Les US veulent armer les Forces ukrainiennes: A qui cela profiterait-il réellement?

Glenn Greenwald

 – L

Clapper - USAIl est facile d’oublier qu’il y a seulement deux ans, le président Obama était déterminé à bombarder la Syrie et à éradiquer le régime d’Assad, et que les institutions de l’establishment américains travaillaient à jeter les bases de cette campagne. NPR (National Public Radio) a alors commencé à publier consciencieusement les rapports de responsables américains anonymes selon lesquels la Syrie avait stocké de grandes quantités d’armes chimiques; le NYT signalait qu’Obama augmentait l’aide aux rebelles et redoublait d’efforts pour rallier une coalition de pays qui voulaient comme lui renverser Assad; le Secrétaire d’État John Kerry affirmait que la destitution d’Assad était «une question de sécurité nationale… et une question de crédibilité pour les États-Unis d’Amérique.»

Ceux qui s’opposaient à la campagne de bombardement anti-Assad pour le changement de régime ont fait valoir que si une partie de la rébellion était composée de Syriens ordinaires, les rebelles que les Etats-Unis voulaient armer et faire monter en puissance (c’est-à-dire, les seuls combattants anti-Assad efficaces) étaient en réalité de violents extrémistes et même des terroristes alignés sur al-Qaida et pire. Ceux qui disaient cela étaient invariablement accusés d’être des apologistes d’Assad parce qu’il se trouvait qu’Assad utilisait le même argument: à savoir que les combattants qui lui donnaient le plus de mal étaient les djihadistes et les terroristes.

Mais, à Washington, cet argument est rapidement passé d’argument tabou à argument plein de sagesse quand il est devenu nécessaire de justifier l’engagement américain en Syrie. Les États-Unis sont maintenant en train de bombarder la Syrie, bien sûr, mais ils ne se battent plus contre Assad, le dictateur syrien est (une fois de plus) l’allié et le partenaire de l’Amérique. L’argument utilisé pour justifier la campagne de bombardements étasunienne est le même que celui qu’Assad invoquait depuis longtemps: à savoir que ceux qui se battent contre lui sont pires que lui parce qu’ils sont alignés sur al-Qaida et ISIS (même si les États-Unis ont financé et armé ces factions pendant des années et que leurs alliés les plus proches dans la région continuent de le faire).

Une dynamique similaire est à l’œuvre en Russie et en Ukraine. Hier, James Clapper, haut responsable de la sécurité nationale d’Obama et directeur du renseignement national, a déclaré à un comité du Sénat «qu’il soutenait l’armement des forces ukrainiennes contre les séparatistes russes soutenus par la Russie», selon le Washington Post. Les États-Unis ont déjà fourni une aide non létale aux forces ukrainiennes, et Obama a dit qu’il envisageait maintenant de les armer. A qui, exactement, cela donnerait-il plus de puissance?

Le président russe Vladimir Poutine dit depuis le coup d’État ukrainien de l’année dernière que le régime qui lui a succédé à Kiev est dirigé par des ultra-nationalistes, fascistes, et même des factions néo-nazies. La chaîne de télévision russe RT parle également souvent du «rôle actif que des groupes d’extrême-droite jouent dans le camp pro-gouvernemental en Ukraine depuis le coup de force de l’année dernière.»

Et de ce fait, quelqu’un qui souligne qu’armer le régime de Kiev renforcerait les fascistes et les néo-nazis est immédiatement accusé de défendre Poutine: exactement comme ceux qui disaient que les meilleurs combattants anti-Assad étaient affiliés à al-Qaida avaient été accusés de défendre Assad (jusqu’à ce que ce soit devenu la position officielle du gouvernement des États-Unis). Les médias américains décrivent invariablement le conflit ukrainien comme le noble combat des démocrates pro-occidentaux épris de liberté de Kiev contre les violents oppresseurs séparatistes de l’Est soutenus par la Russie.

Mais comme ce fut le cas en Syrie, alors qu’une partie des gens impliqués dans le coup d’État ukrainien étaient des Ukrainiens ordinaires luttant contre un régime corrompu et oppressif, les allégations concernant les voyous fascistes qui se battent pour le gouvernement de Kiev sont absolument exactes. Dans un article de Foreign Policy qu’il a écrit dans l’est de l’Ukraine en août dernier, Alec Luhn observe:

Les forces pro-russes ont dit qu’elles se battaient contre des nationalistes ukrainiens et des fascistes et dans le cas d’Azov et d’autres bataillons, ces affirmations sont globalement exactes… Le Bataillon Azov, dont l’emblème comprend également le Soleil noir, symbole occulte utilisé par les SS nazis, a été fondé par Andriy Biletsky, le chef des groupes néo-nazis Assemblée nationale-socialiste et Patriotes d’Ukraine.

En septembre, après avoir passé du temps avec les forces pro-Kiev d’Azov, Shaun Walker les a qualifiées dans un article du Guardian de «force la plus puissante et la plus sûre de l’Ukraine sur le champ de bataille contre les séparatistes». Bien que rejetant comme exagérées les craintes russes que ces groupes aient l’intention de procéder au nettoyage ethnique de toute l’Ukraine, Walker a reconnu le «penchant vers l’extrême droite et même le néo-nazisme de plusieurs de ses membres, et a noté que Amnesty International a appelé le gouvernement ukrainien à enquêter sur les violations des droits et les éventuelles exécutions sommaires commises par Aidar, un autre bataillon.» Ce qui inquiétait le plus Walker était que ces milices fascistes avaient l’intention, une fois les séparatistes vaincus, de prendre le contrôle de Kiev et d’imposer leur vision ultra-nationaliste à l’ensemble du pays.

Après le coup d’État à Kiev, les médias étasuniens grand public ont préféré ignorer la nature gênante des forces pro-gouvernementales, et seuls de rares commentateurs en ont fait état. En janvier de l’année dernière, pendant le coup d’État, Seumas Milne, du Guardian, a indiqué que le récit moralisant de l’Ouest sur l’Ukraine – les combattants-de-la-démocratie-versus-les-oppresseurs-de-Poutine – «n’avait qu’un rapport lointain avec la réalité et que, au contraire, les nationalistes d’extrême droite et les fascistes étaient au cœur des manifestations et des attaques contre des bâtiments gouvernementaux». La chaîne 4 anglaise a montré le rôle central joué par les ultra-nationalistes d’extrême droite dans le coup d’État, et noté que le sénateur John McCain s’était rendu dans la capitale ukrainienne (photo ci-dessus) et avait partagé la scène avec les pires éléments fascistes. Justin Raimondo de Antiwar.com signale depuis longtemps «l’ascension d’un mouvement de masse profondément fasciste dans les couloirs du pouvoir à Kiev, notant que, loin de ne représenter qu’une poignée d’éléments asociaux, les militants des deux principaux partis fascistes en Ukraine – Svoboda et Secteur droit – fournissaient le gros des forces dont les insurgés avaient besoin pour prendre les bâtiments du gouvernement à Kiev et dans l’Ukraine de l’Ouest».

Ces faits sont devenu si flagrants que même les organisations les plus conventionnelles de l’Ouest sont maintenant obligées de les noter. La semaine dernière, Vox a publié un article d’Amanda Taub sur «environ 30 des armées privées qui se battent dans le camp ukrainien, dont les combattants sont accusés de violations graves des droits humains, comme les enlèvements, la torture et les exécutions extrajudiciaires». Tout en affirmant que ces milices opèrent en grande partie séparément du gouvernement central de Kiev, Taub note néanmoins qu’elles ont pris une place centrale dans la lutte contre les séparatistes, et reconnaît clairement que les officiels de Kiev les utilisent:

Les milices ont également accru leur pouvoir du fait que le gouvernement ukrainien, dirigé par le nouveau président Petro Porochenko, leur a donné des amis hauts placés. Par exemple, Arsen Avakov, le ministre de l’Intérieur de Porochenko, était auparavant le chef du bloc politique de l’ancienne Première ministre Ioulia Timochenko en Ukraine orientale. Il a conclu une alliance de longue date avec les membres du Bataillon Azov, une organisation d’extrême-droite dont les membres sont connus pour promouvoir l’anti-sémitisme et les opinions néo-nazies. Avakov a utilisé sa position pour soutenir le groupe, allant jusqu’à nommer Vadim Troyan, un adjoint d’Azov, chef de la police de toute la région de Kiev. Et le leader d’Azov, Andriy Biletsky, est maintenant aussi membre du parlement.

Et The Intercept a publié hier un reportage de Marcin Mamon sur l’aide que les djihadistes apportent au gouvernement de Kiev dans le conflit.

La propagande médiatique américaine a non seulement cherché à glorifier le régime de Kiev en ignorant tous ces éléments, mais a aussi activement diabolisé les séparatistes en les faisant passer pour des pions contrôlés par Poutine. En fait, comme Max Seddon de BuzzFeed l’explique dans un excellent article écrit depuis un bastion séparatiste d’Ukraine orientale, ceux qui luttent contre Kiev ont de nombreux griefs importants contre le gouvernement ukrainien, mais ceux-ci n’ont rien à voir avec l’agenda de Poutine dans la région, notamment sa violence contre les civils et son mépris ancré pour les résidents de l’Est:

Dans les zones mêmes que l’Ukraine voudrait reprendre, les bombardements presque incessants de l’artillerie et le terrible blocus économique ont amené les positions à un point de non-retour. Presque chaque jour, des bombardements ôtent la vie à des civils: la mère, le mari, l’enfant de quelqu’un. Et chaque jour, la perspective d’une réconciliation entre les millions de citoyens ukrainiens ici et le gouvernement ukrainien semble plus lointaine.

Nous sommes dont bien en présence d’un nouveau cas où le gouvernement américain – comme toujours suivi de près par ses médias – fabrique une narrative morale manichéenne pour justifier l’intervention des États-Unis et son militarisme. Tout comme les États-Unis ont passé des années à financer et armer ces mêmes éléments extrémistes qu’ils prétendent maintenant vouloir combattre – en Libye, en Syrie et bien avant encore en Afghanistan – armer les forces ukrainiennes ferait monter en puissance une horde monstrueuse de fascistes et de sympathisants nazis purs et durs. Le coup d’État lui-même, que le gouvernement américain a soutenu, a presque certainement eu ce même effet.

La démarche étasunienne consistant à accroître le pouvoir de ces voyous constitue-t-elle un pattern ou un bug ? Il n’est pas rare de voir les États-Unis armer et soutenir des fascistes et autres tyrans du même genre en toute connaissance de cause s’ils pensent que cela servira leurs intérêts (voir l’article de David Ignatius de ce matin qui dit que le dictateur égyptien, le général Abdel Fata Sisi ne vaut pas mieux que Moubarak en ce qui concerne les violations des droits humains, mais que les États-Unis doivent continuer à le soutenir fermement pour qu’il préserve la stabilité). Mais au moins, quand les Etats-Unis couchent avec des régimes comme les Saoudiens ou les Égyptiens, la plupart des gens savent quel genre d’alliés ils embrassent. Dans le cas de l’Ukraine, ces faits ont été presque entièrement exclus du discours dominant. Maintenant qu’un des hauts-responsables de la sécurité nationale d’Obama appelle expressément à armer ces forces, il est essentiel que la vraie nature des alliés de l’Amérique dans ce conflit soit bien comprise.

Glenn Greenwald 

Traduit par Dominique Muselet pour le Saker Francophone

 

 

   Envoyer l'article en PDF   

Les États-Unis ont-ils assassiné Boris Nemtsov? La menace imminente

Par Joaquin Flores – Le 28 février 2015 – Source Fort Russ

Les manchettes, partout dans le monde, ont présenté des variations sur l’histoire de l’assassinat de Boris Nemtsov. Chacune d’entre elles reprend le récit des faits pertinents: quoi, qui, où, comment… Mais la vraie question est pourquoi. La réponse à cette question, ou plutôt ce que l’Occident prétend avec insistance être la réponse, nous dira beaucoup sur les plans des États-Unis pour intensifier les tensions en Russie, en Ukraine, et au-delà.

Il serait insensé de mettre de côté toute hypothèse liant ce crime à des gens proches de lui, dans le domaine des affaires, de la politique ou de la romance. En ce qui concerne les affaires, nous pouvons rappeler que bon nombre de personnes voulaient sa mort à cause de ses crimes et de sa corruption en tant que directeur de la Banque Neftyanoi – aujourd’hui liquidée – et président de sa société mère Neftyanoi Concern.

De nombreuses polémiques ont fleuri autour de cette affaire en 2006. Bien sûr, dans le domaine des problèmes de cœur, nous avons tous ceux qui entourent la femme avec qui il a été vu la dernière fois. Cette femme, Anna Duritskaya, était également présente lors de la fusillade. Des rumeurs flottent ici et là que cela pourrait être lié à son récent avortement et autres aspects mélodramatiques associés.

Continuer la lecture

Bonnes nouvelles de Russie

Le Saker original – le 28 février 2015 – Source thesaker.is

même l’opposition libérale pro-US refuse d’incriminer le Kremlin

Honnêtement, je n’aurais jamais pensé que le jour viendrait où j’aurais à dire du bien de l’opposition libérale ou non-système russe, mais apparemment, ce jour est venu, c’est aujourd’hui. A ma grande surprise, tous les chefs de cette opposition ont fait jusqu’à maintenant des déclarations très modérées et raisonnables, et tous ceux que j’ai entendus ont apparemment rejeté l’idée que le Kremlin est derrière le meurtre. Maintenant, cela va peut-être de soi pour la plupart d’entre nous, mais pour l’opposition libérale ou démocratique russe, c’est un vrai changement de ton. Beaucoup d’entre eux ont même dit que ce meurtre était une provocation (ce qui, dans ce contexte, signifie coup monté!) pour déstabiliser la Russie et provoquer une crise. Même Irina Khakamada, habituellement une vraie cinglée, a dit que c’était soit une provocation soit l’action d’un petit groupe d’extrémistes.

Continuer la lecture

ONG neutre ou vendue?
Human Rights Watch accuse les bombes baril* syriennes

Le 27 février 2015 – Source Moon of Alabama

Human Rights Watch accuse les bombes baril* syriennes d’avoir causé les destructions perpétrées par les Américains

Human Rights Watch participe à une campagne sectaire de propagande anti-syrienne. Cette ONG monte toute une opération de propagande autour de l’idée que les bombes baril, prétendument utilisées par le gouvernement syrien, sont des armes inhumaines. J’attends toujours que Human Rights Watch dénonce avec la même véhémence l’utilisation aveugle des roquettes artisanales contre les civils par les djihadistes rebelles modérés.

Hier, Human Rights Watch a envoyé ce tweet:

La Syrie a largué des bombes baril en dépit du fait qu’elles sont interdites.

Le tweet de HRW était accompagné de cette photo d’une ville détruite comme si elle avait un lien quelconque avec les bombes baril syriennes. Ce n’est pas le cas.

La photo en question a été publiée dans le New York Times le 13 Février 2015.

La légende de cette photo du NYT disait:
La ville de Kobani à majorité kurde est dévastée après un siège de plusieurs mois par les forces islamistes et les frappes aériennes de la coalition menée par les États-Unis.

Ce sont à l’évidence des bombardements états-uniens massifs qui ont détruit la ville de Kobani. Les États-Unis ne larguent plus de bombes baril artisanales des avions et des hélicoptères. Mais ils ont bien fait un usage extensif de ces bombes baril au Vietnam.

Les bombes baril syriennes n’ont pas détruit la ville de Kobani. Elle a été détruite par les bombes des forces aériennes régulières américaines. Les dommages causés par des bombes baril pourraient difficilement être pires. En réalité, les bombes baril larguées d’hélicoptères en vol stationnaire sont probablement beaucoup mieux ciblées et plus précises que les bombes non guidées larguées par les avions de chasse.

Le tweet de Human Rights Watch est frauduleux à un autre titre. Il renvoie à un article du 24 février du NYT comme si cet article confirmait l’affirmation de HRW. Mais cet article de NYT n’est pas neutre. Le rapport dont parle cet article intitulé La Syrie largue des bombes baril en dépit de leur interdiction, selon un rapport, est un rapport de HRW sur les bombes baril en Syrie. Le tweet de HRW renvoie en fait les lecteurs à son propre rapport comme s’il s’agissait d’un lien vers une source indépendante.

Il est extrêmement intéressant que Human Rights Watch éprouve le besoin d’utiliser une photo des destructions commises par les bons États-uniens pour illustrer les destructions causées par la méchante armée syrienne dans sa lutte contre les djihadistes soutenus par les États-uniens. L’image n’est évidemment pas la seule chose sur laquelle HRW nous trompe.

Mise à jour
Ce n’est pas la première fois que HRW utilise des photos du mauvais camp. En octobre 2014, l’ONG a utilisé l’image d’une femme qui pleurait la mort des fédéralistes ukrainiens brûlés vifs par des hordes nazies à Odessa pour appeler à prendre position contre les politiques répressives de Poutine.

Note 
* Barils de TNT chargés de morceaux de métal

Traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

 

   Envoyer l'article en PDF   

La Chine vient de se ranger du côté de la Russie sur le conflit ukrainien

Par Tyler Durden – Le 27 février 2015 – Source zerohedge

En ce qui concerne la guerre par procuration en Ukraine, qui a commencé pour de bon il y a environ un an, avec le violent coup d’État qui a renversé le président Ianoukovitch pour le remplacer par un oligarque local pro-américain, personne n’a de doute sur l’identité des acteurs clés: à gauche, nous avons l’Ouest, représenté par les États-Unis, l’Union européenne et l’OTAN; et à droite, nous avons la Russie. La seule chose qui n’était pas tout à fait claire jusqu’ici, c’était le rôle que jouait cet autre partenaire encombrant – la Chine.

Il est certain que, tout au long de la guerre civile en Ukraine, on s’est rarement posé la question de savoir de quel côté penchait la Chine. C’est d’autant plus étonnant que le rapport de force précaire entre l’OTAN et la Russie a conduit à une impasse dans laquelle aucune des deux parties n’a sur l’autre un avantage évident (alors que l’Ukraine dont l’économie est morte et la monnaie en hyperinflation, attend un vainqueur clair), et que le soutien explicite ou implicite de la Chine à l’un des deux camps pourrait faire toute la différence, surtout pour l’axe le plus redoutable de la planète.

Aujourd’hui nous avons enfin eu la réponse et le gagnant est… ce type-là:

Continuer la lecture

M. Khazin, économiste russe:
Remarques pertinentes sur la situation grecque

Par Mikhail Khazin- Le 27 février 2015 – Source vineyardsaker

Un bref aperçu de la situation post-électorale en Grèce


Il y a un nouveau gouvernement en Grèce. Un gouvernement de gauche qui a une relation plutôt compliquée avec le droit sacré de la propriété privée, en particulier quand il s’ agit de la dette souveraine grecque. En d’autres termes, il se dirige vers le déclenchement d’une grosse crise de la dette dans l’UE (et peut-être avec un impact sur le monde entier). Mais, comme on nous l’a enseigné en 2008, une crise n’apporte pas seulement des problèmes, elle procure aussi de nouvelles opportunités. C’est pourquoi il est important d’avoir une compréhension en profondeur de la politique grecque, en particulier pour être en mesure de reconnaître qui bénéficiera de ces nouvelles opportunités. Pour pouvoir analyser la situation correctement, il est nécessaire d’expliquer un point très important, crucial même pour comprendre les événements qui se déroulent aujourd’hui dans l’UE.

Continuer la lecture

Tragique assassinat à Moscou:
Cui bono?

Le 28 février 2015 – Source Russia Insider

Les médias présentent Nemtsov comme la force motrice de l’opposition russe, mais sa cote de popularité avoisinait 1%

 

La victime d’un horrible meurtre, mais pas l’opposant n°1 en Russie

La mort de Nemtsov est tragique. Mais il n’était pas le cœur de l’opposition en Russie et il est extrêmement irresponsable de la part des médias de l’affirmer.

Les rapports des médias sur la place de Boris Nemtsov dans la sphère politique russe sont aussi déroutants que les circonstances bizarres et tragiques de son assassinat. L’article d’Anna Nemtsova (aucun lien de parenté avec le défunt) dans The Daily Beast est peut-être le pire de tous. Son titre, Boris Nemtsov, cœur de l’opposition russe, abattu à Moscou, donne l’impression que Nemtsov était, eh bien, le cœur de l’opposition en Russie. Il ne l’était pas et prétendre qu’il l’était est tout simplement idiot [et mal intentionné, Note du Saker Fr]

Un sondage réalisé l’année dernière montre que seulement 45% des Russes connaissaient le nom de Nemtsov; sur ces 45%, seulement 1% lui faisaient confiance, alors que 17% ne lui faisaient pas confiance.

Mais cela n’a pas empêché Nemtsova d’écrire qu’il était la force motrice du mouvement d’opposition en Russie. Il ne l’était absolument pas, absolument pas. (Mais la raison pour laquelle on le prétend est facile à deviner.) Après tout, pourquoi le Tsar Poutine voudrait-il supprimer un politicien dont moins de 50% des Russes avaient entendu parler? Cela ne ferait pas vendre les journaux !

Traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF   

Errare humanum est
Perseverare autem diabolicum

Le 23 février 2015 – Source vestnikkavkaza

L’Occident admettrait-il qu’il a commis des erreurs?

Des politiciens et des analystes occidentaux d’opinions diverses parlent de plus en plus souvent des mêmes choses ces derniers temps: la reconnaissance des erreurs commises par l’Occident dans l’évaluation du jeu de la Russie dans l’arène géopolitique.

Par exemple, un contributeur régulier du quotidien allemand Frankfurter Allgemeine, Klaus-Dieter Frankenberg, a accusé l’Europe d’erreur de calcul catastrophique: «L’Union européenne et le Royaume-Uni ont douloureusement mal jugé l’humeur à Moscou, la crise ukrainienne, ils se sont comportés comme des fous qui marchaient dans leur sommeil. En fait, l’Union européenne pourrait être accusée d’erreur de jugement, qui résulte de la croyance naïve que la Russie est en train de devenir un Etat démocratique», écrit Frankenberg.

Une position moins radicale a été annoncée aujourd’hui par le ministre des Affaires étrangères de Slovaquie, Miroslav Lajcak. Il a pressé l’Occident d’entamer un dialogue avec la Russie, faute de quoi il ne sera pas possible de trouver une solution au conflit en Ukraine ni de garantir la sécurité en Europe. «Nous avons besoin de communiquer. Il est nécessaire d’écouter les points de vue de ceux avec qui nous sommes en désaccord. Il est absolument indispensable de les connaître et de les analyser», a-t-il déclaré.

A son tour, le journaliste britannique Graham Phillips, a dit qu’il avait honte de la position de la Grande-Bretagne par rapport aux événements du Donbass. Il a fait cette déclaration en réponse à une lettre du ministère des Affaires étrangères britannique, qui lui recommandait de quitter le Donbass. Phillips a dit qu’il y resterait, car le but de son travail est d’éduquer les citoyens sur la situation dans la région, contrairement à la propagande diffusée par les médias occidentaux et à la position erronée de Londres.

Finian Cunningham, un journaliste américain, accuse les Etats-Unis d’invoquer le prétexte de la nécessaire protection contre la Russie pour exploiter l’Europe: «Qui paie pour cette mégalomanie américaine ? Comme d’habitude, l’Europe. La guerre à nos portes et les sanctions, la destruction de l’économie européenne – c’est le prix de l’alliance avec les Américains narcissiques», affirme Cunningham.

Traduit par Diane, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF   

Kiev ferme 23 points frontière avec la Russie

Le 21 février 2015 – Source Sputnik

Les autorités ukrainiennes ont fermé 23 postes frontières avec la Russie. Ceci a été annoncé par le Service de la protection des frontières, ce samedi 21 février à Kiev.

301108843

Iatseniouk: Kiev doit contrôler la frontière avec la Russie

Il s’agit des points de contrôle de la frontière des districts de Lugansk, Donetsk, Tchernigov, Soumy et de Kharkov.

«Avec la fermeture, le réseau des points de contrôle doit être optimisé et plus de moyens et de forces doivent être concentrés sur les sections importantes de la frontière avec la Russie

Auparavant, le conseil des ministres ukrainien avait déjà fermé six points de passage dans la région de Donetsk et huit dans la région de Lougansk.

Ainsi, à la frontière russo-ukrainienne se trouvent actuellement 39 points de passage ouverts: 3 dans la région de Tchernigov, 14 dans la région de Soumy, 15 dans la région de Kharkov, 6 dans la région de Lougansk et un seul point dans la région de Kiev.

Traduit par Toma, relu par jj pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF