Le 6 avril 2015 – Source Sputnik
Selon le journaliste et analyste politique ukrainien, Yuri Romanenko, il faut que les Forces armées ukrainiennes assassinent les journalistes russes du Donbass pour attirer l’attention des médias internationaux.
Le président ukrainien Petro Porochenko à gauche, suivi par le président russe Vladimir Poutine, à droite, et le président biélorusse Alexandre Loukachenko, se rendent à une réunion avec de hauts fonctionnaires à Minsk, en Biélorussie, le mercredi 11 février 2015
Romanenko a raconté sur sa page Facebook, qu’à un récent séminaire de presse à l’Université de Harvard, il avait préconisé que des snipers de l’armée ukrainienne mettent fin à la couverture russe de la guerre au Donbass en ciblant délibérément les journalistes russes opérant dans la région.
L’analyste politique a noté que, quand les débats ont porté sur le rôle capital joué par la guerre de l’information dans le conflit actuel, des orateurs se sont mis à se désoler qu’on n’ait pas parlé de l’Ukraine dans les médias étasuniens dernièrement. C’est alors que Romanenko a décidé de donner une nouvelle vie au débat.
«Je sais comment résoudre le problème de la diminution de l’attention médiatique et comment la faire monter à un tout autre niveau. L’armée ukrainienne doit soigneusement cibler et éliminer les journalistes russes qui couvrent le Donbass. Il faut ordonner aux tireurs d’élite de l’armée ukrainienne de tirer en priorité sur les personnes qui portent des casques de PRESSE», a écrit Romanenko, dans son exposé de ce qu’il avait dit à Harvard.
«Puisque les médias sont une arme destructrice qui permet à la Russie d’opérer non seulement dans la zone de guerre mais à travers toute l’Ukraine, éliminer plusieurs dizaines de journalistes dans la zone de conflit permettra de réduire la qualité de la présentation des événements dans les médias russes et, par conséquent, de réduire l’efficacité de leur propagande».
L’analyste politique a expliqué qu’une telle action ramènerait rapidement l’Ukraine au centre de l’attention médiatique étasunienne, notant que même si, d’un côté, cela pouvait être considéré comme de la mauvaise communication* pour l’Ukraine, «la communication est la communication, et nous devons faire tout ce que nous pouvons pour ne pas être supplantés par [la] campagne présidentielle dans les médias étasuniens».
L’analyste a indiqué que ses hôtes de Harvard avaient immédiatement rejeté sa proposition, en disant que l’assassinat délibéré de journalistes est une violation du droit international, ce qui a fait doucement rire la délégation ukrainienne, dans son souvenir.
L’analyste a ajouté que lorsque la Russie avait violé à plusieurs reprises le droit international en ce qui concerne l’Ukraine, «cela n’a pas eu l’air de trop vous inquiéter […] alors pourquoi devriez-vous vous inquiéter maintenant? Intensifier le conflit et l’amener à un niveau que les Etats-Unis et l’Europe ne pourront pas ignorer, voilà notre baguette magique».
Romanenko a aussi écrit qu’un homme de la diaspora [ukrainienne] était venu lui dire après la réunion : «Vous avez tout à fait raison, c’est exactement cela qu’il faut faire pour sauver l’Ukraine.»
Note
* PR (Public relations) dans le texte
Lecture complémentaire recommandée : Du dézingage des journalistes russes en Ukraine
Traduit par Dominique Muselet