Le Pakistan et l’Amérique sont en proie à une grave crise diplomatique


Par Andrew Korybko − Le 19 mai 2018 − Source Oriental Review

US Pakistani diplomatic crisisLa détérioration constante des relations entre ces deux anciens alliés de longue date se poursuit avec la dernière crise politique qui les oppose et qui a été déclenchée par la décision des États-Unis de limiter la distance que les diplomates pakistanais à Washington pourraient parcourir en dehors de la ville. Islamabad a imposé des mesures de réciprocité contre les diplomates américains situés n’importe où dans le pays, et la situation est depuis gelée, mais elle est loin d’être résolue. Alors que les relations américano-pakistanaises se détériorent depuis quelques années maintenant et surtout depuis le tweet agressif du Nouvel An de Trump contre le pays, elles ont atteint un point bas quand un attaché militaire américain qui avait heurté et tué un motocycliste a initialement été interdit de quitter le pays à bord d’un avion militaire américain qui était venu le récupérer la semaine dernière. Un tribunal pakistanais a déclaré qu’il n’avait pas l’immunité diplomatique complète, mais il a néanmoins quitté le pays lundi dans des circonstances peu claires.

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Le CPEC et le XXe siècle – Convergence des civilisations


Par Andrew Korybko − Le 19 janvier 2017 − Source Katehon


Le siècle que nous vivons présente une pléthore de possibilités stratégiques pour le Pakistan, à condition qu’Islamabad sache saisir celles qui se trouvent à sa portée et fasse preuve d’initiative. Le développement constant du China-Pakistan Economic Corridor (CPEC) est en train de rendre le pays encore plus attractif pour une multitude de partenaires internationaux, certains ayant été des partenaires de longue date tandis que d’autres sont des nouveaux venus qui ne s’étaient jusqu’alors jamais manifestés. Quelle que soit la catégorie dans laquelle se rangent ces États, il ne fait aucun doute qu’ils trouvent leur intérêt dans cette série de projets infrastructurels novateurs.  
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Les relations militaires russo-pakistanaises sont sur la voie d’un partenariat stratégique


Par Andrew Korybko – Le 5 avril 2018 – Source Oriental Review

Russian and Pakistani servicemen during the Friendship-2016 joint military drillsLes déclarations des ministres de la Défense russe et pakistanais après leur rencontre à la Conférence de Moscou sur la sécurité internationale de cette année montrent que les relations militaires entre les deux grandes puissances sont sur la bonne voie et qu’elles les rapprochent du partenariat stratégique tant attendu.

La Russie et le Pakistan se sont engagés dans un rapprochement rapide et global ces deux dernières années qui met leurs relations sur la trajectoire d’un partenariat stratégique, avec les déclarations faites par leurs ministres de la Défense après leur rencontre à la Conférence de Moscou sur la sécurité (MCIS) montrant que leurs liens militaires en particulier sont définitivement sur la bonne voie.
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Le séparatiste renégat baloutche expose le double standard européen face au terrorisme


Par Andrew Korybko – Le 27 mars 2018 – Source Oriental Review

Baloch demonstration in DüsseldorfLe Dr. Jumma Khan Marri a fait défection des séparatistes baloutches plus tôt cette année et a depuis lors exposé la trahison et le double jeu de ces groupes et de leurs partisans étrangers.

L’ambassade pakistanaise à Moscou a organisé le 23 mars une célébration de la fête du Pakistan qui a vu la participation du Dr. Jumma Khan Marri pour la première fois depuis sa défection du mouvement séparatiste baloutche le mois précédent, où il a soulevé d’importantes questions sur le soutien que ces groupes reçoivent de l’étranger alors qu’il parlait avec les médias. L’homme qui fut un partisan engagé de ce mouvement au point d’avoir lui-même conçu le drapeau séparatiste encore utilisé aujourd’hui, n’a ménagé aucun effort pour attirer l’attention sur les vérités suivantes, « politiquement incommodes ».

Comment se fait-il que des terroristes comme Brahamdagh Bugti, Hyrbyair Marri et Mehran Marri soient autorisés à diriger leurs organisations, BRA, BLA et UBA, depuis le Royaume-Uni et la Suisse ? Pourquoi les médias internationaux sont-ils si calmes au sujet de ces soi-disant leaders baloutches qui mènent des activités terroristes au Pakistan tout en jouissant d’une vie luxueuse en Europe ?

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Afghanistan – Le pipeline, la paix, et les saboteurs


Moon of Alabama

Moon of Alabama

Par Moon of Alabama – Le 2 mars 2018

Les négociations de paix en Afghanistan ont longtemps été au point mort. Mais cela vient de changer à la surprise générale. Il y a dû avoir pas mal de négociations secrètes entre de nombreux acteurs pour parvenir soudain à ces deux résultats :

Les talibans s’engagent à protéger le projet de gazoduc TAPI – VOA, 24 février

Afghanistan – Ghani propose des pourparlers « sans conditions préalables » aux talibans – Reuters, 28 février

Les deux décisions, le soutien des talibans au TAPI et l’offre du président Ghani marquent un changement. Il y a tout juste deux semaines, Ghani rejetait toujours des pourparlers sans conditions.

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Le gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI) est en négociation depuis le début des années 1990. Il est censé apporter du gaz d’Asie centrale au Pakistan et en Inde. Seuls les gazoducs russes relient actuellement le Turkménistan et ses grandes réserves de gaz à ses marchés d’exportation. C’est une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont toujours soutenu le projet. La société américaine Unocal s’y est fortement impliquée. Un de ses consultants, Zalmay Khalilzad, est devenu plus tard ambassadeur des États-Unis en Afghanistan, puis en Irak.

Les troubles ont jalonné la longue histoire du projet de pipeline. Le projet TAPI était une des principales raisons pour lesquelles les États-Unis voulaient renverser les talibans. Le 11 septembre 2001 leur a donné un prétexte pour envahir l’Afghanistan et, à la fin de 2001, le gouvernement taliban avait mis fin à ses activités.

Mais il a fallu encore 14 ans pour que les premiers tuyaux de ce projet de pipeline d’une valeur de 10 milliards de dollars, soient posés. Après le renversement en Afghanistan du gouvernement taliban qui lui était inféodé, le Pakistan est devenu hostile au projet de gazoduc. Il y a également eu des différends au sujet des prix, et des conflits entre l’Inde et le Pakistan. Le Pakistan a ensuite négocié avec l’Iran pour lui acheter du gaz. Les États-Unis ont fait pression sur l’Inde pour qu’elle n’achète pas de gaz à l’Iran. Mais le gazoduc Iran-Pakistan-Inde (IPI) n’a jamais été achevé. Le Pakistan revient maintenant soutenir TAPI. C’est probablement la raison pour laquelle les talibans ont accepté de protéger le projet dans les zones qu’ils contrôlent. Mais à mon avis, il y a autre chose derrière cette décision. Je crois qu’un accord plus large sur l’avenir de l’Afghanistan a été conclu. Combien de sièges ministériels les talibans peuvent-ils obtenir ? Quelle influence le Pakistan peut-il exercer ?

Au Turkménistan, la construction du gazoduc TAPI a commencé en 2015. En Afghanistan, la construction a commencé le 24 février de cette année. Les États-Unis contrôlent le financement de l’ensemble du projet.

Il ne faut pas parier sur la date de mise en service du pipeline. Le soutien des États-Unis au gazoduc a pour objectif de limiter l’influence russe et chinoise en Asie centrale. Une analyse du marché du gaz permet de discerner plusieurs raisons de saboter le projet :

TAPI est en concurrence directe non seulement avec le projet iranien IPI, mais aussi avec les exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), parmi lesquels figurent des pays comme le Qatar, l’Australie, les États-Unis, le Canada et la Russie, qui, à eux tous, exportent environ 30 milliards de m³/an en Inde.

En construisant le gazoduc TAPI, les États-Unis tentent de prendre le dessus dans une région qui est loin de ses rivages et sur laquelle ils ont peu de contrôle. Plus de 25 ans après sa conception, l’entreprise nécessite et nécessitera encore des tonnes d’argent, des années de travail et beaucoup de chance pour se réaliser. Il y a de nombreux acteurs qui pourraient vouloir s’ingérer dans l’affaire et qui connaissent la région beaucoup mieux que les États-Unis ne le feront jamais.

Le plus grand risque, cependant, est l’approche agressive et militante que les États-Unis continuent d’adopter à l’égard des talibans. L’intense campagne aérienne américaine contre leurs intérêts et leurs opérations se poursuit sans grand résultat. Les talibans continuent de contrôler près de la moitié du pays. Une série d’attaques contre le gouvernement central à Kaboul a ébranlé la confiance du public dans le gouvernement de Ghani. Aujourd’hui encore, un attentat-suicide a frappé la capitale.

Les récentes annonces montrent que les négociations de paix et le gazoduc sont intimement liés. Si les pourparlers échouent, le soutien des talibans au gazoduc prendra également fin. Si le pipeline tarde à être opérationnel, les États-Unis pourraient se décider à quitter le pays. Beaucoup de gens ne souhaitent sans doute rien d’autre, et ils feront ce qu’ils peuvent pour y parvenir.

Traduction : Dominique Muselet

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La Russie et le Pakistan se rapprochent dans les nouvelles conditions de la guerre froide


Les États-Unis veulent une présence militaire à durée indéterminée dans la région pour tenter d’éloigner les « stans » d’Asie centrale de la Russie. Moscou contrecarre en engageant le Pakistan



2015-03-19_14h09_03Par M. K. Bhadrakumar – Le 26 février 2018 – Source Russia Insider

C’est sans doute l’Afghanistan qui a amené le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Khawaja Asif  à Moscou pour une « visite de travail » le 20 février dernier. C’était la seconde rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov au cours des cinq derniers mois. Ils s’étaient rencontré à New York en marge de la session de l’assemblée générale des nations unies en septembre.

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Trump s’en prend au Pakistan


Par Eric Margolis – Le 13 janvier 2018 – Source Unz Review

Henry Kissinger faisait remarquer, à juste titre, qu’il est souvent plus dangereux d’être un allié des États-Unis que son ennemi. La dernière victime de ce triste truisme est le Pakistan, un allié loyal des États-Unis depuis l’aube de notre ère.

La haine viscérale du président Donald Trump à l’égard des musulmans (peu importe de quel genre, pourquoi et où) a éclaté cette semaine lorsqu’il a ordonné l’interruption brutale des 900 millions de dollars d’aide américaine au Pakistan. Trump a accusé le Pakistan de mentir et de tromper les États-Unis en offrant un refuge sûr aux forces de résistance afghanes talibanes (« des terroristes » en américain) qui combattent les forces d’occupation américaines.

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La réponse asymétrique du Pakistan à Trump


C’est une façon intelligente de retourner la table en Afghanistan


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Par Andrew Korybko – Le 5 janvier 2018 – Source Oriental Review

Afghan refugees in Pakistan

L’annonce par le Pakistan de l’expulsion de plus de 1,5 million de réfugiés afghans dans les 30 prochains jours est tacitement justifiée par le tweet de Trump. Elle s’appuie sur cette position de tolérance zéro envers une immigration provenant d’États « terroristes » mais elle représente aussi l’emploi d’une « arme de migration de masse » retournée en poussant Kaboul plus près de la limite de l’effondrement et par conséquent en remplissant les rangs des partisans des talibans.

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La prochaine phase du rapprochement russo-pakistanais se fera entre les peuples


Par Andrew Korybko – Le 2 décembre 2017 – Source Oriental Review

Russia Pakistan rapprochementCet article a été inspiré par une semaine de remue-méninges détaillé avec le major Ahmad Rauf lors de ma dernière visite au Pakistan.

La prochaine phase logique du rapprochement russo-pakistanais est l’expansion globale des relations entre peuples via la création d’un Centre russe des amitiés à Islamabad et d’autres initiatives créatives de rayonnement.

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