Par Simplicius – Le 8 décembre 2024 – Source Dark Futura
On peut à peine y croire. L’Occident a abandonné toute prétention avec sa vache sacrée qu’est la « démocratie« , utilisée depuis des générations comme un instrument de supériorité morale avec lequel intimider le reste du monde.
Le candidat roumain Calin Georgescu a terrassé son adversaire au premier tour des élections présidentielles, seulement pour que l’ensemble du résultat soit « annulé » par un tribunal roumain, en invoquant absurdement “l’ingérence russe sur TikTok » − sans fournir de preuves réelles. (Voir ici pour une plongée en profondeur sur ladite « preuve« .)
Quelques réactions contextuelles :
En plus de cela, l’actuel président roumain Klaus Iohannis, s’inspirant de la méthode Zelensky, a déclaré qu’il resterait illégalement au-delà de la date limite constitutionnelle de son mandat sans que cela ne provoque aucune indignation, aucun appel à l’action, ni même aucune critique de ses partenaires occidentaux :
Alors que l’Occident se délite, nous assistons à une véritable série de perversions choquantes du soi-disant processus « démocratique« . Il y a quelque temps, Imran Khan a vécu la même chose, étant rapidement emprisonné et mis en prison pour avoir osé regarder vers l’est, vers la Russie et la Chine. De mémoire plus récente, l’élection du Venezuela a été jugée antidémocratiquement « volée » sans aucune preuve offerte, par les mêmes personnes qui parle « d’État de droit » immaculé.
L’élection en Moldavie a aussi été truquée après que Sandu n’ait été sauvé que par un vote douteux de la diaspora, un fait admis même par la présidente globaliste géorgienne :
« L’acceptation par l’UE des résultats en Moldavie, mais pas en Géorgie, est la continuation d’une politique établie de deux poids, deux mesures et de l’utilisation flagrante de la démocratie comme slogan uniquement lorsque cela leur convient », a déclaré Ivan Katchanovsky, professeur à l’Université d’Ottawa et auteur de Le massacre de Maidan en Ukraine. – Source
La réalité est donc à l’opposé de ce qu’elle prétend : lors des élections en Moldavie, une foule d ‘ “irrégularités” et d’autres tactiques de tricherie ont prévalu ; par exemple, priver de ses droits la diaspora moldave vivant à Moscou en ne lui donnant qu’un seul petit bureau de vote, ce qui a empêché beaucoup de gens de voter pour l’adversaire pro-russe de Sandu.
L’Abkhazie et la Géorgie sont venues ensuite, avec une ingérence occidentale massive pour renverser la démocratie réelle, des foules achetées par des ONG tentant de créer de nouveaux Maïdans pour intimider les dirigeants et renverser le processus politique.
Même en Corée du Sud, le président soutenu par l’Occident, Yoon Suk Yeol, a déclenché un coup d’État militaire soudain qui a vu des forces spéciales armées prendre d’assaut le bâtiment du Parlement.
En France, pendant ce temps, Macron a annoncé hier son refus de démissionner après l’effondrement de son gouvernement et la démission de son premier ministre Barnier, déclenchant une crise politique historique. Tout comme dans le cas de l’Allemand Scholz, les dirigeants européens ont perdu le mandat du peuple.
L’Occident obsédé par le court terme considère les diverses subversions des processus démocratiques parrainées par la CIA comme « gagnantes », mais ces personnes ont-elles réfléchi au précédent qu’elles créent ? Elles brûlent leurs fondations, mettant le feu à toute la maison. Dans l’espoir de fumer quelques « guêpes » ostensibles, ils risquent maintenant de détruire tout leur structure sociale en une génération.
La perception du misérable « Ordre mondial fondé sur des règles » occidental ne sera jamais réparée après cela. Le reste du monde libre regarde et apprend précisément comment le fameux « État de droit » respecte ses propres principes ; l’Occident ne regagnera jamais leur confiance, et ses institutions porteront à jamais la puanteur et la tache de l’ingérence politique et de la haine cachée pour la vraie démocratie, qui a toujours été un mot symbolique destiné à cacher la portée impérialiste excessive de l’ordre occidental.
L’ordre occidental est devenu une odeur, et les pays du Sud ne peuvent pas se pincer les narines assez fortement.
Longtemps dissimulée sous les paillettes hypnotiques et le glamour du « spectacle de magie » de l’hégémon, l’idole « indivisible » de la démocratie a toujours été répartie entre les « bonnes » et les « mauvaises » formes, comme le dicte la nécessité. Il a été bien caché à un moment donné, avec des dirigeants occidentaux qui, au moins, tentaient des prétextes pour maintenir la fable. Maintenant, les choses ont disparus dans les égouts si rapidement que des mesures désespérées sont nécessaires ; avec toutes les précautions jetées avec l’eau du bain, pour révéler le visage hideux du système politique occidental maintenu enfoui dans les cendres de ses conquêtes depuis si longtemps.
En bref, ils n’ont plus le temps de construire des mythes et des stratagèmes élaborés, ils sont plutôt obligés d’agir simplement par instinct pour sauver leur empire en train de sombrer. Mais ce faisant, ils accélèrent leur déclin en révélant à quel point il était illibéral et despotique depuis longtemps.
Un exemple éclairant de la façon dont les choses en sont arrivées là vient du fil X de l’auteur Peter Herling, qui utilise son expertise du système idiosyncratique français pour donner un aperçu de la façon dont l’appareil mondialiste subvertit les processus politiques dans chaque pays :
La politique étrangère de la France n’a jamais été aussi superficielle, pur réflexe et incohérente, détachée de tout intérêt national, esclave du cycle de l’information.
J’ai été témoin de cette évolution pendant plus de 25 ans, au cours de ma propre carrière. Cela donne des leçons sur le rôle plus large de la diplomatie.
Notez ce qu’il dit ensuite, tout en le mettant en parallèle avec les États-Unis et sa tristement célèbre prise de contrôle de la politique par le Département d’État :
Le changement le plus évident est la présidentialisation. La politique prenait forme au sein du ministère (le Quai d’Orsay), qui abritait de solides traditions intellectuelles, un solide corps de fonctionnaires et de fortes personnalités dirigeantes.
Peu à peu, il s’est déplacé vers le palais présidentiel (l’Elysée).
Au sein de l’Elysée, la politique a d’abord été formée par une petite équipe de conseillers techniques issus du Quai d’Orsay, et étroitement coordonnée avec lui.
Même cela a changé, lorsque le personnel politique du président et le président lui-même ont pris le relais.
Cela a également ouvert la porte à toutes sortes de chuchotements « de fin de soirée », et aux impulsions, intuitions et influences provenant des réseaux personnels du président.
En bref, nous pouvons comprendre cela comme une sorte de système subtil et intégré de freins et contrepoids internes, qui permettait à des experts extérieurs au contrôle direct du président de conserver une main forte dans l’élaboration des politiques. Mais peu à peu, à mesure que les demandes du culte globaliste de Davos pour plus de manipulation, de répression et de politiques radicales augmentaient, un processus naturel a pris forme ; un processus qui a vu la marginalisation progressive de ce système de contrepoids auparavant efficace, en faveur du président mis en place et de son petit cercle d’éminences grises gestionnaires.
C’est le même processus qui a vu la présidence américaine se faire coopter par une poignée de puissants agents globalistes travaillant au Département d’État et au Cabinet, qui ont essentiellement commencé à diriger la présidence, contrôlant tous les flux d’informations directs vers lui, les entrants comme les sortants.
Cela conduit à des décisions abruptes et mystifiantes que les professionnels de la politique étrangère apprennent parfois par les journaux.
Dans ce processus de plus en plus à court terme, ce qui a été perdu, c’est exactement ce qui fait la politique étrangère : des cadres intellectuels, une mémoire institutionnelle, des stratégies à long terme, une expérience technique durement acquise.
Ils subsistent encore, mais trop souvent en mode rattrapage.
Les cercles diplomatiques officiels n’ont pas seulement été laissés pour compte.
…
Cela signifie que ce qui structurait la politique étrangère s’est dégradé. Ce qui reste, c’est l’attirail de la diplomatie : des déclarations, des envoyés et des conférences avec peu de substance et encore moins de cohérence.
Pour les mêmes raisons que la France, les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et d’autres affichent des politiques étrangères façonnées par des préjugés ordinaires.
Parce que les politiciens se sont libérés des structures professionnalisées, leurs caprices et préjugés personnels et ceux de leur coterie de conseillers ont libre cour.
C’est la centralisation du pouvoir par des structures globalistes internes obscures.
Cela peut aider à expliquer l’effondrement en cours des normes internationales d’inspiration occidentale, dans le contexte de Gaza.
Cela met également en lumière par quoi ces normes sont remplacées : des instincts de base, à travers lesquels une grande partie de notre passé non résolu refait surface.
Le dernier exemple de ce grand déclin vient du blanchiment soudain par l’Occident d’un dirigeant d’Etat islamique et chef d’Al-Qaïda, Al-Joulani. Son interview époustouflante de douceur par CNN restera inoubliable :
Voir la vidéo dans l’article original
Des questions pré-scénarisées ont été conçues simplement pour en faire une plate-forme permettant au chef terroriste de présenter sa nouvelle image de marque à un public occidental. C’est une configuration classique et un jeu d’inversion : l’intervieweur prétend “défier” le chef terroriste uniquement pour lui poser précisément la question qui lui permet de présenter publiquement son lifting avec la réponse préparée d’avance.
Certains des faits saillants incroyables incluent l’insinuation qu’il aurait mis son passé dans les rangs d’ISIS derrière lui, car il était un jeune homme et que les gens “changent » à mesure qu’ils grandissent et traversent les phases mercuriales de la vie. Nous pouvons tous le comprendre, n’est-ce pas?
Jetez un coup d’œil au CV de ce gars pour l’amour de dieu :
Al-Qaïda, vous savez, les gars qui auraient tué des milliers d’Américains le 11 septembre, selon l’hagiographie officielle de la Grande Guerre contre le Terrorisme ? Le gars qui au moment où nous parlons a une récompense de dix millions de dollars donnée par le FBI à tous ceux qui permettront son arrestation ?
Pourtant, ce type est courtisé par CNN, qui lui déroule le tapis rouge sans mettre en question la rhapsodie lyrique concernant sa phase d’angoisse adolescente pendant qu’il tuait pour ISIS. Que pouvons-nous dire, sinon que la CIA a construit un archétype parfait de « héros populaire terroriste racheté« .
La démocratie pour le Nouveau Monde, à l’occidentale!
La complicité des médias fait qu’aucune mise en question n’est jamais lancée contre aucun de ces travestissements illibéraux ou antidémocratiques. S’il s’agissait de la Russie, de la Chine, de la Corée du Nord ou de l’Iran, un langage spécialement développé pour la cause serait immédiatement exploité pour contester, plaider et incriminer ces pays via des titres destinés à cette tâche. Mais lorsqu’une série de pays soutenus par l’Occident annulent purement et simplement leurs élections présidentielles, les journalistes recommencent à jouer les idiots, à mentir par omission et à publier des titres à consonance « neutre » avec un langage passif qui ne pointe du doigt ni n’insinue aucun acte répréhensible. Où sont les cris hystériques lorsqu’un pays de l’OTAN et de l’UE annule littéralement ses élections présidentielles sur un simple coup de tête ? Sans parler du manque de diligence raisonnable et de l’approfondissement journalistique des rumeurs selon lesquelles un mystérieux bombardier américain s’est envolé pour la Roumanie à la veille de cette annulation :
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Comme indiqué au début, l’hypocrisie flagrante de l’Occident est constatée par le monde entier et se répercutera à travers les générations. Les dirigeants occidentaux ne voient que les gains à court terme et sont prêts à faire tout ce qui est en leur pouvoir pour soutenir leur système en décomposition, ce qui ne fait qu’augmenter la « bulle » catastrophique qui devra inévitablement éclater à un moment donné. Ce n’est pas différent de l’utilisation du dollar américain comme arme économique, qui conduit maintenant à la dédollarisation mondiale et à la création de systèmes financiers parallèles dans les pays du Sud.
L’UE en particulier a atteint un point de non-retour, devenant la « prison des nations« , pour reprendre le terme spirituel du commentateur ci-dessus. Plus les technocrates globalistes de l’UE poussent fort, plus l’opposition croissante et la classe sceptique de l’UE deviennent obstinées. Pour chaque Georgescu qu’ils détruisent et suppriment illégalement, ils ouvrent les yeux de plusieurs autres, prêts à se lever dans un proche avenir. Les technocrates ne réfléchissent jamais, saisissant toujours l’épée la plus rapide et la plus pratique à portée de main. Ce manque de prévoyance les a amenés à dynamiser considérablement le complexe de censure du bloc, entraînant des transgressions inouïes contre les droits des citoyens. Des histoires récentes en provenance du Royaume-Uni et d’Allemagne attestent que des personnes ont été arrêtées à plusieurs reprises pour des mèmes inoffensifs ou des plaisanteries politiques ciblant des fonctionnaires :
Après qu’un retraité de 64 ans ait retweeté un mème du ministre de l’Économie verte, Robert Habeck, dans lequel Habeck était décrit comme un “idiot”, la police bavaroise a perquisitionné la maison de l’homme et l’a arrêté. Le crime a même été enregistré comme un « crime de droite à motivation politique.”
En bref, c’est un verrouillage total de l’information.
Maintenant, dans la foulée du « flop » électoral roumain, naturellement, les seuls appels lancés sont pour plus de censure, avec plusieurs personnalités européennes non seulement militant pour « l’action » contre les médias sociaux, mais tolérant ouvertement l’abrogation fantaisiste d’élections en se basant sur des ouï-dire. Un membre en exercice du Parlement européen :
Notez la manière blasée avec laquelle l’annulation d’une élection présidentielle est passée en force, comme si ce n’était pas quelque chose qui ébranlait le fondement même de la confiance politique et du pacte social avec la société. Le précédent établi est que toute élection pourra désormais être entièrement annulée sur la base de simples rumeurs circonstancielles d ‘”ingérence russe« . La plupart n’ont même pas pris la peine de considérer que « l’interférence des médias sociaux » est une pente glissante fallacieuse pour commencer :
Encore, l’hypocrisie révoltante de l’Occident se mord la queue : l’AIPAC se vante ouvertement de financer ses candidats préférés au Congrès jusqu’à la victoire. Puis, il y a quelques jours à peine, le député allemand du Bundestag Michael Roth, du parti SPD, s’est rendu à Tbilissi pour s’engager ouvertement dans une tentative de coup d’État, prononçant même un discours pour inciter les manifestants :
https://x.com/AdameMedia/status/1863931473029464317
Dans son discours, il se moque même des accusations d ‘”ingérence » portées contre lui, affichant l’orgueil occidental typique, niant ainsi volontairement l’hypocrisie même qui conduit à leur chute.
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Imaginez si feu le député de la Douma russe Jirinovski s’était rendu au Capitole le 6 Janvier 2020 afin d’inciter les foules contre le Congrès avec une rhétorique enflammée lancée d’une scène. Comment cela aurait-il été reçu par les étasuniens ?
Tel un serpent, l’Occident avale sa queue. La dernière série de politiques désespérées de la dernière chance est exactement cela ; elles ne font qu’accélérer le retour de flamme. Les élites occidentales se démènent pour gagner du temps avant que leur ordre ne s’effondre. Comme un homme blessé qui saigne lentement en buvant verre d’eau après verre d’eau, l’Europe et l’OTAN engloutissent par réflexe de nouvelles nations à un rythme record, comme si la simple circonférence gloutonne de leur empire malade pouvait compenser la décadence boursoufflée de l’intérieur.
Mais l’ensemble du système marche sur une ligne mince parce que les gens le comprennent lentement, et la duplicité politique des technocrates globalistes atteint déjà des seuils maximums. Ils ne peuvent tout simplement pas se permettre de voler toutes les futures élections sans que le système ne s’effondre sous le poids de sa tyrannie galopante. Il est déjà en train de flamber, et une poignée de marionnettes globalistes toutes rouges ont hâte de dresser une façade souriante de normalité devant les caméras, pendant que les fondations crissent en dessous d’elles.
Cet ordre politique n’est pas seulement l’homme malade de l’Europe, mais le véritable homme malade du monde entier, crachant son mucus infectieux sur tout ce qui se trouve à proximité. C’est le crépuscule cynique de l’Occident, qui a choisi la terreur, l’oppression et la manipulation politique contre ses propres citoyens comme moyen de faire face à la lente perte de ses droits impériaux. Il est inévitable que la marée montante des partis politiques anti-establishment continue de balayer ce chancre. Mais avant que cela ne se produise pour de bon, l’Europe connaîtra probablement une paralysie politique déstabilisante pendant plusieurs années, comme une sorte d’agonie finale des globalistes et des pirates politiques que sont Starmer, Macron, Scholz et cie., dont le seul travail consiste à retarder la chute le plus longtemps possible.
Simplicius
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone.