Par James Howard Kunstler – Le 30 mars 2018 – Source kunstler.com

Cela n’a pas été un bon mois pour l’histoire à dormir debout qu’est la voiture électrique américaine. La compagnie Tesla d’Elon Musk − le cœur symbolique de ce fantasme − s’enroule autour du siphon avec un cours en chute libre de 22% des obligations dégradées par Moody’s et l’incapacité de produire un Model 3 « abordable » (36 000 $ − C’te blague !) à une échelle commerciale, un rappel massif des précédentes berlines Model S pour un défaut de direction et le spectaculaire accident dans la Silicon Valley la semaine dernière d’un modèle X qui a fini en feu de joie alors qu’il semble qu’il fonctionnait en mode automatique (les autorités ne peuvent pas le déterminer en se basant sur ce qui reste) et qui a tué son conducteur.


Quand la personne moyenne pense à la technologie, la première chose qui lui vient à l’esprit n’est pas le chien ou le chat de la famille. On ne peut pas non plus considérer une volée de poulets, un paquet de graines ou un sac de pommes de terre comme des exemples de technologie. Mais le penseur de la technologie, Dmitry Orlov, dans son livre « Réduire la technosphère » soutient que c’est exactement ce qu’ils sont. Dans le contexte d’une ferme rurale, un chien est un système de sécurité à domicile très avancé, les chats et les poulets sont un service de lutte antiparasitaire (ces derniers ciblant respectivement les rongeurs et les insectes) et les pommes de terre et les paquets de semences jouent un rôle indispensable en fournissant les besoins médicinaux dont dépendent les citadins et les usines pharmaceutiques. Ce sont tous des exemples de technologies « naturelles » de celles qui représentent, selon les mots d’Orlov, « les adaptations humaines des choses que la nature a produites chez d’autres espèces en tant que traits d’évolution ».
Si vous éliminez les usages courants du mot « communauté », tous ceux qui ne sont manifestement pas liés à la communauté, comme « communauté internationale » (un euphémisme boiteux) ou « relations communautaires » (synonyme de « relations publiques ») ou « centre communautaire » (synonyme de « maison de quartier »), à peu près tout ce qui reste, c’est « communauté de retraités ». Il y en a plus de deux mille aux États-Unis, avec près d’un million de résidents.
C’est un peu déconcertant quand vous essayez, encore et encore, et que rien ne semble fonctionner. Les gens te regardent et se demandent ce qui ne va pas chez toi : pourquoi ne peux-tu pas être moins sanguin et arrêter de pousser le même rocher sur la même colline tous les jours ? Si vous pensez que vous avez raison mais que rien ne fonctionne, alors quelqu’un doit avoir tort. Est-ce vous, ou est-ce le reste de l’univers ? Ou est-ce juste de la malchance ? Et le succès temporel et mondain importe-t-il réellement ?


