Staff Reporter – Le 24 janvier 2015 – Source wantasiatimes
NE PAS SE LAISSER ENTRAîner dans la guerre des autres
Malcom Fraser, ancien Premier ministre australien
Dans son nouveau livre intitulé Dangerous Allies (NdT : Alliés dangereux), Malcolm Fraser, un ancien Premier ministre australien s’inquiète de ce que la dépendance de Camberra vis-à-vis des États-Unis va finalement conduire la nation dans un conflit ouvert avec la Chine. Ses propos font écho à ceux du professeur de la Georgetown University, Amitai Etzioni dans un article qu’il a écrit pour le Diplomat le 20 janvier.
L’Australie a toujours été stratégiquement dépendante d’autres grandes puissances depuis son indépendance en 1901. Elle a été dépendante du Royaume-Uni jusqu’à la Seconde Guerre mondiale et elle a ensuite transféré cette dépendance vers les États-Unis. La relation est devenu plus forte après la signature du Traité de sécurité entre l’Australie, la Nouvelle-Zélande et les États-Unis, en 1951. Fraser dit que le traité ne stipule pas que les États-Unis défendent l’Australie mais qu’ils soient consultés en cas d’attaque.
Dans son livre, Fraser décrit comment la foi aveugle de l’Australie envers le Royaume-Uni a laissé le pays sans préparation pour la guerre. Il continue en disant qu’actuellement, de nombreuses personnes se sentent plus vulnérables à cause de la dépendance du pays vis-à-vis des États-Unis. Ce dont Fraser et d’autres dirigeants australiens ont le plus peur, c’est que les États-Unis impliquent l’Australie dans un conflit qu’elle n’aura pas créé. «L’ Australie a effectivement cédé aux États-Unis sa capacité à décider quand elle doit entrer en guerre», dit Fraser.
Fraser à qualifié les États-Unis d’allié dangereux alors que l’Australie a été progressivement de plus en plus liée aux affaires stratégiques et militaires états-uniennes depuis la fin de la guerre froide.
Tout comme avec les conflits armés au Moyen-Orient, Fraser a soutenu que le conflit en Ukraine a éclaté en partie à cause de la tentative de Washington d’inclure l’Ukraine dans l’OTAN. Il a poursuivi en accusant les États-Unis d’un manque de compréhension historique envers la Russie à ce sujet.
La politique de Washington pour contenir la Chine peut finalement conduire l’Australie à des difficultés. Croyant que les États-Unis vont finalement utiliser l’Australie comme une base pour attaquer la Chine, Fraser suggère lde fermer le plus vite possible toutes les bases militaires états-uniennes, à Darwin au nord et à Pine Gap au centre du pays. L’ancien dirigeant australien a ajouté que le pays devrait être plus indépendant vis-à-vis des États-Unis, tant dans le domaine de la défense qu’en matière de politique étrangère. Tout en recommandant que l’Australie consolide ses activités diplomatiques dans toute l’Asie et à l’ONU, il a aussi suggéré un accroissement des dépenses militaires jusqu’à 3% du PIB.
Jared McKinney, un expert de la défense états-unienne a dit du livre de Fraser qu’il était souvent redondant et qu’il paraissait parfois simpliste et partisan dans ses interprétations historiques. Malgré cela, il a loué le grand service rendu par Fraser à l’Australie et il a déclaré que se serait une honte si ses arguments étaient incapables de provoquer une sorte de débat sur la stratégie d’ensemble à long terme.
Traduit par Lionel, relu par jj pour le Saker Francophone