Par M.K. Bhadrakumar – Le 27 avril 2025 – Indian Punchline
Le président américain Donald Trump est un solitaire sur la scène internationale et un praticien avoué de la maxime absolue du Premier ministre Narendra Modi selon laquelle notre époque n’est pas une ère de guerres, quel que soit le « casus belli ». Il se fixe des critères élevés et s’expose aux attaques des faiseurs d’opinion va-t-en-guerre dans son pays, bien qu’il soit un nationaliste convaincu qui place les intérêts américains au premier plan, quelle que soit leur légitimité.
Les membres du cabinet Trump ne souscrivent pas nécessairement à sa ligne de conduite, comme le suggère la remarque au vitriol et intrusive de la directrice du renseignement national des États-Unis, Tulsi Gabbard, concernant les tensions en cascade dans les relations entre l’Inde et le Pakistan.
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Trump se retrouve manifestement au cœur d’un conflit existentiel. Il dispose d’un mandat énorme. Mais il est entouré d’un front ennemi intérieur résolu, dont la forme est une « préoccupation industrielle » imprégnée de l’idéologie de l’État profond centrée principalement sur la préservation de la puissance mondiale des États-Unis (plutôt que sur le redressement de l’économie).
La rencontre d’hier [17 avril, NdT] entre Trump et la première ministre italienne, Giorgia Meloni, était très attendue. Il s’agissait de la première rencontre entre un dirigeant européen et le président américain depuis que ce dernier a annoncé la semaine dernière des droits de douane de 20 % sur tous les produits de l’UE, droits qui ont ensuite été suspendus et ramenés à 10 % pendant 90 jours. La visite de Meloni a été largement considérée comme une démarche stratégique visant à tirer parti de son alignement idéologique et de ses relations personnelles avec Trump, qu’elle avait déjà rencontré à Mar-a-Lago et à l’investiture duquel elle a assisté en tant que seule dirigeante de l’UE présente. Son objectif était clair : convaincre Trump de revoir sa position en matière de droits de douane à l’égard de l’UE, ou du moins de l’Italie.

Au cours des deux dernières semaines, Trump a lancé un boulet de démolition sur l’économie mondiale en annonçant des tarifs douaniers radicaux envers des dizaines de pays. Ce mouvement brusque a fait chuter les marchés boursiers aux États-Unis et à l’étranger, obligeant l’administration à reculer rapidement. Trump a révisé sa politique pour imposer un tarif douanier inférieur et généralisé de 10% (25% pour l’aluminium et l’acier), tout en faisant exception pour la Chine avec un tarif stupéfiant de 145% sur toutes les importations en provenance du pays, l’une des mesures commerciales les plus extrêmes de l’histoire moderne – même si certaines catégories ont ensuite été exemptées.


