Incertitude politique en Irak post-Daech


Par Andrew Korybko et Hamsa Haddad – Le 9 janvier 2017 – Source Oriental Review

Le futur politique de l’Irak est encore incertain à cause de l’approfondissement des divisions du pays entre ses différentes composantes chiite, sunnite et kurde, qui ont été exacerbées par Daesh au cours des dernières années. Certes, l’Irak est depuis 2003 miné par des violences communautaires, mais jamais auparavant ces trois communautés n’ont été aussi éloignées l’une de l’autre. Jusqu’à présent, aucune n’avait de base sérieuse pour proclamer sa quasi-indépendance, à part bien sur les Kurdes, mais même Erbil (capitale de la région autonome du Kurdistan irakien, appelée Hewlêr en kurde, NdT) ne pouvait espérer proclamer son indépendance tant que l’armée irakienne projetait une image de puissance dans tout le pays. Continuer la lecture

Réévaluer les raisons de l’échec du coup d’État en Turquie


andrew-korybkoPar Andrew Korybko – Le 21 octobre 2016 – Source Oriental Review

Voilà un peu plus de trois mois que certains membres dévoyés de l’armée turque ont échoué à renverser le président Erdogan dans leur tentative spectaculaire de coup d’État en juillet dernier. Depuis lors, la décantation de l’événement a permis à de nombreux analystes d’évaluer plus calmement ce qui s’est produit pendant cette période dramatique et enquêter en détail sur ses origines.

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Russie, Syrie, Turquie : un accord pour agir en Syrie


Par Valentin Vasilescu – Le 1er septembre 2016 – Source Katehon


Si la Russie le voulait, elle pourrait déployer trois divisions blindées en Syrie dans les 72 heures et ainsi résoudre définitivement le problème des rebelles islamistes. Les États-Unis pourraient faire la même chose, dans leur poursuite de l’éviction de Bachar al-Assad du pouvoir.

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Dites bonjour à la coalition ATM (Ankara-Téhéran-Moscou)


Par Pepe Escobar – Le 26 août 2016 – Source Russia Today

 

Soldats turcs sur un véhicule blindé, vue à Karkamis, sur la frontière turco-syrienne, dans la province sud-orientale de Gaziantep, en Turquie, le 25 août 2016. Photo Umit Bektas – Reuters

Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dit « le sultan », s’apprêterait donc à effectuer une visite de haut niveau à Téhéran (la date n’a pas encore été fixée), essentiellement pour donner le coup d’envoi à la coalition ATM (Ankara-Téhéran-Moscou) en Syrie.

Quiconque aurait osé prédire une secousse tectonique géopolitique d’une telle ampleur il y a à peine quelques semaines aurait été traité de fou furieux. Mais que s’est-il passé pour que l’impossible se produise ? Continuer la lecture

Une «invasion» turque de la Syrie ?
Peut-être pas – Wait and see…


Saker US

Par The Saker – Le 25 août 2016 – Source thesaker

Ainsi, les Turcs ont traversé la frontière de la Syrie. Tout le monde est d’accord. Ce qui reste complètement obscur ce sont les véritables objectifs de cette opération.

Je ne donnerai pas la réponse ici simplement parce que je ne l’ai pas. Mais permettez-moi de partager néanmoins quelques remarques.

  • Des sources russes signalent qu’une telle opération aurait été impensable sans un accord tacite de la Russie et de l’Iran.
  • La réaction de la Russie a été une tiède «préoccupation» alors que, officieusement, les Russes semblaient être parfaitement au courant de ce qui se passait.
  • Des F-16 turcs ont fourni un soutien aérien rapproché aux forces terrestres turques.
  • Des A-10 US ont été vus opérant au sud des forces turques.
  • Absolument personne n’a exprimé d’inquiétude au sujet des défenses ou des intercepteurs aériens russes, surtout pas les Turcs.
  • Les USA ont essayé de déclarer une mini-zone d’exclusion aérienne au-dessus de ses forces opérant dans le nord de la Syrie; les objections ont été tièdes à nouveau.
  • Dans le même temps, les États-Unis semblent se détourner du fait que l’objectif principal de l’opération turque concerne ses alliés kurdes.
  • Les forces de Daesh semblent avoir abandonné Jarablus et sont maintenant en cavale

Je pourrais me tromper, mais j’ai le fort sentiment que les Syriens ne sont pas vraiment bouleversés par cette opération turque et qu’il y a beaucoup d’indicateurs indirects que la Russie, l’Iran et les États-Unis pourraient bien tous avoir donné leur feu vert aux Turcs. Si oui, alors les principales victimes seront les Kurdes qui ne seront pas en mesure de créer une zone de contrôle kurde unifiée dans le nord de la Syrie.

Si tel est bien le but de l’opération turque, alors toute la panique concernant une «invasion turque» est prématurée.

Donnons-nous 48 heures pour voir ce qui se passe, d’accord ?

Le Saker

Note du Saker Francophone

Si les assertions du Saker sont fondées, la volte-face américaine à propos de l'allié kurde, avec lequel elle voulait fonder un Kurdistan à sa botte au Moyen-Orient est impressionnante.

Cela aurait-il à voir avec la tentative forcenée des US de retrouver les bonnes grâces d'Ergodan après le coup d'État foireux qu'ils ont organisé en Turquie ?

Le maintien de la Turquie dans l'Otan et dans le camp occidental vaut bien quelques reniements.

À terme, cela ne peut que profiter au maintien de l'unité territoriale de la Syrie. 

Bravo Erdogan ! Les Kurdes apprécieront.
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Syrie : les États-Unis mettent le bazar pendant que les grandes personnes réfléchissent à des solutions


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Le 22 août 2016 – Source Moon of Alabama

La semaine dernière, un amiral chinois est allé à Damas et a promis le soutien de son pays. Le ministre d’État indien aux Affaires extérieures y a aussi fait un saut. Le chef adjoint du renseignement turc y est allé en secret. Auparavant, le président turc s’était rendu en Russie et le ministre turc des Affaires étrangères s’était rendu à Téhéran. Cela fait beaucoup de discussions entre des grands pays qui sont des acteurs importants du conflit en Syrie. Aucun d’entre eux, même pas Barzani, n’est dans le camp des États-Unis. Continuer la lecture

L’armée turque pénètre en Syrie…


…conspiration de l’Ouest ou coordination multipolaire ?

"...Avec la Turquie entrant en Syrie pour préempter l'unification par le YPG de l'ensemble du territoire occupé dans le nord de la Syrie et redonner un souffle durable à la vie géopolitique du dernier projet diviser-et-régner des États-Unis au Moyen-Orient, et en gardant à l'esprit la diplomatie active entre la Russie, l'Iran et la Turquie, ainsi que les longs mois de négociations secrètes en cours entre Ankara et Damas, toutes les preuves empiriques suggèrent que ce dernier développement dans la guerre contre la Syrie est moins une conspiration unipolaire qu'un plan coordonné multipolaire pour mettre un terme à ce conflit et préempter la dislocation de la Syrie." Andrew Korybko


andrew-korybkoPar Andrew Korybko – Le 24 août 2016 – Source Katehon

Il est très en vogue, de nos jours, de critiquer le Kremlin pour son manque d’habileté, et son histoire récente de décisions controversées, couplées avec l’infiltration suspectée des cinquième – et sixième –  colonnes libérales dans les institutions nationales majeures, donne beaucoup de crédit à ces critiques, mais parfois les gens dégainent un peu trop vite, comme lorsqu’ils accusent la Russie d’être dupée par la Turquie.

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Pas d’ISIS à Hasaka…


Mais des soldats américains qui « conseillent » aux Kurdes d’attaquer l’armée syrienne ?


Moon of Alabama

Le 19 août 2016 – Source Moon of Alabama

Hier, une bagarre a éclaté entre les troupes de l’Armée arabe syrienne (AAS) et les forces kurdes locales, dans la ville majoritairement kurde de Hasakah au nord-est de la Syrie. Hasakah, qui compte environ 200 000 habitants, abrite une garnison de l’Armée arabe syrienne (AAS) depuis des années. Il y a une certaine inimitié entre les Kurdes et les soldats, mais habituellement le calme règne.

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L’indépendance kurde : le plan B de Kerry ou le plan A de Poutine ?


Par F. William Engdahl – Le 04 avril 2016 – New Eastern Outlook

Le 17 mars, des délégués de différentes nationalités et ethnies – kurdes, arabes, assyriens, syriaques, turcomans, arméniens, circassiens, et tchéchènes – accompagnés de représentants de l’Union de protection du peuple syriens (YPG), et de leurs unités féminines (YPJ), ont déclarés officielle une Fédération de Syrie du nord, qui comprendrait 400 km de territoires majoritairement kurdes le long de la frontière turco-syrienne. Le 15 mars, deux jours plus tôt, le président russe Poutine a surpris une bonne partie du monde en  annonçant mission accomplie en Syrie, donnant l’ordre aux forces russes de commencer à se retirer. Les deux événements sont étroitement liés. Continuer la lecture