Israël, une démocratie ?

Par Yara Hawari – Le 17 mars 2015 – Source The Independent

Israël est censé être la seule démocratie du Moyen-Orient, pourtant 4,5 millions de Palestiniens sous son contrôle ne peuvent pas voter

Un État qui ignore les droits du peuple autochtone non juif qu’il domine n’est pas une démocratie.

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Valéry Giscard d’Estaing:
La France, l’Europe, le monde…

Le 23 mars 2015 – Source Fort Russ

Entretien avec Valéry Giscard d’Estaing*
Cet entretien a été conduit par Isabelle Lasserre**

Dans ce stimulant entretien exclusif, Valéry Giscard d’Estaing a accepté, pour Politique Internationale, de décrypter les turbulences qui agitent la planète. De la crise ukrainienne au conflit israélo-palestinien en passant par l’avancée de Daech en Irak et en Syrie, l’ancien président livre son interprétation des principaux dossiers du moment. Comme le lecteur s’apprête à le découvrir, celui qui est également le maître d’œuvre de l’ambitieux projet Europa – la création, au sein de l’UE, d’un ensemble fort et fédératif qui permettra à l’Union de progresser sur la voie tracée il y a soixante ans par les pères fondateurs – n’a rien perdu de sa profondeur de vues, de sa force de conviction et de son humour.

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Norman Finkelstein sur l’élection de Netanyahou, le racialisme en Israël et les «jihadistes juifs»

Par Sayed7asan – Le 25 mars 2015

Interview-débat entre Norman Finkelstein et Gil Hoffmann (Jerusalem Post), présenté par Peter Lavelle CrossTalk, Russia Today, 20 mars 2015.

Vidéo sous-titrée en français : Norman Finkelstein sur l’élection de Netanyahou, le racialisme et les «jihadistes juifs»

Vidéo originale intégrale : https://www.youtube.com/watch?v=elO0_NtL2iE

Traduction & sous-titres : http://www.sayed7asan.blogspot.fr

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La comédie du rite des menaces annuelles de l’Europe à Israël

Par Jonathan Cook – Le 20 mars 2015 – Source JC

Il y a quelque chose de profondément hypocrite et lâche dans la manière dont les diplomates européens font rituellement fuiter leur rapport annuel sur Jérusalem. Cette année, ils ont choisi de déposer le rapport confidentiel dans les mains du Guardian.

Il est clair que les Européens – et les Américains – veulent que la nouvelle qu’ils sont très en colère contre Israël soit diffusée aussi largement que possible dans le sillage de la victoire électorale de Netanyahou. «Nous sommes furieux et nous n’en supporterons pas davantage !», s’égosillent-ils – une fois de plus, exactement comme ils l’ont fait tout au long des quatre ou cinq dernières années.

Un juif ultra orthodoxe devant la mosquée al-Aqsaau – Photo Bernat Armangue/Associated Press

Comme à chaque fois, le rapport est qualifié de percutant; comme à chaque fois, il menace Israël de sanctions; et comme à chaque fois, cela ne signifie rien.

C’est une mise en scène dérisoire destinée à nous faire croire – à nous qui avons une conscience – que nos représentants se sentent concernés et qu’ils envisagent – à un moment donné – de faire quelque chose. Mais ce que ce jeu d’ombre indique vraiment, c’est que tout cela se soldera par quelques vaines menaces. Ils brandissent ces menaces depuis plus d’une décennie. Et même si l’Europe se décidait vraiment à les exécuter, elles n’auraient pratiquement aucun impact sur Israël.

Voilà en quoi consistent ces menaces :

L’accès à l’Europe de terroristes juifs connus pourrait faire l’objet de restrictions. (On pouvait espérer que ces restrictions étaient déjà en place.)

L’Europe pourrait donner à ses consommateurs plus d’informations sur les produits made in Israël fabriqués en réalité dans des colonies illégales. (Ces produits ne devraient même pas se trouver sur le marché européen.)

Et les efforts pour sensibiliser les entreprises européennes au fait qu’être associé avec les colonies pourrait nuire à leurs affaires seront intensifiés. (Si c’était le cas, les forces du marché devraient, selon l’idéologie du libre marché, suffire à dissuader la plupart des entreprises de ce genre d’association – après tout, elles sont censées vouloir maximiser leurs profits).

En bref, cette liste de sanctions potentielles est du vent. Que dalle. Et toute personne qui prétend le contraire, y compris le Guardian, est tout simplement complice de cette mascarade diplomatique.

Jonathan Cook

Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Il faut dissoudre l’AIPAC et supprimer l’influence d’Israël sur la politique américaine

Par Philip Giraldi – Le 11 mars 2015 – Source ICH

[Ce qui suit est une version légèrement révisée d’une conférence que j’ai donnée le 1er mars 2015 à Washington, pendant les manifestations contre l’AIPAC et la visite de Netanyahou. Deux jours plus tard, le producteur de Hollywood Arnon Milchan, que je cite ci-dessous, était assis au balcon de la maison des VIP, rayonnant, comme s’il assistait à la lune de miel de Netanyahou avec le Congrès. Ce pourrait être la première fois qu’un agent clandestin au service d’un pays étranger qui a espionné les États-Unis, a été ainsi honoré. Mais je ferais observer que l’événement a été doublement significatif, du fait que l’orateur, le Premier ministre Netanyahou, a aussi été impliqué dans le même vol de la technologie nucléaire américaine.]

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Encore une volte-face de Netanyahou que les États-Unis ignoreront

Le 9 mars 2015 – Source Moon of Alabama

Le Premier ministre israélien Netanyahou doit faire face à deux publics différents. Un public étranger qui parraine et protège sa colonie raciste d’Européens de l’Est [connue sous le nom d’Israël, NdT] en Asie de l’Ouest [en Palestine pour être précis, NdT], et les colons eux-mêmes [les Israéliens donc, NdT] qui votent pour lui. Cela exige une rhétorique assez tortueuse et engendre des couacs intellectuels.

Pour attirer les électeurs, Netanyahou doit affirmer que les terres occupées ne seront jamais rendues à leurs propriétaires légitimes. Pour recevoir le soutien des États-Unis, il doit promettre que la terre volée sera restituée. Ces positions sont d’autant plus difficiles à unifier que Netanyahou les soutient toutes les deux en même temps.

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L’armée israélienne soutient les rebelles de l’opposition syrienne

Par Richard Silverstein – Le 3 mars 2015 – Source globalresearch.ca

L’armée israélienne soutient les rebelles de l’opposition syrienne: le Shin Bet arrête secrètement un Druze du Golan, l’accusant de révéler la collaboration des rebelles avec Tsahal

Sedki al-Maket a été de nouveau secrètement arrêté par le service de contre-espionnage israélien Shin Bet pour avoir révélé la collaboration entre les rebelles syriens et l’armée israélienne

Les services de contre-espionnage israéliens Shin Bet ont de nouveau arrêté le Druze du Golan Sedki al-Maket, âgé de 48 ans. Jusqu’à sa libération en 2012, il avait été le plus ancien prisonnier des services de sécurité israéliens, puisqu’il a passé 27 ans en détention. La nouvelle de son arrestation est gardée secrète par les médias israéliens. Ce bâillon est ridicule puisque cette arrestation a été rapportée non seulement par des médias syriens, mais dans un post en hébreu sur Facebook.

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L’Irak arrête à Mossoul des conseillers militaires de l’État Islamique américains et israéliens

Le 7 mars 2015 – Source thesaker.is 

Téhéran (FNA) –Les Forces spéciales irakiennes ont dit qu’elles avaient arrêté plusieurs conseillers militaires étrangers de l’EI, y compris des ressortissants américains, israéliens et arabes lors d’une opération à Mossoul, au nord du pays.

Les Forces irakiennes ont dit qu’elles ont récupéré quatre passeports étrangers de conseillers militaires de l’EI, qui appartenaient à des ressortissants américains et israéliens, et un autre appartenant à un ressortissant d’un État membre du Conseil de coopération du golfe Persique (PGCC).

Les conseillers étrangers ont été arrêtés dans une opération militaire dans le désert de Tal Abta, près de la ville de Mossoul.

L’année dernière, un haut conseiller du président russe Vladimir Poutine a accusé le Mossad d’entraîner des terroristes de l’EI opérant en Irak et en Syrie.

Alexander Prokhanov a dit que le Mossad est également susceptible d’avoir transféré certaines de ses expériences d’espionnage à la direction de l’EI, ajoutant que les conseillers militaires d’Israël pourraient aider les terroristes takfiri.

Il a ajouté que l’EI est un sous-produit de la politique américaine au Moyen-Orient. «L’EI est un outil aux mains des États-unis. Ils disent aux Européens que, si nous (les Américains) n’intervenons pas, l’EI va vous causer du tort, ajoutant que l’Iran et la Russie sont les cibles privilégiées de l’EI. Ils ont lancé leur première attaque terroriste contre nous il y a seulement quelques jours en Tchétchénie», a-t-il dit, soulignant que l’idéologie de l’EI n’a rien à voir avec l’islam pratiqué en Iran et dans d’autres pays musulmans de la région du Moyen-Orient.

Prokhanov a déclaré que les États-Unis et Israël sont du pareil au même quand il s’agit de soutenir une organisation terroriste comme l’EI.

Traduit par Claude, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Les États-Unis n’ont qu’une logique : celle du chaos

Par Michel Raimbaud – Le 3 mars 2015 – Source Afrique-Asie

Interview par Majed Nehmé, Augusta Conchiglia et Hassen Zenati

Ancien ambassadeur français en Mauritanie, au Soudan et au Zimbabwe, l’écrivain Michel Raimbaud* vient de publier Tempête sur le Grand Moyen-Orient, un ouvrage qui s’annonce déjà comme un classique de la géopolitique moyen-orientale et eurasienne. Il revient sur ce projet élaboré par les néoconservateurs américains qui a non seulement déstabilisé le monde arabo-musulman, reconfiguré les relations internationales, mais fait désormais des vagues jusqu’en Europe, avec la violence qu’on connaît.

Vous avez placé en épigraphe de votre livre cette citation de Voltaire :

« Pour savoir qui vous dirige vraiment, il suffit de regarder ceux que vous ne pouvez pas critiquer. » De qui parlez-vous ?

Il suffit de voir autour de soi. La maxime s’applique à ce qu’on appelle le pouvoir profond… On ne peut pas critiquer certaines catégories de personnes et les sujets qui vont avec, dont ceux que je traite dans ce livre. Ce sont ces sujets sensibles.

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Vote au parlement italien sur le reconnaissance de l’État palestinien
Nains, danseuses et domestiques.

Par Fabrizio Marchi – Le 4 mars 2015 – Source Sinistra in Rete

Nains, danseuses et domestiques acclamés. Je parle naturellement de la quasi-totalité de l’actuelle classe politique qui gouverne (pour le compte de tiers…), directement ou indirectement, ce pays. Nous le savions déjà, mais le vote d’hier à la Chambre sur la reconnaissance manquée de l’État de Palestine le confirme encore une fois, si toutefois il en était encore besoin.

Unique exception – nous le notons scrupuleusement –, celle du M5S [le Mouvement 5 étoiles de Beppe Grillo], c’est-à-dire la seule force politique qui, malgré toutes ses contradictions structurelles, a demandé la reconnaissance immédiate de l’État palestinien, sans conditions et sans réserves, comme on dit.

Le parti unique qui nous gouverne (y compris la Ligue du Nord et le maquis rose fuchsia à la gauche du PD [le parti de Renzi], c’est-à-dire le SEL [Gauche Ecologie Liberté]), dont les membres feignent de se disputer dans les divers talk-shows [débats télévisés], n’a même pas été capable de voter ce qui n’aurait été guère plus qu’une motion d’intentions (mais avec une certaine valeur symbolique), et qui n’aurait de toutes façons entraîné aucune retombée concrète sur la réalité de ce qu’on appelle la crise israélo-palestinienne, c’est-à-dire l’occupation néo-coloniale et raciste à laquelle est soumis depuis des dizaines d’années le peuple palestinien par l’État d’Israël et tous ses gouvernants, sans aucune exception.

Il ne vaudrait même pas la peine de commenter la ridicule pantomime qui s’est produite hier (on était aux limites du comique démentiel avec le vote sur les deux motions, celle du PD, soutenue aussi par le SEL, et celle d’Area Popolare, regroupant NCD et UDC [nouveau parti de centre-droit, sur le modèle du PP espagnol]), si ce n’était pour souligner qu’il y a peut-être des manières relativement plus dignes de servir ses maîtres, par exemple en faisant semblant d’avoir une certaine autonomie politique. Au fond, c’est à cela que servait ou aurait pu servir hier un vote en faveur de l’État de Palestine.

Mais même pour cela, il faut un brin de dignité et de stature (c’est incroyable d’avoir à le dire, mais c’est ainsi…), que cette classe politique ne possède pas.

Certes, nous ne nous attendions à rien d’autre, mais il ne peut échapper à personne qu’au moins la classe politique de ce qu’on appelle la Première République [le régime instauré après la Libération] cherchait à s’acquitter du rôle qui lui avait été attribué à l’intérieur de l’alliance politico-militaire occidentale, avec une marge relative d’autonomie politique, d’équilibre et de capacité de médiation réelle dans ce qui était son aire géopolitique de compétence, c’est-à-dire le bassin de la Méditerranée.

Je crois pouvoir dire, sans aucune nostalgie passéiste, que cette classe politique, formée par ces forces politiques (je veux parler en particulier de la DC, du PSI et du PCI, globalement réunis en ce qui concerne la position politique de l’Italie dans l’aire méditerranéenne et moyen-orientale), se serait comportée avec plus de dignité et de sens de l’État. Par honnêteté intellectuelle, on ne peut pas ne pas rappeler le célèbre discours à la Chambre du 6 novembre 1985 par lequel celui qui était alors secrétaire du PSI en même temps que Président du Conseil, Bettino Craxi, défendit le droit légitime des Palestiniens à la lutte armée pour libérer leur terre de la puissance occupante, se livrant même à une comparaison audacieuse entre le mouvement de libération nationale palestinien et celui du Risorgimento mazzinien.

Pour ne pas parler du célèbre épisode de Sigonella en octobre de la même année, où le même Craxi interdit aux marines US de capturer un commando palestinien du FPLP qui avait séquestré un bateau de croisière italien – l’Achille Lauro – et tué un passager américain de confession juive. L’avion sur lequel voyageaient les membres du commando palestinien fut encerclé par les carabiniers (qui empêchèrent, arme au poing, les marines de les faire prisonniers), puis fut autorisé à repartir pour l’ex-Yougoslavie, alors État souverain non-aligné gouverné par la Ligue des communistes du Maréchal Josip Broz Tito. Cet épisode provoqua un moment de grave tension dans les rapports entre les gouvernements italien et américain, et relança le rôle de l’Italie sur l’échiquier moyen-oriental en tant que pays non hostile aux peuples arabes, en continuité avec une politique de coopération et collaboration avec les pays maghrébins et méditerranéens déjà initiée en son temps par le président de l’ENI, Enrico Mattei (qui fut pour cela assassiné par les multinationales du pétrole US). Certains soutiennent que les États-Unis et Israël ne devaient pas oublier cet affront et que la  disgrâce postérieure de Craxi eut quelque chose à voir avec sa politique d’ouverture à l’égard de l’OLP et en général des gouvernements nationalistes laïques arabes, bien au-delà des vicissitudes de la tangentopolis [scandale politico-financier des pots de vin, déclenché en 1992] .

Ceci ne fait évidemment pas de Craxi, ni d’Andreotti et en général de la classe politique qu’ils représentaient, des héros de la lutte des peuples du monde contre l’impérialisme, mais nous offre un témoignage concret du niveau de l’actuelle classe politique. Si Craxi fut le protagoniste de ce qui fut objectivement un grand sursaut d’autonomie nationale (dans les limites de l’appartenance de l’Italie à l’Otan, dont Craxi ne rêvait même pas de sortir), de dignité et de sens de l’État, capable même d’aller jusqu’à pointer les fusils contre des soldats américains, nos gouvernants, Renzi en tête, (mais cela vaut pour tous ses prédécesseurs, de Berlusconi à D’Alema et les autres), ne sont même pas capables d’empêcher un groupe de voyous ivres de profaner la Barcaccia (1), comme ils ne seraient pas en état d’aligner une patrouille de la police urbaine pour empêcher un groupe de touristes américains de prendre un bain dans la fontaine de Trevi…

Une dernière réflexion politique, mais absolument pas marginale. La Ligue du Nord de Salvini a voté contre l’État de Palestine en faisant une déclaration explicitement pro-israélienne. Cela en dit long, s’il en était besoin, sur la nature réelle de cette force politique néo-fasciste ou néo-droitière. Une force de feinte opposition au système, alignée en réalité sur des positions pro-atlantistes – au-delà des sympathies manifestées à la Russie de Poutine et même à la Corée du Nord (façon de jeter de la poussière aux yeux de la partie culturellement la plus faible de son électorat) – même si elle se vante d’un supposé anti-américanisme et anti-européisme qui n’a rien à voir avec une critique authentiquement de classe et anti-impérialiste, mais représente seulement la nostalgie de cette partie des anciennes classes bourgeoises qui n’ont pas été invitées à la répartition du gâteau du grand capital trans- et multinational, par cet État-nation à l’intérieur duquel elles étaient politiquement hégémoniques. Une force politique qui nourrit à dessein une haine confuse (camouflée d’ethno-identitarisme, c’est-à-dire de défense des identités culturelles) à l’égard des peuples arabes et musulmans, et dont l’horizon culturel est la construction d’un État hiérarchique, autoritaire, sécuritaire, interclassiste, identitariste, exclusiviste et différentialiste (c’est-à-dire raciste…), mais toujours à l’intérieur des logiques économiques capitalistes.

Il convient de ne pas se laisser tromper par ces gens, très habiles dans ces opérations de maquillage par lesquelles beaucoup de personnes de bonne foi tendent hélas à se laisser conditionner, surtout en l’absence d’une alternative politique solide, crédible et authentiquement socialiste dans l’actuel état de choses.

Note

(1) Fontaine du Bernin, en forme de barque, récemment dégradée par des
hooligans hollandais du Feyenoord.

Traduit par Rosa Llorens

 

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