La conquête de l’homme par la nature


Orlov

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Par Dmitry Orlov – Le 4 juillet 2017 – Source Club Orlov

Depuis un peu plus de quatre siècles, à partir des années 1600, le récit dominant en Occident a été « La conquête de la nature par l’homme ». De là, cette histoire s’est répandue dans le monde entier comme l’« Homme » (dans le sens assez spécifique de divers gentlemen et de leurs serviteurs) a vaincu tous ceux qui se tenaient devant lui. Et même maintenant, alors que l’Occident entre dans sa sénescence, déchiré par des conflits internes, défaillant démographiquement, débordé par les migrants d’un large éventail d’États faillis et organisant des catastrophes environnementales à l’échelle planétaire, cette croyance inaltérable des victimes de l’éducation publique autour du monde demeure : « Le but de la nature est de servir l’homme ».
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Pourquoi le mode de vie américain est négociable : la révolution du transport arrive


Par Ugo Bardi – Le 29 mai 2017 – Source CassandraLegacy

Image: publicité Volkswagen en 1939 (source).

Déjà à cette époque, l’Allemagne envisageait d’adopter le modèle américain de «1 voiture dans chaque garage». Mais posséder une automobile semble devenir de plus en plus obsolète. Tôt ou tard, les gens devront abandonner leurs voitures, fermant un cycle particulier et inhabituel dans l’histoire de l’humanité. C’est le billet le plus subversif que j’aie jamais publié, je pense.

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La falaise de Sénèque à venir de l’industrie automobile


L’effet de convergence des technologies perturbatrices et des facteurs sociaux


Par Ugo Bardi – Le 24 mai 2017 – Source CassandraLegacy


Ce graphique montre la disparition projetée de la propriété de l’automobile individuelle aux États-Unis, selon « RethinkX ». Cela entraînera la disparition de l’industrie automobile, comme nous la connaissons, car un nombre beaucoup plus réduit de voitures sera nécessaire. Si ce n’est pas un effondrement de Sénèque, qu’est-ce que c’est ?

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Peak Hats: Changement social et fin annoncée des voitures privées


Par Ugo Bardi – Le 20 mai 2017 – Source CassandraLegacy


Pendant longtemps, les chapeaux étaient plus des symboles de statut social, surdimensionnés et coûteux, que des outils pour protéger la tête des gens. Au cours du demi-siècle passé, ils ont presque disparu. Un destin semblable peut se produire pour les voitures particulières, qui sont aussi des symboles de statut social, surdimensionnés et coûteux, plutôt que des outils pour le transport des personnes. Avec la disparition des voitures, nous pourrions voir les chapeaux revenir.

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Le déclin de l’Ouest : à gauche ou à droite, cela ne fait rien


Par Ugo Bardi – Le 3 mai 2017 – Source Cassandra Legacy

Auditorium de Fiesole, près de Florence, en Italie.

C’est un monstre de verre et de béton qui a été annoncé il y a presque 15 ans, mais qui n’a jamais été terminé et ne le sera probablement jamais. On peut l’imaginer comme une métaphore du déclin de l’Occident : s’il n’y a pas plus de ressources pour produire ou distribuer des biens, l’économie entière s’arrête.

Dans un post précédent, Miguel Martinez a examiné la retraite de Moscou de l’armée de Napoléon comme une métaphore pour le déclin de la gauche en occident. Martinez note que la gauche a normalement mis l’accent sur la redistribution des biens produits par l’économie, mais qu’aujourd’hui, la crise des ressources rend impossible la production de biens en quantité suffisante pour les redistribuer, comme lorsque les soldats de l’armée de Napoléon n’ont rien eu à piller à Moscou après avoir conquis la ville.

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L’American way of life a besoin de la guerre pour perdurer

Par Phil Butler – Le 19 août 2016 – Source New Eastern Outlook

Je me souviens bien de mon oncle Duke. Il avait belle allure, beau et grand dans son uniforme bleu de l’US Air Force. Alors que j’étais encore enfant à El Paso, au Texas, je me souviens des feuilles de chêne argentées qui ornaient les revers de son col. Membre d’un corps d’élite, Duke Wolfe se rendait à la base aérienne de Biggs chaque semaine pour son travail. En 1962, ce pilote-navigateur de B-52 du Strategic Air Command [grand commandement de l’US Air Force, en charge de la dissuasion nucléaire aérienne des États-Unis, dissout en 1992, absorbé dans l’Air Combat Command, NdT] était un commandant au sommet de sa carrière, tout comme l’Amérique était au faîte de sa puissance. À l’époque, préserver l’American way of life voulait dire contenir la menace de destruction nucléaire par l’Union soviétique. Depuis, pas grand-chose n’a changé, si ce n’est la vérité, bien sûr.

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Zzzz..Rrrrron..Zzzz
Mais réveillez-vous, bordel !


Par James Howard Kunstler – Le 8 août 2016 – Source kunstker

Aujourd’hui, nous passons du pantomime sordide de l’élection 2016, aux mystères déplorables de la finance et de l’économie tapis derrière nos politiques malades.

La plupart des commentaires dans les médias traditionnels des masses besogneuses sont basés sur la notion erronée que la disponibilité actuelle des choses continuera certainement, et donc tout ce que nous avons à faire est de gérer la dynamique familière du système économique en place. Par exemple, le Grand Vizir Paul Krugman, dans le New York Times d’aujourd’hui, faisant le trottoir pour les États-Unis, demande d’émettre toujours plus de dette afin de réparer les infrastructures du pays. Est-ce-que ça a l’air d’être une bonne idée ? Emprunter des tonnes d’argent supplémentaires pour enclencher la marche arrière qui nous ramènera la croissance économique − pour un peu on y verrait même du brillant Trump.

Voici le pot au rose : l ‘ « économie de croissance » dont ils parlent est morte. Vous pouvez l’enterrer. La fantaisie techno-industrielle tire sa révérence. Nous nous dirigeons vers une contraction à long terme de l’activité, de la productivité et de la population. La question principale est d’imaginer l’ampleur du désordre qui accompagnera la nécessité du voyage vers un nouvel arrangement des choses.

L’envie de garder tous nos rackets en cours est compréhensible. Ils ont fourni beaucoup de confort, de commodité et de luxe. Mais nous ne sommes plus dans le monde d’Alexander Hamilton, à l’époque de la corne d’abondance américaine, où il suffisait juste d’emprunter un peu sur l’avenir, pour profiter des richesses gargantuesques d’une immense jungle. Nous y sommes passés et l’avons fait, et notre souhait techno-narcissique actuel de remplacer toute cette abondance matérielle disparue par une économie de réalité virtuelle style Pokemon Go, nous conduira sans aucun doute à une désillusion civilisationnelle.

Tirer des traites sur l’avenir ne fonctionne que lorsque vous avez une perspective réelle de remboursement. Les institutions qui régissent les emprunts prétendent depuis toujours que nos dettes peuvent être remboursées. L’origine de la fausseté de cette affirmation peut facilement être retrouvée. Elle remonte à la révocation, en 2009, de la règle 157 du  FASB − le Financial Accounting Standards Board − qui a déclaré que les banques n’étaient plus obligées de comptabiliser leurs prêts à la valeur de marché, mais pourraient les maquiller selon leurs besoins. En d’autres termes, le FASB a décidé que les normes étaient facultatives. Mais il s’agit seulement d’un rouage dans la grande roue de la fraude qui a tourné impitoyablement, saison après saison, depuis l’automne 2008.

Nous faisons face à la discontinuité, à la fin de vieilles dynamiques usées et nous sommes au début d’une nouvelle dynamique. La déflation monétaire est en cours depuis des années, parce que ce qui se passe quand les dettes ne peuvent pas être remboursées, c’est que l’argent disparaît. Maintenant, nous allons affronter les autres dimensions de la déflation : la contraction de l’industrie manufacturière, du commerce, des salaires, et de tous les marqueurs familiers de l’expansion à l’ère techno-industrielle du déclin. Les nombreuses esquives et les stratagèmes tentés par les banquiers centraux suprêmes, pour s’accommoder de la contraction, ne font que produire toujours plus de distorsions sur les marchés, les devises, et la distribution d’un capital évanescent, ce qui conduit à une grande bataille pour l’appropriation des résidus de l’histoire, à savoir la montée du radicalisme politique dans le monde entier, y compris le djihadisme islamiste, et la réponse occidentale avec Trump, Le Pen, et l’extrême-droite germanique naissante. Ces manifestations actuelles peuvent être des versions adoucies de ce qui va venir.

Aucune puissance ne peut venir à bout de la réalité de notre situation. Nous devons sauver ce que nous pouvons et devenir plus humbles, avoir une présence plus modeste, ou bien la planète elle-même va se débarrasser de nous. Il y a des frottements contre la religion actuelle du progrès, qui a remplacé les autres anciennes pratiques cultuelles. Le choix est maintenant entre mi-temps ou fin de partie, et le débat sur ces sujets est absent de l’arène politique.

Les distorsions, évoquées plus haut, sur les marchés, les monnaies, et le capital sont prises dans un tourbillon centrifuge toujours plus vaste, ce qui coïncide, comme par hasard, avec l’élection la plus particulière des temps modernes. L’incohérence et la tromperie des deux côtés est bien au-delà des normes américaines intrépides de connerie politique. Nous n’avons littéralement aucune idée de ce que nous faisons dans ce pays, ou de ce que nous sommes en train de souhaiter. Les structures financières de la vie quotidienne semblent plus fragiles que jamais.

Les forces de la gravitation gagnent toujours.

James Howard Kunstler

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

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Le bombardement d’Hiroshima : un miroir lointain ?


Par Ugo Bardi – Le 6 août 2016 – Source Cassandra Legacy

Le 71e anniversaire du bombardement nucléaire d’Hiroshima est l’occasion d’une réflexion sur ce qui se passe dans le monde aujourd’hui.

Il doit y avoir une raison pour laquelle Hiroshima et Nagasaki ont été détruites par des bombes nucléaires en 1945, tout comme il doit y avoir une raison pour laquelle, aujourd’hui, nous voyons à nouveau le monde au bord de la guerre. Quelle est cette raison ?

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Est-ce que Robin des Bois peut nous aider à combattre le changement climatique?


Par Ugo Bardi – Le 10 juillet 2016 – Source Cassandra Legacy

Aujourd’hui, beaucoup des richesses monétaires de la planète sont entre les mains d’un petit groupe de gens super riches : l’équivalent virtuel de Picsou. Qu’est-ce qui se passerait si cet argent était volé par les Rapetou ou redistribué d’une manière ou d’une autre ? Cela changerait-t-il quelque chose, en termes de changement climatique et d’épuisement des ressources ?
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