Boomerang des sanctions:
la Russie commence à exporter de la viande vers l’UE

Le 20 mars 2015 – Source Fort Russ

ZAO Krasnobor, une entreprise agro-alimentaire russe, spécialisée dans la dinde et située dans la région de Tula, figure désormais sur la liste des exportateurs vers l’Union européenne, selon l’agence étatique Rosselkhoznadzor.

Krasnobor est la première entreprise russe à obtenir le permis d’exportation de l viande de dinde vers l’UE, selon RIA Novosti. Rosselkhoznadzor a déjà annoncé que deux de ses usines agricoles de la région de Belgorod avaient obtenu un permis pour exporter de la viande de volaille (poulet, canard) dans l’UE. Toutefois, c’est la viande de dinde qui arrivera en premier dans l’UE.

L’année dernière, en réponse aux sanctions des États-Unis et de l’Union européenne, la Russie a pris des mesures pour développer des alternatives aux importations. L’été dernier, la Fédération de Russie a lancé une campagne pour promouvoir ces alternatives.

Au printemps 2015, la Hongrie, la Bulgarie, et plusieurs autres pays ont insisté une fois de plus pour que les sanctions anti-russes soient levées afin de mettre fin à l’embargo alimentaire de la Russie.

Commentaire de J.Hawk (traducteur du russe à l’anglais)

Le bœuf et le porc prendront un peu plus de temps, mais si la tendance se poursuit, la production intérieure de viande russe va continuer à augmenter. C’est juste qu’on peut augmenter la production de volailles du jour au lendemain en raison de la croissance rapide et de la courte durée de vie de ces volatiles.

La dévaluation du rouble, à la fin de l’année dernière, doit être analysée en gardant à l’esprit ce qui précède. C’est le fait que le rouble soit très faible par rapport à l’euro, qui rend les exportations russes, et pas seulement les exportations alimentaires, très concurrentielles. Les critiques qui ont été faites au directeur de la Banque centrale russe, Elvira Nabiullina, après la chute du rouble, étaient entièrement hors de propos, car elles ne tenaient pas compte du fait qu’aucune production alternative aux importations n’aurait pu se développer au taux de change du rouble de l’année dernière. Oui, la dévaluation a causé du tort aux gens qui étaient habitués à acheter des marchandises importées. C’est la raison pour laquelle l’opposition libérale russe déteste Poutine et son équipe – c’est tout simplement à la mode d’être vu consommant toutes sortes de marchandises importées d’Occident.

Le processus est si avancé que même si les sanctions étaient levées demain, les produits de l’UE ne reviendraient pas sur le marché russe, tout simplement parce que ce ne sont pas les sanctions, mais la valeur du rouble qui les garde dehors. Notez que la propre réponse de l’UE à la crise économique a été un assouplissement quantitatif [planche à billet, NdT], qui n’est rien d’autre qu’une dévaluation sous un autre nom. Trop peu, trop tard …

Traduit de l’anglais par Dominique Muselet, relu par jj pour le Saker Francophone.

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