Zzzz..Rrrrron..Zzzz
Mais réveillez-vous, bordel !


Par James Howard Kunstler – Le 8 août 2016 – Source kunstker

Aujourd’hui, nous passons du pantomime sordide de l’élection 2016, aux mystères déplorables de la finance et de l’économie tapis derrière nos politiques malades.

La plupart des commentaires dans les médias traditionnels des masses besogneuses sont basés sur la notion erronée que la disponibilité actuelle des choses continuera certainement, et donc tout ce que nous avons à faire est de gérer la dynamique familière du système économique en place. Par exemple, le Grand Vizir Paul Krugman, dans le New York Times d’aujourd’hui, faisant le trottoir pour les États-Unis, demande d’émettre toujours plus de dette afin de réparer les infrastructures du pays. Est-ce-que ça a l’air d’être une bonne idée ? Emprunter des tonnes d’argent supplémentaires pour enclencher la marche arrière qui nous ramènera la croissance économique − pour un peu on y verrait même du brillant Trump.

Voici le pot au rose : l ‘ « économie de croissance » dont ils parlent est morte. Vous pouvez l’enterrer. La fantaisie techno-industrielle tire sa révérence. Nous nous dirigeons vers une contraction à long terme de l’activité, de la productivité et de la population. La question principale est d’imaginer l’ampleur du désordre qui accompagnera la nécessité du voyage vers un nouvel arrangement des choses.

L’envie de garder tous nos rackets en cours est compréhensible. Ils ont fourni beaucoup de confort, de commodité et de luxe. Mais nous ne sommes plus dans le monde d’Alexander Hamilton, à l’époque de la corne d’abondance américaine, où il suffisait juste d’emprunter un peu sur l’avenir, pour profiter des richesses gargantuesques d’une immense jungle. Nous y sommes passés et l’avons fait, et notre souhait techno-narcissique actuel de remplacer toute cette abondance matérielle disparue par une économie de réalité virtuelle style Pokemon Go, nous conduira sans aucun doute à une désillusion civilisationnelle.

Tirer des traites sur l’avenir ne fonctionne que lorsque vous avez une perspective réelle de remboursement. Les institutions qui régissent les emprunts prétendent depuis toujours que nos dettes peuvent être remboursées. L’origine de la fausseté de cette affirmation peut facilement être retrouvée. Elle remonte à la révocation, en 2009, de la règle 157 du  FASB − le Financial Accounting Standards Board − qui a déclaré que les banques n’étaient plus obligées de comptabiliser leurs prêts à la valeur de marché, mais pourraient les maquiller selon leurs besoins. En d’autres termes, le FASB a décidé que les normes étaient facultatives. Mais il s’agit seulement d’un rouage dans la grande roue de la fraude qui a tourné impitoyablement, saison après saison, depuis l’automne 2008.

Nous faisons face à la discontinuité, à la fin de vieilles dynamiques usées et nous sommes au début d’une nouvelle dynamique. La déflation monétaire est en cours depuis des années, parce que ce qui se passe quand les dettes ne peuvent pas être remboursées, c’est que l’argent disparaît. Maintenant, nous allons affronter les autres dimensions de la déflation : la contraction de l’industrie manufacturière, du commerce, des salaires, et de tous les marqueurs familiers de l’expansion à l’ère techno-industrielle du déclin. Les nombreuses esquives et les stratagèmes tentés par les banquiers centraux suprêmes, pour s’accommoder de la contraction, ne font que produire toujours plus de distorsions sur les marchés, les devises, et la distribution d’un capital évanescent, ce qui conduit à une grande bataille pour l’appropriation des résidus de l’histoire, à savoir la montée du radicalisme politique dans le monde entier, y compris le djihadisme islamiste, et la réponse occidentale avec Trump, Le Pen, et l’extrême-droite germanique naissante. Ces manifestations actuelles peuvent être des versions adoucies de ce qui va venir.

Aucune puissance ne peut venir à bout de la réalité de notre situation. Nous devons sauver ce que nous pouvons et devenir plus humbles, avoir une présence plus modeste, ou bien la planète elle-même va se débarrasser de nous. Il y a des frottements contre la religion actuelle du progrès, qui a remplacé les autres anciennes pratiques cultuelles. Le choix est maintenant entre mi-temps ou fin de partie, et le débat sur ces sujets est absent de l’arène politique.

Les distorsions, évoquées plus haut, sur les marchés, les monnaies, et le capital sont prises dans un tourbillon centrifuge toujours plus vaste, ce qui coïncide, comme par hasard, avec l’élection la plus particulière des temps modernes. L’incohérence et la tromperie des deux côtés est bien au-delà des normes américaines intrépides de connerie politique. Nous n’avons littéralement aucune idée de ce que nous faisons dans ce pays, ou de ce que nous sommes en train de souhaiter. Les structures financières de la vie quotidienne semblent plus fragiles que jamais.

Les forces de la gravitation gagnent toujours.

James Howard Kunstler

Traduit et édité par jj, relu par Cat pour le Saker Francophone

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Quelques précisions sur les projets de réformes du Code civil français


valerie_bugault

Par Valérie Bugault − le 8 août 2016

http://referentiel.nouvelobs.com/file/5085908-pere-et-mere-resteront-dans-le-code-civil.jpg
Il ne sera pas question ici d’analyser de façon exhaustive toutes les dispositions des actuels projets de réforme du Code civil ; néanmoins, le sujet étant tellement grave, il nous a semblé indispensable de mettre en perspective historique sociologique et politique certains aspects essentiels de ces réformes.

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Crise systémique du dollar : avis de grand frais


État des lieux
Revue de Presse des signes annonciateurs
et bibliographie

«...N'oubliez-pas, c’est toujours en août que se font les coups fourrés, que ce soit en politique ou en économie. »

Par Benoit Deltombe – Le 27 juillet 2016

Capture d’écran de l’émission très exactement à 16 ‘ 04’’. Vidéo complète ici.

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Observez en particulier ceci : la Suisse emprunte à 1 an, au taux négatif de moins 0,90 %, et encore à 20 ans, au taux négatif de moins 0,10 % ; elle passe en positif à 30 ans.
Les USA sont le seul pays à emprunter en taux positif, dès un an, à plus 0,54 %, et à 30 ans, à 2,54 % ; ce pays n’est dépassé que par l’Italie et par l’Espagne.
Quant à la France, elle emprunte à 1 an, au taux négatif de moins 0,49 %, et encore à 7 ans, au taux négatif de moins 0, 01 % ; elle passe en positif dès 8 ans, à plus 0,10 % .

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La dernière chose dont on a besoin est une nationalisation par la petite porte


Le contrôle par les banques centrales d’énormes pans de l’économie privée pourrait finir en “nationalisation”1 par la petite porte – et tout ce que nous savons de l’histoire économique nous dit que ça finit toujours en désastre.


Par Matthew Lynn – Le 20 juillet 2016 – Source The Telegraph

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Les banques centrales, qui sont détenues par l’État, vont finir par contrôler d’énormes pans de l’industrie privée. CREDIT : MICHAEL PROBST / AP PHOTO / MICHAEL PROBST

Vous sentiriez-vous à l’aise en prêtant de l’argent au conglomérat minier Glencore, une compagnie qui a été très près d’imploser l’année dernière ? Ou à Telecom Italia, avec son exposition massive à l’économie majeure la plus faible dans le monde ? Ou à Lufthansa, une compagnie aérienne au pouls laborieux qui attend seulement d’être mangée vivante par de nouvelles et agressives compagnies à bas prix ?

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  1. Puisque ce sont des banques privées, ce n’est pas une nationalisation dans le sens premier. Mais une centralisation menant à une économie planifiée tel que le serait une nationalisation avec les mêmes résultats. C’est également un accaparement des moyens de production par les grands financiers

Le mauvais calcul des soi-disant « élites » mondialistes


Par Algarath – Le 14 juillet 2016 – algarath.com

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Ça devient une évidence pour de plus en plus de monde, et on ne le dénoncera jamais assez : les oligarques de l’élite mondialiste ont le fantasme de transformer tous les pays de la terre en les moulant dans un monde unique, avec une seule monnaie et un seul gouvernement totalitaire. Cette monnaie étant évidemment à leur profit exclusif et le gouvernement unique passant sous leur contrôle total.

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L’effondrement US en mode turbo


Le 8 juillet 2016 – Source entrefilets

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Nous avons toujours pensé que l’implosion des USA marquerait le coup d’envoi de l’effondrement final du Système néolibéral atlantiste. Or aujourd’hui, il n’y a plus que les pixels de la narrative hollywoodienne, qui permettent encore de masquer la réalité d’un Empire en plein naufrage. Et les choses s’accélèrent à une vitesse phénoménale.

 

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Limites d’énergie : pourquoi nous constatons une disparité croissante des richesses, et des prix qui restent bas.


Par Gail Tverberg – Le 6 juillet 2016 – Source ourfiniteworld

La semaine dernière, je donnais une présentation assez large à l’Economics Biophysical Conference 2016, intitulée Complexité : Le lien entre l’EROI du pétrole fossile, l’EROI de l’énergie humaine et la dette (pdf). Dans ce billet, je discute la partie de l’exposé qui explique plusieurs questions clés :

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