Qu’est-ce qui se cache derrière le durcissement de la rhétorique de Porochenko?

Par Varjag-2007 – Le 21 février 2015 – Source Fort Russ

Il n’est pas nécessaire de lire l’article [le lien du blog renvoie à un article en russe décrivant les dernières mesures du gouvernement ukrainien, dont le durcissement de la rhétorique contre la Russie, la fermeture des frontières et l’intensification de la censure], mais la question qu’il pose est tout à fait justifiée et nous en connaissons la réponse.

Porochenko voulait un peu de calme, il voulait l’ordre dont il a besoin pour se maintenir au pouvoir, mais tout est hors de contrôle. A tel point que le ministre des Affaires étrangères se permet de dire que l’Ukraine est prête à mener une véritable guerre contre la Russie.

Tout est très simple :

Ce que veut Porochenko n’a plus d’importance. L’économie s’effondre, les entreprises stratégiques du pays sont en train de mourir, il n’y a pas d’argent et il n’y en aura pas. Les sponsors de l’Ukraine, dans lesquels il avait placé ses espoirs l’insultent désormais sans ambages – les Européens se contentent de lui conseiller de rendre l’Ukraine plus attractive aux investisseurs, et les Etats-Unis lui font remarquer que les Ukrainiens utilisent très mal leurs ressources: on le voit, pas la moindre chance d’aide réelle à l’horizon. En outre, les mines de charbon sont sur le point de fermer et un mineur affamé est un animal dangereux.

Fort à propos, M. Azarov suggère la création d’un gouvernement ukrainien en exil, et Azarov n’est pas Ianoukovitch, on peut lui faire confiance au point que bon nombre d’oligarques ukrainiens pourraient être tentés de jouer au fils prodigue et d’aller solliciter son pardon, ce qui sonnerait le glas de Porochenko. D’autre part le bruit court sur le Maïdanek* [le Maïdanek était un camp de concentration allemand en Pologne, et le Maïdan, eh bien, je ne vous fais pas de dessin] qu’il est peut-être temps de changer de président. Mais pas pour Iatseniouk ou le pasteur [Tourtchinov] (qui semblent tous les deux répugner à accepter cet honneur), mais plutôt le [commandant du bataillon Azov] Biletsky, qui se prépare déjà à devenir maire de Kiev [ici le lien (en russe) vers un assez long article, un des nombreux articles parus dans la presse ukrainienne ces derniers jours sur la campagne de Biletsky pour se faire élire maire de Kiev].

Ni l’Allemagne ni la France, pour les beaux yeux de qui Porochenko est allé à Minsk, ne l’aideront. Ni en lui donnant de l’argent, c’est évident (la Grèce est plus importante), ni en le soutenant politiquement. Ils ont fait tout ce qu’ils pouvaient faire, et maintenant le mieux qu’ils ont à faire est de ne rien faire du tout. A part expliquer qu’ils ont été amèrement déçus par Porochenko [ici le lien (en russe) vers un article décrivant l’effondrement moral de l’armée ukrainienne (FAU) après Debaltsevo]. Mais les Etats-Unis qui tiennent le Maïdanek étroitement en laisse, et ont considéré la soumission de leur esclave devant la Frau et le Monsieur** comme une tentative de desserrer la mainmise des États-Unis, ont déjà donné un peu de mou à la laisse en organisant le QG unifié [référence au QG mis en place par les volontaires des milices de Semenchenko et apparemment aussi de Yarosh, indépendamment du gouvernement, NdT]. Puis, après avoir fait bien peur à Porochenko, ils ont fait un peu marche arrière, mais ce dernier a reçu le message cinq sur cinq et il a durci sa position.

Honnêtement, je n’ai aucune idée de quoi ce gang de rats est capable maintenant qu’il est acculé. Ils n’ont pas de limites, mais je pense qu’ils bluffent quand ils parlent de guerre avec une puissance nucléaire [une référence au vice-ministre ukrainien des Affaires étrangères disant qu’il y était prêt dans une interview à Radio-Canada]. Probablement. Mais les accusations que la milice se prépare à prendre Marioupol sont une provocation évidente, ce qui suggère clairement que très bientôt Porochenko jettera tous les accords par-dessus bord et enverra ce qu’il lui reste de troupes à l’abattoir. En sachant très bien comment ça finira. Dans l’espoir que les États-Unis interviendront d’une manière ou d’une autre. Mais on n’en est pas encore là. Pour le moment…

Pour le moment, à en juger par tout ce qui se passe, l’Ukraine se dirige vers un régime de terreur. Ce n’est pas par hasard que les médias de la junte se penchent sur la question de savoir où se trouvent les milliers de titushki [les voyous, employés par le gouvernement de Ianoukovitch pour briser les manifestations, et dont beaucoup de participants sincères du Maïdan se plaignaient à juste titre]. Et nous apprenons qu’ils ne sont allés nulle part. Qu’ils se sont dispersés en attendant des temps meilleurs. Étant donné que l’on peut accuser n’importe qui d’être un titushka, il n’est pas difficile de deviner où ça nous mène. De la même manière, ce n’est pas pour rien que le gouvernement ukrainien a supprimé de facto la liberté de circulation et a fermé les frontières. On ne peut plus compter sur la protection de la loi: Tourtchinov a quasiment interdit aux juges de quitter le pays [ici le lien vers un article traitant du projet d’effectuer une purge chez les juges, qui commence par une enquête sur ceux qui ont refusé de soutenir l’interdiction du Parti communiste ukrainien]. Nul doute que les juges ont bien reçu le message.

Voilà où on en est. Je dois admettre que la situation se développe plus rapidement que je ne m’y attendais.

Varjag

Commentaire de J. Hawk , traducteur du russe à l’anglais

Moi aussi! Mais je ne suis pas d’accord avec l’interprétation donnée ici du rôle des États-Unis. Semenchenko et Yarosh sont de vrais voyous que personne ne peut contrôler. Leurs efforts pour créer un QG de coordination parallèle ont été accueillis par la mise en demeure du MVD (ministère de l’Intérieur russe), appuyé en cela par la majorité des commandants de bataillons de volontaires, d’y renoncer tout de suite. Fait révélateur, Biletsky ne s’est pas joint à l’initiative. Mais c’est par l’intermédiaire de la clique Tourtchinov / Avakov / Nalivaychenko / Iatseniouk (et les bataillons de volontaires qui reconnaissent leur autorité – Semenchenko est l’exception ici) que les États-Unis influencent la politique ukrainienne. Le durcissement de la rhétorique et des politiques a peu à voir avec Semenchenko et Yarosh – ces deux-là peuvent être facilement écrasés par les forces combinées du MVD et des bataillons de volontaires fidèles.

Je ne pense pas non plus que Porochenko va lancer, une fois de plus, les restes de son armée contre la Novorussie pour provoquer une intervention américaine, comme le prédit Varjag, en tous cas pas dans l’immédiat. La junte est douloureusement consciente de l’ampleur de sa défaite. Elle sait qu’il lui faudrait d’abord reconstituer ses forces armées – c’est pourquoi ses représentants parcourent la planète en mendiant des armes de précision. Malheureusement, les États-Unis n’aiment pas donner des armes aux perdants, et c’est ce à quoi ressemblent les FAU, même dans les médias états-uniens, après Debaltsevo. Sans oublier que, désormais, Porochenko et son général en chef Muzhenko n’ont plus aucune crédibilité. Il n’est même pas sûr que l’armée leur obéirait s’ils lui ordonnaient d’attaquer à nouveau. Et que se passerait-il si elle subissait une NOUVELLE défaite? Cela me semble bien trop risqué. Je parie pour la répression intérieure et la terreur d’État.

Oui, l’instauration de la terreur est ce qu’il y a de plus vraisemblable – la junte est blessée, elle est de plus en plus impopulaire, et maintenant sa violence va se retourner contre ceux qui sont encore sous son contrôle, puisque le projet initial d’établir sa domination en détruisant la Novorussie a échoué. Mais le règne de la terreur doit être justifié, et la justification est toute trouvée: la Russie est toujours l’ennemi, et tous ceux qui critiquent la junte ne peuvent être que des traîtres pro-russes.

Notes
*Maïdan où il y a des Nazis comme à Maidanek.
**En français dans le texte

Traduit de l’anglais par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

 

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Méchant Assad, méchant Kadhafi et maintenant méchant Poutine: Comment l’Ouest vend ses guerres (et commet ses massacres)

Par Ghada Chehade – Le 21 février 2015 – Source Russia Insider

Politiques de distraction et variables économiques en Ukraine
Parallèle avec la Syrie, la Libye et l’Irak.

L’ennemi N°1

Alors que le conflit en Ukraine persiste et que les pourparlers de paix entre Poutine et les dirigeants d’Europe occidentale (Merkel et Hollande) continuent, il est important de s’intéresser aux acteurs et aux intérêts économiques qui bénéficient du conflit et du changement de régime en Ukraine, et de faire la comparaison avec la situation de pays comme la Syrie, la Libye et l’Irak.

Il y a des aspects de ces conflits, et des intérêts qui les sous-tendent, qui échappent au public parce que les médias subventionnés occidentaux les passent sous silence et que les gens, submergés par les difficultés humaines et politiques, ne pensent pas à les rechercher. Par exemple, les médias subventionnés passent tout leur temps à diaboliser un ennemi après l’autre, que ce soit Poutine du fait de la situation en Ukraine, Assad en Syrie, Kadhafi en Libye ou Saddam Hussein en Irak, etc., au lieu d’enquêter sur la manière dont des acteurs externes exploitent ou renforcent ces conflits et ces situations pour en tirer des profits politico-économiques, comme l’accès au pétrole, l’obtention de prêts du FMI aux conditions d‘octroi destructrices ou l’interruption de politiques nationales qui nuisent aux intérêts économiques et à l’influence de puissances étrangères.

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Made in USA
Le viol comme arme de guerre

Par Felicity Arbuthnot – Le 18 février 2015 – Source saker allemand

«C’est vraiment un comportement du XIXe siècle: au XXIe siècle, on n’envahit pas un autre pays sous un faux prétexte dans ses propres intérêts.»  (le Secrétaire d’Etat John Kerry lors d’une rencontre avec la presse, le 2 mars 2014)

De nombreux textes professionnels de psychologie sont clairs et nets: «La projection est un mécanisme de défense qui consiste à attribuer aux autres ses propres caractéristiques ou sentiments inacceptables.»

Et aussi:
«La projection se manifeste chez les personnes normales surtout dans des moments de crise personnelle ou politique, mais on la rencontre le plus souvent chez des personnes névrotiques ou psychotiques qui fonctionnent à un niveau primaire et souffrent de troubles de la personnalité narcissiques ou au comportement limite», explique Wikipédia.

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L’Ukraine va fermer un tiers des mines de charbon et mettre à pied la moitié des mineurs

Le 20 février 2015 – Source Fort Russ

Le ministère de l’Energie va fermer douze mines et licencier un grand nombre de mineurs.

Le ministre de l’énergie Demchishin prévoit de licencier 20% des mineurs au cours de l’année.

Dans une interview à la revue Focus, il a déclaré que le ministère de l’Énergie et de l’industrie du charbon avait l’intention de fermer cinq mines d’État et d’en mettre sept en sommeil.

«Sur les 35 mines que nous contrôlons, nous allons en fermer 5, et 7 seront seulement mises en sommeil.»

Il a souligné que la main-d’œuvre des mines de charbon sera réduite de 20%. «Ce qui représente 10 000 mineurs sur 52 000», a précisé Demchishin. Les mineurs qui seront mis à pied seront principalement des retraités. «Il devrait rester environ 25 000 mineurs dans deux à trois ans», a ajouté le ministre.

Le ministère avait d’abord prévu de privatiser 35 mines et d’en fermer 32, dans les cinq années à venir.

Commentaire de J. Hawk ,traducteur du russe à l’anglais

Cela ne va pas se faire sans mal. Il s’agit là d’emplois pénibles mais bien rémunérés, et les mineurs sont une force de travail bien organisée qui, de plus, est concentrée dans quelques régions du pays. La fermeture des mines de charbon obligera l’Ukraine à se procurer du charbon à l’étranger. Chaque fois qu’elle a essayé de le faire, elle a dû payer très cher du charbon de mauvaise qualité. Ce qui laisse penser que la fermeture des mines de charbon a probablement moins à voir avec la politique énergétique de l’Ukraine qu’avec la nécessité de se plier aux directives strictes du FMI de réduire les dépenses publiques et la masse salariale.

Traduit par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

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La «guerre du gaz» entre la Russie et l’Ukraine menace l’approvisionnement des Républiques de Donetsk et de Lougansk

Le 20 février 2015 – Source Fort Russ

Medvedev , Premier Ministre russe

Medvedev: Si l’Ukraine ne paie pas le gaz, nous devrons prendre une décision difficile 

Vladimir Poutine a tenu une réunion d’urgence avec les membres permanents du Conseil de Sécurité de la Russie. Le président a donné à son gouvernement l’ordre d’appliquer strictement les termes du contrat signé avec l’Ukraine sur les livraisons de gaz.

Je demande au gouvernement de la Fédération de Russie d’observer strictement les obligations contractuelles, et de les remplir à la lettre,” a souligné le président.
Dmitri Medvedev, à son tour, a déclaré que Kiev devrait payer pour toutes les livraisons de gaz à l’Ukraine, y compris les livraisons qui prennent le chemin du Donbass. Si l’Ukraine ne paie pas pour l’intégralité du gaz, la Russie sera obligée de prendre une décision difficile.

Soit nos partenaires ukrainiens paient tout le gaz que nous livrons, soit nous serons obligés de prendre, à nouveau, une décision difficile“, a déclaré le Premier ministre.

Il y a quelques jours l’Ukraine a arrêté les livraisons de gaz aux républiques de Donetsk et de Lougansk. Cela a provoqué une situation d’urgence. La Russie disposait encore sur son territoire de réserves de gaz payées par l’ukrainien Naftogaz et donc le gouvernement russe a ordonné à Gazprom de rediriger une partie de ce carburant vers la RPD et la RPL.

Commentaire de J. Hawk, traducteur du russe

Après avoir perdu la guerre sur le champ de bataille, la junte la poursuit par d’autres moyens. Ils ont pris plusieurs mesures, dont l’arrêt de l’alimentation en gaz de la RPD et de la RPL, qui semble destiné à couper les deux républiques du reste de l’Ukraine et à forcer la Russie à les intégrer davantage dans ses propres systèmes énergétiques.

La réaction de la Russie est tout à fait appropriée – la Russie va simplement soustraire le gaz qu’elle envoie directement au Donbass du volume que l’Ukraine à déjà payé. Si l’Ukraine ne parvient pas à effectuer un prépaiement total, la Russie cessera de livrer du gaz à l’Ukraine. C’est cela la décision complexe ou compliquée ou difficile (le mot est particulièrement difficile à traduire parce que sa signification dépend du contexte) dont Medvedev a parlé.

Traduit de l’anglais par Dominique, relu par jj pour le Saker Francophone

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Leonid Koutchma commente la réunion de Minsk:
s’est-il montré trop bavard?

Le 19 février 2015 – Source Fort Russ

En disant : Obama a discuté quatre heures avec Poutine, Koutchma s’est-il montré trop bavard?

Leonid Koutchma, ancien président ukrainien

Leonid Koutchma, ancien président ukrainien

[Les commentaires entre crochets sont de Kristina Rus, la traductrice du russe à l’anglais]

Notre président a trouvé les négociations très difficiles [Koutchma est un fidèle ami de Porochenko!], parce que ce n’étaient pas des négociations, mais une guerre dont les armes étaient les mots. [Porochenko a dû en prendre pour son grade!].

Vous pouvez aisément vous représenter la tension qui régnait pendant les négociations avec les représentants des soi-disant Républiques populaires de Donetsk et de Lougansk, parce que, vous le comprenez bien, ils n’avaient aucun désir de parvenir à un consensus ni, plus important encore, de redonner la paix à ce, comment dirait-on, pauvre territoire. [Lire: ils n’ont aucun désir d’en passer par les conditions de l’Ukraine, mais, à en juger par son ton, on dirait que Koutchma lui-même ne croit pas vraiment à ses propres paroles quand il dit qu’ils ne veulent pas la paix.]

Il était prévu que le groupe de contact, ainsi que Zakharchenko et la République populaire de Lougansk, signent le document, le transmettent ensuite aux quatre présidents, et enfin qu’ils viennent tous ensemble voir les journalistes pour bénir le document et dire: «Les gars, soyons amis !» [Porochenko a été pris dans une embuscade!]

Mais quand nous nous sommes assis autour de la table avec Zakharchenko et Plotnitsky pour signer le document, ils ont déclaré : «Nous ne signerons pas ce document, il ne nous convient pas!» Et ils ont ajouté: «Vos gars sont aujourd’hui pris au piège dans le chaudron près de la gare, la principale voie de chemin de fer en Donbass, nous leur offrons de se rendre, de déposer les armes et de les laisser sortir en paix», et des choses du même genre, selon ce document. [Zakharchenko et Plotnitsky avaient comme atout Debaltsevo et les victoires militaires de la Novorussie; ils étaient donc en meilleure position pour négocier et avaient une longue liste de demandes.]

Bien sûr, c’était un dialogue de sourds [embuscade!], les QUATRE en ont été immédiatement informés. Ils ont failli repartir chez eux. Ils sont sortis un moment pour faire un break. [Personne n’a voulu laisser sortir Porochenko.]

Et la seule chose qui a changé dans ce document, la SEULE, bien que le Donbass ait proposé de nombreux amendements – c’est que le cessez-le-feu a commencé à 00H00 le 15 février au lieu de 08H00 le 14. C’est la seule chose qui a changé dans le document. [Pour se donner plus de temps pour en finir avec le chaudron Debaltsevo… Mais, vraiment – seize heures pour une SEULE chose? Je ne pense pas! Et pas un mot sur les concessions de Donbass?]

Mais les négociateurs ont si mal vécu la situation qu’au lieu de se présenter ensemble devant la presse (environ 500 journalistes les attendaient), comme ils étaient censés le faire, pour annoncer et bénir cette décision, ils sont venus tout seuls, l’un après l’autre. [Porochenko s’est vraiment pris de bec avec Poutine et a catégoriquement refusé de sortir avec lui.]

Pour moi, le fait que nous ayons mis les Européens, Poutine et l’Ukraine autour d’une table est un grand progrès. [Oh, et tout ça grâce à l’artisan de paix qu’est Porochenko – est-ce que c’est ce qu’ils lui ont dit pour se sentir mieux?] Et aussi le fait que les Européens et Poutine aient pris la responsabilité de ces documents signés à Minsk. C’est une chose d’observer la situation de l’extérieur et tout à fait autre chose de prendre des décisions. [Puisque l’accord entérinait la capitulation de l’Ukraine, c’est certain qu’obtenir de Poutine qu’il signe quoi que ce soit est en soi déjà une victoire pour l’Ukraine!!]

Bien sûr, il n’est pas exhaustif, bien sûr, nous aurions voulu davantage. Mais je pense que l’Ukraine a adopté la position qu’il fallait sur les questions majeures. [Bravo à Poutine et à Merkel qui ont réussi à convaincre au moins Koutchma qu’une autonomie de facto du Donbass est une victoire pour l’Ukraine.]

Si, après le 15 février à 00h00, les opérations militaires se poursuivent, alors je pense qu’il y aura un entretien d’un ton très différent avec la Russie et Vladimir Poutine. [Koutchma est-il certain que seul Poutine se bat dans le Donbass?]

Pouvez-vous imaginer dans quelle situation seraient Merkel et Hollande? Et même Obama, qui a eu une conversation de quatre heures hier avec Poutine? Poutine est-il quelqu’un avec qui on peut négocier et parvenir à un consensus, ou ce à quoi nous avons assisté jusqu’à aujourd’hui va-t-il continuer ? [Koutchma regarde trop la télévision ukrainienne!]

Pour nous, la question principale, c’est la frontière russo-ukrainienne. Si nous n’arrivons pas à contrôler la frontière, alors nous ne pouvons pas espérer une paix durable. [Entourer le Donbass avec du fil de fer barbelé et terroriser la population, ou mieux encore remplacer la population par des Ukrainiens patriotes permettra sûrement d’arriver à une paix durable.] Dans ce contexte, la Russie continuera à mettre du bois sur le feu pour alimenter l’incendie qui ravage l’Ukraine. [Pour empêcher l’Ukraine de poursuivre le génocide de la population du Donbass.]

On ne pourra pas empêcher l’incendie de se propager comme le choléra, du territoire du Donbass à nos autres régions. [Des régions qui n’acceptent pas non plus la junte de Kiev.] Par conséquent, c’est le cœur du problème, et je pense que nos autorités devraient faire de cette question une priorité.

J’aimerais que les Européens adoptent une position plus active. [Les Européens ont laissé choir l’Ukraine et les États-Unis.] Je crains que sous la pression des entreprises de leurs pays, ils ne veuillent régler la question ukrainienne au plus vite pour pouvoir retrouver des relations normales avec la Russie, du fait que l’Europe a désespérément besoin de l’énorme marché russe. [Koutchma, le parrain des oligarques ukrainiens, sait de quoi il parle! Mais alors pourquoi fermer cet énorme marché russe au business ukrainien?]

Après le 15 février, soit la situation se débloque, soit l’Europe devra adopter des sanctions plus sévères contre la Fédération de Russie [nous y revoilà, seul Poutine se bat dans Donbass!], parce qu’elle n’aura pas le choix. Surtout que Mme Merkel a mis sa réputation sur l’autel de la patrie.

La paix ne viendra pas tout de suite, mais au moins nous retirons l’équipement lourd et, surtout, nous avons donné notre parole. Nous verrons ce que vaut cette parole… [Il n’est même pas sûr lui-même que la parole ukrainienne vaille quelque chose!]

Traduit de par Dominique, relu par jj et Diane pour le Saker Francophone

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L’OTAN aide l’Ukraine:
La meilleure façon de ne rien faire

Par Alex Leshy – Le 16 février 2015 – Source Fort Russ

proverbe DU  BERRY
Grands causeux, petits faiseux

Je ne connais aucune autre façon de décrire la position de l’OTAN. Un grand bordel. Le Secrétaire général dit une chose, le commandant militaire suprême dit le contraire. Dans le même temps, les dirigeants des états membres de l’OTAN disent quelque chose de complètement différent des deux précédents. Cela signifie que l’OTAN a officiellement adopté une position très curieuse. Quelque chose du genre, «Nous, en tant qu’alliance, ne donnerons aucune aide à l’Ukraine mais les états membres, peuvent individuellement prendre leur propre décision.»

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Porochenko demande à l’Ouest des soldats de la paix! Est-ce le début de la partition de l’Ukraine?

Par Russkiy Malchik – Le 18 février 2015 – Source  Fort Russ

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La situation évolue rapidement. Porochenko, immédiatement après sa victoire à Debaltsevo, est sorti du bois avec l’initiative suivante: inviter l’UE à organiser une mission de maintien de l’ordre en Ukraine auprès de l’ONU et à mener des exercices militaires multinationaux.

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Les forces ukrainiennes dans Artemovsk sont au bord de la mutinerie, «Porochenko nous ment!»

Par Romain Nesterenko – Le 19 février 2015 – Source Fort Russ

Notre source à Artemovsk dit que les restes des forces ukrainiennes qui ont réussi à se sauver de Debaltsevo seraient de 1 000 soldats, et un tiers d’entre eux sont blessés ou malades. En outre, ils sont au bord de la mutinerie. Les forces armées ukrainiennes affirment qu’elles ont été trahies, et tiennent Porochenko pour personnellement responsable.

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Le dilemme de «l’Ouest» après Debaltsevo : que faire de Porochenko?

Le 18 février 2015 – Source Moon of Alabama

Bien que chacun d’entre nous ait donné le meilleur de lui-même – les courageux combats des forces militaires et navales, la diligence et l’assiduité de Nos serviteurs de l’État, et le dévouement de Nos cent millions de sujets – la guerre n’a pas tourné nécessairement à l’avantage du Japon, et la situation générale du monde a évolué contre nos intérêts dans tous les domaines.

L’empereur Hirohito admettant la défaite du Japon

Le président fantoche ukrainien Porochenko aurait dû prononcer un discours similaire. En effet, la guerre en Ukraine n’a pas non plus tourné nécessairement à l’avantage de son gouvernement. Mais le discours de Porochenko (voir ci-dessous) a été encore plus déconnecté de la réalité que les euphémismes de Hirohito.

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