Trump, l’establishment anglo-sioniste et la guerre contre la Russie


Par Mark Wauck et Alastair Crooke – Le 29 mai 2025 – Source Conflicts Forum

Aujourd’hui, lors de l’émission de juge Nap, Alastair Crooke a fourni un aperçu géopolitique magistral de notre position avec Trump et l’establishment anglo-sioniste en ce qui concerne la guerre contre la Russie.

Crooke maintient que ce que nous voyons maintenant, avec l’Europe cherchant à ce que la guerre contre la Russie continue et même s’intensifie, est essentiellement motivé par la haine et le désespoir de vaincre Trump. Fondamentalement, les Européens comprennent que le programme économique de Trump pourrait détruire l’Europe. La seule façon d’arrêter Trump serait d’entraîner les États-Unis dans une confrontation continue et accrue avec la Russie, et mettre sérieusement en colère les Russes est un moyen d’y parvenir – peu importe le coût humain. Crooke soutient que les Anglo-sionistes, à la fois en Europe et dans l’establishment politique américain, semblent avoir « coincé » Trump.

Alors voyons cela de plus près.

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La « transition » vers un nouvel ordre mondial n’est pas comprise par la plupart des Occidentaux


Par Alastair Crooke – Le 19 mai 2025 – Unz Review

Même le besoin d’une transition – pour être précis – ne fait que commencer à être reconnu aux États-Unis.

Pour les dirigeants européens, et pour les bénéficiaires de la financiarisation qui déplorent avec arrogance la « tempête » imprudemment déclenchée par Trump sur le monde, ses thèses économiques de base sont ridiculisées comme étant des notions bizarres, complètement séparées de la « réalité » économique.

Ce qui est complètement faux.

Car, comme le souligne l’économiste grec Yanis Varoufakis, la réalité de la situation occidentale et la nécessité d’une transition avaient déjà été clairement énoncées par Paul Volcker, ancien président de la Réserve fédérale, dès 2005.

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Un « accord Trump » ? Jongler avec la guerre, la « guerre facile » et la négociation


Par Alastair Crooke – Le 24 avril 2025 – Source Strategic Culture

Trump se retrouve manifestement au cœur d’un conflit existentiel. Il dispose d’un mandat énorme. Mais il est entouré d’un front ennemi intérieur résolu, dont la forme est une « préoccupation industrielle » imprégnée de l’idéologie de l’État profond centrée principalement sur la préservation de la puissance mondiale des États-Unis (plutôt que sur le redressement de l’économie).

Par contre, la question clé pour MAGA n’est pas la politique étrangère mais la manière de rééquilibrer structurellement un paradigme économique qui mène à l’extinction. Trump a toujours clairement indiqué qu’il s’agissait là de son objectif primordial. Sa coalition de partisans est fixée sur la nécessité de relancer la base industrielle de l’Amérique, afin de fournir des emplois raisonnablement bien rémunérés.

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L’Amérique en tant que République, pas en tant qu’Empire


Par Alastair Crooke – Le 26 février 2025 – Unz Review

Les morceaux s’emboîtent les uns dans les autres selon un schéma distinct – un schéma préparé à l’avance.

Lors de la conférence de Munich sur la sécurité, le secrétaire d’État à la défense, M. Hegseth, nous a donné quatre « non » : Non à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN ; non à un retour aux frontières d’avant 2014 ; non à l’article 5 sur le soutien des forces de maintien de la paix, et non aux troupes américaines en Ukraine. Enfin, il a ajouté que la présence des troupes américaines en Europe n’était pas « éternelle » et a même remis en question la continuité de l’OTAN.

Il s’agit d’un langage clair ! Les États-Unis se désengagent clairement de l’Ukraine. Et ils ont l’intention de normaliser leurs relations avec la Russie.

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Une crise de compétences prolifère en Occident


Par Alastair Crooke – Le 20 janvier 2025 – Source Unz Review

L’essayiste et stratège militaire Aurélien a écrit un article intitulé : L’Étrange Défaite. L’ »étrange défaite » (texte en français) étant celle de la « curieuse » incapacité de l’Europe à comprendre l’Ukraine ou sa mécanique militaire.

Aurélien souligne l’étrange manque de réalisme par lequel l’Occident a abordé la crise :

« et la dissociation presque pathologique du monde réel qu’il affiche dans ses paroles et ses actions. Pourtant, même si la situation se détériore et que les forces russes avancent partout, il n’y a aucun signe que l’Occident se fonde de plus en plus sur la réalité dans sa compréhension – et il est très probable qu’il continuera à vivre dans sa construction alternative de la réalité jusqu’à ce qu’il en soit expulsé de force”.

L’auteur poursuit en détail (omis ici) pour expliquer pourquoi l’OTAN n’a ni stratégie pour l’Ukraine ni véritable plan opérationnel :

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Trump peut-il sauver l’Amérique d’elle-même ?


Par Alastair Crooke – Le 10 janvier 2025 – Source Strategic Fondation

La semaine dernière, Lavrov, le ministre russe des Affaires étrangères, qualifiait d’insatisfaisantes les propositions de paix de l’équipe Trump pour l’Ukraine. Pour l’essentiel, le point de vue russe est que les appels à geler le conflit passent précisément à côté de l’essentiel : Du point de vue russe, de telles idées – conflits gelés, cessez-le-feu et forces de maintien de la paix – sont loin de correspondre au type d’accord « global » fondé sur un traité que les Russes préconisent depuis 2021.

Sans une fin durable et permanente du conflit, les Russes préféreront compter sur une issue sur le champ de bataille, même si leur refus risque fort d’entraîner la poursuite d’une escalade – voire d’une escalade menant au nucléaire – de la part des États-Unis.

La question qui se pose est donc la suivante : Une paix durable entre les États-Unis et la Russie est-elle vraiment possible ?

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L’orgueil impérial (et ses conséquences) en Syrie


Par Alastair Crooke – Le 1er janvier 2025 –  Source Unz Review

L’histoire de la Syrie, semble-t-il, ne se réduit pas à des affirmations du genre « le président Assad est tombé » et les « salafistes technocrates » ont pris le pouvoir.

À un certain niveau, l’effondrement était prévisible. On savait qu’Assad était influencé par l’Égypte et les Émirats arabes unis depuis quelques années. Ils l’ont incité à rompre avec l’Iran et la Russie et à se tourner vers l’Occident. Pendant trois ou quatre ans, il a progressivement signalé et mis en œuvre cette évolution. L’Iran, en particulier, était confronté à des obstacles croissants sur les questions opérationnelles dans lesquelles il coopérait avec les forces syriennes. Ce changement de cap était un message adressé à l’Iran.

La situation financière de la Syrie – après des années de sanctions américaines et la perte de tous les revenus agricoles et énergétiques saisis par les États-Unis dans le nord-est occupé de la Syrie – était catastrophique. La Syrie n’avait tout simplement pas d’économie.

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Les « faiseurs de roi » tirent une nouvelle fois le tapis sous les pieds de la Syrie… Une « tragédie grecque » commence


Par Alastair Crooke – Le 23 décembre 2024 – Strategic Culture

James Jeffrey, ancien ambassadeur des États-Unis en Irak et en Turquie, dans une interview accordée en mars 2021 à PBS Frontline, a présenté très clairement le modèle de ce qui vient de se produire en Syrie ce mois-ci :

« La Syrie, compte tenu de sa taille, de sa situation stratégique et de son importance historique, est le pivot d’un système de sécurité géré par les États-Unis dans la région… Il y a donc cette alliance générale qui est verrouillée avec nous. Mais […] c’est en Syrie que la tension est la plus forte ».

Jeffrey y explique (dans l’interview de 2021) pourquoi les États-Unis ont modifié leur soutien à Jolani et à Hayat Tahrir al-Sham (HTS) :

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Une nouvelle carte géopolitique se dessine, la fin de la Syrie


Par Alastair Crooke – Le 16 décembre 2024 – Source Unz Review

La Syrie a plongé dans l’abîme – les démons d’Al-Qaïda, d’ISIS et les éléments les plus intransigeants des Frères musulmans tournent autour. C’est le chaos, le pillage, la peur, et un terrible désir de vengeance échauffe les sangs. Les exécutions de rue sont monnaie courante.

Peut-être que Hayat Tahrir Al-Sham (HTS) et son chef, Al-Joulani, (suivant les instructions turques), pensaient pouvoir contrôler les choses. Mais HTS est un label parapluie comme Al-Qa’eda, ISIS et An-Nusra, et ses factions ont déjà sombré dans les combats entre factions. L’« État » syrien s’est dissous au milieu de la nuit ; la police et l’armée sont rentrées chez elles, laissant les dépôts d’armes ouverts au pillage des Shebab. Les portes des prisons ont été ouvertes (ou forcées). Certains étaient sans doute des prisonniers politiques, mais beaucoup ne l’étaient pas. Certains des détenus les plus vicieux errent désormais dans les rues.

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La longue guerre pour réaffirmer la primauté occidentale et israélienne est en train de changer de forme


Par Alastair Crooke – Le 2 décembre 2024 – Source Unz Review

La longue guerre visant à réaffirmer la primauté de l’Occident et d’Israël est en train de changer de forme. D’une part, le calcul relatif à la Russie et à la guerre en Ukraine a changé. Et au Moyen-Orient, le lieu et la forme de la guerre se modifient de manière distincte.

La célèbre doctrine soviétique de Georges Kennan a longtemps constitué la base de la politique américaine, d’abord à l’égard de l’Union soviétique, puis de la Russie. Depuis 1946, la thèse de Kennan était que les États-Unis devaient travailler patiemment et résolument pour contrecarrer la menace soviétique et pour renforcer et aggraver les fissures internes du système soviétique, jusqu’à ce que ses contradictions déclenchent l’effondrement de l’intérieur.

Plus récemment, l’Atlantic Council s’est inspiré de la doctrine Kennan pour suggérer que ses grandes lignes devraient servir de base à la politique américaine à l’égard de l’Iran. « La menace que l’Iran fait peser sur les États-Unis ressemble à celle de l’Union soviétique après la Seconde Guerre mondiale. À cet égard, la politique définie par George Kennan pour traiter avec l’Union soviétique peut s’appliquer à l’Iran », indique le rapport de The Atlantic.

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