Ukraine: détenu par le SBU, battu par les néonazis – Un homme d’affaire français parle

Le 21 mars 2015 – Source Russia Insider

L’incroyable histoire d’un homme d’affaires français en Ukraine

Dans une interview exclusive, l’entrepreneur français et résident de longue date en Ukraine, Thierry Laurent-Pellet, décrit ses démêlés violents avec le SBU et le Secteur Droit – et explique pourquoi il fait peu confiance au régime post-Maïdan de Porochenko.

Un témoignage de première main, vraiment choquant, de la corruption et de la terreur qui s’est emparée de l’Ukraine.

Thierry Laurent-Pellet connaît l’Ukraine comme sa poche. L’entrepreneur français a passé neuf ans dans le pays, expérimentant personnellement la corruption rampante et l’opportunisme politique qui prévalent toujours à Kiev aujourd’hui. Grâce à la révolution de la dignité, Thierry a aussi fait l’expérience d’un interrogatoire par le SBU et de coups du Secteur-Droit [parti politique néo-nazi] qui l’ont laissé avec de graves problèmes de santé. Mais d’abord, quelques explications.

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Les militants de Kolomoïsky s’emparent des bureaux d’Ukrnafta à Kiev

Par J.Hawks – Le 22 mars 2015 – Source Fort Russ

Kolomoïsky saisit Ukrnafta à Kiev, appelle à la fédéralisation de l’Ukraine, soutient la Novorussie, et ignore les avertissements des États-Unis.

Selon plusieurs rapports de presse, le siège d’Ukrnafta, la plus grande entreprise d’extraction pétrolière du pays, a été saisi par des militants du bataillon Dnepr-1 financé par Kolomoïsky. Cet événement intervient après une prise de contrôle similaire, jeudi, d’Ukrtransnafta, une société de transport pétrolier. Ce qui rend le dernier de ces deux événements plus choquant, c’est que le QG de Ukrnafta, qui appartient à l’État, est situé au centre de Kiev. Kolomoïsky est seulement un actionnaire minoritaire de l’entreprise. Il avait été en mesure d’en prendre le contrôle de facto grâce à la loi qui exigeait l’approbation de 60% des actionnaires pour mettre en œuvre n’importe quelle réforme, jusqu’à ce que la Rada vote une nouvelle loi qui réduisait cette exigence à 50% + 1 action, ce qui redonnait de facto le contrôle d’Ukrnafta au gouvernement ukrainien.

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Bloomberg, pas le Kremlin : malgré les sanctions, la Russie se relève

Par Matthew A. Winkler – Le 22 mars 2015 – Source thesaker.is

Les sanctions destinées à punir la Russie pour avoir arraché la Crimée à l’Ukraine il y a un an étaient censées nuire aux affaires russes. Et c’est le cas. Les actions russes, obligations et matières premières ont connu la pire performance en 2014 de tous les marchés émergents.

C’était avant. Maintenant l’image est en train de changer, avec des investisseurs recommençant à favoriser la Russie en 2015. Le rouble, qui était devenu la monnaie la plus volatile du monde l’an dernier après l’accaparement de la Crimée par le président Vladimir Poutine, se stabilise. Les fluctuations de sa valeur se sont rétrécies cette année, plus que n’importe laquelle des trente autres devises les plus échangées.

Source: Bloomberg

Jusqu’à présent, les investisseurs dans les titres d’État libellés en roubles russes ont gagné l’équivalent de 7 cents sur le dollar (7%) cette année, tel que mesuré par l’indice obligataire local Souverain Bloomberg Russie. En revanche, quiconque détient une dette publique similaire sur les marchés émergents a perdu 1,1% depuis le début de l’année.

Le tableau est encore plus rose pour les détenteurs d’obligations d’entreprises privées en Russie; ils ont eu un rendement total de 7,3% depuis le 1er janvier 2015, en tête des gains de l’indice des obligations des sociétés privées des marchés émergents tel que calculé par Bloomberg. Et tandis que les actions des marchés émergents mondiaux mesurés par l’indice MSCI Emerging Market ont gagné 1,7% cette année, les 50 actions russes de l’indice Micex sont en hausse de 11,9% – mieux que le Standard & Poors 500 ou tout autre marché nord-américain.

La valeur relative du rouble aide à comprendre pourquoi il y a des signes de confiance en Russie. Bien que le rouble reste la plus volatile des 31 devises les plus échangées cette année, ses sautes s’amenuisent. Cela est visible dans la volatilité occasionnelle, une mesure des paris des traders sur le changement de la valeur de la monnaie au jour le jour. Après avoir bondi à la fin de 2014 au milieu de la crise en Ukraine, le rouble fluctue maintenant comme en 2009.


L’économie semble également rebondir. Environ 78% des entreprises russes dans l’indice Micex ont affiché une croissance annuelle des ventes supérieure à leurs équivalents mondiaux, même si les actions de ces sociétés russes étaient à la traîne de leurs concurrents internationaux, selon les données compilées par Bloomberg. Ceci est compatible avec une amélioration depuis de deux ans de la compétitivité des entreprises russes.

Une raison possible de la croissance ? Les sanctions. Suite à l’indisponibilité des produits étrangers, les Russes devaient consommer des produits locaux.

Malgré toutes les perturbations causées par les sanctions, les entreprises russes représentés dans l’indice Micex sont plus rentables mesurées par les marges Ebitda  (bénéfice avant impôts, dépréciation et amortissement) que le reste des sociétés incluses dans l’indice MSCI Emerging Market mondiale.

Un certain nombre de sociétés russes surpassent leurs pairs mondiaux. Magnit PJSC, qui exploite une chaîne de supermarchés discount avec une capitalisation de $16 milliards sur le marché, vaut la peine d’être notée. La croissance des revenus du détaillant en un an était 31,66%, dépassant largement l’augmentation de 0,87% des ventes de ses concurrents mondiaux. Novatek OAO, un producteur indépendant de gaz naturel dans l’ouest de la Sibérie au chiffre d’affaire de $22,8 milliards , est un autre exemple. La société a vu ses ventes augmenter de 19,5%, comparativement à 0,76% pour la moyenne des autres entreprises de son secteur au niveau mondial. Et puis il y a Rosneft, une marque internationale pétrolière pesant $41 milliards qui produit en Sibérie occidentale, à Sakhaline, dans le Caucase du Nord et dans l’Arctique, qui fait état d’une croissance annuelle des ventes de 18,26% lorsque ses concurrents internationaux révèlent un accroissement du chiffre d’affaires de seulement 0,76%. Quelle que soit la façon de calculer, les actions de ces sociétés ne coûtent pas cher.

Source: Bloomberg

Les investisseurs mondiaux sont-ils optimistes quant à la résilience des entreprises en Russie ? Il semble que oui. Les actions les plus remarquables du plus grand fonds indiciel US qui suit les compagnies russes – plus de 90% de ce fonds est composé de compagnies russes – ont bondi de 5% cette année. Dans le même temps, un fonds indiciel qui représente un indice du flux des capitaux circulant avec la Russie montre une augmentation de 27%. L’aventure ukrainienne de Poutine a conduit à l’instabilité dans la région et les relations avec l’Occident se sont effilochées; mais elle n’a pas détruit la confiance dans les grandes entreprises russes.

Matthew Winkler Matthew Winkler est rédacteur en chef émérite de Bloomberg News, il analyse les marchés

Article original : Bloomberg

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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L’Italie veut contourner les sanctions de l’UE contre la Russie

Le 22 mars 2015 – Source Russia Insider

L’UE fronce les sourcils, le premier ministre italien Renzi est à Moscou

De plus en plus de pays membres de l’Union européenne commencent à réaliser à quel point les sanctions contre la Russie nuisent à leurs propres économies.

 

Les exportations italiennes vers la Russie ont diminué de 1,2 milliard de dollars entre 2013 et 2014. Le Premier ministre Matteo Renzi veut stopper cette tendance et contourner les sanctions contre la Russie. Parce que le pays est en crise économique et que Renzi lutte pour sa survie politique.

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Boomerang des sanctions:
la Russie commence à exporter de la viande vers l’UE

Le 20 mars 2015 – Source Fort Russ

ZAO Krasnobor, une entreprise agro-alimentaire russe, spécialisée dans la dinde et située dans la région de Tula, figure désormais sur la liste des exportateurs vers l’Union européenne, selon l’agence étatique Rosselkhoznadzor.

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La comédie du rite des menaces annuelles de l’Europe à Israël

Par Jonathan Cook – Le 20 mars 2015 – Source JC

Il y a quelque chose de profondément hypocrite et lâche dans la manière dont les diplomates européens font rituellement fuiter leur rapport annuel sur Jérusalem. Cette année, ils ont choisi de déposer le rapport confidentiel dans les mains du Guardian.

Il est clair que les Européens – et les Américains – veulent que la nouvelle qu’ils sont très en colère contre Israël soit diffusée aussi largement que possible dans le sillage de la victoire électorale de Netanyahou. «Nous sommes furieux et nous n’en supporterons pas davantage !», s’égosillent-ils – une fois de plus, exactement comme ils l’ont fait tout au long des quatre ou cinq dernières années.

Un juif ultra orthodoxe devant la mosquée al-Aqsaau – Photo Bernat Armangue/Associated Press

Comme à chaque fois, le rapport est qualifié de percutant; comme à chaque fois, il menace Israël de sanctions; et comme à chaque fois, cela ne signifie rien.

C’est une mise en scène dérisoire destinée à nous faire croire – à nous qui avons une conscience – que nos représentants se sentent concernés et qu’ils envisagent – à un moment donné – de faire quelque chose. Mais ce que ce jeu d’ombre indique vraiment, c’est que tout cela se soldera par quelques vaines menaces. Ils brandissent ces menaces depuis plus d’une décennie. Et même si l’Europe se décidait vraiment à les exécuter, elles n’auraient pratiquement aucun impact sur Israël.

Voilà en quoi consistent ces menaces :

L’accès à l’Europe de terroristes juifs connus pourrait faire l’objet de restrictions. (On pouvait espérer que ces restrictions étaient déjà en place.)

L’Europe pourrait donner à ses consommateurs plus d’informations sur les produits made in Israël fabriqués en réalité dans des colonies illégales. (Ces produits ne devraient même pas se trouver sur le marché européen.)

Et les efforts pour sensibiliser les entreprises européennes au fait qu’être associé avec les colonies pourrait nuire à leurs affaires seront intensifiés. (Si c’était le cas, les forces du marché devraient, selon l’idéologie du libre marché, suffire à dissuader la plupart des entreprises de ce genre d’association – après tout, elles sont censées vouloir maximiser leurs profits).

En bref, cette liste de sanctions potentielles est du vent. Que dalle. Et toute personne qui prétend le contraire, y compris le Guardian, est tout simplement complice de cette mascarade diplomatique.

Jonathan Cook

Traduit par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Poutine gaullien ?

Le 20 mars 2015 – Source Fort Russ

La meilleure réponse aux sanctions, c’est d’augmenter la liberté du commerce intérieur et de protéger les intérêts stratégiques nationaux

 

Le Président de la Fédération de Russie a dit que l’expansion des libertés dans le commerce est la meilleure réponse aux défis et aux limitations externes. Il a exprimé cet avis lors de la Semaine commerciale du Syndicat russe des entrepreneurs et manufacturiers.

«La nouvelle expansion des libertés d’affaires est la meilleure réponse aux sanctions externes et aux défis. Nous continuerons donc à établir les conditions les plus favorables pour ceux qui veulent investir dans l’industrie intérieure et l’économie, dans le développement des technologies et des emplois modernes.»

Les règles d’amnistie sur le capital en Russie doivent correspondre à toutes les exigences légales internationales, afin de ne pas provoquer le soupçon de blanchiment d’argent, a dit Poutine. «L’État et le monde des affaires doivent agir comme des partenaires pour surmonter le climat dépressif actuel et avoir une confiance réciproque. Chers collègues, seule une association entre le domaine commercial privé et l’État nous permettra de surmonter le climat économique défavorable et établira une dynamique de croissance stable, ce qui est bien sûr impossible sans confiance mutuelle. Nous devons avoir une compréhension partagée des tâches stratégiques du pays et garder nos intérêts mutuels à l’esprit.»

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Ukraine :
Le schéma global, et facile, du business-plan des oligarques pro-UE

Par Sergei Glazyiev – Le 19 mars 2015 – Source thesaker.is

La Banque d’Ukraine a décidé de remonter son taux de refinancement à 30%. Avec la hausse des taux d’intérêt, les autorités financières ont suivi le même chemin que la Banque de Russie.
Les conséquences seront les mêmes: compression d’un crédit déjà inaccessible, aggravation de la récession et inflation élevée, au même niveau – à peu près 30%.

En temps de crise, une politique monétaire réduite à la limitation de la masse monétaire aboutit partout et toujours au même résultat – la contraction de l’économie dans le piège de la stagflation, qui combine la réduction de la production, une inflation élevée, l’augmentation du chômage et la baisse des revenus.

Comme je comprends l’argument, c’est une demande du FMI. Elle est absolument courante, basée sur le dogme monétariste et largement connu comme un modèle de la thérapie du choc. Seules les activités orientées vers l’exportation survivront à une telle politique.

Puisque les autorités ukrainiennes actuelles ont rompu leur coopération avec la Russie, les seules exportations possibles sont celles qui intéressent l’Union européenne. Parallèlement au tournesol et à la ferraille, ne seront exportés que le travail bon marché, la contrebande d’armes et, éventuellement, le tchernoziom [les fameuses terres noires, riches en humus, NdT].

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Pourquoi l’Europe défie-t-elle les États Unis en rejoignant la banque d’investissement chinoise ?

Par Gabriel Domínguez – Le 18 mars 2015 – Source DW

Malgré les pressions américaines, les quatre plus grandes puissances économiques européennes ont décidé de rejoindre la Banque régionale d’investissement chinoise, vue comme une potentielle rivale de la Banque mondiale, sous tutelle américaine. Pourquoi ?

Même si la Chine n’a lancé l’initiative de cette Banque régionale asiatique de développement qu’en octobre dernier, elle est déjà présentée comme une rivale potentielle aux institutions financières établies telles que la Banque mondiale et la Banque asiatique de développement (BAD). Basée à Pékin, la Banque d’Investissement pour l’infrastructure asiatique (AIIB), pour laquelle la Chine a prévu de fournir jusqu’à 50 pour cent des 50 milliards de dollars de capital de départ, est destinée à financer des projets d’infrastructure dans des domaines tels que l’énergie, le transport et la communication en Asie, la région au plus fort taux de développement du monde.

La raison derrière cette initiative est que, compte tenu de l’expansion économique rapide de l’Asie, les institutions financières internationales existantes, telles que la Banque mondiale et la BAD, critiquées par beaucoup comme étant dominées l’une par les États-Unis et l’autre par le Japon, ne peuvent plus satisfaire les besoins de la région en raison de leur capital limité et de l’adoption de priorités différentes.

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En Pologne, membre de l’UE:
un «marché aux esclaves ukrainiens»

Par Ewa Wołkanowska-Kołodziej,
et Iryna Kołodijczyk – Le 17 mars 2015 – Source Fort Russ

Au «marché aux esclaves» de Piaseczno en Pologne, des Ukrainiens pour le nettoyage, le jardinage, le sexe et le pierogi*

Un Polonais a enfermé deux Ukrainiennes dans son sous-sol. Il les a laissées partir au bout de deux semaines, mais elles ne voulaient pas en parler. Je leur ai demandé : «Vous n’avez pas été à la police?» – «Mais nous n’avons aucun droit ici», ont-elles répondu.

On se met au bord de la route à 5 ou 6 heures du matin le dimanche et on attend un Polonais dans le froid glacial. Peut-être un Polonais va-t-il se réveiller aujourd’hui en pensant «ma chemise n’est pas repassée» ou «pourquoi faudrait-il que je paie quelqu’un alors que je peux faire faire le travail pour rien?»  Alors il monte dans sa voiture et vient chercher une Ukrainienne pour peindre les murs, aller chercher le charbon, monter des échafaudages. Il la paie 2€ et parfois même 5€ de l’heure. À la fin de la journée, il lui donne peut-être moins que promis, ou peut-être rien du tout. Mais c’est mieux que de travailler tout un mois et de ne pas être payé du tout.

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