Par Moon of Alabama – Le 28 septembre 2021
Gareth Porter a décrit comment les médias grand public attisent l’hystérie terroriste mondiale pour créer une hostilité post-guerre envers le nouveau gouvernement afghan :
Après la victoire des talibans contre l’armée américaine, les médias grand public américains ont lancé un nouveau récit sur la menace imminente de terrorisme en Afghanistan pour préparer le terrain à de futures interventions militaires. Diffusé de manière étonnamment disciplinée, les médias ont démontré plus clairement que jamais leur coordination avec l’État de sécurité nationale et la promotion de ses intérêts.
Le dénigrement du gouvernement taliban se poursuit.
Aujourd’hui, le New York Times et CNN ont publié une fausse histoire destinée à présenter les talibans sous un mauvais jour :
Le nouveau recteur taliban interdit aux femmes l’accès à l’université de Kaboul. Renforçant les restrictions imposées par les talibans aux femmes, le nouveau chancelier de l’université de Kaboul a annoncé lundi que les femmes seraient indéfiniment interdites d’accès à l’institution, que ce soit en tant qu’enseignantes ou étudiantes. “Je vous dis ce que j’en pense en tant que le recteur de l’Université de Kaboul”, a déclaré Mohammad Ashraf Ghairat dans un tweet lundi. “Tant qu’un véritable environnement islamique ne sera pas fourni à tous, les femmes ne seront pas autorisées à venir dans les universités ou à travailler. L’islam d’abord.” La nouvelle politique universitaire fait écho à la première fois où les talibans étaient au pouvoir, dans les années 1990, lorsque les femmes n’étaient autorisées à sortir en public qu’accompagnées d’un parent de sexe masculin, qu’elles étaient battues en cas de désobéissance et qu’elles étaient totalement exclues de l’école.
L’article de CNN, publié plus tard, dit :
“Tant qu’un véritable environnement islamique ne sera pas fourni à tous, les femmes ne seront pas autorisées à venir à l’université ou à travailler. L’islam d’abord”, a déclaré Mohammad Ashraf Ghairat sur son compte Twitter officiel.
Lorsque j’ai lu l’article du NYT ce matin, j’ai vérifié le compte et découvert qu’il s’agissait d’un compte non vérifié, créé ce mois-ci sous le nom du nouveau recteur de l’université de Kaboul. Le compte utilise, bien curieusement, principalement l’anglais dans ses tweets et semble inhabituellement rude dans sa formulation. Le tweet en question, que le NYT cite de manière incomplète, commençait par “Folks !”.
Quelque chose clochait manifestement avec ce compte, j’ai donc vérifié un peu plus. Il s’est avéré que plusieurs Afghans avaient immédiatement signalé que le compte était bidon et que toute l’histoire était donc fausse.
Wardak Media @wrdakmedia – 22:02 UTC – Sep 27, 2021 Des étudiants de l’université de Kaboul ont rejeté les nouvelles allégations selon lesquelles des femmes ont été bannies après qu’un grand média n’a pas vérifié les tweets d’un faux compte parodique. Les habitants de la région ont exhorté les journalistes à respecter l’éthique et les normes journalistiques en vérifiant minutieusement les faits et les informations.
Obaidullah Baheer @ObaidullaBaheer – 9:33 UTC – 28 sept. 2021 Des étudiants de l’Université de Kaboul me disent que les femmes professeurs et étudiantes ont accédé à l’université comme d’habitude. Le #NewYorkTimes devrait vraiment vérifier ses histoires avant de les publier. Le #Recteur de l’université refuse d’accorder des interviews. Des directives d’en haut, je suppose.
L’université de Kaboul déclare que son recteur n’a pas de comptes Twitter ou Facebook.
Le compte Twitter que le NYT et CNN ont cité n’existe plus.
Mais dix-neuf heures après que le New York Times, puis CNN, ont été informés par des Afghans que l’histoire était fausse, ils continuent de diffuser leurs histoires bidon, sans corrections.
L’article du NYT a été écrit par Cora Engelbrecht et Sharif Hassan et celui de CNN par Karen Smith et Tara John. Il est évident que ces personnes qui dénigrent un pays avec des articles basés sur des tweets non vérifiés et sans vérifier par eux-mêmes ne devrait pas être appelée journaliste.
Leurs rédacteurs en chef, qui ont autorisé la publication de ces articles sur la seule base d’un tweet non vérifié, ne sont pas non plus qualifiés pour leur travail.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone