Le déclin de l’Amérique : subversion interne, structurelle et culturelle

Par Norman Pollack – Le 29 juillet 2015 – Source CounterPunch

Soixante ans d’identification des ennemis ont fait sentir leurs effets. Depuis la Seconde Guerre mondiale jusqu’à aujourd’hui, l’Amérique est atteinte de la psychopathologie de l’anticommunisme qui veut que les ennemis assiègent partout la Forteresse de la Démocratie, alors qu’en réalité l’Ennemi est intérieur, rongeant, érodant les fondations démocratiques, qui sont elles-mêmes la base problématique d’une liberté authentique parce qu’alignée historiquement dès l’origine sur le capitalisme. La période du New Deal a quand même donné naissance à de grands espoirs que le capitalisme pourrait être démocratisé, l’avenir n’était pas encore fermé à la représentation populaire d’une citoyenneté active ouverte aux idées de la régulation des affaires, il existait un filet de sécurité sociale prospère conçu comme un droit humain attaché à l’individu en tant que tel, et une politique étrangère dédiée à la paix, non millénariste ou arrogante dans sa portée et son orientation, rejetant l’exceptionnalisme comme l’idéologie d’une ambition et d’une conquête illimitée. Une Amérique différente à tous égards de celle que nous connaissons aujourd’hui, un véritable enfer que nous avons créé, dont nous avons ensuite projeté l’image sur les autres, et d’abord les Chinois et les Russes, mais en fait sur tout mouvement social recherchant l’autonomie et la justice sociale pour leur pays hors de l’influence et de la portée de la domination américaine.

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Dmitry Orlov : c’est vraiment trivial


Dmitry OrlovPar Dmitry Orlov – Le 26 juillet 2015 – Source cluborlov 

[Note: Je publie cet article deux jours plus tôt parce Zerohedge a réussi à mettre la main dessus et l’a publié avant moi. Inutile de dire que je n’aime pas ça du tout.]

[Merci à Dmitry Leikin, dont le bref post à d3.ru m’a servi de source et d’inspiration ici.]

Il y a des moments où le grand cri de Le roi est nu ! ne peut être plus pertinent. Et donc, permettez-moi de souligner quelque chose de très simple, mais très important.

L’ordre du vieux monde, auquel nous nous sommes habitués au cours des années 1990-2000, ses crises et ses problèmes, décrits dans de nombreuses publications faisant autorité des deux côtés de l’Atlantique, n’est plus. Il n’est pas malade, il n’est pas en vacances, il est mort. Il a fait son temps, il est retourné à son créateur, a cassé sa pipe et rejoint la foule invisible des civilisations mortes.

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