Par Damir Marinovich – Le 14 mars 2015 – Source Russia Insider
Cela semble un paradoxe, mais la Voix de l’Amérique, fondée par le gouvernement états-unien, fait un meilleur travail journalistique que les médias russophobes libres et indépendants, comme CNN, NBC et Fox News.
Une chaîne de TV US reconnaît que la terreur de Kiev règne à Marioupol
«Ma sœur est entrée en courant ici (l’appartement). Elle peut voir que le visage de notre père était plein d’ecchymoses dues à cet objet. Il avait été frappé au visage. Cela avait l’air qu’on lui avait cogné la tête contre la table. L’homme l’a emmené après l’avoir battu.»
C’est le témoignage glaçant d’Anna, qui réside à Marioupol, à propos de l’enlèvement de son père par «des hommes inconnus, sans identification». Ils ont battu son père et menacé de lui tirer dessus. Elle n’a aucune idée où il est maintenant. «Personne n’est protégé et si vous critiquez l’administration locale, vous êtes considéré comme un séparatiste», conclut Anna, désespérée et effrayée.
On estime que plus de 3 000 citoyens ukrainiens sont détenus ou ont mystérieusement disparu lors de leur arrestation par les services secrets ukrainiens, suspectés d’être des séparatistes ou des espions contre l’État ukrainien.
Dans un reportage vidéo étonnamment honnête, la Voix de l’Amérique fondée par le Département d’État US fait la lumière sur la terreur d’état imposée au habitants de Marioupol, en majorité pro-russes.
Résumé de cette vidéo établi par VOA:
«Depuis que le cessez-le-feu du mois dernier est entré en vigueur, les bombardements autour de la cité portuaire de Marioupol ont diminué, mais on pense que les séparatistes pro-russes restent prêts à attaquer.»
Il est très intéressant de noter que le bataillon néonazi Azov a ouvertement affirmé à plusieurs reprises qu’il ne respecterait pas le cessez-le-feu négocié dans Minsk-2 et qu’il continuerait à se battre contre les terroristes russes. C’est bien documenté dans de nombreuses séquences montrant le groupe paramilitaire Azov attaquant une position rebelle à Shirokino, à 20 kilomètres de Marioupol. Il semble donc que ceux qui continuent à combattre autour de Marioupol sont des forces de Kiev et pas tant ceux de Donestsk.
VOA poursuit:
«Pour les autorités de la ville, le plus grand défi et de gagner la confiance des habitants, et simultanément d’éradiquer les informateurs qui transmettent des renseignements sensibles aux rebelles.»
Selon les autorités pro-Kiev de la ville, Marioupol reste profondément divisée et on estime qu’il n’y a que 30% de la population pour soutenir le gouvernement. Et cela est dit par des sources gouvernementales auxquelles on ne peut pas faire confiance comme nous l’avons expérimenté par le passé.
Même la Voix de l’Amérique fondée par le gouvernement états-unien ne peut ignorer le fait que de nombreux habitants de Marioupol considèrent les forces ukrainiennes, et en particulier le bataillon Azov, comme des maraudeurs, des envahisseurs et des occupants.
Un sentiment identique est partagé par les habitants de Slaviansk.
D’autres médias ont récemment rapporté qu’il y a eu plus d’une centaine d’arrestations dans des tentatives de Kiev d’éliminer les personnes suspectes d’espionnage de Marioupol.
Selon les médias locaux, plus d’une centaine de personnes ont été arrêtées en quelques jours. Sur les réseaux sociaux, il y a des messages affirmant qu’«ils attrapent tout le monde qui leur paraît louche ou dit quelque chose de mal: on voit les rats sur les marchés et dans les bus, qui écoutent ce que disent les passagers.»
Les médias font l’hypothèse que ces arrestations sont liées aux échanges de prisonniers de guerre entre l’Ukraine et la Novorussie et au souhait du côté ukrainien de rendre, métaphoriquement parlant, ces bébés idiots – les gens attrapés accidentellement dans les rues de la ville, à la place des prisonniers politiques.
Il semble que tout résident qui ne soutient pas les autorités de Kiev est traité comme un suspect potentiel et un espion russe.
En outre, la plupart des habitants de Marioupol croient que l’attaque de roquettes de janvier, qui a tué plus de 30 personnes, est un coup monté par les forces ukrainiennes dans le but de l’imputer aux rebelles. Un habitant qui a peur de parler ouvertement a fait cette estimation: «75% des gens ici sont sûrs que c’était une provocation du gouvernement ukrainien.»
C’est particulièrement hypocrite que la Voix de l’Amérique, si dédiée à la promotion de la liberté et des droits humains, décrive en s’excusant le terrorisme d’État comme une élimination d’informateurs. Il est évident que l’arrestation de citoyens qui disparaissent sans laisser de traces est une pratique anticonstitutionnelle et une violation flagrante des droits humains.
Le non-droit total continue à dominer l’Ukraine. Malheureusement, même l’Occident qui-aime-les-droits-de-l’homme a détourné le regard des violations flagrantes des droits humains de Kiev et méprisé le principe fondamental de tout état civilisé moderne – l’état de droit.