Des armes pour renforcer l’Empire ou d’authentiques libérations nationales ?
Par James Petras – Le 19 octobre 2017 – Source Unz Review
Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, la plupart des conflits mondiaux ont consisté en des luttes pour l’indépendance contre les régimes coloniaux / impériaux occidentaux et japonais.
À la suite de la décolonisation officielle, un nouveau type de domination impériale a été imposé, les régimes néo-coloniaux, dans lesquels les États-Unis et leurs alliés européens imposaient des dirigeants vassaux agissant comme des proxys pour l’exploitation économique du pays. Avec la montée de la domination mondiale unipolaire des États-Unis, à la suite de la disparition de l’URSS (1990), l’Occident a établi son hégémonie sur les États d’Europe de l’Est. Certains ont été sujets à la fragmentation et ont été subdivisés en de nouveaux micro-États, dominés par l’OTAN.
La mis en place d’un empire unipolaire a déclenché une série de guerres et de conflits ethniques au Moyen-Orient, en Europe de l’Est, dans les Balkans, les pays baltes, en Afrique du Nord, en Asie et en Europe occidentale, provoquant des nettoyages ethniques et une crise des réfugiés de grande ampleur. L’éclatement des États-nations s’est répandu dans le monde alors que la rhétorique et la politique de « l’autodétermination » remplaçaient celles de la lutte des classes en tant que phare de la justice sociale et de la liberté politique.
Les principaux moteurs de la construction de l’empire ont adopté la tactique de diviser les adversaires pour mieux les conquérir, sous le prétexte libéral de promouvoir « l’autodétermination », sans préciser qui et quoi l’« auto » représentait et qui en bénéficiait réellement.
Les identités sectorielles, régionales, culturelles et ethniques ont servi à polariser les luttes. Par réaction, les régimes « centraux » se sont battus pour conserver « l’unité nationale » afin de réprimer les révoltes régionales.
Le but de cet article est d’analyser et de discuter les forces nationales et internationales se cachant derrière le slogan de « l’autodétermination » et ses conséquences internationales et régionales.