«La route longue et sinueuse ne fait que commencer - Un processus de paix mené par la Russie et la Chine, y compris les talibans - Un Afghanistan stable - Islamabad en tant que garant - Une solution entièrement asiatique. Les envahisseurs occidentaux ne sont pas les bienvenus.»
Par Pepe Escobar – Le 19 novembre 2018 – Source Russia Insider
Dans le «cimetière des empires», l’Afghanistan ne cesse de vivre des rebondissements géopolitiques et historiques. La semaine dernière à Moscou, un autre chapitre crucial de cette histoire épique a été écrit lorsque la Russie s’est engagée à utiliser ses muscles diplomatiques pour stimuler les efforts de paix dans ce pays déchiré par la guerre.
Nombre d’observateurs se demandent pourquoi les USA ont dispensé de sanctions le port de Chabahar, construit par l’Inde au Sud-Est de l’Iran, ainsi que le projet de voie ferrée devra un jour relier ce port à l’Afghanistan. La raison en est simple : l’Amérique considère cet étrange arrangement, sur le mode « Diriger depuis l’arrière », comme l’une de ses dernières chances de maintenir son influence à long terme sur le pays enclavé.
Les sanctions contre l’Iran creusent un peu plus la tombe des forces étasuniennes en Afghanistan
Par Finian Cunningham – Le 16 août 2018 – Source ICH
L’accroissement spectaculaire, apparemment imparable des offensives talibanes en Afghanistan prouve que les États-Unis sont en train de devenir la dernière puissance étrangère à succomber dans un pays réputé pour avoir été, au cours de l’Histoire, le « cimetière des empires ».
Par Ekaterina Blinova – Le 5 août 2018 – Source Sputnik
Le terrorisme et les guerres civiles qui engloutissent l’Asie centrale, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord affectent sérieusement les intérêts stratégiques de l’Inde dans ces régions, selon Amrita Dhillon et Amit Sinha, deux observateurs des affaires internationales, qui ont expliqué à Sputnik comment les luttes armées en Syrie, en Libye et en Afghanistan ont nui à l’Inde et pourquoi New Delhi soutient Damas.Continuer la lecture de Les conséquences néfastes de l’invasion de l’Afghanistan, de la Libye et de la Syrie sur l’Inde
Par M. K. Bhadrakumar – Le 6 février 2018 – Source Strategic culture
Téhéran a commencé à souligner d’une voix forte et grave son inquiétude envers le fait que les États-Unis soit en train de transférer des combattants d’État islamique (EI) de Syrie et d’Irak, où ils ont été vaincus, vers l’Afghanistan.
Le 30 janvier, le Guide suprême iranien, Ali Khamenei, a déclaré : « L’objectif américain de transférer les terroristes d’EI en Afghanistan vise à justifier la poursuite de son déploiement dans la région et à renforcer la sécurité du régime sioniste. » Il faut savoir que toute déclaration du Guide suprême signale invariablement une directive politique forte, fondée sur une décision bien pesée prise en fonction des informations venant des services de renseignements du pays.
Les négociations de paix en Afghanistan ont longtemps été au point mort. Mais cela vient de changer à la surprise générale. Il y a dû avoir pas mal de négociations secrètes entre de nombreux acteurs pour parvenir soudain à ces deux résultats :
Les deux décisions, le soutien des talibans au TAPI et l’offre du président Ghani marquent un changement. Il y a tout juste deux semaines, Ghani rejetait toujours des pourparlers sans conditions.
Le gazoduc Turkménistan-Afghanistan-Pakistan-Inde (TAPI) est en négociation depuis le début des années 1990. Il est censé apporter du gaz d’Asie centrale au Pakistan et en Inde. Seuls les gazoducs russes relient actuellement le Turkménistan et ses grandes réserves de gaz à ses marchés d’exportation. C’est une des raisons pour lesquelles les États-Unis ont toujours soutenu le projet. La société américaine Unocal s’y est fortement impliquée. Un de ses consultants, Zalmay Khalilzad, est devenu plus tard ambassadeur des États-Unis en Afghanistan, puis en Irak.
Les troubles ont jalonné la longue histoire du projet de pipeline. Le projet TAPI était une des principales raisons pour lesquelles les États-Unis voulaient renverser les talibans. Le 11 septembre 2001 leur a donné un prétexte pour envahir l’Afghanistan et, à la fin de 2001, le gouvernement taliban avait mis fin à ses activités.
Mais il a fallu encore 14 ans pour que les premiers tuyaux de ce projet de pipeline d’une valeur de 10 milliards de dollars, soient posés. Après le renversement en Afghanistan du gouvernement taliban qui lui était inféodé, le Pakistan est devenu hostile au projet de gazoduc. Il y a également eu des différends au sujet des prix, et des conflits entre l’Inde et le Pakistan. Le Pakistan a ensuite négocié avec l’Iran pour lui acheter du gaz. Les États-Unis ont fait pression sur l’Inde pour qu’elle n’achète pas de gaz à l’Iran. Mais le gazoduc Iran-Pakistan-Inde (IPI) n’a jamais été achevé. Le Pakistan revient maintenant soutenir TAPI. C’est probablement la raison pour laquelle les talibans ont accepté de protéger le projet dans les zones qu’ils contrôlent. Mais à mon avis, il y a autre chose derrière cette décision. Je crois qu’un accord plus large sur l’avenir de l’Afghanistan a été conclu. Combien de sièges ministériels les talibans peuvent-ils obtenir ? Quelle influence le Pakistan peut-il exercer ?
Au Turkménistan, la construction du gazoduc TAPI a commencé en 2015. En Afghanistan, la construction a commencé le 24 février de cette année. Les États-Unis contrôlent le financement de l’ensemble du projet.
Il ne faut pas parier sur la date de mise en service du pipeline. Le soutien des États-Unis au gazoduc a pour objectif de limiter l’influence russe et chinoise en Asie centrale. Une analyse du marché du gaz permet de discerner plusieurs raisons de saboter le projet :
TAPI est en concurrence directe non seulement avec le projet iranien IPI, mais aussi avec les exportateurs de gaz naturel liquéfié (GNL), parmi lesquels figurent des pays comme le Qatar, l’Australie, les États-Unis, le Canada et la Russie, qui, à eux tous, exportent environ 30 milliards de m³/an en Inde.
En construisant le gazoduc TAPI, les États-Unis tentent de prendre le dessus dans une région qui est loin de ses rivages et sur laquelle ils ont peu de contrôle. Plus de 25 ans après sa conception, l’entreprise nécessite et nécessitera encore des tonnes d’argent, des années de travail et beaucoup de chance pour se réaliser. Il y a de nombreux acteurs qui pourraient vouloir s’ingérer dans l’affaire et qui connaissent la région beaucoup mieux que les États-Unis ne le feront jamais.
Le plus grand risque, cependant, est l’approche agressive et militante que les États-Unis continuent d’adopter à l’égard des talibans. L’intense campagne aérienne américaine contre leurs intérêts et leurs opérations se poursuit sans grand résultat. Les talibans continuent de contrôler près de la moitié du pays. Une série d’attaques contre le gouvernement central à Kaboul a ébranlé la confiance du public dans le gouvernement de Ghani. Aujourd’hui encore, un attentat-suicide a frappé la capitale.
Les récentes annonces montrent que les négociations de paix et le gazoduc sont intimement liés. Si les pourparlers échouent, le soutien des talibans au gazoduc prendra également fin. Si le pipeline tarde à être opérationnel, les États-Unis pourraient se décider à quitter le pays. Beaucoup de gens ne souhaitent sans doute rien d’autre, et ils feront ce qu’ils peuvent pour y parvenir.
Les États-Unis veulent une présence militaire à durée indéterminée dans la région pour tenter d’éloigner les « stans » d’Asie centrale de la Russie. Moscou contrecarre en engageant le Pakistan
Par M. K. Bhadrakumar – Le 26 février 2018 – Source Russia Insider
C’est sans doute l’Afghanistan qui a amené le ministre des Affaires étrangères pakistanais, Khawaja Asif à Moscou pour une « visite de travail » le 20 février dernier. C’était la seconde rencontre avec le ministre russe des Affaires étrangères, Sergueï Lavrov au cours des cinq derniers mois. Ils s’étaient rencontré à New York en marge de la session de l’assemblée générale des nations unies en septembre.
La province afghane du Badakhshan est limitrophe de la région autonome chinoise ouïgour, le Xinjiang. Elle faisait autrefois partie d’une voie commerciale reliant l’Orient et l’Occident, connue sous le nom d’ancienne route de la soie. Aujourd’hui, cette route est relancée dans le cadre de l’initiative chinoise One Belt, One Road(OBOR), qui prévoit la construction d’importantes infrastructures en Afghanistan et en Asie centrale, dans le but de stimuler l’intérêt de Beijing pour la province.