Par Aurélien – Le 10 Septembre 2025 – Son Blog
Au cours de la dernière décennie, il y a eu une énorme floraison au sujet de la recherche de la Vérité. Je ne veux malheureusement pas dire par là que les cours de philosophie sont débordés et que les livres d’épistémologie sont des best-sellers. Ou bien qu’un grand nombre de personnes sont maintenant véritablement fascinées par découvrir ce qu’est la “Vérité”, ou qu’Internet regorge de discussions savantes et intéressantes à ce sujet.
Non, bien sûr, je ne veux dire aucune de ces choses. Comme on pouvait s’y attendre, je fais référence aux accusations sauvages et parfois hystériques de mensonges lancées les uns contre les autres par différentes personnalités politiques et médiatiques, et aux singeries presque douloureusement embarrassantes des “fact checkers” qui se sont érigés, apparemment sans qualifications, en arbitres du vrai et du réel. J’ai l’impression qu’une grande partie de cet effort a maintenant péri de ses propres contradictions et excès, mais nous trouvons toujours des accusations rituelles de “mensonge” lancées dans toutes les directions dans ce qui pourrait, vu sous un mauvais angle, passer pour le débat politique contemporain. (Je vois que Robert F Kennedy Jr. en est actuellement une cible particulière.)
Dans une certaine mesure, il en a toujours été ainsi. Les politiciens ont toujours revendiqué la Vérité pour eux-mêmes et l’ont niée à leurs opposants, mais pour diverses raisons que nous ne pouvons aborder qu’à la légère ici, le problème s’est considérablement aggravé ces derniers temps. J’ai donc pensé qu’il pourrait être utile d’essayer de dissiper une partie de la confusion qui en résulte. Je prends comme point de départ l’espoir, aussi optimiste soit-il, qu’il y ait des gens qui apprécieraient quelques suggestions sur la façon de réfléchir à ce que signifie la “vérité” dans un environnement politique. (Je ne suis pas philosophe et je n’ai aucune ambition pour quelque chose de plus ambitieux que cela.)


Rémi Brague, historien de la philosophie, est l’un des intellectuels catholiques les plus en vue. Professeur émérite à la Sorbonne à Paris, il a également enseigné pendant de nombreuses années à la Ludwig-Maximilians-Universität de Munich, où il a occupé la chaire du nom de Romano Guardini. Il a reçu une longue liste de nominations et de récompenses, dont le Prix Ratzinger de théologie en 2012. Brague est à l’origine de nombreuses idées sur l’Europe, y compris l’hypothèse qu’elle est la seule civilisation à avoir une conscience claire des diverses traditions qui l’ont façonnée : la civilisation grecque classique, le droit romain et la culture juive et chrétienne. L’Europe n’est pas seulement le produit d’un mélange de cultures, elle est consciente de l’être. Cette prise de conscience sous-tend la façon dont l’Europe se considère elle-même. Pour cette raison, Brague a critiqué les abus de certaines sphères de la culture européenne qui – souvent soutenues par le pouvoir institutionnel – se sont efforcées d’effacer et de réduire au silence certaines parties de son héritage, comme son âme chrétienne. Le philosophe français a accepté de parler avec nous sur le thème de l’Europe, à partir du projet de réarmement, présenté comme une étape nécessaire de l’intégration de l’Union européenne.


Quand j’étais en classe de 3ème, le programme scolaire a fait que j’ai étudié les ouvrages de 