comme regarder quelqu’un placer des drapeaux à côté de graines récemment plantées qui finiraient par devenir les problèmes gigantesques auxquels notre monde est aujourd’hui confronté.

Continuer la lecture

La France ne pourra être une puissance indépendante que si elle apprend à se défendre


Par Moon of Alabama – Le 2 septembre 2023

L’accord AUKUS est une soumission stratégique illogique de l’Australie, car il mettra le pays en faillite en achetant des sous-marins nucléaires américains. Ces sous-marins sont, en théorie,  destinés à assurer la sécurité de l’Australie, mais ils resteront, au moins officieusement, sous commandement américain.

L’un des principaux points de l’accord est qu’il a lésé la France, qui avait conclu un important contrat avec l’Australie pour la construction de sous-marins conventionnels. Le ministre français des affaires étrangères a déclaré qu’il s’agissait d’un « coup de poignard dans le dos« . La France n’a même pas été informée de l’accord, mais l’a appris par la presse.

Que les États-Unis fassent un tel coup à la France, un grand allié européen de l’OTAN, pour leurs propres intérêts politiques et économiques n’est pas nécessairement sans précédent, mais le faire aussi publiquement et ouvertement qu’avec l’accord AUKUS aurait dû être un grand signal d’alarme.

Malheureusement, le président français Macron et son gouvernement se sont rendormis et ont donné aux États-Unis l’occasion de réitérer le même genre de coup à la France.

Continuer la lecture

L’Union européenne n’a aucune volonté politique en propre


Par Leonid Savin − Le 2 août 2023 − Source Oriental Review

À la veille du sommet de l’OTAN, le New York Times a publié un article signé par deux auteurs (Gray Anderson et Thomas Meaney), paru sous le titre : « L’OTAN n’est pas ce qu’elle prétend être« .

L’article s’ouvre en traitant l’admission de la Finlande ainsi que l’invitation de la Suède, et se poursuit par une révélation extrêmement importante : « Depuis le tout début de son existence, l’OTAN n’avait jamais eu pour préoccupation première l’accumulation militaire. Au cœur de la Guerre froide, contrôlant 100 divisions, c’est-à-dire une petite fraction du personnel du Pacte de Varsovie, l’organisation ne pouvait pas escompter repousser une invasion soviétique, alors même que les armes nucléaires du continent étaient sous le contrôle de Washington. L’organisation avait plutôt pour objectif d’inscrire l’Europe occidentale dans un projet bien plus vaste, dirigé par les États-Unis, en vue d’établir un ordre mondial au sein duquel la protection étasunienne allait tenir lieu de levier pour obtenir des concessions sur d’autres sujets, comme le commerce et les politiques monétaires. De manière surprenante, l’OTAN réussissait alors remarquablement à accomplir cette mission. »

Continuer la lecture

D’homme de main de Chi-Town à président de la CEDEAO : rencontre avec l’ancien blanchisseur d’argent qui pousse à attaquer le Niger


Par Alexander Rubinstein et Kit Klarenberg – Le 5 aout 2023 – Source The Grayzone

Depuis le renversement du gouvernement nigérien favorable aux États-Unis, les pays d’Afrique de l’Ouest membres de la CEDEAO ont menacé d’envahir leur voisin.

Avant de mener la charge pour une intervention, le président de la CEDEAO, Bola Tinubu, a passé des années à blanchir des millions pour des trafiquants d’héroïne à Chicago, et a depuis été pris dans de nombreux scandales de corruption.

Continuer la lecture

La nostalgie des croisades


Par Marco d’Eramo − Le 8 juin 2023 − Source New Left Review

Si quelqu’un, loin dans le futur, décide de « chercher la cause immédiate qui a amené une si grande guerre« , il découvrira que « la véritable raison, vraie mais non reconnue […] était la croissance de la puissance d’un côté et la peur de l’autre côté« . Les belligérants dont on parle ici ne sont pas les Américains et les Russes, et l’auteur n’est pas un analyste en géopolitique contemporaine. Il s’agit de Thucydide, qui évoque la guerre du Péloponnèse de 431 à 404 av. En expliquant le déclenchement des hostilités entre Athènes et Sparte, il ne mentionne aucun motif moral, ni aucune notion de défense de valeurs ou de principes. Le conflit est décrit comme non idéologique, né d’un simple déséquilibre de pouvoir.

Continuer la lecture