Par Jean-Luc Baslé − Avril 2019
Historiens et politologues américains s’interrogent sur le futur de l’empire américain. Est-il sur le déclin ? Le débat est si vif que Barack Obama se crut obligé d’intervenir. Voilà ce qu’il dit dans son discours sur l’état de l’Union de janvier 2012 : « Celui qui vous dit que l’Amérique est sur le déclin ou que son influence a décru, ne sait pas de quoi il parle ». Peut-être répondait-il à Francis Fukuyama. Ce professeur d’économie politique qui écrivait dans Le Monde du 11 septembre 2011, soit dix ans après les attaques du 11 septembre, que ces attaques avaient « marqué le début de la fin de l’hégémonie des États-Unis ». Stephen Walt, professeur à Harvard, lui fit écho quand il écrit dans The National Interest de novembre 2011 que « l’avènement de nouveaux pouvoirs et la double débâcle en Irak et en Afghanistan annoncent un brutal déclin de la capacité de l’Amérique à façonner l’ordre mondial ». Bien entendu, ceci n’est pas du tout du goût du néoconservateur Robert Kagan qui le fait savoir dans un article paru dans The New Republic le 17 janvier 2012, intitulé « Pas prêt à disparaître : contre le mythe du déclin américain. » Nous pourrions multiplier les citations. Elles n’apporteraient rien au débat. La conclusion est sans appel : les États-Unis ont entamé leur déclin.