Par Dmitry Orlov – le 17 novembre 2015 – Source Club Orlov
Partie I, Partie II, Partie III, Partie IV, Partie V
Supposons que votre situation est telle que vous avez besoin d’effectuer un changement rapide de lieu. Les circonstances qui incitent à ce genre de déménagement peuvent être très variées, mais les plus communes et les plus prévisibles sont :
1. Il n’y a pas d’eau douce où vous êtes. Les réservoirs sont à sec et poussiéreux, les puits artésiens ne produisent plus ou produisent de l’eau frelatée contenant de l’arsenic et des métaux lourds, et les quelques usines de dessalement, embouteillent l’eau à des prix inabordables. Ce qui était autrefois des champs et des pâturages s’est métamorphosé en dunes de sable. Les forêts ont séché, brûlé, et dessinent maintenant un paysage lunaire creusé de profondes ravines, érodées par les pluies torrentielles sporadiques, trop sporadiques et trop torrentielles pour être bénéfiques.
2. L’endroit où vous vivez est sous quelques mètres d’eau de mer mélangée avec des eaux usées non traitées, pas tout le temps, mais assez souvent pour que rester soit devenu une très mauvaise idée. Un vent de terre combiné à une marée haute et un peu de pluie sont suffisants pour le contaminer, avec une eau saumâtre crachée par chaque collecteur d’eaux pluviales. Année après année, de plus en plus de sous-sols sont inondés, de plus en plus de fondations sont compromises, de plus en plus de bâtiments sont condamnés. Les lieux à l’intérieur des terres sont plus rarement inondés, mais ils sont déjà trop peuplés, et ils seront soumis aux mêmes conditions, un peu plus tard.
3. Votre pays a été envahi par des réfugiés qui ont pillé les magasins, occupé de nombreux bâtiments publics et s’activent à combattre les hommes et violer les femmes (comme ils le font en Suède, qui est maintenant le deuxième pays dans le monde pour les statistiques de viols après le Lesotho, en Afrique du Sud). Il y a des quartiers entiers de votre ville où même les militaires, sans parler de la police, ont peur de s’aventurer. Mais le reste de la ville n’est pas plus en sécurité. Des hommes imberbes et des femmes sans la coiffe appropriée sont attaqués sans avertissement. Des crimes contre les biens et des invasions de domicile par des réfugiés ne sont pas condamnés par peur et avec l’excuse d’éviter une émeute.
4. Votre pays s’enfonce dans le fascisme. Votre meilleure option est de travailler pour un emploi abrutissant dans une quelconque entreprise multinationale alors que tout s’enfonce lentement de plus en plus profondément dans la dette, espérant contre tout espoir que vous allez faire votre chemin jusqu’à la retraite, alors même que vous voyez vos collègues se faire remplacer par des machines, des immigrants illégaux et des employés étrangers sous-payés. Votre deuxième meilleur choix est de subsister sur les maigres avantages sociaux, dont l’essentiel servira à payer les médicaments dont vous avez besoin afin de garder ce qui reste de votre santé mentale, alors que la pression des incitations gouvernementales perverses détruit votre famille et que vos enfants deviennent sauvages. Quelle que soit l’option que vous choisirez, vous serez surveillés 24/7 par voie électronique et absorbés par le système carcéral pour la moindre transgression, où votre meilleure chance de survivre sera de travailler comme un esclave.
5. Vous êtes bien économiquement, mais vous trouvez que votre environnement, à la fois physique et humain, est de plus en plus insatisfaisant. Tout ce que vous voyez autour de vous est produit vite fait, à peu de frais, pondu à partir de composants fabriqués industriellement, habillés avec un placage en plastique flashant pour faire joli. Tout semble fabriqué par des ordinateurs car, en fait, ça l’est. Tous les gens autour de vous se promènent en ignorant le monde réel, tant mieux pour eux, puisque leur environnement physique est démodé, juste une version à peine plus vieille de ce qu’ils voient sur les écrans des appareils informatiques mobiles auxquels ils sont désespérément accros. Ils sont obèses, formatés pour être émotionnellement rachitiques, physiquement impuissants et, en ce qui vous concerne, ils pourraient tout aussi bien ne pas être là. En fait, vous apprécieriez de les voir remplacés par des cages de perruches, des plantes en pot ou des rochers bien ronds dans un jardin zen. Leurs parents et grands-parents ont construit des choses en manœuvrant des boutons sur des machines, mais maintenant, ce sont les machines qui dirigent leurs programmes pour leur faire dire et sentir des choses diverses sur commande. Vous ne pouvez pas vous empêcher d’être hanté par le fait que ce n’est pas la vie réelle, que la vraie vie est ailleurs, et que vous devez partir pour la trouver avant que le temps ne vous manque.
6. Toute combinaison de ce qui précède, y compris tout ce qui précède.
Allons plus loin et supposons que la logistique et la situation politique autour de votre relocalisation est en ordre : vos papiers sont en ordre et vous avez une place sur un bateau qui vous amène à un port sur une rivière à proximité de votre destination. De là, un vaporetto vous conduira en amont vers un endroit proche de vos cent hectares de terres, où, peut-être avec un groupe d’autres personnes partageant les mêmes idées, vous vous retrouverez avec suffisamment de matériel pour prendre un nouveau départ. Vous vous évadez pendant la nuit avec des vêtements de rechange et une poignée de souvenirs, calme comme un chat, certain de ne jamais plus faire parler de vous.
Votre terre vous a été accordée par le gouvernement sous la forme d’une licence perpétuelle, avec un bail héréditaire, sans droits commerciaux, à utiliser à perpétuité pour vous et vos enfants, pour aussi longtemps que vous résiderez physiquement sur la terre. Les termes ne sont pas particulièrement onéreux : vous êtes imposé seulement sur les biens produits maison que vous vendrez, et l’un de vos fils pourra être incorporé dans l’armée en cas d’urgence nationale, à condition qu’il ne soit pas votre seul fils ou votre aîné, et pas non plus le plus jeune fils s’il est fondé de famille.
Mais il y a un problème : votre terre est assez loin au nord. Neuf mois de l’année, la température y est proche ou en dessous de zéro, et pendant les plus grands froids (4 à 5 mois), il peut faire – 40° C. Au cœur de l’hiver, il y a seulement trois heures de lumière du soleil. Mais pendant les trois autres mois, les températures montent à + 35°C et il y a 21 heures de soleil. Un autre problème est que la terre n’est pas facilement accessible. Il n’y a pas de routes ; et il n’est pas prévu d’en construire une. Pendant l’été, l’endroit est accessible à pied et par bateau ; pendant l’hiver, il n’est accessible que par ski ou luge, avec la terre couverte de neige et l’eau gelée. Au printemps, lorsque les sentiers se transforment en boue et que la glace brisée dévale dans les ruisseaux et les rivières, ce n’est pas accessible du tout. Ce n’est pas accessible non plus durant l’automne, lorsque la neige tombe sur un terrain qui n’a pas encore gelé et forme une bouillie lourde et humide, ni lorsque la glace sur les cours d’eau est déjà trop épaisse pour penser à naviguer, mais pas encore suffisamment solide pour voyager dessus. Mais il y a aussi de bonnes nouvelles : chaque année, le climat se réchauffe, les gelées arrivent plus tard, le dégel démarre plus tôt, la saison de croissance devient plus longue, et de plus en plus d’arbres à feuilles caduques prennent racine dans des endroits ensoleillées et abrités.
Un vaporetto vous déposera sur le rivage à moins d’une journée de marche de votre terre. Ce sera au début de l’été, alors que les rivières sont libres de glace et que les berges ne sont plus inondées. Vous aurez juste assez de temps pour préparer l’hiver prochain, de façon à assurer votre survie.
Vous pouvez emmener avec vous ce que vous et les membres de votre groupe peuvent porter sur leurs épaules, transportant tout ce matériel du bord de la rivière à votre terrain. Ce kit de base comprend :
1. Une hache et des têtes de hache de rechange
2. Un couteau, et plusieurs lames de couteau sans poignées
3. Des têtes de pelle
4. Les lames de scie
5. Une lime pour garder en état toutes ces lames
6. Un fusil de chasse et des douzaines de balles
7. De lourdes bottes, une parka et d’autres protections contre le froid
8. Plusieurs vêtements de rechange par personne
9. Une trousse médicale d’urgence
10. Quelques pots, tasses, cuillères, fourchettes
12. Un samovar pour le thé
12. Plusieurs sacs de céréales (seigle)
13. Plusieurs sacs de pommes de terre
14. Des paquets de semences assorties
15. Des toiles de tentes
16. Un petit assortiment d’outils (tels qu’un kit de couture) et des fournitures (comme le thé)
Vous devrez également amener avec vous quelques animaux:
1. Des chiens (un mâle parmi eux) pour garder le campement, vous aider à chasser et tirer les traîneaux
2. Des chats (un mâle parmi eux) pour garder la population de rongeurs sous contrôle
3. Des poulets (un mâle parmi eux) pour fournir des œufs, de la viande et garder les insectes sous contrôle
Ceci, plus votre corps, est votre seul hardware initial que vous allez utiliser pour amorcer l’ensemble de l’opération ; tout le reste est logiciel, et il doit être téléchargé directement dans votre cerveau avant de commencer, avec une sauvegarde complète dans le cerveau de quelqu’un d’autre au cas où quelque chose se passe mal avec le vôtre. Ceci est votre kit de technologie proche de la nature (KTN), et si vous l’utilisez correctement, vos chances de vivre une vie longue et heureuse, en laissant derrière vous des enfants heureux, en bonne santé, autonomes, sont bien meilleures que dans tous les scénarios typiques décrits ci-dessus.
La terre n’est ni une terre agricole, ni un pâturage, mais la forêt boréale, épaisse avec des conifères, principalement des pins et des sapins. Il y a beaucoup d’animaux avec qui vous allez la partager, surtout en été lorsque les oiseaux migrateurs font leur apparition et que beaucoup d’autres animaux sortent de leur hibernation. Mais votre première préoccupation, ce sont les ours, qui sont sortis d’hibernation il y a quelque temps, mais qui ont faim et sont très désagréables. Les loups locaux peuvent également porter un vif intérêt à votre camp. Vous aurez besoin de les impressionner tous car c’est désormais votre territoire ainsi que le leur, en gardant des feux allumés la nuit, en n’allant jamais nulle part sans un fusil de chasse, ou tout au moins un bâton fourchu, en criant sur eux et en les menaçant physiquement chaque fois que vous les verrez ainsi que d’autres mesures. Vous devrez abattre un mâle dominant à la fois de la tribu des loups et de la tribu des ours, en utilisant quelques cartouches de fusil de votre précieuse collection. Puis il faudra tanner les peaux et en coudre des chapeaux pour envoyer un message clair : il y a un nouveau prédateur dans ces bois ; il faudra agir en conséquence. Comme pour le reste, vous devriez essayer de faire la paix avec eux ou laisser vos animaux les gérer. Si vous les laisser seuls et que parfois (mais seulement parfois, à certaines occasions), vous leur offrez de la nourriture, ils deviendront semi-apprivoisés au fil du temps, et seront beaucoup plus faciles à attraper par la pose de pièges. Parmi ceux-ci, les assommoirs [Piège avec un gros poids placé pour tomber sur l’animal, NdT] sont les plus humains.
Mais votre première et principale tâche sera d’abattre des arbres, aussi rapidement que possible, en étalant les rondins dans des endroits ensoleillés afin qu’ils aient une chance de se dessécher. Le meilleur moment pour récolter du bois, c’est avant le dégel et avant que la sève ne commence à monter, parce qu’après, les bûches deviennent beaucoup plus lourdes et plus difficiles à travailler et à déplacer, elles ne brûlent pas aussi bien, et elles vont pourrir beaucoup plus vite si vous construisez avec elles. Mais vous êtes arrivé trop tard pour le faire, et vous devrez faire avec ces rondins humides et lourds. (En passant, c’est l’exact opposé de ce que vous feriez dans les tropiques. Là, vous devez récolter du bois quand il est plein de sève, afin de le protéger contre les insectes et la pourriture.) Quelle que soit l’époque de l’année, le meilleur moment pour abattre des arbres, c’est pendant la pleine lune.
Votre deuxième tâche consiste à obtenir de la nourriture, pour éviter d’épuiser vos fournitures, qui sont là pour être plantées, pas pour être mangées. Le dégel du printemps est un excellent moment pour chasser de l’orignal et du renne, qui ne peuvent pas fuir à cause de la neige lourde et mouillée. Jusqu’à la rupture de la glace, la pêche sur la glace reste aussi une possibilité, et vous pouvez préserver votre stock au cours des mois les plus chauds en fumant et en séchant de la viande et du poisson. Mais, encore une fois, vous êtes arrivé trop tard, et votre meilleure chance d’attraper suffisamment de nourriture est de poser des pièges et de construire des nasses laissant passer l’eau mais capturant les poissons.
Votre troisième tâche commence une fois que le sol est assez dégelé et suffisamment sec pour le creuser. Vous avez besoin de sortir des tentes pour vous installer dans un logement un peu plus permanent avant l’hiver. Construire une cabane en rondins au cours de la première saison est hors de question, car il y a tout simplement trop de choses à faire, et parce que vous êtes arrivé trop tard pour trouver des rondins sans sève. Mais vous pouvez certainement récolter suffisamment de rondins pour construire un abri enterré qui va durer quelques saisons. Ceci est fait en choisissant un lopin de terre avec un bon drainage et en creusant une fosse. A l’arrière de celle-ci il faudra un âtre, des lits superposés seront placés le long des côtés. Le toit est composé d’une couche de grumes, les fissures entre elles sont rembourrées avec de la mousse, et isolées en le couvrant avec une épaisse couche de poussières et de gazon. Le foyer doit avoir une cheminée, et une cheminée suffisamment élevée pour tenir le coup au-dessus de la neige, sinon votre feu sera éteint par l’eau de la fonte. Deux portes avec un sas entre elles serait une excellente idée. Le sas sera utilisé pour stocker vos ressources de viande congelée. Les portes doivent ouvrir vers l’intérieur plutôt que l’inverse, sinon vous serez piégés à l’intérieur par des congères.
Votre bunker doit être entouré d’une clôture en osier, construite en enfonçant des poteaux dans le sol à intervalles réguliers et en remplissant les espaces entre eux avec des branchages fortement entrelacés ou des jeunes arbres. Faire la clôture ronde plutôt que carrée va augmenter de 25% la taille de la zone couverte pour la même longueur de clôture. Une clôture ronde rend également la défense plus facile à vos animaux pour attraper les intrus, car il n’y a pas de coins où ils peuvent se cacher et creuser. Les clôtures courbes vont également mieux résister au vent et aux congères de neige.
Votre quatrième tâche consistera à produire de la nourriture. La terre que vous avez nettoyée en abattant des arbres est recouverte d’une mince couche de sol forestier pauvre, acide à cause de toutes les aiguilles de pin et de sapin, et n’est pas immédiatement prêt pour des plantations. Mais si vous le travaillez (compost, fumier, cendres, algues, bois complètement pourri – le bois incomplètement décomposé absorbe l’azote ; le bois complètement pourri est une source d’azote), vous serez en mesure de l’utiliser pour faire pousser l’ensemble de vos denrées de base : les pommes de terre, le seigle, les choux et les navets. Les cendres du foyer, des troncs d’arbres bien pourris et la boue des cours d’eau avoisinants feront d’excellents amendements au sol. Les pommes de terre peuvent être plantées par morceaux contenant juste des yeux, ou des bourgeons, avec un ou deux yeux par morceau, le reste de la pomme de terre pouvant être consommé. Le seigle peut être cultivé dans des sols très pauvres et il est incroyablement têtu et continue à pousser jusqu’à ce qu’il devienne semence. En raison des presque 24 heures de lumière du soleil par jour et des températures chaudes, tout va croître très rapidement. Vos animaux seront très occupés, et bien nourris, par toutes les taupes, les campagnols et les souris qui vont essayer de manger vos récoltes.
Après avoir terminé vos cultures et récolté la nourriture, les jours vont commencer à être plus courts et au lever du soleil, du gel apparaîtra sur les arbres et les murs de votre tente. Il sera temps de passer à l’intérieur de votre bunker et de commencer à le chauffer. Avant que les oiseaux migrateurs ne s’envolent, pensez bien à prélever des oies, ou, à défaut, des canards, et à garder leur graisse pour l’hiver. La graisse d’oie peut être étalée sur toute partie de peau exposée lorsque vous vous aventurerez à l’extérieur au cœur de l’hiver, pour éviter les engelures.
Une fois que les températures seront régulièrement négatives, mais avant que les blizzards n’arrivent, essayez de stocker autant de carcasses d’animaux que vous le pourrez, à détailler pour les décongeler graduellement avant que l’hiver ne s’installe. Ceci est le moment de l’année où les animaux sont les plus gras, et ceux qui sont les plus âgés et les moins susceptibles de survivre à l’hiver sont mûrs pour la razzia ; si vous ne le faites pas, les loups s’en chargeront. La graisse est particulièrement importante : dans un climat froid, il est presque impossible d’obtenir autrement suffisamment de calories pour rester au chaud tout en travaillant au dehors, et la quantité de travail que vous pourrez faire en hiver sera directement déterminée par la quantité de graisse animale que vous pourrez consommer.
Au début de l’hiver, l’essentiel de votre travail à l’extérieur consistera à couper, fendre et empiler du bois de chauffage à partir des rondins que vous aurez récoltés au printemps, si vous ne voulez pas être dehors à manier la hache quand il fera – 40° et qu’il soufflera une tempête de neige. Mais une fois que votre approvisionnement en bois de chauffage sera au point, il y a d’autres tâches à régler.
Tout d’abord, vous avez besoin de prendre au sérieux le piégeage pour la fourrure. La parka que vous avez apporté avec vous va s’user et devra être remplacée par une parka en fourrure que vous aurez besoin de coudre vous-même. Les animaux que vous aurez piégés seront gelés au moment où vous les trouverez, mais ils peuvent le rester jusqu’au printemps. Vous pourrez les vider et les peler quand ils dégèleront, sauver le cerveau et le foie pour tanner les peaux. Les peaux serviront également de biens ayant une valeur commerciale précieuses, les seuls que vous serez en mesure d’obtenir pendant les quelques premières saisons et vous aurez besoin de ces produits afin de faire du troc pour les fournitures dont vous aurez besoin.
Deuxièmement, si vous êtes assez proche d’une rivière ou d’un lac pour faire des aller et retour pendant la journée, vous pourrez également tenter quelques pêches sur la glace, mais sans skis et sans traîneau (sauf si vous avez déjà trouvé le temps de le faire), vos options seront très limitées.
Pour finir, ce qui va le plus vous occuper pendant l’hiver sera de cuisinier, vous nourrir, nourrir les animaux, boire du thé, entretenir le feu, important par dessus tout, et de beaucoup dormir. Le thé est vital parce que travailler à l’extérieur par temps froid est extrêmement déshydratant : l’air froid aspire votre humidité. Voilà pourquoi un samovar (qui est alimenté à l’aide de cônes de pin ou de copeaux de bois) est inclus dans votre trousse de survie initiale. Essayer de faire bouillir de l’eau dans une casserole sur un foyer est beaucoup trop lent et plutôt inefficace. Mais un seau accroché au-dessus du foyer est très utile pour faire fondre la neige, pour obtenir de l’eau à boire et se laver sur place.
Avant l’arrivée du dégel printanier, vous serez occupé avec les bûches à couper pour le bois de chauffage de l’hiver prochain, ainsi que pour la construction de la cabane en rondins. Une fois cela fait, vous aurez gagné, survivre à la première saison la plus difficile sans mourir de faim ou geler et prêt à construire votre ferme. Une fois cela fait, vous serez bien engagé pour construire une vie tout à fait raisonnable pour vous et votre famille, en utilisant le reste de votre KTN, que nous allons décrire lors du prochain article.
Dmitry Orlov
Traduit par Hervé, édité par jj, relu par Literato pour le Saker Francophone