Réduire la techno-sphère, Partie II

Dmitry OrlovPar Dmitry Orlov – le 14 octobre 2015 – Source Club Orlov

Partie I

 

 

Les technologies politiques ont trois objectifs principaux:

1. Changer les règles du jeu entre les participants dans le processus politique.
2. Introduire dans la conscience de masse de nouveaux concepts, des valeurs, des opinions et des convictions.
3. Manipuler directement le comportement humain à travers les médias de masse et les méthodes administratives.

Les technologies politiques poursuivent ces objectifs tactiques en conformité avec des impératifs stratégiques, plus élevés, et c’est seulement la nature noble de ces impératifs élevés qui peuvent justifier l’utilisation de ces moyens non démocratiques, tenus d’une main ferme. Oui, la fin justifie les moyens, de temps en temps. Il vaut mieux, pour sauver l’humanité et le monde naturel, utiliser des moyens non démocratiques que de les laisser s’éteindre en adhérant à ceux qui sont strictement démocratiques.

Mais souvent, les impératifs sont beaucoup moins nobles. Ils peuvent être séparés en deux catégories:

1. Améliorer le bien-être de tout le monde par la poursuite du bien commun de toute la société, tel qu’il est compris par ses membres les plus instruits, les plus dignes et responsables, les plus intelligents. Les technologies politiques de ce genre résultent d’un cercle vertueux, se fondant sur les succès précédents pour renforcer la cohésion sociale, la solidarité et la mise en scène pour de grandes réalisations. (Ce sont les bons côtés.)

2. Enrichir, donner du pouvoir et protéger les intérêts particuliers au détriment du reste de la société. Ces types de technologies politiques ne réussissent pas à surmonter leurs contradictions internes ou sont entraînées dans un cercle vicieux, dans lequel ceux qui en bénéficient s’acharnent à obtenir des niveaux toujours plus élevés de comportements égoïstes au détriment des autres, préparant le terrain pour des résultats sociaux désastreux, une stagnation économique, une violence de masse et une guerre civile éventuelle avec une désintégration politique. (Ce sont les mauvais côtés.)

Prenons les États-Unis à titre d’exemple. Les États-Unis prennent actuellement plus que leur juste part de cette seconde description. Passons brièvement en revue une douzaine de références à ces comportements, parmi les plus importantes.

1. Le lobby des combustibles fossiles.

Objectif : Convaincre la population américaine qu’un changement catastrophique climatique anthropique ne se produit pas.

Moyens : Mener des campagnes de diffamation contre les scientifiques du climat, publication de faux articles scientifiques, dénigrement de la science dans son ensemble, présentation du mouvement pour arrêter le changement climatique catastrophique comme une conspiration, etc.

Ce lobby montre quelques signes de défaillances avec une contradiction interne, comme quoi certaines parties de Caroline du Sud, un État soi-disant conservateur, finiraient sous l’eau dans un prétendu «déluge de mille ans» (qui sera bientôt rebaptisé «crue centennale», puis  «crue décennale» et, enfin, en inondation blub-blub-blub). Contrairement à la Caroline du Nord, la Floride (un autre État blub-blub-blub) et le Wisconsin, la Caroline du Sud n’a pas interdit l’utilisation du terme «changement climatique» aux employés de l’État; non pas que quiconque l’ayant entendu puisse les utiliser comme il veut. Lorsque les technologues politiques commencent à interdire l’utilisation de mots, vous savez qu’ils sont de plus en plus désespérés. Au niveau de la technologie méta-politique, quand un technologue politique montre des signes de défaillance par une contradiction interne, il est souvent préférable de laisser les choses suivre leur cours. Après tout, qu’importe si les responsables en Caroline ou en Floride utilisent le terme changement climatique ou le terme blub-blub-blub?

2. Les fabricants d’armes.

Objectif : Convaincre la population américaine que la propriété privée des armes à feu met les gens à l’abri, qu’elle est efficace pour prévenir la tyrannie du gouvernement, et qu’elle est un droit devant être défendu à tout prix.

Mais là aussi, on voit apparaître quelques signes de défaillance avec une contradiction interne, comme l’augmentation du nombre de fusillades de masse aux États-Unis. Le niveau de lavage de cerveau ici est assez élevé, et les autorités américaines pourraient se trouver contraintes de recourir à la manipulation directe pour ramener la situation sous contrôle (enfin c’est ce qu’ils espèrent). Cela peut impliquer une sorte de bras de fer féroce entre le gouvernement et les fous des armes à feu, dans lequel ces derniers sont décrits comme des terroristes, des hors-la-loi qui, dans un exercice de démonstration, seraient instantanément anéantis par l’armée, la marine et l’armée de l’air. Mais cela ne ferait que mettre en évidence la prochaine couche de contradictions internes: en démontrant de façon décisive que la possession d’une arme à feu ne vous met pas à l’abri, et que les armes sont inutiles dans la prévention de la tyrannie, le gouvernement serait forcé d’admettre tacitement qu’il est, de fait, une tyrannie en guerre avec son propre peuple. Et cela nuirait à un certain nombre d’autres technologies politiques dont le gouvernement dépend pour sa survie politique.

3. Le système politique à deux partis, avec les lobbyistes et ses sponsors parmi les corporations, le big money et des étrangers.

Objectif : Garder les gens dans la croyance que les États-Unis sont une démocratie et que les gens ont le choix. D’une part, cette technologie semble fonctionner. Beaucoup de gens ont voté pour Obama (certains d’entre eux deux fois!), puis ont eu un grand moment de solitude face au fait qu’il n’était qu’un imposteur, à peine différent de son prédécesseur, et que tout ce qu’il avait dit pour obtenir leur vote était seulement une musique de l’espoir. Et maintenant, beaucoup de ces mêmes personnes sont prêtes à voter de nouveau, pour un quelconque autre politicien de carrière, démocratique, jouant le même genre de musique de l’espoir. Mais malgré tout, cet aspect de la technologie politique semble être   plutôt en déclin. L’appareil des partis paraît incapable de produire des candidats viables. Les républicains sont dans le désarroi interne et semblent particulièrement vulnérables, risquant d’être relégués au second plan par des étrangers comme Trump. En outre, la plupart des électeurs ne s’identifient plus avec l’un ou l’autre des partis, un développement troublant pour les technologues politiques chargées de les faire paître d’un côté ou de l’autre de l’échiquier politique.

4. Les entreprises de défense et les élites autour de la défense nationale.

Objectif : Justifier les budgets de défense exorbitants au prétexte qu’ils gardent la nation en sécurité en déjouant les malfaiteurs et autres absurdités. Les États-Unis ont un système de défense très coûteux, mais très inefficace.

Affaire en cours : Les hostilités en Syrie menacent de dégénérer. Les États-Unis ont ordonné au porte-avion USS Theodore Roosevelt de quitter le golfe Persique, laissant ce golfe sans un seul porte-avions américain pour la première fois en 6 ans.

La raison est simple : Bien qu’issus d’une recherche de pointe très coûteuse, les porte-avions américains ne sont efficaces que contre des adversaires très faibles et désorganisés. Quand on en vient à affronter de grandes puissances comme la Russie, la Chine et l’Iran, ils ne sont pas plus que des canards d’eau douce, sans défense contre les attaques de missiles de croisière supersoniques et de torpilles à super cavitation [1] – qu’en outre les Américains ne possèdent tout simplement pas. Ces signes évidents de faiblesse (et il y en a beaucoup d’autres) sapent les fondements de ces demandes en dollars pour la défense, selon lesquelles c’est de l’argent bien dépensé. Avec le temps, ce message est amené à sombrer comme la mise en place de la défense des États-Unis produit des cafouillages militaires inutiles, des rapports sans fondement, ceux des services de renseignement prenant leurs désirs pour la réalité, ce qui entraîne une contradiction interne grave.

Si on couple cette relative impuissance des armes de haute technologie américaines contre des adversaires équipés de façon similaire avec l’incapacité ou le refus de déployer des troupes au sol (après les grandes réussites dans les hachoirs à viande de l’Irak et de l’Afghanistan), on a une superpuissance d’antan dont la capacité à projeter sa force est plutôt circonscrite. Pourquoi, alors, est-ce que ça coûte autant? Une défaite aurait pu être obtenue pour beaucoup moins cher. Un signe de désespoir vient de cette dernière initiative américaine de déposer des palettes de munitions d’armes légères et de grenades à main dans les déserts du nord de la Syrie, dans l’espoir que certains terroristes modérés (mort de rire) seraient les premiers à les trouver pour les utiliser contre le gouvernement syrien.

La liste est longue, mais, pour des raisons de concision, et comme exercice pour le lecteur, je vais laisser celui-ci remplir en détail les exemples restants de mauvaises technologies politiques que l’on trouve aux États-Unis. Les informations ne sont pas difficiles à trouver. Demandez-vous si ces technologies vont échouer grâce à une contradiction interne, par le déclenchement d’un conflit plus large ou en provoquant une dégénérescence généralisée dans la population qu’elles oppriment.

5. L’industrie médicale.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction qu’une assurance maladie privée est nécessaire, que les frais médicaux exorbitants sont justifiés, que la médecine socialisée est en quelque sorte le mal incarné, et qu’ils reçoivent des soins médicaux de bonne qualité, en dépit de toutes les preuves du contraire.

6. L’industrie de l’enseignement supérieur.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction que l’enseignement supérieur aux États-Unis est une valeur sûre en dépit de ses coûts exorbitants, de la crise de la dette étudiante et du fait que plus de la moitié des diplômés universitaires et du collège ont été incapables de trouver un emploi professionnel.

7. Le complexe industriel des prisons.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction qu’emprisonner un pourcentage plus élevé de la population que ne l’a fait Staline, surtout pour des actes non violents, des crimes sans victimes, permet d’assurer en quelque sorte la sécurité de la population en dépit de l’inexistence de preuves.

8. L’industrie automobile.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction qu’une automobile à soi est la marque d’une liberté personnelle tout en dénigrant les transports en commun, en dépit du fait que si vous prenez en compte tous les coûts et les externalités des voitures particulières en les traduisant en heures de travail nécessaires pour payer pour cela, conduire une voiture se révèle moins rentable que la marche.

9. L’industrie agro-alimentaire.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction qu’un régime alimentaire constitué de nourriture pas chère, chargée de produits chimiques, produite industriellement est en quelque sorte acceptable en dépit du niveau élevé d’obésité, de maladies cardiaques, du diabète et d’autres affections qui en sont les conséquences.

10. L’industrie financière.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction que leur argent est en sécurité même s’il disparaît dans le trou noir sans cesse croissant d’une dette impossible à rembourser.

11. La religion organisée.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction que se prosterner devant un grand homme blanc dans le ciel, qui pourrait vous envoyer en enfer en dépit du fait qu’il vous aime, et qui, bien que tout-puissant, a toujours besoin de votre argent, l’emporte sur l’utilisation de votre propre raison se fondant sur des faits pour trouver votre propre chemin dans le monde. Cela amène les gens simples d’esprit à affirmer avec insistance que l’histoire fabriquée du dieu égyptien Horus, à laquelle on ajoute des morceaux de l’épopée de Gilgamesh et d’autres mythes anciens, est la parole de Dieu et la vérité littérale absolue. Il faut garder vivante la fiction que les personnes religieuses sont en quelque sorte plus morales ou plus éthiques que les personnes non religieuses.

12. Le système juridique.

Objectif : Maintenir les gens dans la conviction que le système juridique produit en quelque sorte la justice au lieu de se vendre au plus offrant, seulement pour nourrir une énorme armée d’avocats bien payés qui mériteraient leur argent, et que l’obéissance à un codex de lois si volumineux et si compliqué qu’il en est complètement incompréhensible pour une personne moyenne et même pour la plupart des avocats, signifie être un bon citoyen.

Comme vous le voyez, les États-Unis supportent un certain poids de parasitisme dû aux mauvaises technologies politiques. Chaque groupe d’intérêt particulier peut faire appel à des technologues politiques pour mettre en place un système qui lui assurera un morceau disproportionné du gâteau, au détriment de tout le monde.

Tout ceci est déjà assez mauvais, mais les mauvaises technologies politiques provoquent un problème supplémentaire: elles affaiblissent l’esprit de ceux qu’elles oppriment. Leur principal objectif est de maintenir les gens dans la conviction de choses qui sont fausses. Une fois qu’elles réussissent, ces gens deviennent personnellement investis dans ces mensonges, viennent à s’y identifier et prennent toute information qui les contredit soit comme un affront personnel ou, à tout le moins, comme une source de dissonance cognitive inopportune. Cela les rend imperméables à de bonnes technologies politiques, celles qui cherchent à les convaincre de choses qui sont vraies et d’approches qui travaillent sur les faits pour les orienter dans le sens de faire ce qui est nécessaire. Ils sont ce que Andy Borowitz a appelé l’«homme résistant aux faits».

En raison de la forte charge parasitaire des mauvaises technologies politiques, la population des États-Unis ne peut pas comprendre l’importance d’en mettre de bonnes sur pied, comme celle visant à prévenir un changement climatique catastrophique. Un grand nombre de ces mauvaises technologies politiques sont sur le point d’échouer, soit par le biais de contradictions internes, soit en raison de leurs effets néfastes sur les personnes prises dans leurs sortilèges. Il est donc logique d’attendre.

En outre, le problème des États-Unis comme pollueur et perturbateur majeur du climat peut se résoudre de lui même : les États-Unis sont un pays qui souffre énormément du changement climatique, avec la côte Ouest et le Sud-Ouest courant vers des pénuries l’eau, le Sud décimé par des vagues de chaleur et la côte Est en passe de disparaître sous les vagues. Gardez à l’esprit que cela concerne moins de 5% de la population mondiale, un nombre important, mais pas assez important pour tenir en otage le reste de la planète.

Essayer de négocier avec les États-Unis pour prévenir un changement climatique catastrophique commence à ressembler à une perte de temps. Pourquoi les 95% devraient attendre de voir les 5% se creuser un trou assez profond pour eux-mêmes? Mais qu’est-ce qui ne serait pas une perte de temps? Telle est la question que nous allons traiter bientôt.

Dmitry Orlov

Traduit par Hervé, relu par Diane pour le Saker Francophone

[1] Précisions de l’Auteur

  • Les États-Unis disposent d’un missile de croisière supersonique air-sol lancé mais de  courte portée. Idem pour la France. Ils n’ont rien qui se compare avec le Kalibr russe, qui dispose d’un rayon d’action de plus de 1500 km et a été récemment testé en Syrie en conditions réelles avec 100% de réussite.
  • Les États-Unis n’ont pas de torpilles fonctionnant sur le principe de la super-cavitation.
  • La vitesse Mach 1 commence à 1,470km/h, et la vitesse de propulsion de la torpille US à hélice la plus rapide est de 500 km/h, moins de la moitié.
  • La Russie et l’Irak ont la torpille Shkval, qui nage à plus de 500 km/h.
  • Les porte-avions peuvent abattre des cibles subsoniques, mais ils ont pas de défense antimissile contre les supersoniques.
  • Contrairement aux Tomahawk subsoniques des Américains, le Kalibr peut être lancé depuis des petits navires.
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Réforme du collège : Seigneur, je ne veux plus aller à leur école


Par Salah Lamrani – Le 17 septembre 2015 – Source Sayed7asan

Aujourd’hui, 17 septembre 2015, les syndicats enseignants ont presque unanimement appelé à la grève contre la réforme du collège qui vise à démanteler plus avant les derniers vestiges de l’instruction publique en intensifiant le nivellement par le bas. Le mobile est tout trouvé : il en va du bon fonctionnement de notre médiocratie apatride– affublée des oripeaux de la méritocratie républicaine – et de sa perpétuation, pour lesquels l’élevage intensif de moutons est vital. Plutôt qu’une longue dissertation, voici un petit florilège sur cette tradition éducative républicaine 1 déjà dénoncée par Jean Jaurès, et dans laquelle s’inscrit pleinement notre gouvernement actuel.

Salah Lamrani (Sayed Hasan) est professeur de Lettres en région parisienne, Titulaire de l’Éducation nationale, gréviste
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  1.  Jaurès parlait des Républicains opportunistes (les Jules Ferry, Favre, Simon, etc.), véritables ancêtres du Parti socialiste, comme de prétendus républicains pour qui la République n’est que la substitution de l’oligarchie financière à l’oligarchie terrienne, du grand industriel au hobereau, de la hiérarchie capitaliste à la hiérarchie cléricale, du banquier au prêtre, et de l’argent au dogme, dénonçant «la force de résistance formidable des privilèges et des iniquités sociales» (La Dépêche de Toulouse, 11 janvier 1893)

La solidarité humaine, ça existe. Mais faut aller loin pour la trouver


Étrange humanité, qu’une rivière borne. Socialisme argentin en deçà du Rio Paraguay, fascisme au delà


Par Andre Vltchek – Le 19 juillet 2015 – Source ICH

Le Rio Paraguay, l’un des plus grands fleuves d’Amérique du Sud, forme une frontière naturelle entre l’Argentine et le Paraguay, deux pays à la culture similaire, mais dont les systèmes politiques sont radicalement différents.

L’Argentine est socialiste, elle possède une couverture médicale universelle gratuite et une éducation pratiquement gratuite. Elle est dirigée par un gouvernement progressiste. Elle a refusé de se plier aux demandes de ses créditeurs, la Banque mondiale et le FMI. Elle a fait défaut sur sa dette, qui avait été accumulée sous l’égide de gouvernements de droite et pro-occidentaux (la Grèce devrait étudier et suivre son exemple). Elle est de plus en plus proche d’autres pays socialistes d’Amérique latine, ainsi que de nations non occidentales, comme la Chine ou la Russie.

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Dmitry Orlov, aux Russes : Non, vous ne pouvez pas revenir à l’URSS ! Vous pouvez faire mieux


Le 20 mai 2015 – Source Club Orlov

Une des fausses histoires entretenues par certains politiciens américains, avec l’aide des médias occidentaux, est que Vladimir Poutine (qui, répètent-ils comme un mantra, est un dictateur et un tyran) veut reconstituer l’URSS, dont l’annexion de la Crimée est le premier pas. Au lieu d’écouter leurs bavardages, nous allons présenter les faits. L’URSS a été officiellement dissoute le 26 décembre 1991 par la déclaration N°142-H du Soviet suprême. Il a reconnu l’indépendance des quinze républiques soviétiques, et à la place de l’URSS a créé une Communauté des États indépendants, qui n’avait pas le même potentiel.

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Les crimes contre l’humanité en Ukraine, le bombardement d’une école

Par Olga Luzanova – Le 1er avril 2015 – Source globalresearch.ca

Le président ukrainien Porochenko a tenu parole : «Nos enfants iront à l’école, et les enfants du Donbass croupiront dans les caves.»

Cet article de la journaliste d’investigation Olga Luzanova fournit des preuves photo et vidéo des impacts des bombardements du régime de Kiev, dirigés directement contre des zones d’habitation et des écoles dans le Donbass.

Les civils ont été délibérément visés.

Ces crimes de guerre ont été ignorés par les grands médias. Ils n’ont pas été reconnus par la Commission des droits de l’homme de l’ONU.

Les droits fondamentaux des enfants ont été violés de manière flagrante par le régime de Kiev soutenu par les Etats-Unis, en dérogation au droit international.

M. Ch. GR Editeur

Photos et images vidéo par Olga Luzanova

Nous rappelons qu’en octobre dernier, le président Petro Porochenko a mis en évidence les contrastes entre les perspectives des Ukrainiens et celles de la population dans le Donbass lors d’un discours tenu à Odessa. Le président a promis, en particulier:

«Nos enfants iront à l’école et au jardin d’enfants, tandis que les leurs se terreront dans des caves!»

Jusqu’à présent, le gouvernement ukrainien a fait de son mieux pour tenir sa parole. Voici un des enfants vivant dans un sous-sol, conformément à la volonté du président de l’Ukraine.

Le commandant par intérim du commandement de Perevalsk m’a proposé de faire une brève visite dans une petite ville qui venait de se retrouver à proximité immédiate de la ligne de front. Les forces ukrainiennes avaient tiré sur le quartier d’habitation de la ville jusqu’au jour où la milice a pris Debaltsevo. Nous avons emprunté la route que je connaissais très bien. Nous avons roulé à travers la ville, où je pouvais voir partout les conséquences du bombardement. Nous nous sommes approchés de l’école par l’arrière et nous avons vu un terrain de football avec un énorme cratère au milieu. Ensuite, nous avons vu un autre cratère dû à un missile Ouragan à proximité de l’école.

Nous avons trouvé un très grand morceau de missile, qui ressemblait à un seau d’aluminium écrabouillé, à l’intérieur du bâtiment, mais le nombre de traces distinctes prouve qu’il faisait partie d’une batterie de missiles Ouragan.

 

L’école n’avait plus une seule fenêtre intacte sur sa façade donnant sur Debaltsevo. A l’évidence les tirs n’avaient pas été dirigés au hasard – nous avons vu que toutes les attaques sur l’école étaient des coups directs.

 

Nous avons fait le tour de l’école – sa façade orientée vers le territoire contrôlé par la milice est restée à peu près intacte. Accessoirement, cette école était l’une des plus belles de la région de Perevalsk : elle avait obtenu une subvention pour sa rénovation il y a deux ans et était donc complètement remise à neuf.

Et maintenant, le gros plan sur le livre avec le marteau et la faucille, et la phrase «Paix dans le monde», qui ajoute encore plus de tristesse à toute la scène.

 

L’état de l’intérieur du bâtiment n’était pas moins terrible : meubles renversés, cadres de fenêtre brisés, éclats de verre et débris de plâtre sur le sol, fragments de bois et de briques partout, tout est cassé et percé de trous.

 

 

Dans un couloir à demi en ruines, des panneaux avec les portraits des héros de la Grande guerre patriotique, tués encore une fois par les balles ukrainiennes.  Personne n’a été oublié, rien n’a été oublié.

 

J’aimerais souligner que le respect des valeurs de la mémoire a toujours été une partie importante de notre éducation scolaire. A la lumière du conflit en Ukraine, l’un des instruments les plus importants actuellement utilisés dans les écoles ukrainiennes est la déformation de l’Histoire – en particulier par le remplacement des noms des héros soviétiques par les noms de Banderistes. Pourtant, les gens du Donbass se souviennent de leur véritable histoire: nous ne l’avons pas apprise seulement à l’école, mais aussi de nos grands-parents, qui ont vu cette histoire de leurs propres yeux et nous l’ont racontée encore et encore, et nous ne l’oublierons jamais.

Vidéo 1 min, sous-titres anglais

https://youtu.be/v5usuJ8ifDQ

J’ai entendu une voix d’enfant dehors – une petite fille s’approchait avec quelques adultes, elle a pointé du doigt en direction de la partie la plus endommagée de l’école, en disant: «Ma classe était là.» Vika, cinq ans, était très triste pour son école; presque tous ses amis ont quitté la ville, et maintenant, elle et sa famille doivent partir aussi.

Je suis entrée dans la salle de classe où Vika et les autres élèves de première année suivaient les cours. De nouveau, la même scène: des éclats de verre partout, des fenêtres détruites, des meubles brisés, des parois percées de trous… Des livres abandonnés sur une étagère…

Quelqu’un a écrit au tableau :«Mort aux envahisseurs fascistes»

Les enfants du Donbass ne vont plus à l’école…

Traduit par Diane, relu par jj, pour le Saker Francophone

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C’est officiel : nous, les États-uniens, nous sommes stupides

Par Michael Snyder – Le 17 mars 2015 – Source ICH

En tant qu’États-uniens, nous avons tendance à être imbus de nous même et cela est particulièrement vrai pour les plus jeunes d’entre nous. Mais avons-nous réellement des raisons d’être fiers? Selon une information choquante du Educational Testing Service, ETS [le service des tests de l’éducation, NdT ], les États-uniens entre 20 et 34 ans, en ce que concerne les capacités en lecture, en mathématiques et en technologie, se trouvent loin derrière les jeunes adultes des autres nations industrialisées. Bien que plus d’États-uniens que jamais auparavant aillent au lycée, nous continuons à reculer toujours plus intellectuellement. Qu’est ce que cela nous apprend? La vérité est malheureusement que les États-uniens, sont stupides. Notre système d’éducation est un échec colossal et notre jeunesse passe presque tous son temps libre devant  la télévision, des ordinateurs et des appareils mobiles. Tant que nous ne serons pas honnêtes envers nous-mêmes à ce sujet, notre déclin intellectuel va s’aggraver. Continuer la lecture