Par Arnaud Bertrand – Le 8 juillet 2025 – Source Blog de l’auteur
Et si, derrière toute la rhétorique “Make America Great Again”, Trump orchestrait en fait la retraite stratégique la plus totale de l’histoire américaine ?
Et si ce père évangélique chinois n’avait pas vraiment tort, en ce sens que Trump ne “détruit pas les États-Unis” en soi, mais à tout le moins érode systématiquement la position stratégique de l’Amérique sur tous les fronts qui comptent ?

Un étudiant international chinois dans ma classe me disait que son père, un pasteur évangélique de Beijing, pense que Trump a été choisi par Dieu pour gagner les élections mais que cette victoire est une partie d’un grand plan divin cherchant à détruire les Etats-Unis.
Certes, Trump est fondamentalement un impérialiste dans la rhétorique et l’instinct. Ses menaces d’annexer le Groenland et le Canada, ou de transformer Gaza en un lieu de villégiature, devraient dissiper tout doute ou notion romantique. Néanmoins, il est incontestable que lorsque vous examinez la position de l’Amérique sur les principaux fronts stratégiques qui définissent le statut de grande puissance, le schéma d’une retraite est indubitable.

La grande question qui se pose après l’attaque américaine du 22 juin contre l’Iran – juste après la question « que va devenir l’Iran ? » – est de savoir si, dans son calcul, Trump peut « imposer rhétoriquement » l’idée d’avoir « anéanti » le programme nucléaire iranien suffisamment longtemps pour empêcher Israël de frapper à nouveau l’Iran, tout en lui permettant de poursuivre son slogan spectaculaire, « NOUS AVONS GAGNÉ : C’est moi qui commande maintenant et tout le monde fera ce que je dis ».
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Même au plus fort de la crise entre les États-Unis et l’Iran depuis la révolution islamique de 1979, les observateurs perspicaces n’ont jamais perdu de vue que cette rupture acrimonieuse était davantage le signe d’une relation distante aspirant à la réconciliation que d’une fracture irrémédiable. Si la réconciliation a pris autant de temps, c’est parce qu’il s’agissait d’une relation où la mémoire se mêlait au désir.