La guerre à la vérité est officiellement déclarée à Washington


Par Paul Craig Roberts – Le 21 avril 2015 – Source Strategic Culture Foundation

Le Représentant américain Ed Royce (R, CA) est occupé à détruire la possibilité de dire la vérité aux États-Unis. Le 15 avril, lors d’une audience devant le Comité des affaires étrangères dont Royce est président, il a fait usage de deux presses-pute mineures pour l’aider à redéfinir tous ceux qui contestent les mensonges de Washington comme des menaces qui appartiennent à un culte détraqué de propagande pro-russe.

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Autopsie d’un montage de propagande. L’enlèvement de journalistes britanniques par Assad en 2012


Le 18 avril 2015 – Sources TheIntercept – Moon of Alabama

Voici encore deux articles sur le même sujet qui démontrent comment la propagande de guerre occidentale en vient à monter de toutes pièces, et de plus en plus souvent, de faux événements pour faire croire à la culpabilité de l’adversaire et ainsi mieux cacher à sa population sa propre culpabilité. En Ukraine comme en Syrie. Et la collaboration totale des médias dans cet enfumage de la population. Un seul remède à cela: Tcesser totalement de regarder le journal télévisé et de lire les journaux de masse, sauf la page des sports et l’horoscope, qui restent encore à leurs niveaux d’honnêteté.

Le premier article traduit de The Intercept vous décrit l’histoire telle qu’elle a été montée en 2012. Le second, traduit de Moon of Alabama, révèle, 28 mois plus tard, comment la presse officielle fait soudain semblant de prendre conscience du montage.

Le Saker Francophone

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L’Amérique militarise l’ignorance


Finian Cunningham

Finian Cunningham

Par Finian Cunningham  – Le 17 avril 2015 – Source strategic-culture

Le meurtre commandité de deux figures de l’opposition à Kiev cette semaine est la preuve indiscutable que le pays, sous le régime soutenu par l’Occident, sombre dans un état total de chaos et de  criminalité.

Oles Buzina, journaliste assassiné à Kiev le 16 avril 2015

Nous avons déjà vu la montée du militarisme néo-nazi, et maintenant l’assassinat d’opposants politiques dans les rues de Kiev. Pourtant, encore maintenant, les gouvernements occidentaux et leurs médias serviles refusent obstinément de faire face à la triste réalité. Au lieu de cela, ils continuent à régurgiter l’agression calomnieuse contre la Russie. Et quand l’Occident ne peut pas faire face à la réalité, ils dénigrent tout simplement la Russie en l’accusant de mentir  et de militariser l’information. Mais la vérité est que c’est l’Occident qui militarise l’ignorance. L’ignorance lamentable, intentionnelle, éhontée.

Ancien rédacteur en chef d’un journal ukrainien, Oles Buzina aurait été abattu par deux assaillants masqués près de son domicile dans la capitale ukrainienne jeudi.

La veille, l’ancien parlementaire Oleh Kalachnikov a également été assassiné à son domicile de Kiev. Les deux hommes étaient connus pour leurs critiques virulentes du régime ultra-droitier qui a pris le pouvoir l’année dernière avec le soutien de Washington et de Bruxelles. Kalachnikov avait été un membre éminent du Parti des régions – le parti du président déchu Viktor Ianoukovitch.

Le style d’exécution  de ces derniers meurtres suit une série d’au moins quatre morts suspectes de même nature, entre autres d’anciens parlementaires qui avaient également appartenu au gouvernement Ianoukovitch avant qu’il ne soit renversé en février 2014 lors du coup d’État sponsorisé par les Occidentaux.

Le nouveau régime a continué à entretenir un état de guerre illégal dirigé contre les régions pro-russes dissidentes en Ukraine de l’Est, il mène le pays à la faillite économique et à la misère sociale généralisée. Il a encouragé la création de milices privées sous le contrôle d’oligarques concurrents et corrompus, ainsi que la glorification systématique des anciens collaborateurs du nazisme. La date de la formation de l’Armée insurrectionnelle ukrainienne, qui a perpétré des massacres au nom de la Waffen SS nazie pendant la Deuxième Guerre mondiale, a été déclarée jour férié officiel en commémoration de la création de cet escadron de la mort.

La semaine dernière, le parlement du régime à Kiev, qui est dominé par des partis ouvertement fascistes, a voté l’interdiction des organisations communistes et l’éradication de tous les symboles de l’histoire de l’ère soviétique. Les statues publiques des dirigeants soviétiques et des héros de l’Armée rouge qui ont libéré l’Ukraine de la domination nazie ont été détruites. Le régime prévoit de dépenser plus de $200 millions pour purger les villes et villages de leurs noms russes.

Maintenant, l’assassinat d’opposants politiques qui sont considérés comme pro-russes élève le régime de Kiev à un nouveau degré d’anarchie et d’extrémisme idéologique.

L’an dernier, les gouvernements occidentaux et leurs médias serviles ont persisté à donner au régime de Kiev une image pro-démocratique d’avant-garde qui s’efforcerait  de réorienter l’ex-République soviétique vers les valeurs occidentales, vers l’adhésion à l’Union européenne et à l’alliance militaire de l’Otan dirigée par les Etats-Unis.

La représentation par l’Ouest de l’évolution du régime de Kiev est un exploit prodigieux de déni de ce qui se passe réellement en Ukraine. La pratique de l’oligarco-banditisme et la flambée des paramilitaires de style nazi; l’exhibition effrontée des emblèmes SS et l’exécution de crimes de guerre contre la population d’origine russe; le bombardement aveugle de villes ukrainiennes de l’Est et de villages suite aux ordres des dirigeants de Kiev; et enfin le blocus économique de la région séparatiste dans une politique nazie de punition collective – toutes ces violations ont été complètement niées par les gouvernements occidentaux et leurs médias de masse.

La distorsion préférée de l’Occident est d’inverser la réalité en accusant la Russie d’envahir l’Ukraine et de parrainer les rebelles indépendantistes dans l’est. Peu importe qu’il n’existe aucune preuve crédible à l’appui de ces revendications; peu importe que Moscou ait maintes fois nié les allégations, y compris cette semaine par le président Vladimir Poutine dans son émission publique annuelle de Questions-Réponses et dans sa conférence de presse d’hier; peu importe que les rebelles de l’Est ukrainien nient l’accusation de travailler pour le compte des russes; peu importe que les contrôleurs de l’Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe ne puissent pas trouver de preuves de l’invasion russe; peu importe que le chef du renseignement militaire français Christophe Gaumard ait dit cette semaine à l’Assemblée nationale de son pays qu’il n’existe aucune preuve d’incursion militaire russe en Ukraine, ou même de plans pour une telle incursion.

Cependant, avec la campagne d’assassinats en cours contre des politiciens de l’opposition et des journalistes à Kiev, la distorsion de la réalité occidentale tend sa crédulité élastique jusqu’au point de rupture.

Des innocents, des civils non armés sont abattus dans les rues de Kiev pour la seule raison que ces personnes ont exprimé des opinions politiques qui critiquent le régime de Kiev installé par l’Occident. Si ce n’est pas la preuve que ce dernier fait l’éloge d’un régime qui s’enfonce dans les pratiques fascistes, alors qu’est-ce que c’est ?

Ironiquement, dans ce contexte effroyable de collusion occidentale avec la barbarie nazie atavique de Kiev, le Congrès des États-Unis a tenu cette semaine des audiences sur ce qu’il a appelé la militarisation de l’information par la Russie.

Des dirigeants du Congrès ont fait part au Comité sénatorial des affaires étrangères de leurs craintes que la Russie soit en train de gagner une guerre de propagande. Leur témoignage? Eh bien, parce que des canaux de presse russes réputés, tels que Russia Today, Itar-Tass et Spoutnik touchent le public occidental avec un autre point de vue sur la crise en Ukraine. Un point de vue qui explique la nature du conflit en Ukraine dans un contexte géopolitique crédible. A savoir que Washington a provoqué un changement de régime, par un coup d’État, afin d’augmenter son emprise sur la domination militaire mondiale par rapport à la Russie.

Tout simplement parce que les médias russes ne colportant pas un récit anti-Poutine, anti-Moscou – comme le font les médias occidentaux sans vergogne – c’est interprété comme une preuve que le Kremlin mène une guerre de l’information et la militarise.

Plus tôt cette année, le secrétaire d’État américain John Kerry a déclaré au Congrès que «l’agression militaire de la Russie n’a d’égal que sa propagande». Kerry a demandé plus de $630 millions, pour contrer l’influence des nouveaux médias russes sur le public américain, en mettant en place des stations de télévision par satellite, en langue russe, qui vont diffuser des infos du style Fox News en Russie. [Radio Free Europe existe depuis 1972 et Voice of America depuis 1976 dans les pays de l’Est!, NdT]

La logique de la pensée de Kerry partant de fausses affirmations pour arriver à une fausse conclusion est épousée à l’unanimité par la Maison Blanche, le Département d’État, les médias américains et les deux chambres du Congrès – Sénat et Chambre des représentants. En d’autres termes par l’ensemble de l’establishment politique américain.

Le mois dernier, la Chambre des représentants a voté à une écrasante majorité une demande au président Barack Obama d’envoyer des armes meurtrières pour soutenir le régime de Kiev contre l’agression russe.

Un des représentants, membre du parti républicain, Steve Pearce (Nouveau-Mexique), avait ceci à dire à un citoyen américain concerné, qui lui avait écrit en déplorant le soutien du Congrès au régime de Kiev et le risque de guerre avec la Russie.

Fait troublant, la lettre de Pearce révèle un manque incroyable de connaissances.

Il écrit :

Merci de me contacter pour exprimer vos préoccupations concernant l'Ukraine. J'apprécie de vous entendre sur cette question... 
Le 22 Février 2014, le Parlement ukrainien a voté à l'unanimité pour destituer le président Viktor Ianoukovitch, après des mois de protestations dans la rue. L'ancien président Ianoukovitch a depuis fui vers la Russie – qui conteste maintenant la souveraineté de l'Ukraine. Il est très préoccupant que la Russie agisse en Ukraine en ne permettant pas au peuple de déterminer l'avenir de la nation. L'État-Unis [sic] devrait se lever et faire savoir que nous ne tolérerons pas que la Russie envahisse ses voisins. L'Ukraine a le droit de suivre son propre cours.

Notez qu’il n’est pas question pour le membre du Congrès de la façon dont le Département d’État américain a financé les violentes protestations de Maidan à Kiev à la fin de 2013, ou comment la CIA a agi, en liaison avec le groupe de paramilitaires néo-nazis Pravy Sector pour renverser violemment le gouvernement Ianoukovitch constitutionnellement élu.

Le citoyen US concerné qui a partagé cette correspondance, Randy Martin, un activiste des médias sociaux, dit de la réponse du Congrès Pearce :

Dans sa réponse à ma lettre, il n'avait apparemment aucune idée sur le rôle des États-Unis dans le soutien au coup d’État néo-nazi qui a entraîné l'effondrement général de l'économie en Ukraine, une guerre civile brutale et un génocide contre les russophones en Ukraine, et enfin le fait que l'armée américaine entraîne maintenant activement les seuls militaires néo-nazis restant dans le monde.
Le membre du Congrès - comme le reste de l'élite dirigeante à Washington – vit évidemment dans un état d'ignorance béate de ce qui se passe réellement en Ukraine. Pourtant, sur la base de cette ignorance, lui et ses collègues membres du Congrès ont voté la fourniture de milliards de dollars d'armes pour le régime de Kiev qui adule les nazis – un régime où les politiciens de l'opposition et les journalistes sont abattus dans leurs maisons.
Dans l'ensemble de la politique officielle américaine et dans un des piliers de la démocratie – les médias – ce que nous voyons n'est que de «l'ignorance systématique».

Finian Cunnigham

Originaire de Belfast, en Irlande, Finian Cunningham (né en 1963) est un expert de premier plan dans les affaires internationales. L’auteur et commentateur des médias a été expulsé de Bahreïn en juin 2011 pour son journalisme critique, dans lequel il a souligné les violations des droits de l’homme par le régime soutenu par l’Occident. Il est titulaire d’une maîtrise en chimie agricole et a travaillé comme rédacteur scientifique de la Royal Society of Chemistry, Cambridge, en Angleterre, avant de poursuivre une carrière dans le journalisme. Il est également musicien et compositeur. Pendant de nombreuses années, il a travaillé comme éditeur et écrivain dans les médias traditionnels de nouvelles, y compris The Mirror, Irish Times et Independent. Il est maintenant basé en Afrique orientale où il est écrit un livre sur Bahreïn et les printemps arabes. Finian Cunningham est un collaborateur régulier des médias internationaux, y compris la télévision et MSNBC PRESS, où il a commencé à contribuer en 2012.

Traduit par jj, relu par Diane pour le Saker Francophone

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Les médias alternatifs ont raison sur l’Ukraine


Par Damir Marinovich et Patrick L. Smith – Le 13 avril 2015 – Russia Today

Les médias de masse sont aux ordres des Etats

Au Forum russe mondial, le journaliste spécialiste des affaires étrangères, Patrick Smith, parle de l’état des médias, de la démocratie et de de l’empire aux États-Unis.

 

 

Voilà les points principaux du passionnant exposé de Smith

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Ukraine : un analyste propose d’assassiner les journalistes russes du Donbass


Le 6 avril 2015 – Source Sputnik

Selon le journaliste et analyste politique ukrainien, Yuri Romanenko, il faut que les Forces armées ukrainiennes assassinent les journalistes russes du Donbass pour attirer l’attention des médias internationaux.

Selon des rumeurs : Poutine aurait éconduit Porochenko qui lui offrait le Donbass.

Le président ukrainien Petro Porochenko à gauche, suivi par le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le président biélorusse Alexandre Loukachenko, se rendent à une réunion avec de hauts fonctionnaires à Minsk, en Biélorussie, le mercredi 11 février 2015

Romanenko a raconté sur sa page Facebook, qu’à un récent séminaire de presse à l’Université de Harvard, il avait préconisé que des snipers de l’armée ukrainienne mettent fin à la couverture russe de la guerre au Donbass en ciblant délibérément les journalistes russes opérant dans la région.

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Au-delà de la fabrication du consentement


Par Paul Street – Le 28 mars 2015 – Source zcomm.org
Origine : teleSUR English

Des lecteurs et d’autres personnes me demandent encore parfois ce que je pense du texte de Edward S. Herman et Noam Chomsky paru en 1988, Manufacturing Consent: The Political Economy of the Mass Media [La fabrication du consentement: de la propagande médiatique en démocratie*]. Ma réponse est toujours la même: c’est une étude indispensable, classique, et célèbre à juste titre, du rôle des médias de masse aux États-Unis en tant qu’organes de propagande pour l’établissement de cette nation impériale.

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La mort lente de la grande presse américaine

Tim Adams

Par Tim Adams – Le 21 mars 2015 – Source The Guardian

‘Philadelphia’ has becomes ‘delhi’   in the elevator lobby on the Inquirer’s last day at the Tower o

«Philadelphie» devient «Delhi» dans la cage d’ascenseur le dernier jour de l’Inquirer à la Tour de la Vérité, avant son déménagement en 2012. Photo: Will Steacy

L’industrie de la presse aux États-Unis est en chute libre et le passage au numérique l’accélère. Un photojournaliste a passé cinq ans à déplorer ce déclin et à tracer ce qui a été perdu.

Dans la dernière décennie, en pourcentage, plus de journalistes de presse écrite ont perdu leurs emplois que les travailleurs dans toute autre industrie américaine importante. (Les mauvaises nouvelles se font sentir aussi, et vivement, en Grande-Bretagne, où un tiers des emplois de rédaction dans les journaux ont été perdus depuis 2001.) Les pires des coupes, des deux côtés de l’Atlantique, sont tombées sur les plus grands quotidiens locaux, ce que les Américains appellent les titres métro. Une douzaine de journaux historiques ont entièrement disparu aux États-Unis depuis 2007, et beaucoup d’autres ne sont plus que des versions fantômes de ce qu’ils étaient, en format hebdomadaire plutôt que quotidien, gratuit plutôt que payant, sans les ressources nécessaires pour tenir le pavé ou donner aux citoyens une vision avantageuse de leur communauté et du monde.

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Comment la presse libre occidentale encourage l’ignorance

Par Danielle Ryan – le 26 mars 2015 – source Russia Insider

Après 25 ans de bons et loyaux services, Andrei Babitsky a été renvoyé de Radio Free Europe/Radio Liberty à cause d’une phrase pro-russe. Les médias occidentaux ont délibérément ignoré son cas, car il ne colle pas avec l’histoire d’une presse occidentale d’expression libre.

J’ai déjà lu de nombreux articles et en ai écrit d’autres sur les fautes déontologiques de la presse occidentale quand elle choisit de couvrir non seulement la Russie mais aussi les médias russes comme RT. Mais aucune histoire n’est aussi révélatrice que celle-ci.

Elle commence par l’histoire de cet employé viré à cause d’un reportage sur Maïdan et d’une vision de la Crimée qui ne correspondait pas à celle de son employeur. C’est exactement le genre d’histoires que Politico, Newsweek ou BuzzFeed adorent.

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Le journaliste russe qui croyait à la liberté

Par Philippe grasset – Le 25 mars 2015 – Source dedefensa.org

Radio Free Europe et Radio liberty censurent le journaliste russe qui croyait à la liberté

C’est une histoire exemplaire que celle d’Andrei Babitski, journaliste russe, libéral, anti-poutinien, face à son employeur depuis 1989, RFE/RL (Radio Free-Europe/Radio-Liberty), la puissante station de radio établie par les USA en Europe au début de la Guerre froide, pour émettre vers les pays communistes d’Europe de l’Est et l’URSS. RFE/RL s’est reconvertie à partir de 1989-1991, dans le sens voulu par la politique US selon la dynamique de la politique-Système. Babitski, lui, a suivi son penchant pour la démocratie et pour la liberté telles qu’il se les représente, et a pris au grand comptant la morale qu’on lui présentait. Il acquit une célébrité certaine par ses reportages sur la Tchétchénie, sur la Géorgie, sur les révolutions de couleur, chaque fois contre le pouvoir russe et bientôt contre Poutine. Emprisonné par les Russes puis par les Tchétchènes en 2000, il fut l’objet d’une intervention personnelle de la secrétaire d’État Madeleine Albright pour sa libération. Le destin commença à changer pour Babitski en mars 2014 avec la question de la Crimée, avec un article passé sur son blog, en russe, article anti-poutinien et extrêmement critique de la politique et de la situation officielles de la Russie comme à l’habitude, mais qui commençait tout de même par cette phrase : «Ceci n’est pas à propos de la Crimée, – sur cette question, je suis complètement d’accord avec la thèse centrale de Vladimir Poutine selon laquelle la Russie a le droit absolu de prendre la population de la péninsule sous sa protection.» Le reste suit jusqu’à la mise à pied de Babitski, en septembre 2014, parce qu’il avait mis en ligne une vidéo montrant quatre cadavres dont ceux de deux civils qui pouvaient sembler avoir été l’œuvre des milices ukrainiennes d’extrême-droite ou de l’armée ukrainienne.

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Documentaires : fenêtres ouvertes sur le monde ou écrans de fumée ?

Par Rosa Llorens – Le 21 mars 2015

Ces dernières semaines, plusieurs documentaires étaient censés nous ouvrir des fenêtres sur les Palestiniens de Syrie (Les Chebabs de Yarmouk), la Russie soviétique (Red Army), le Venezuela (Premier Festival de Cinéma vénézuélien à Paris, 4-10 mars 2015) : voilà un éventail intéressant pour réfléchir à ce genre du documentaire.

Les Chebabs de Yarmouk, documentaire marocain d’Axel Salvatori-Sinz (Français dont les organisateurs de la soirée au cinéma La Clef nous ont bien recommandé de ne pas écorcher le nom), tourné entre 2009 et 2011, avant la guerre, nous transporte dans le camp de Yarmouk, créé dans la périphérie de Damas, et devenu une ville en dur (on ne voit de tentes que dans les dialogues des protagonistes), de plusieurs centaines de milliers d’habitants (les chiffres varient entre 120 000 et 500 000). Ou plutôt on nous transporte dans une série de chambres où cinq jeunes vitelloni pseudo-intellos se vautrent en fumant et en bavardant sur la vie, l’amour, l’art … – mais ne s’animent vraiment que pour raconter leurs stratagèmes pour échapper au service militaire (c’est facile pour eux, leurs études leur permettant d’obtenir des sursis à rallonge) et des passeports pour n’importe quel pays pour lesquels ils ont des tuyaux. La ville elle-même, ses habitants, la vie réelle et ses problèmes, on n’en saura rien : cette bande de parasites irresponsables met son point d’honneur à vivre en vase clos, sans aucun contact avec les non-«intellectuels», dans l’oisiveté et les jérémiades : ils n’ont sans doute jamais entendu parler des massacres de Gaza, en tout cas Gaza est bien loin de leurs soucis narcissiques (comment réaliser nos ambitions, devenir cinéastes, metteurs en scène, acteurs… pour quoi faire ? Il n’y a chez eux aucun projet d’engagement, seulement un projet de succès personnel). Le monde extérieur n’est présent, ou plutôt suggéré, que par des fenêtres devant lesquelles flottent des rideaux, effort esthétique du réalisateur qui voit dans ces images le nec plus ultra de la poésie !

Et le film s’étire en bavardages inconsistants et pages de poésie écrites par chacun des intervenants et lues devant la caméra, avec trémolos et mines pathétiques par une des deux filles, starlette en devenir particulièrement exaspérante. Tout cela pour arriver à un dramatique carton où on lit que le camp a été détruit par l’armée syrienne, brisant ainsi les espoirs de nos sympathiques vitelloni.

La soirée était organisée par rue 89 – L’Observateur, représenté par Pierre Haski, ex-rédacteur de Libération ; on devine bien qu’il ne s’agissait pas d’une soirée de soutien au peuple palestinien, mais plutôt d’une opération de propagande visant à faire d’une pierre trois coups : jouer des divisions entre Palestiniens, faire oublier Israël, et présenter la Syrie comme le véritable ennemi des Palestiniens, c’est-à-dire poursuivre la campagne anti-syrienne avec un argument original (dont le cynisme doit ravir les concepteurs).

Renseignements pris (merci Wikipédia en anglais), l’armée syrienne (celle de l’État syrien) a bombardé le camp de Yarmouk pour en chasser les coupeurs de têtes de l’armée syrienne libre, qui avait armé les membres palestiniens de son émanation, le groupe Liwa al-Asifa, qui était combattu par les Palestiniens du FPLP.

Red Army (2014) se présente comme un documentaire américano-russe de Gabe Polsky : on cherche vainement l’élément russe du film ! Le réalisateur est américain, fils d’émigrés ukrainiens (et même, si on raisonne sur le nom, de l’ouest de l’Ukraine), les producteurs américain (Jerry Weintraub) et allemand (Werner Herzog). Le sujet, l’équipe de hockey soviétique des années 1960-1980, certes, est russe ; mais un film ne prend pas la nationalité de son sujet. On reste donc perplexe devant cette mention : film américano-russe, à moins d’y flairer une volonté d’escroquerie. Dans une interview, le réalisateur s’efforce longuement, avec un embarras visible, de tirer au clair la question de ses compétences de russophone. Ce n’est pas une question anodine : on ne peut parler authentiquement de ses expériences personnelles que dans sa langue ; or, Polsky interroge son protagoniste, Viatcheslav Fetissov, vedette de l’équipe, en anglais.

De la langue utilisée dépend aussi le degré de confiance dans les échanges. Là se situe une faille fondamentale dans le film : la réticence de Fetissov face à son interviewer. Le Figaro retient que l’interview commence de façon peu courtoise, Fetissov faisant un doigt d’honneur à Polsky ; mais pourquoi le traiterait-il avec égards ?

Polsky lui a demandé une interview en pleins Jeux de Sotchi, Fetissov, qui a été l’un des porte-drapeaux des sportifs russes, est alors ministre des Sports, et a bien d’autres chats à fouetter. Du reste, qui est Polsky ? Wikipédia ne nous apprend pas grand-chose : Polsky vient de la production, et Red Army est son seul film (c’est un cas de figure de plus en plus fréquent : un type qui évolue dans les milieux du cinéma et qui sort de l’anonymat pour faire un seul film, comme Salvatori-Sinz (pourvu que je n’écorche pas son nom !) ou Florian Henckel von Donnersmarck qui, avant et depuis La Vie des autres, n’a pas fait grand-chose : on pense alors à des commandes, voire des contrats).

Red Army est donc un film américain : mais pourquoi s’intéresser à l’équipe de hockey russe ? La réponse est simple, prévisible (je regrette, mais c’est le cas de toute la production hollywoodienne), même si elle semble paradoxale : Polsky traite des succès de l’équipe russe pour parler en parallèle de l’échec du système communiste et de la décomposition, contemporaine, de l’URSS. Tout le film joue ainsi contre son sujet, la problématique étant : comment un système aussi abominable a-t-il pu produire une grande équipe qui nous a battus, nous et nos amis canadiens ? Le critique du Figaro assure : «Habile, le montage se fait oublier derrière des interviews pleines d’enseignements.» Mais le montage est on ne peut plus indiscret, interrompant des images sportives ou des témoignages de sportifs russes pour faire asséner par un ou deux journalistes états-uniens le catéchisme de la guerre froide, c’est-à-dire les accusations sempiternelles contre le communisme et sa propagande totalitaire et l’affirmation de la supériorité du système américain et de ses magasins où on trouve toutes sortes de fruits en plein hiver ! (C’est ainsi qu’on a persuadé les Allemands de l’Est de brader leur emploi à vie, leur système de retraites, leurs logements à prix protégé… contre des bananes.) Ces leçons prennent un tour humoristique (volontaire ? on peut en douter, car la propagande américaine est une seconde nature, devenue inconsciente) lorsque Jimmy Carter intervient pour féliciter l’équipe de hockey US après une victoire, pour conclure : «Cela montre que le système américain est le bon» ! Mais ce sont aussi les questions du réalisateur-interviewer qui sont biaisées : à un camarade de Fetissov qui  évoquait la vie en commun des hockeyeurs et leur solidarité, il demande avec insistance : «Mais en dehors de l’entraînement, vous lisiez ? Vous aviez des hobbies ?». On comprend bien l’accusation implicite : le système communiste supprime toute différence individuelle, toute liberté. Mais imagine-t-on un journaliste US demandant à un hockeyeur canado-américain : «Et à part ça, qu’est-ce que vous lisez ?» !

Cependant, vers la moitié du film, se produit une bifurcation : l’URSS se délite, mais les autorités russes empêchent leurs hockeyeurs de rejoindre la Ligue américaine et ses contrats juteux. On essaie alors de comprendre quel est le fil logique du film, puisqu’on abandonne le sujet apparent, les remarquables résultats de l’équipe russe ; mais le fil s’embrouille, on évoque les refus de Fetissov de partir aux USA, même quand le gouvernement russe l’y invite : quelles sont ses raisons ? Patriotisme, bouderie, désir de faire monter les enchères ? Mais le réalisateur n’a pas envie d’explorer la personnalité de son héros.

Non, pour comprendre la vraie logique du film, il suffisait de lire la fiche Fetissov de Wikipédia : «Avec Igor Larionov, il a contribué à casser la barrière empêchant les Soviétiques de rejoindre la ligue nationale de hockey en Amérique du Nord.» Les méandres du film devaient donc nous amener à ce happy end : les hockeyeurs russes se font engager dans des équipes US, sanctionnant ainsi la victoire du monde libre !

Le titre était significatif : Red Army n’a jamais été le nom de l’équipe de hockey mythique ; elle faisait partie des fédérations du CSKA Moscou (qui recrutait, certes, dans l’Armée Rouge, ce qui explique les deux dernières initiales : Krasnoï Armyi), club glorieux, qui compte bien d’autres succès que ceux de ses hockeyeurs. Le film est conçu comme un réquisitoire contre l’ennemi russo-soviétique, accusé d’utiliser ses équipes sportives comme une armée parallèle. Le journaliste US donneur de leçons apporte la morale du film : ces responsables russes formés sous le système communiste sont LE problème. Quel problème ? Le fait que la Russie n’accepte plus, comme sous Gorbatchev, de se laisser désagréger par le bloc occidental ?

Polsky est passé à côté de son sujet de départ et Red Army nous laisse donc sur une frustration : qui fera le vrai film sur les méthodes et la stratégie (qu’on a comparée à celle de la dream team du Barça) de l’entraîneur Anatoli Tarassov, sur les rivalités internes de la fédération russe de hockey et sur la personnalité séduisante mais ambiguë de Viatcheslav Fetissov ?

Parmi les films du Festival de cinéma vénézuélien, on pouvait voir deux documentaires : Dudamel, El sonido de los ninos (Dudamel, le son des enfants) et El Misterio de las lagunas.

Le premier se présente comme un hymne au Sistema, le Système d’orchestres juvéniles conçu en 1975 (donc bien avant l’ère bolivarienne) par l’économiste et (!) chef d’orchestre José Antonio Abreu, dans un but à la fois artistique et social : intégrer, par la musique, les enfants des quartiers pauvres, leur permettre de dépasser leur situation socio-économique, et leur offrir une perspective de promotion professionnelle, soit directement (le système se nourrit lui-même et réclame de plus en plus de professeurs), soit indirectement (en leur inculquant des valeurs de discipline et d’effort). C’est une belle entreprise, mais qui réclamerait du moins une problématisation (n’y sent-on pas un aspect paternaliste, voire conservateur, comme chez ces philanthropes qui créaient des clubs de foot pour détourner les ouvriers de l’action politique ?).

Mais le film, au lieu de nous présenter le créateur, l’octogénaire J. A. Abreu (beau vieillard au demeurant), préfère faire virevolter devant la caméra Gustavo Dudamel, un jeune prodige qui a bénéficié du Sistema (mais n’est pas un exemple vraiment probant, car il vient d’un milieu de musiciens), aujourd’hui chef d’orchestre à Los Angeles et coqueluche des médias avec ses boucles brunes et ses charmantes fossettes (il rappelle l’acteur fétiche de Pasolini, Ninetto Davoli).

De même, au lieu de nous montrer les fruits du Sistema dans les bidonvilles de Caracas, le film fait de la pub pour le Sistema en nous faisant voyager dans tous les pays franchisés, parmi lesquels la Corée du Sud, où on interviewe un jeune garçon sous le patronage d’une Holy Bible placée bien en évidence sur une étagère.

De fait, le film est une coproduction Venezuela-USA, et semble être un remake consensuel (tout le monde se congratule, avec des yeux extasiés de ravi de la crèche) et spectaculaire (morceaux musicaux faciles de concerts en noeud pap’ ou au milieu d’un quartier populaire avec vues aériennes) d’un autre film antérieur, du même réalisateur, Alberto Arvelo Mendoza, Tocar y luchar o la orquesta de los pobres (Jouer et lutter ou l’orchestre des pauvres), de 2005, dont on aurait oublié la partie lutter, puisque la morale assénée par un des chefs d’orchestre intervenants est : «La musique changera le monde

Heureusement, le Festival réservait une découverte passionnante, El Misterio de las Lagunas, d’Atahualpa Lichy, tourné dans les villages des Andes vénézuéliennes, dans l’État de Mérida, au Nord-Ouest du pays, entre les installations pétrolières de Maracaibo et la populeuse Caracas ; malgré cette proximité, le secteur est encore (pour combien de temps ?) isolé au milieu des montagnes, hors de portée des signaux des radios ou des portables. Le réalisateur aurait pu faire un reportage misérabiliste comme le tristement célèbre Las Hurdes, tierra sin pan, de Bunuel, ou se présenter en champion des Lumières face à des sauvages, comme le héros du roman autobiographique de Levi, Le Christ s’est arrêté à Eboli, ou du film de 1979 de Francesco Rosi, habituellement plus inspiré.

Car ces deux œuvres ne peuvent convaincre que des citadins ignorant tout de la vie des paysans et se contentant de plaquer sur tout la grille manichéenne et paresseuse : préjugés archaïques versus Lumières et modernité. El Periódico de Extremadure publie justement aujourd’hui, 21 mars 2015, un article (dont je recommanderais la lecture à tous les hispanophones qui veulent se faire une idée juste sur ce film mythifié) sur les polémiques provoquées par le pseudo-documentaire de Bunuel. Pseudo, car on sait aujourd’hui que tout y a été mis en scène, selon un scénario préparé d’avance, pour présenter les Hurdes comme une terre d’obscurantisme et de misère effroyables, et faire de son film une exhibition gore (tremendista) selon les mots d’un anthropologue, n’hésitant pas pour cela à torturer un âne, à transformer un groupe de villageois en acteurs maigrement rémunérés, et à énoncer des contre-vérités : «Dans les Hurdes, on n’entend jamais une chanson» : les survivants témoignent, eux, du plaisir avec lequel il écoutait, dans la taverne du village, les femmes du coin chanter des chansons traditionnelles, rémunérées par quelques piécettes.

Ce mépris aveugle à la réalité, ce parti-pris de truquage didactique par un détenteur des Lumières est aux antipodes du documentaire de Lichy ; il nous montre, au contraire, la richesse des traditions et des savoir-faire paysans, ce qu’aurait pu voir aussi à Aliano (le village du Christ s’est arrêté…) Levi, confiné là par les autorités fascistes, si, au lieu de vouloir apporter la civilisation aux sauvages, il avait profité de cette expérience pour découvrir la culture de la Basilicate. Nous découvrons donc avec émerveillement la culture des villages des Andes, d’une activité agricole et d’une fête à l’autre.

Là, on n’a pas besoin de télévision, les paysans sont bien plus autonomes que nous citadins, et les artistes locaux abondent, chanteurs traditionnels, ou violonistes compositeurs, dont les airs, comme les corridos mexicains, s’inspirent de la chronique locale, ou encore jeune cavalier virtuose qui fait danser son cheval. Mais on retient surtout les images des grandes fêtes, incroyablement colorées : celle de San Isidro, patron des paysans, le 15 mai, où défilent dans les rues des attelages de bœufs aux cornes ornées de fleurs et de fruits, comme des cornes d’abondance, ou celle de San Benito, fin décembre, dont le culte, venu de Palerme, répandu dans toute l’Amérique latine, s’est mêlé ici à une célébration patriotique, celle de la Campagne admirable de Simon Bolivar, en 1813, qui a abouti à la conquête de l’Ouest vénézuélien, jusqu’à Caracas et à la IIe République du Venezuela. Cette fête est encore plus spectaculaire : les hommes se peignent le visage en noir (San Benito est un saint noir, originaire d’Afrique), et, armés de tromblons rafistolés (versant historique de la célébration), font exploser des charges de poudre (les blessures aux mains font partie de la fête, les secours sont là, prêts à intervenir).

Mais le documentaire se construit (de façon peut-être trop dramatique) autour du mystère des lagunes, face obscure de la culture traditionnelle : les sacrifices humains qu’on offrait aux dieux des lagunes (Arco et Arca, Soleil et Lune), mis en rapport, par une anthropologue strictement objective, évitant tout commentaire moralisateur, avec la célébration des Angelitos : jusqu’au début des années 1970, les enfants morts étaient grossièrement momifiés, revêtus d’habits de fêtes, et offerts pendant des mois parfois à la contemplation des villageois, pour la plus grande fierté de leurs parents. Ces enfants étaient en effet les substituts des anciens sacrifices humains, conçus comme des offrandes des prémices, destinées à appeler la protection des dieux sur toutes les autres naissances. Coutume barbare ? Mais en quoi témoigne-t-elle de plus de superstition que la croyance, aujourd’hui, semble-t-il, majoritaire, que le meilleur moyen de protéger une population et de lui apporter la démocratie est de la bombarder et de détruire son pays ?

Ce documentaire envoûtant ne laisse qu’une question : ces villageois, successeurs, et en partie descendants des Indiens Mucuchies, sont-ils vraiment aujourd’hui aussi isolés et autonomes que le montre le film, ou leur culture et leurs fêtes n’ont-elles pas déjà été récupérées par l’industrie du tourisme ?

Le documentaire est donc un genre à accueillir avec intérêt et méfiance. Il peut nous mettre en contact avec d’autres cultures,apportant les connaissances concrètes que les médias, qui ne fonctionnent que sur des généralités idéologiques, nous refusent. Mais c’est aussi une arme de propagande plus sophistiquée que les blockbusters hollywoodiens. Et, comme pour les films de fiction, on peut se demander si le cinéma états-unien est plus dangereux quand il récrit et mythifie sa propre histoire, comme dans American Sniper, ou quand il récrit celle des autres peuples, comme dans Red Army, selon ses propres critères et intérêts. Mais il y a pire que le documentaire de propagande US, c’est le documentaire français, aussi creux que faux, qui n’apporte ni information ni spectacle.

Rosa Llorens

Rosa Llorens est normalienne, agrégée de lettres classiques et professeur de lettres en classe préparatoire.

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