Damas passe en mode défensif

Moon of Alabama

Moon of Alabama

Le 4 juin 2014 – Moon of Alabama

Lorsque l’ennemi attaque en nombre écrasant, il est logique de se replier sur ses meilleures lignes de défense et de protéger uniquement le cœur du pays.

L’assaut simultané des rebelles modérés d’al-Qaïda et des djihadistes d’État islamique, soutenus par les États-Unis, la Turquie et le Conseil de coopération du Golfe, exige que le gouvernement syrien centralise ses capacités et son matériel et se place en position défensive.

Ce n’est bien sûr pas un changement stratégique ni un signe de faiblesse, mais un mouvement tactique. Sacrifier des unités épuisées pour défendre des parties accessoires et excentrées du territoire – de ce fait indéfendables – du pays serait tout simplement inepte. Le gouvernement syrien est encore fort et au moins 75% du peuple syrien qui se trouve à l’intérieur de la Syrie est sous son contrôle. La guerre contre la Syrie va durer des années et il y aura d’autres phases où l’armée syrienne ira de nouveau à l’attaque.

Quelque 10 000 combattants d’al-Qaïda, dont un tiers d’étrangers, ont traversé la frontière Turco-syrienne équipés de nouvelles armes anti-chars TOW étasuniennes et ont submergé les défenses syriennes dans le gouvernorat et la ville d’Idleb. Le gouvernement syrien ne s’attendait pas à une attaque d’une telle ampleur et d’une telle force. Comprenant que davantage de ressources seraient nécessaires pour contrer cette attaque, il a envoyé des officiels en Iran et en Russie pour demander davantage d’aide.

L’Iran a offert un nouveau prêt de 1 milliard de dollars et a également envoyé quelque 15 000 paramilitaires supplémentaires en provenance d’Irak et d’Iran pour soutenir la défense de Damas, de Homs et de la zone côtière de Lattaquié. Le Hezbollah nettoie le secteur des montagnes Qalamon, proches du Liban, de al-Nusra et d’autres groupes djihadistes. La Russie a annoncé publiquement qu’elle allait apporter davantage de soutien au gouvernement syrien. On ne sait pas encore en quoi il consistera exactement, mais on peut s’attendre à la livraison d’une quantité croissante de nouvelles armes à l’armée syrienne et aux forces aériennes.

Pendant ce temps la machine de propagande américaine alimente de son mieux trois lignes de propagande. La première consiste à faire croire que le gouvernement syrien n’est plus soutenu par son peuple et à semer le doute sur son alliance avec l’Iran et la Russie. Avec le nouveau soutien attendu, cette ligne de propagande tombe temporairement à l’eau, mais elle sera relancée au moment opportun.

La deuxième ligne de propagande consiste à nier que Jabhat al-Nusra est une véritable composante opérationnelle de al-Qaïda qui a comme objectif à long terme d’attaquer l’Ouest. Il est indispensable de le nier pour justifier le soutien étasunien supplémentaire aux campagnes menées par al-Nusra à Idlib et ailleurs. Il y a eu des rumeurs sur le fait que al-Nusra aurait rejeté al-Qaïda, et des tentatives pour inventer une sorte de conflit interne sur la question. Une interview complaisante par Al Jazeerah du chef al-Nusra Jolani a été organisée pour adoucir son image. Mais Jolani ne s’est pas comporté comme le sponsor qatari d’Al Jazeerah le souhaitait. Il a de nouveau déclaré son allégeance absolue à al-Qaïda et sa subordination au chef d’al-Qaïda, Ayman al-Zawahiri. Al-Nusra n’est donc pas aligné sur al-Qaïda ni lié à al-Qaïda ni une franchise d’al-Qaïda. Jabhat al-Nusra est al-Qaïda. Jolani ne laisse aucun doute à ce sujet.

La troisième ligne de propagande, et la plus stupide, porte sur la prétendue coopération du gouvernement syrien avec État islamique. «Regardez, nous avons planifié cette grande opération contre Assad à Alep, et Assad nous a bombardés. Le lendemain, État islamique nous a attaqués, et Assad ne les a pas bombardés. Voyez, il ne nous a pas aidés. Il doit être avec État islamique.» La sottise n’a pas de limites. Voici comment l’armée syrienne et État islamique coopèrent en réalité:

«État islamique a fait sauter une douzaine de camions bourrés d’explosifs aux points de contrôle de l’armée syrienne près de la ville de Hasaka tenue par le gouvernement, au nord-est du pays, au cours des cinq derniers jours, a annoncé jeudi le gouverneur de la ville…Plus de treize véhicules bourrés d’explosifs ont attaqué des postes de contrôle de l’armée et semé la terreur et la peur parmi les citoyens», a déclaré le gouverneur de la ville, Mohammad Ali al Zaal, à la télévision d’État au téléphone, depuis l’intérieur de la ville.

Il y a maintenant trois camps dans la guerre en Syrie. Les terroristes d’al-Qaïda soutenus par des États extérieurs alignés sur les États-Unis, le gouvernement syrien et  ses alliés, et État islamique en Irak et en Syrie. Tous les trois se battent les uns contre les autres, mais le gouvernement syrien espère que les combats entre Nusra et État islamique vont s’intensifier et affaiblir ses deux ennemis. Pour lui, État islamique n’est pas seulement son problème, mais celui du monde entier. Il va maintenant passer au mode défensif et protéger le cœur du pays. D’autres entités devront attaquer État islamique. Le pari, c’est que État islamique attaquera sûrement bientôt directement l’Occident et/ou des pays du Golfe, et que ces attaques obligeront d’autres acteurs à prendre en charge le problème de État islamique.

Traduction : Dominique Muselet

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Pour battre ISIS, il faut se débarrasser de la coalition dirigée par les États-Unis

Sharmine Narwani

Par Sharmine Narwani – le 27 mai 2015 – Russia Today

Les ennemis d’ISIS ne sont pas à la fête. Le groupe qui s’autoproclame État islamique a réussi un parfait tour du chapeau* en envahissant la ville stratégique de Ramadi, dans la province irakienne à majorité sunnite d’Anbar, en occupant Palmyre, le joyau historique de la Syrie, et en prenant Al-Tanf, le dernier point de passage frontalier avec l’Irak.

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Pourquoi les États-Unis tentent-ils de remplacer le gouvernement Assad par al-Qaïda en Syrie ?

«Dans le cas de la Syrie, notre opposition au gouvernement Assad est tellement obstinée que nous serions apparemment prêts à défaire un gouvernement qui n’est pas notre ennemi afin de le remplacer par un autre qui l’est.»

Paul Larudee

Par Paul Larudee – Le 26 mai 2015 – Source veteransnewsnow

 

 

 

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Le faux califat : l’atout stratégique des USA


Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – 26 mai 2015 – Source : Sputnik News

Le monde civilisé verse d’immenses larmes de crocodile devant la prise de la perle du désert de l’ancienne Route de la Soie, Palmyre, par EIIS/EIIL/Da’ech.

Et pourtant… Ni le président des USA, Barack Obama, ni les 22 pays vassaux armés jusqu’aux dents faisant théoriquement partie de sa coalition de volontaires n’ont envoyé le moindre drone équipé de missiles Hellfire contre les brutes drapées de noir du faux califat.

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La stratégie occidentale des escadrons de la mort


Le 23 mai 2015 – Source Russia Today

Comment et pourquoi État islamique et al-Qaida sont devenus les troupes de choc de l’impérialisme occidental.

Des membres de EI posent avec McCain. Belle photo de famille n’est ce pas ?

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Création de l’État Islamique : documents secrets US de 2012 déclassifiés


Par Brad Hoff – Le 19 mai 2015 – Levant Report

L’Occident facilitera la création d’État islamique «afin d’isoler le régime syrien», lit-on dans un document de la Defense Intelligence Agency de 2012.

Le lundi 18 mai, Judicial Watch, le groupe conservateur de vigilance du gouvernement, a publié une sélection de documents, autrefois classifiés, obtenus du Département américain de la Défense et du Département d’État grâce à un procès fédéral.

Le rapport est (en anglais).

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Réjouissez-vous avec la nouvelle Maison des Saoud


Pepe Escobar

Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 8 mai 2015 – Source Asiatimes

Il est fascinant de voir la vaste armée bien rétribuée des lobbyistes occidentaux chantant les louanges d’une institution traditionnelle et conservatrice, alias la Maison des Saoud, se lançant maintenant dans une nouvelle politique étrangère affirmée.

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C’est officiel, Les États-Unis collaborent avec Al Qaida


Moon of Alabama

Le 6 mai 2015 – Source Moon of Alabama

La propagande contre la Syrie fait son petit lait de la capture de la ville d’Idlib par le groupe terroriste Al Nusra, allié à d’autres groupes islamistes. La tonalité générale en est : Assad est en train de perdre, assortie de la demande illogique du bombardement des troupes d’Assad par les États Unis. Mais en quoi serait-ce nécessaire si le gouvernement d’Assad est vraiment en train de perdre le contrôle des opérations ?

Un bon exemple en est donné, via Foreign Policy, par Charles Lister, un analyste de Brooking Doha qui est payé par le Qatar, même s’il coopère souvent avec l’administration Obama. Le titre déclame qu’Assad est en train de perdre et l’assaut contre Idlib est fortement. Puis l’article reconnait que cette victoire contre les troupes syriennes, forcées à se replier, ne fut possible que parce qu’Al Qaida menait l’assaut.

L’article reconnait aussi que les États Unis, qui espèrent un équilibre des forces entre Al Qaida et le gouvernement syrien afin que le conflit se prolonge et que les deux cotés perdent, sont derrière cet assaut :

L’implication des groupes des Forces Syriennes Libres révèle, dans les faits, comment ceux qui les soutiennent ont changé de point de vue en ce qui concerne leur coordination avec les islamistes. Plusieurs commandants en charge des opérations contre Idlib ont confirmé à l’auteur de ces lignes qu’un centre de contrôle américain situé dans le sud de la Turquie et qui coordonnait l’approvisionnement en armes létales et non létales aux groupes d’opposition, a joué un rôle capital dans l’implication et le succès des forces islamistes, a partir de début avril. Ce centre de contrôle, avec celui situé en Jordanie et qui couvre les opérations menées dans le sud de la Syrie, a aussi énormément augmenté son assistance en renseignements aux groupes islamistes, ces dernières semaines.

Alors que ces centres de contrôle avaient auparavant demandé à ce que les bénéficiaires de l’assistance militaire direct arrêtent toute coordination avec des groupes comme Al Nusra, les récents mouvements à Idlib nous montrent quelque chose de différent. Non seulement les livraisons d’armes en direction des soi-disant groupes contrôlés ont augmenté mais, de plus, le centre de contrôle a spécifiquement encouragé à une meilleure coopération avec les islamistes commandant les opérations sur le front.

Ce centre de contrôle, dirigé par les américains, encourage donc la coopération entre la soi disant Armée Syrienne Libre et Al Qaida. Un drone américain, abattu au dessus de Lattaquié en mars dernier, était en train de récolter des renseignements pour aider à l’attaque d’Al Qaida sur Idlib. Plus de 600 missiles anti tank TOW de fabrication américaine ont été tirés sur les troupes régulières syriennes dans le nord de la Syrie. Ils ne forment qu’une partie des 14.000 que l’Arabie Saoudite a commandé au fabricant américain.

Même si les États-Unis ne demandent pas officiellement à ses mercenaires de coopérer avec Al Nusra une telle coopération est évidente pour celui qui ose y jeter un œil :

Dans le sud de la Syrie, les groupes qui prétendaient se distancer des extrémistes comme ceux d’Al Nusra en avril ont été vus coopérant avec ce même groupe à Deraa quelques jours plus tard.

La réalité est que les mercenaires djihadistes de l’Armée Syrienne Libre, des soi-disant modérés, entraînes et payés par les États-Unis, sont tout aussi hostiles que ceux des groupes comme Al Nusra, une branche d’Al Qaida, ou du soi-disant État Islamique. Même s’ils ne décapitent pas ceux qu’ils déclarent des infidèles, ils les tuent quand même.

Pendant que les États-Unis s’occupent d’Al-Qaida en Syrie, la Turquie s’occupe de l’État Islamique. Des tonnes de sulfate d’ammonium, utilisé pour fabriquer des bombes artisanales, sont passées en contrebande par la frontière turque, sous les yeux bienveillants des douaniers, à destination du groupe État Islamique. Des recruteurs turcs incitent les musulmans Ouighours de l’ouest de la Chine et du Tadjikistan à venir rejoindre les rangs de ce groupe. Ils leur refilent des passeports turcs pour leur permettre de rejoindre la Turquie, d’où ils peuvent rejoindre la Syrie et l’Irak. Pendant ce temps, les Saoudiens bombardent tout le Yémen sauf les villes et régions tenues par Al-Qaida dans la Péninsule Arabique.

Maintenant, Les États Unis et leurs alliés supportent donc pleinement les djihadistes sunnites à travers tout le Moyen Orient. Dans le même temps, ils utilisent la menace d’Al-Qaida pour effrayer et imposer des lois liberticides dans leurs propres pays.

Charles Lister et les autres propagandistes de la Brooking Institute veulent que les États-Unis bombardent la Syrie afin d’amener Assad à la tables des négociations. Mais avec qui le gouvernement syrien devra-t-il négocier ? Avec Al-Qaida ?

Qui va gagner si le gouvernement syrien finit par perdre et capituler ? Les islamistes rebelles modérés, ceux qui n’ont rien pu faire seul contre le gouvernement syrien, se mettrait alors à prendre le dessus sur Al Qaida et le groupe État Islamique ?

Qui peut croire à de telles fantaisies ?

Note du traducteur

Voici maintenant la traduction des quatre premiers paragraphes d’un communiqué de presse, du 30 avril 2015, de l’on ne peut plus officielle agence de presse Reuters, et qui reconnait aussi cette alliance diabolique :

Les islamistes extrémistes qui combattent aux cotés de groupes soutenus par les États-Unis ont avancé dans le nord de la Syrie ces dernières semaines en faisant preuve d’une rare unité, que certains craignent de courte durée.

Une alliance islamiste se faisant appeler l’Armée du Fatah, en référence aux conquêtes du VIIème siècle qui ont propagé l’Islam au Moyen Orient, s’est emparée de villes du nord ouest dont Idlib, la capitale provinciale.

Cette alliance, qui inclue l’aile d’Al-Qaida en Syrie connue sous le nom d’Al-Nusra, ainsi que d’autres groupes militants extrémistes comme le mouvement Ahrar al-Sham, se rapproche de la ville côtière de Lattaquié, un bastion du président Bashar al-Assad.

Se battant aussi à leurs cotés, même si non réunis sous le même centre de contrôle, se trouvent des groupes qui refusent les buts anti-occidentaux des djihadistes et qui reçoivent une aide secrète de la part de la CIA. Parmi eux, deux groupes qui se nomment Division 13 et Fursan al-Haq…..

Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone

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Le grand numéro d’équilibriste des États-Unis au Proche-Orient


Le 28 avril 2015 – Source moonofalabama

Après la chute d’Idlib, une ville syrienne proche de la frontière turque, les forces anti-gouvernementales ont continué à attaquer les positions des militaires du gouvernement dans le nord-ouest. Ces forces anti-gouvernementales sont le front al-Nusra, allié à des brigades jihadistes salafistes. Au cours du mois précédent, ces attaquants très bien organisés ont utilisé au moins plusieurs dizaines de missiles anti-tank de fabrication américaine, des TOW, contre les positions de l’armée régulière syrienne.

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Une crise, quelle crise ?
al-Quaida prend le contrôle en Syrie


Neil Clark

Par Neil Clarck – Source Russia Today

Comme tout le monde, vous avez pu voir aux infos que les rebelles affiliés à al-Qaida avaient pris le contrôle de presque toute la dernière ville encore tenue par le gouvernement dans la province d’Idlib, au nord de la Syrie.

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