Par Adam Gopnik – Le 15 mai 2017 – Source The New Yorker
La révolution est le dernier rempart du mythe national, mais en la sanctifiant, nous oublions qu’elle a été plus horrible qu’héroïque. Illustration par Brian Stauffer
La Révolution américaine était-elle une si bonne idée ?
Et si c’était une erreur depuis le début ? La Déclaration d’indépendance, la Révolution américaine, la création des États-Unis d’Amérique, et si cette idée était terrible, et si les injustices et la folie de la vie américaine ne se sont pas produites malgré les vertus des Pères fondateurs mais à cause d’elles? L’argument pourrait prévaloir que la Révolution était un mouvement de panique inutile et brutal des propriétaires d’esclaves mélangé aux chamailleries du siècle des Lumières, produisant un pays qui portait la marque de la violence, de la perturbation et de la démagogie. Regardez au nord vers le Canada ou au sud vers l’Australie, et vous verrez différentes possibilités d’évolution pacifique loin de la Grande-Bretagne, vers des pays sains et entiers, plus équitables et moins sanguinaires. Aucune révolution, et l’esclavage aurait pu finir, comme ailleurs dans l’empire britannique, plus pacifiquement et plus tôt. Aucune « institution particulière », aucune guerre civile hideuse avec ses conséquences épouvantables. Au lieu de cela, un développement ordonné de l’intérieur ─ moins violent et moins enclin à célébrer le desperado contre le paysan pacifique. Nous pourrions avoir évolué vers un Commonwealth social-démocrate s’étendant du nord au sud, un Canada à la taille de presque tout le continent.
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