Par Ugo Bardi – Le 26 novembre 2017 – Source CassandraLegacy
Nous supposons normalement que tout ce qui crée des emplois est une bonne chose, mais est-ce vraiment le cas ? Notre prospérité actuelle est-elle liée au fait d’avoir des « emplois » ? N’est-ce pas plutôt le résultat du grand nombre d’esclaves énergétiques qui travaillent pour nous sous la forme de combustibles fossiles ? Aujourd’hui, chacun d’entre nous a probablement plus d’esclaves en termes de production d’énergie disponible que même les plus riches du monde antique pouvaient rêver d’en avoir. Mais, dans le monde antique, les riches patriciens romains connaissaient la source de leur richesse et pratiquaient l’« otium » la recherche du plaisir et du savoir sans les besoins de la survie quotidienne, pris en charge par les esclaves humains. De nos jours, au contraire, nous avons tendance à négliger, voire à nier activement, le rôle de nos esclaves fossiles.
Nous affirmons, et peut-être même le croyons-nous, que nos antiques boulots sont ce qui nous fait vivre et nous nous engageons avec enthousiasme dans l’équivalent de creuser des trous dans le sol pour les remplir dans la foulée, ceci comme moyen de nous enrichir en augmentant la valeur numérique de cette divinité curieuse que nous appelons « PIB ». C’est peut-être parce qu’au fond, nous savons que, tôt ou tard, nos esclaves fossiles vont s’évaporer dans l’air et nous quitter.
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