Libye : Sept ans depuis le 17 février


Par Youri Zinine – Le 17 février 2018 – Source New Eastern Outlook

Le 17 février, sept ans auront passé depuis le début des événements en Libye qui ont conduit au renversement de son dirigeant, Mouammar Kadhafi. Ces années ont été pleines d’événements dramatiques et souvent sanglants, qui, selon différents indices (souveraineté effective, stabilité, activité commerciale, etc.) ont laissé le pays dans une situation bien pire. Continuer la lecture

Afghanistan – Le pipeline, la paix, et les saboteurs


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 2 mars 2018

Les négociations de paix en Afghanistan ont longtemps été au point mort. Mais cela vient de changer à la surprise générale. Il y a dû avoir pas mal de négociations secrètes entre de nombreux acteurs pour parvenir soudain à ces deux résultats :

Les talibans s’engagent à protéger le projet de gazoduc TAPI – VOA, 24 février

Afghanistan – Ghani propose des pourparlers « sans conditions préalables » aux talibans – Reuters, 28 février

Les deux décisions, le soutien des talibans au TAPI et l’offre du président Ghani marquent un changement. Il y a tout juste deux semaines, Ghani rejetait toujours des pourparlers sans conditions.

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Le gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI) est en négociation depuis le début des années 1990. Il est censé apporter du gaz d’Asie centrale au Pakistan et en Inde. Seuls les gazoducs russes relient actuellement le Turkménistan et ses grandes réserves de gaz à ses marchés d’exportation. C’est une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont toujours soutenu le projet. La société américaine Unocal s’y est fortement impliquée. Un de ses consultants, Zalmay Khalilzad, est devenu plus tard ambassadeur des États-Unis en Afghanistan, puis en Irak.

Les troubles ont jalonné la longue histoire du projet de pipeline. Le projet TAPI était une des principales raisons pour lesquelles les États-Unis voulaient renverser les talibans. Le 11 septembre 2001 leur a donné un prétexte pour envahir l’Afghanistan et, à la fin de 2001, le gouvernement taliban avait mis fin à ses activités.

Mais il a fallu encore 14 ans pour que les premiers tuyaux de ce projet de pipeline d’une valeur de 10 milliards de dollars, soient posés. Après le renversement en Afghanistan du gouvernement taliban qui lui était inféodé, le Pakistan est devenu hostile au projet de gazoduc. Il y a également eu des différends au sujet des prix, et des conflits entre l’Inde et le Pakistan. Le Pakistan a ensuite négocié avec l’Iran pour lui acheter du gaz. Les États-Unis ont fait pression sur l’Inde pour qu’elle n’achète pas de gaz à l’Iran. Mais le gazoduc Iran-Pakistan-Inde (IPI) n’a jamais été achevé. Le Pakistan revient maintenant soutenir TAPI. C’est probablement la raison pour laquelle les talibans ont accepté de protéger le projet dans les zones qu’ils contrôlent. Mais à mon avis, il y a autre chose derrière cette décision. Je crois qu’un accord plus large sur l’avenir de l’Afghanistan a été conclu. Combien de sièges ministériels les talibans peuvent-ils obtenir ? Quelle influence le Pakistan peut-il exercer ?

Au Turkménistan, la construction du gazoduc TAPI a commencé en 2015. En Afghanistan, la construction a commencé le 24 février de cette année. Les États-Unis contrôlent le financement de l’ensemble du projet.

Il ne faut pas parier sur la date de mise en service du pipeline. Le soutien des États-Unis au gazoduc a pour objectif de limiter l’influence russe et chinoise en Asie centrale. Une analyse du marché du gaz permet de discerner plusieurs raisons de saboter le projet :

TAPI est en concurrence directe non seulement avec le projet iranien IPI, mais aussi avec les exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), parmi lesquels figurent des pays comme le Qatar, l’Australie, les États-Unis, le Canada et la Russie, qui, à eux tous, exportent environ 30 milliards de m³/an en Inde.

En construisant le gazoduc TAPI, les États-Unis tentent de prendre le dessus dans une région qui est loin de ses rivages et sur laquelle ils ont peu de contrôle. Plus de 25 ans après sa conception, l’entreprise nécessite et nécessitera encore des tonnes d’argent, des années de travail et beaucoup de chance pour se réaliser. Il y a de nombreux acteurs qui pourraient vouloir s’ingérer dans l’affaire et qui connaissent la région beaucoup mieux que les États-Unis ne le feront jamais.

Le plus grand risque, cependant, est l’approche agressive et militante que les États-Unis continuent d’adopter à l’égard des talibans. L’intense campagne aérienne américaine contre leurs intérêts et leurs opérations se poursuit sans grand résultat. Les talibans continuent de contrôler près de la moitié du pays. Une série d’attaques contre le gouvernement central à Kaboul a ébranlé la confiance du public dans le gouvernement de Ghani. Aujourd’hui encore, un attentat-suicide a frappé la capitale.

Les récentes annonces montrent que les négociations de paix et le gazoduc sont intimement liés. Si les pourparlers échouent, le soutien des talibans au gazoduc prendra également fin. Si le pipeline tarde à être opérationnel, les États-Unis pourraient se décider à quitter le pays. Beaucoup de gens ne souhaitent sans doute rien d’autre, et ils feront ce qu’ils peuvent pour y parvenir.

Traduction : Dominique Muselet

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Fausse nouvelle par omission : l’exemple de Haïti


Par William Blum – Le 8 février 2018 – Source CounterPunch

Jean-Bertrand Aristide

« Je suis fier d’avoir un président qui dira crûment la vérité dans les négociations » a déclaré Éric Prince sur Breitbart News. « Si le président dit que certains endroits sont des trous à merde, il a raison. » C’est ainsi que M. Éric Prince a rendu hommage à M. Donald Trump. Prince étant bien sûr le célèbre fondateur de Blackwater, l’armée privée qui, en septembre 2007, a ouvert le feu sur une place bondée à Bagdad, tuant 17 civils irakiens et en blessant gravement 20 autres. Continuer la lecture

Syrie – Afrin, Idlib et la Ghouta orientale


Moon of Alabama

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Par Moon of Alabama – Le 3 mars 2018

Après un lent démarrage, l’attaque turque et djihadiste contre le canton d’Afrin dans le nord-ouest de la Syrie progresse. Malgré une connaissance intime du terrain et des années de préparation, les forces kurdes locales des YPK ont peu de chances de lui résister.

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Le changement de régime échoue – Et après ? Un coup d’État militaire ou une invasion du Venezuela ?


Les États-Unis ont utilisé tous leurs outils de changement de régime au Venezuela et, bien qu’ils aient échoué jusqu’ici, il y a encore une chance qu’une attaque militaire leur reste en magasin, avertissent Kevin Zeese et Margaret Flowers.


Par Kevin Zeese et Margaret Flowers – Le 14 février 2018 – Source ConsortiumNews

Plusieurs signaux indiquent qu’il y aura une attaque armée contre le Venezuela, des hauts responsables et des politiciens influents disant clairement que c’est une possibilité réelle.

S’exprimant dans son alma mater à l’Université du Texas, le 1er février dernier, le secrétaire d’État Tillerson a suggéré un éventuel coup d’État militaire dans le pays. Ensuite, Tillerson s’est rendu dans des pays d’Amérique latine alliés, préconisant vivement un changement de régime et davantage de sanctions contre le Venezuela. Tillerson envisagerait également d’interdire le traitement ou la vente de pétrole vénézuélien aux États-Unis et décourage d’autres pays d’en acheter. Continuer la lecture

Rattrapé par les affaires de corruption, Netanyahou va devoir dégager


Selon les observateurs, les jours du premier ministre israélien Netanyahu au pouvoir sont comptés depuis que la police enquête sur deux nouvelles affaires de corruption.


Par Jonathan Cook – Le 1er mars 2018 – Source Chronique de Palestine

Tel Aviv – Manifestation contre la corruption – Photo : Capture vidéo


L’étau juridique s’est fortement resserré autour du premier ministre israélien Benjamin Netanyahou que deux séries d’événements dramatiques ont plus que jamais fragilisé la semaine dernière.

Il va être interrogé par la police dans le cadre de deux nouvelles affaires de corruption avant son départ pour les États-Unis, jeudi. La question n’est plus de savoir si Netanyahou sera obligé de quitter le pouvoir, mais de savoir quand, selon les analystes.

Selon les médias israéliens, des personnalités importantes du Likoud de Netanyahou commencent à dire qu’il ne s’en sortira pas.

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Syrie – Le cessez-le-feu imposé par le Conseil de sécurité de l’ONU ne tiendra pas


Moon of Alabama

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Par Moon of Alabama – Le 25 février 2018

Hier soir, le Conseil de sécurité des Nations unies a adopté la Résolution 2401 qui appelle à un cessez-le-feu de 30 jours dans toute la Syrie. Le texte de la résolution adoptée ne semble pas encore disponible. On peut trouver une copie du projet initial de résolution ici. Le gouvernement russe a présenté plusieurs amendements. Il voulait que la partie étasunienne garantisse le respect du cessez-le-feu par les ennemis de l’État syrien. Continuer la lecture

Nos cris d’indignation à propos du siège de Ghouta sonnent creux car nous ne ferons rien pour sauver les civils.


Par Robert Fisk – Le 21 février 2018 – Source Chronique de Palestine

Photo : ICRC

Comment pouvons-nous protester alors que nous ne faisons rien contre l’opposition islamiste armée à Assad (je ne parle pas ici de l’EI) ou que nous n’essayons même pas d’organiser notre propre cessez-le-feu, même avec l’aide de la Russie ? Après tout, cela fait des années que nous armons ces gens-là. Continuer la lecture

Comprendre la Russie, dédiaboliser Poutine


Depuis que Vladimir Poutine est devenu président de la Russie en 2000, il y a eu un constant tir de barrage de presse négative et d’hostilité de la part de l’Occident. En cette année où Poutine vise sa réélection, Sharon Tennison essaie de séparer la réalité de la fiction.


Par Sharon Tennison – Le 6 février 2918 – Source Consortiumnews

Le président russe Vladimir Poutine s’adresse à l’Assemblée générale de l’ONU le 28 septembre 2015. (photo ONU)

Le président Vladimir Poutine a évidemment ses défauts et a commis sa part d’erreurs. Pourtant, mon expérience avec lui, ainsi que ce que j’ai entendu au fil des années de la part de gens en qui j’ai confiance – y compris des officiels américains qui ont travaillé étroitement avec lui – montrent que Poutine est essentiellement un homme droit, fiable et exceptionnellement inventif. Continuer la lecture

La soi-disant « ingérence russe » n’était qu’une opération de marketing commercial


Moon of Alabama

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Par Moon of Alabama – Le 17 février 2018

Hier, le ministère américain de la Justice a mis en examen l’Agence russe de recherche sur Internet pour des motifs juridiques douteux. Treize Russes et trois personnes morales russes sont inculpés. Le principal chef d’accusation est un soi-disant « complot en vue de tromper les États-Unis ».

L’acte d’accusation vient confirmer notre certitude qu’il n’y a pas eu de campagne d’« influence russe » pendant les élections américaines. Ce qui est décrit et dénoncé comme tel, c’est une opération de marketing commercial consistant à poser des attrape-clics 1 pour générer des recettes publicitaires et créer un afflux en ligne vers une personnalité virtuelle pour promouvoir tout ce que les clients voulaient promouvoir. L’ampleur de l’opération était minime par rapport aux centaines de millions de dollars de dépenses électorales. Elle n’a eu aucune influence sur le résultat des élections. Continuer la lecture

  1. Piège à clics ou attrape-clics (en anglais, clickbait : « appât à clic ») appelé vulgairement putaclic ou pute à clics, c’est un néologisme péjoratif désignant un contenu Web qui vise à attirer le maximum de passages d’internautes afin de générer des revenus publicitaires en ligne. Dans cette optique il s’appuie en premier lieu sur un titre racoleur, voire mensonger et sur des éléments sensationnels, émotionnels au détriment de la qualité ou de l’exactitude. Le but du clickbait est d’attirer les clics à peu de frais et d’encourager le transfert d’un contenu sur les réseaux sociaux.