Par Ron Unz – Le 3 avril 2023 – Source Unz Review
Depuis au moins une génération, les politiques internationales de l’Amérique sont de
plus en plus régies par notre ministère de la Propagande, et la facture commence peut-être à arriver.
Mercredi dernier, le Wall Street Journal annonçait que l’Arabie saoudite rejoignait l’Organisation de coopération de Shanghai, une décision qui intervient quelques semaines seulement après l’annonce du rétablissement des relations diplomatiques avec l’ennemi juré, l’Iran, à l’issue de négociations menées à Pékin sous les auspices de la Chine. Depuis trois générations, ce royaume riche en pétrole était l’allié arabe le plus important de l’Amérique, et la première phrase de l’article du journal soulignait que cette évolution spectaculaire reflétait l’affaiblissement de notre influence au Moyen-Orient.
Le philosophe français des sciences sociales René Girard (1923-2015) a un jour décrit la tendance des deux parties prises dans une rivalité à se ressembler de plus en plus au fil du temps. Au départ, elles peuvent avoir des valeurs et des idéologies différentes, mais comme chacune s’efforce de surpasser l’autre, ou comme chaque attaque provoque une riposte en nature de la part de l’autre partie – étant donné que chaque acte est reflété par l’autre -, les deux parties s’enferment dans une spirale d’escalade dans laquelle elles deviennent de plus en plus semblables. De nombreux « jeux » de stratégie prennent cette forme. Une guerre entre puissances nucléaires, par exemple, pourrait s’intensifier par le biais de représailles et de violences anticipées afin de réduire les deux parties à l’identité ultime de la destruction mutuelle. Girard a appelé ce processus la rivalité mimétique, ou la compétition et le conflit qui naissent de l’imitation du désir d’autrui.
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Le président turc Recep Erdogan a révélé que le président russe Vladimir Poutine
Nous pouvons débattre autant que nous le voulons de la forme que prendra le nouvel ordre international, mais une chose est sûre : il ne ressemblera à rien de précédent. L’histoire a tendance à ne pas se répéter, ce qui signifie toujours que le recours aux analogies historiques reste un signe d’impréparation intellectuelle aux événements contemporains.
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