La réalité économique rattrape les fantaisies du marché

«...Le travail de la Fed est de détruire l'économie américaine et le dollar, pas de les sauver. Cela explique pourquoi la Fed continue de nier la tourmente économique et fonce à corps perdu dans un scénario de hausse des taux, même si personne dans les médias ne le leur a demandé. [...] Pour toute personne ayant un sens critique, la fin de partie est claire : la centralisation totale est le but, et la peur économique est l'outil qu'ils espèrent utiliser pour y arriver [...] Ce n'est qu'en admettant qu'il y a une fin à la fantaisie, une fin douloureuse, que nous serons en mesure d'aider à déterminer notre future réalité.» Brandon Smith

Par Brandon Smith – Le 7 août 2015 – Source alt-market

Dans l’esprit d’une personne schizophrène, les éléments internes de la fantaisie (positifs et négatifs) sont rendus manifestes dans la psyché et projetés sur le monde réel. Souvent, les images fantasmées de l’esprit ne sont pas simplement des images pour eux. Plutôt, ce qu’ils imaginent devient inconsciemment la réalité. Leurs facultés d’observation deviennent tellement limitées, soit en raison d’une réaction à un traumatisme ou simplement d’une incapacité inhérente à faire face, qu’ils ne peuvent pas déchiffrer la différence entre réalité et fiction. Une personne pourrait continuer comme ça pendant un certain temps si tous ses besoins sont assumés par quelqu’un d’autre. Mais au moment ou le soutien se termine (et ça vient toujours), les réalités de la nécessité, sans mentionner l’offre et la demande, referont surface. On ne peut pas vivre dans un monde schizophrénique indéfiniment.

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Donc, vous dites que vous ne voulez pas de révolution ?

Par Dmitry Orlov – Le 21 juillet 2015 – Source cluborlov 

Au cours des derniers mois, nous avons été forcés de témoigner sur une farce humiliante qui se déroule en Europe. La Grèce, qui avait d’abord été acceptée dans l’Union monétaire européenne sous de faux prétextes, aux prises avec des niveaux excessifs de dette, puis paralysée par l’imposition de l’austérité, a finalement fait quelque chose : les Grecs ont élu un gouvernement qui a promis de faire bouger les choses. La plate-forme du parti Syriza avait fait les promesses suivantes, qui étaient tout à fait révolutionnaires dans leur esprit.

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Le déclin de l’Amérique : subversion interne, structurelle et culturelle

Par Norman Pollack – Le 29 juillet 2015 – Source CounterPunch

Soixante ans d’identification des ennemis ont fait sentir leurs effets. Depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, l’Amérique est atteinte de la psychopathologie de l’anticommunisme qui veut que les ennemis assiègent partout la Forteresse de la Démocratie, alors qu’en réalité l’Ennemi est intérieur, rongeant, érodant les fondations démocratiques, qui sont elles-mêmes la base problématique d’une liberté authentique parce qu’alignée historiquement dès l’origine sur le capitalisme. La période du New Deal a quand même donné naissance à de grands espoirs que le capitalisme pourrait être démocratisé, l’avenir n’était pas encore fermé à la représentation populaire d’une citoyenneté active ouverte aux idées de la régulation des affaires, il existait un filet de sécurité sociale prospère conçu comme un droit humain attaché à l’individu en tant que tel, et une politique étrangère dédiée à la paix, non millénariste ou arrogante dans sa portée et son orientation, rejetant l’exceptionnalisme comme l’idéologie d’une ambition et d’une conquête illimitée. Une Amérique différente à tous égards de celle que nous connaissons aujourd’hui, un véritable enfer que nous avons créé, dont nous avons ensuite projeté l’image sur les autres, et d’abord les Chinois et les Russes, mais en fait sur tout mouvement social recherchant l’autonomie et la justice sociale pour leur pays hors de l’influence et de la portée de la domination américaine.

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Dis Papa, ça naît où l’argent ?


Quel est le problème avec notre système monétaire et comment y remédier ?


Par Dmitri Orlov – Le 14 juillet – Source Cluborlov

Préambule 

Aujourd'hui Dmitri Orlov laisse la parole à Adrian Kuzminski qui nous parle de la création monétaire. Si vous ne connaissez pas le sujet, si vous pensez que les banques distribuent le crédit à partir des dépôts bancaires, laissez tomber tout le reste, il est temps d'investir en priorité sur le sujet.. Si on parle de complots, c'est le complot des élites contre les peuples. La mise en esclavage par la dette [le péonage] avec la participation volontaire de nous tous. Il est donc très intéressant et significatif de voir que Dmitri Orlov a une très bonne connaissance de ce sujet ultra sensible, la pierre angulaire du Système. A la fin de l'article, je vous propose de découvrir quelques liens complémentaires et un artiste atypique de la vulgarisation de la chose monétaire.

Le Saker Francophone

Quelque chose est profondément mauvais dans notre système financier mondial. Le pape François est seulement le dernier à sonner l’alarme :

«Les êtres humains et la nature ne doivent pas être au service de l’argent. Disons non à une économie de l’exclusion et des inégalités, où l’argent règne, plutôt que de rendre service. Cette économie tue. Cette économie exclut. Cette économie détruit la Terre-MèrePape François 

Ce que le pape appelle «une économie de l’exclusion et des inégalités, où l’argent règne» est largement évident. Ce qui est moins clair est de savoir comment nous en sommes arrivés à cette situation, et ce qu’il faut faire à ce sujet.

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CrazyLand

De l’intérêt de suivre des auteurs dans le temps

Le Saker Francophone suit régulièrement des auteurs tels que Pepe Escobar, Brandon Smith, Alexander Mercouris, Paul Craig Roberts, Valentin Katasonov, Wayne Madsen et d'autres. L'auteur du jour est Dmitry Orlov. Ces auteurs produisent une pensée complexe et suivre leur évolution dans le temps a un intérêt certain, pas seulement pour le contenu des articles individuellement mais aussi pour suivre leurs inflexions, même inconscientes. Ils peuvent se tromper et le font sûrement et les traduire n'est pas de notre part une forme implicite d’allégeance à leur pensée mais plus une reconnaissance de la qualité et de l'honnêteté de leurs écrits ainsi qu'un hommage à la constance de leurs propos. Ensuite, à chacun de travailler personnellement pour garder une distance critique avec ce qui est publié.

L'article du jour n'est pas le plus fondamental écrit par Dmitry Orlov, mais dévoile l'intimité d'un auteur qui a beaucoup d'humour et a pris quelques minutes pour nous faire partager un instant de son histoire, une occasion pour lui, et donc pour nous, de mesurer le chemin parcouru.

Le Saker Francophone

Par Dmitry Orlov – Le 02 juin 2015 – Source ClubOrlov

Il y a longtemps, presque un quart de siècle, je travaillais dans un laboratoire de recherche aux États-Unis qui s’occupait de conception de mesures et d’acquisition de données électroniques pour les expériences de physique sur les hautes énergies.

Dans le but de fournir une motivation pour ce qui suit, je vais dire quelques mots sur ce travail. Ce fut un travail intéressant, et il m’a donné la chance de côtoyer certaines des personnes les plus intelligentes de la planète – bien que beaucoup trop fixées sur les particules subatomiques – et de boire de la bière avec elles.

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Comprendre le capitalisme [3/4]

D’une civilisation capitaliste industrielle vers une barbarie ploutocratique 

Par Alberto Rabilotta et Michel Agnaïeff – Le 25 avril 2015

La mondialisation appauvrit plus qu’elle n’enrichit, la concentration de la richesse s’accentue, les inégalités se creusent, les ménages et les pays s’enfoncent dans l’endettement, l’automatisation ravage les emplois et l’exploitation débridée de la nature se poursuit. Parallèlement, la politique se vide de son contenu, les institutions perdent de leur sens et la sphère financière s’hypertrophie pendant que la dynamique du capitalisme s’étouffe. Une satrapie oligarchique pire que le capitalisme se profile à l’horizon. Vers quelle forme d’organisation sociale, politique et économique faut-il s’orienter pour s’éviter ce basculement dans un univers qui nierait foncièrement les valeurs éthiques et morales qui nous définissent en tant qu’êtres sociaux?

Ce bref essai tente de poser les balises d’une approche cohérente d’un tel défi. Il le fait en s’interrogeant d’abord sur le capitalisme d’où nous émergeons et sur la résurgence du libéralisme pur et dur, ensuite sur le capitalisme dans lequel nous nous retrouvons et finalement sur les possibilités qui s’offrent en vue d’une défense plus efficace des intérêts vitaux de toute la société et de la planète. Cet essai porte principalement sur les sociétés du capitalisme dit avancé, soit le centre du système.

Troisième partie : A quel capitalisme sommes nous arrivés ? [b]

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Comprendre le capitalisme [2/4]

D’une civilisation capitaliste industrielle vers une barbarie ploutocratique 

Par Alberto Rabilotta et Michel Agnaïeff – Le 20 avril 2015

La mondialisation appauvrit plus qu’elle n’enrichit, la concentration de la richesse s’accentue, les inégalités se creusent, les ménages et les pays s’enfoncent dans l’endettement, l’automatisation ravage les emplois et l’exploitation débridée de la nature se poursuit. Parallèlement, la politique se vide de son contenu, les institutions perdent de leur sens et la sphère financière s’hypertrophie pendant que la dynamique du capitalisme s’étouffe. Une satrapie oligarchique pire que le capitalisme se profile à l’horizon. Vers quelle forme d’organisation sociale, politique et économique faut-il s’orienter pour s’éviter ce basculement dans un univers qui nierait foncièrement les valeurs éthiques et morales qui nous définissent en tant qu’êtres sociaux?

Ce bref essai tente de poser les balises d’une approche cohérente d’un tel défi. Il le fait en s’interrogeant d’abord sur le capitalisme d’où nous émergeons et sur la résurgence du libéralisme pur et dur, ensuite sur le capitalisme dans lequel nous nous retrouvons et finalement sur les possibilités qui s’offrent en vue d’une défense plus efficace des intérêts vitaux de toute la société et de la planète. Cet essai porte principalement sur les sociétés du capitalisme dit avancé, soit le centre du système.

Deuxième partie : A quel capitalisme sommes nous arrivés? [a]

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Comprendre le capitalisme [1/4]

D’une civilisation capitaliste industrielle vers une barbarie ploutocratique 

Par Alberto Rabilotta et Michel Agnaïeff – Le 14 avril 2015

La mondialisation appauvrit plus qu’elle n’enrichit, la concentration de la richesse s’accentue, les inégalités se creusent, les ménages et les pays s’enfoncent dans l’endettement, l’automatisation ravage les emplois et l’exploitation débridée de la nature se poursuit. Parallèlement, la politique se vide de son contenu, les institutions perdent de leur sens et la sphère financière s’hypertrophie pendant que la dynamique du capitalisme s’étouffe. Une satrapie oligarchique pire que le capitalisme se profile à l’horizon. Vers quelle forme d’organisation sociale, politique et économique faut-il s’orienter pour s’éviter ce basculement dans un univers qui nierait foncièrement les valeurs éthiques et morales qui nous définissent en tant qu’êtres sociaux?

Ce bref essai tente de poser les balises d’une approche cohérente d’un tel défi. Il le fait en s’interrogeant d’abord sur le capitalisme d’où nous émergeons et sur la résurgence du libéralisme pur et dur, ensuite sur le capitalisme dans lequel nous nous retrouvons et finalement sur les possibilités qui s’offrent en vue d’une défense plus efficace des intérêts vitaux de toute la société et de la planète. Cet essai porte principalement sur les sociétés du capitalisme dit avancé, soit le centre du système.

Première partie : De quel capitalisme sortons-nous  ?

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