Texte intégral du discours de Harvard.
« Si le monde n'est pas arrivé à son terme, il s'est approché d'un tournant majeur dans l'histoire, égal en importance au tournant du Moyen-Âge à la Renaissance. Il exigera de nous une poussée spirituelle : nous devrons nous élever à un nouveau sommet de vision, à un nouveau niveau de vie où notre nature physique ne sera pas maudite comme au Moyen-Age, mais, plus important encore, notre être spirituel ne sera pas piétiné comme dans l'ère moderne. »
Alexandre Soljenitsyne
Préambule de Russia Today C'est un discours vraiment remarquable, donné par Soljenitsyne aux diplômés de Harvard après avoir vécu en Occident pendant quatre ans, dont trois aux États-Unis. Adulé en Occident comme critique de l'Union soviétique, il a surpris tout le monde en réprimandant sévèrement l'Amérique pour son caractère superficiel, lâche, obsédé par le matérialisme, excessivement légaliste, confondu par trop d'informations, dépourvu de spiritualité et sans substance de grandeur,tout cela est devenu encore plus vrai aujourd'hui qu'il y a 40 ans. Il a également expliqué que les Américains ne comprenaient pas du tout la Russie, ce qui est encore vrai aujourd'hui, car les médias mentent généralement à propos de la Russie. Il conclut sur une note optimiste, affirmant que la réalité angoissante de l'Occident, qui le consternait une fois qu'il l'eut comprise, prendra fin dans les années à venir et que la vie spirituelle de l'homme reprendra son essor. Il a ajouté que si la Russie réussissait à s'affranchir du communisme, il ne lui recommanderait pas d'imiter l'Occident, ce qu'il considérait comme une impasse. Fascinant de lire ou d’écouter 40 ans après sa diffusion, une grande partie de ce qu’il a dit se concrétise alors que l’Occident plonge dans une profonde malhonnêteté et perversité. Soljenitsyne est une figure controversée de la Russie moderne, où la plupart le voient comme ayant trahi avec les ennemis de la Russie pour la détruire, vu intellectuellement comme Quisling. Personne n'aime les traîtres, surtout les Russes. Il a aussi ses fans, dont M. Poutine. Ce qui suit est l'essentiel du discours, à l'exception d'une longue introduction. Très recommandé.
Par Alexandre Soljenitsyne – Le 8 juin 1978 – Source Russia Insider
Une baisse du courage est peut-être le trait le plus frappant qu’un observateur extérieur remarque en Occident de nos jours. Le monde occidental a perdu son courage civique, dans son ensemble et séparément, dans chaque pays, chaque gouvernement, chaque parti politique et, bien sûr, aux Nations Unies. Un tel déclin du courage est particulièrement perceptible parmi les groupes dirigeants et l’élite intellectuelle, provoquant une impression de perte de courage de la part de la société tout entière. Bien sûr, il y a beaucoup d’individus courageux, mais ils n’ont aucune influence déterminante sur la vie publique.