Le 6 mai 2015 – Source Moon of Alabama
La propagande contre la Syrie fait son petit lait de la capture de la ville d’Idlib par le groupe terroriste Al Nusra, allié à d’autres groupes islamistes. La tonalité générale en est : Assad est en train de perdre, assortie de la demande illogique du bombardement des troupes d’Assad par les États Unis. Mais en quoi serait-ce nécessaire si le gouvernement d’Assad est vraiment en train de perdre le contrôle des opérations ?
Un bon exemple en est donné, via Foreign Policy, par Charles Lister, un analyste de Brooking Doha qui est payé par le Qatar, même s’il coopère souvent avec l’administration Obama. Le titre déclame qu’Assad est en train de perdre et l’assaut contre Idlib est fortement. Puis l’article reconnait que cette victoire contre les troupes syriennes, forcées à se replier, ne fut possible que parce qu’Al Qaida menait l’assaut.
L’article reconnait aussi que les États Unis, qui espèrent un équilibre des forces entre Al Qaida et le gouvernement syrien afin que le conflit se prolonge et que les deux cotés perdent, sont derrière cet assaut :
L’implication des groupes des Forces Syriennes Libres révèle, dans les faits, comment ceux qui les soutiennent ont changé de point de vue en ce qui concerne leur coordination avec les islamistes. Plusieurs commandants en charge des opérations contre Idlib ont confirmé à l’auteur de ces lignes qu’un centre de contrôle américain situé dans le sud de la Turquie et qui coordonnait l’approvisionnement en armes létales et non létales aux groupes d’opposition, a joué un rôle capital dans l’implication et le succès des forces islamistes, a partir de début avril. Ce centre de contrôle, avec celui situé en Jordanie et qui couvre les opérations menées dans le sud de la Syrie, a aussi énormément augmenté son assistance en renseignements aux groupes islamistes, ces dernières semaines.
Alors que ces centres de contrôle avaient auparavant demandé à ce que les bénéficiaires de l’assistance militaire direct arrêtent toute coordination avec des groupes comme Al Nusra, les récents mouvements à Idlib nous montrent quelque chose de différent. Non seulement les livraisons d’armes en direction des soi-disant groupes contrôlés ont augmenté mais, de plus, le centre de contrôle a spécifiquement encouragé à une meilleure coopération avec les islamistes commandant les opérations sur le front.
Ce centre de contrôle, dirigé par les américains, encourage donc la coopération entre la soi disant Armée Syrienne Libre et Al Qaida. Un drone américain, abattu au dessus de Lattaquié en mars dernier, était en train de récolter des renseignements pour aider à l’attaque d’Al Qaida sur Idlib. Plus de 600 missiles anti tank TOW de fabrication américaine ont été tirés sur les troupes régulières syriennes dans le nord de la Syrie. Ils ne forment qu’une partie des 14.000 que l’Arabie Saoudite a commandé au fabricant américain.
Même si les États-Unis ne demandent pas officiellement à ses mercenaires de coopérer avec Al Nusra une telle coopération est évidente pour celui qui ose y jeter un œil :
Dans le sud de la Syrie, les groupes qui prétendaient se distancer des extrémistes comme ceux d’Al Nusra en avril ont été vus coopérant avec ce même groupe à Deraa quelques jours plus tard.
La réalité est que les mercenaires djihadistes de l’Armée Syrienne Libre, des soi-disant modérés, entraînes et payés par les États-Unis, sont tout aussi hostiles que ceux des groupes comme Al Nusra, une branche d’Al Qaida, ou du soi-disant État Islamique. Même s’ils ne décapitent pas ceux qu’ils déclarent des infidèles, ils les tuent quand même.
Pendant que les États-Unis s’occupent d’Al-Qaida en Syrie, la Turquie s’occupe de l’État Islamique. Des tonnes de sulfate d’ammonium, utilisé pour fabriquer des bombes artisanales, sont passées en contrebande par la frontière turque, sous les yeux bienveillants des douaniers, à destination du groupe État Islamique. Des recruteurs turcs incitent les musulmans Ouighours de l’ouest de la Chine et du Tadjikistan à venir rejoindre les rangs de ce groupe. Ils leur refilent des passeports turcs pour leur permettre de rejoindre la Turquie, d’où ils peuvent rejoindre la Syrie et l’Irak. Pendant ce temps, les Saoudiens bombardent tout le Yémen sauf les villes et régions tenues par Al-Qaida dans la Péninsule Arabique.
Maintenant, Les États Unis et leurs alliés supportent donc pleinement les djihadistes sunnites à travers tout le Moyen Orient. Dans le même temps, ils utilisent la menace d’Al-Qaida pour effrayer et imposer des lois liberticides dans leurs propres pays.
Charles Lister et les autres propagandistes de la Brooking Institute veulent que les États-Unis bombardent la Syrie afin d’amener Assad à la tables des négociations. Mais avec qui le gouvernement syrien devra-t-il négocier ? Avec Al-Qaida ?
Qui va gagner si le gouvernement syrien finit par perdre et capituler ? Les islamistes rebelles modérés, ceux qui n’ont rien pu faire seul contre le gouvernement syrien, se mettrait alors à prendre le dessus sur Al Qaida et le groupe État Islamique ?
Qui peut croire à de telles fantaisies ?
Note du traducteur
Voici maintenant la traduction des quatre premiers paragraphes d’un communiqué de presse, du 30 avril 2015, de l’on ne peut plus officielle agence de presse Reuters, et qui reconnait aussi cette alliance diabolique :
Les islamistes extrémistes qui combattent aux cotés de groupes soutenus par les États-Unis ont avancé dans le nord de la Syrie ces dernières semaines en faisant preuve d’une rare unité, que certains craignent de courte durée.
Une alliance islamiste se faisant appeler l’Armée du Fatah, en référence aux conquêtes du VIIème siècle qui ont propagé l’Islam au Moyen Orient, s’est emparée de villes du nord ouest dont Idlib, la capitale provinciale.
Cette alliance, qui inclue l’aile d’Al-Qaida en Syrie connue sous le nom d’Al-Nusra, ainsi que d’autres groupes militants extrémistes comme le mouvement Ahrar al-Sham, se rapproche de la ville côtière de Lattaquié, un bastion du président Bashar al-Assad.
Se battant aussi à leurs cotés, même si non réunis sous le même centre de contrôle, se trouvent des groupes qui refusent les buts anti-occidentaux des djihadistes et qui reçoivent une aide secrète de la part de la CIA. Parmi eux, deux groupes qui se nomment Division 13 et Fursan al-Haq…..
Traduit par Wayan, relu par jj pour le Saker Francophone