Par Moon of Alabama − Le 7 juin 2022
Craig Murray affirme, à juste titre, que le président américain Joe Biden s’emploie à prolonger la guerre en Ukraine :
La nouvelle position ukrainienne, selon laquelle il n’y aura pas d’accord de paix sans récupération de la Crimée, a mis fin pour l’instant à tout espoir de cessez-le-feu rapide. Il s’agit d’un objectif militairement irréalisable. Je ne peux imaginer aucun scénario dans lequel la Russie perdrait de facto la Crimée sans risquer une guerre nucléaire mondiale.
Ce coup porté au processus de paix a été un revers pour Ankara, et je dois dire que toutes les sources avec lesquelles j’ai parlé pensent que les Ukrainiens agissaient sur la base d’instructions transmises à Zelensky par le secrétaire à la défense Lloyd Austin, qui a ouvertement déclaré vouloir que la guerre épuise les capacités de défense russes.
Une longue guerre en Ukraine est bien entendu dans l’intérêt du complexe militaro-industriel américain, dont les sources de revenus qu’étaient l’Afghanistan, l’Irak et la Syrie se sont taries. Elle répond également à l’objectif stratégique d’endommager gravement l’économie russe, même si une grande partie de ces dommages sont mutuels.
Ce que Craig ne comprend pas, c’est que cette guerre va au-delà de l’intérêt de l’industrie de l’armement. Elle permet aux États-Unis de contrôler, au moins temporairement, l’Europe et ses sources d’énergie.
L’échafaudage structurel a été mis en place au début des années 1990. Mais cette structure a été érigée sur de fausses prémisses et des idées fausses et paresseuses. Ses défauts ont toutefois été masqués pendant près de deux décennies ; mais aujourd’hui, les changements intervenus dans le paradigme régional global impliquent que l’échafaudage est en train de s’inverser : il ne contient plus les conflits latents, mais nous pousse vers eux. 




