Par Slobodan Despot – Le 4 avril 2020 – Source Strategika

Slobodan Despot est un écrivain suisse d’origine serbe. Il est entre autres l’auteur de La Signification du Kosovo dans l’histoire du peuple serbe, de Valais Mystique et des romans Le Miel et Le Rayon bleu, les deux aux éditions Gallimard. Il est aussi le traducteur de la remarquable étude d’Alexandre Zinoviev sur le globalisme politique intitulée La Grande Rupture. Ami et confident du célèbre dissident soviétique, il restera marqué par sa philosophie. Un héritage qui éclaire la compréhension des temps étranges que nous traversons. Slobodan Despot est le cofondateur et le directeur des éditions Xenia. Depuis fin 2015, il publie chaque dimanche une lettre d’information numérique intitulée Antipresse. Une source d’information attentivement scrutée par la rédaction de Strategika.
Une tragédie collective est toujours une occasion d’apprendre. Il en a été ainsi pour les grandes guerres, les catastrophes naturelles, les effondrements économiques, les révolutions politiques. La pandémie de COVID-19 fait partie de ces tragédies. Bien que le nombre de victimes puisse paraître dérisoire par rapport au carnage qu’est une guerre, elle a des effets secondaires qui nous laissent choqués et nauséeux. L’effet le plus évident est l’apparition soudaine d’une grave dépression économique, avec son cortège de détresse sociale, dont le bilan sera lourd pour les années à venir. Ensuite, il y a la révélation de l’incompétence de nos institutions publiques – l’inhumanité impitoyable de ceux qui gouvernent à Washington n’a d’égal que leur ineptie clownesque. C’est dans ce domaine que nous devrions d’abord comprendre la morale de l’histoire et apprendre les leçons.


Avec toute l’encre qui a coulé au sujet du SARS-CoV-2 et du COVID-19 et ses diverses ramifications et effets, vous pourriez penser qu’il y a peu à ajouter. Cependant, je n’ai pas encore vu d’article sur le coronavirus en tant que test – non pas dans le sens d’un test pour la présence du virus ou d’anticorps à celui-ci, mais en tant que test pour nous, en tant qu’individus, familles, communautés et nations entières. Nous constatons déjà que ses effets vont de relativement bénins à désastre complet. Comme toujours, blâmer le test pour son échec est une invitation au rire, à ses propres dépens.
Il était déjà évident depuis de nombreuses années que l’Empire anglo-sioniste n’était pas viable, qu’il devait sombrer tôt ou tard. Il y avait deux scénarios principaux qui étaient généralement considérés pour cet effondrement : une crise externe – à priori une défaite militaire majeure – ou une crise interne due à un effondrement économique.
