Les conseils d’un diplomate singapourien voyant le comportement infantile de l’Europe
Par Kishore Mahbubani – Le 18 février 2025 – Foreign Policy
Les temps désespérés nécessitent des mesures désespérées. Et comme me l’ont enseigné mes professeurs de géopolitique, il faut toujours penser à l’impensable, comme l’Europe devrait le faire aujourd’hui.
Il est trop tôt pour dire qui seront les vrais gagnants et les vrais perdants de la deuxième administration Trump. Les choses pourraient changer. Pourtant, il ne fait aucun doute que la position géopolitique de l’Europe a considérablement diminué. La décision du président américain Donald Trump de ne même pas consulter ou prévenir les dirigeants européens avant de parler au président russe Vladimir Poutine montre à quel point l’Europe est devenue insignifiante, même lorsque ses intérêts géopolitiques sont en jeu. La seule façon de restaurer la position géopolitique de l’Europe est d’envisager trois options impensables.
L’exorcisme des États-Unis ne cesse de s’accélérer. On le voit au nombre de tours par minute que la tête d’Elizabeth Warren tourne pendant qu’elle vomit de la soupe aux petits pois devant les caméras. Qui aurait pu imaginer que la direction centrale des États-Unis était infestée de démons ? Et oui, j’aimerais bien savoir comment des fonctionnaires modestes comme Liz Warren ont pu amasser une fortune de 12 millions de dollars… et 30 millions de dollars pour Samantha Power (ancienne directrice de l’USAID)… et plus de 150 millions de dollars pour Nancy Pelosi. Serait-ce aussi simple que de bien choisir ses actions ? (Est-ce ainsi qu’ils passent leur temps ?)
Les réactions au coup de téléphone du président américain Donald Trump à son homologue russe Vladimir Poutine et les remarques du secrétaire américain à la Défense Peter Hegseth concernant les perspectives américaines sur l’état de la guerre en Ukraine et sa résolution étaient largement prévisibles. Certains y sont opposés et implacablement horrifiés, au point de se sentir trahis. D’autres jubilent et attendent. Ces derniers sont presque euphoriques dans leurs attentes ou leurs espoirs que la paix vienne rapidement. Les premiers semblent se préparer à jouer les trouble-fêtes.
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Ce qui ressort des emblématiques événements de la semaine dernière, c’est que les trois années de rivalité entre les États-Unis et la Russie et la guerre par procuration de l’OTAN en Ukraine ont été une crise conçue de manière très délibérée par le nexus anglo-américain dans le cadre d’un programme pernicieux conçu par les néoconservateurs libéraux attachés au globalisme et installés dans l’establishment de Washington et de Londres, afin d’infliger une défaite stratégique à la Russie.

Les élections ne sont pas sans conséquence, et le remarquable retour de Donald Trump à la Maison-Blanche a déjà produit un déluge de retournements majeurs dans toute une gamme de domaines politiques. Les journaux du week-end passé ont révélé que ces retournements comprennent désormais le débat sur les origines de la Covid-19, qui avait très largement disparu des gros titres depuis un ou deux ans.