Les modèles énergie-économie trop simples donnent des réponses trompeuses


Gail Tverberg

Par Gail Tverberg – Le 25 juillet 2016 – Source OurFiniteWorld

Cela fait-il une différence si nos modélisations de l’énergie et de l’économie sont trop simples ? Je dirais que cela dépend de ce pourquoi nous prévoyons d’utiliser les modèles. Si tout ce que nous voulons faire est de déterminer dans combien d’années environ les futurs approvisionnements en énergie diminueront, un modèle simple est parfaitement suffisant. Mais si nous voulons déterminer quels changements nous pourrions apporter à l’économie actuelle pour l’aider à résister aux forces auxquelles elle est confrontée, nous avons besoin d’un modèle plus complexe qui explique les problèmes réels de l’économie alors que nous atteignons les limites. Nous avons besoin d’un modèle qui reproduise la forme correcte de la courbe [de la consommation globale d’énergie, NdT], et donne des repères temporels approximatifs. Je suggère de lire mon post récent concernant la complexité et ses effets comme toile de fond pour le présent article.
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Que signifie « Fore, chéri, fore » en mer de Chine du Sud ?


Pepe Escobar

Par Pepe Escobar – Le 31 juillet 2016 – Source Strategic-Culture

Il y a un trou bleu dans la mer de Chine du Sud. Le Longdong − Trou du Dragon − a une profondeur étonnante de 300,89 mètres, dans les eaux bleues profondes autour de Yongle, un récif de corail majeur dans les îles Paracels (ou Xisha, dans leur dénomination chinoise).

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Limites d’énergie : pourquoi nous constatons une disparité croissante des richesses, et des prix qui restent bas.


Par Gail Tverberg – Le 6 juillet 2016 – Source ourfiniteworld

La semaine dernière, je donnais une présentation assez large à l’Economics Biophysical Conference 2016, intitulée Complexité : Le lien entre l’EROI du pétrole fossile, l’EROI de l’énergie humaine et la dette (pdf). Dans ce billet, je discute la partie de l’exposé qui explique plusieurs questions clés :

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L’émergence de l’indépendance nord-américaine


« Si les États-Unis se retirent en ce moment, ils détruiront l’ordre mondial avec eux, dit-il. La seule question que j’ai à l’esprit est : partiront-ils en morceaux l’année prochaine ou cela prendra-t-il une décennie ? » – Source
Politiquement, les États-Unis sont résolus à un retrait très important. Nous sommes fatigués des guerres au Moyen-Orient. Nous ne faisons pas confiance aux Chinois. Nous ne faisons pas confiance aux Russes et nous ne voulons tout simplement pas nous en occuper.Source

Le 5 juillet 2016 – Source al fin next level

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Les Américains ont toujours eu une fibre isolationniste, mais ils peuvent quand même voir que, livré à lui-même ces huit dernières années par un gouvernement étasunien largement absent et incompétent, le monde a progressé de manière particulièrement incontrôlée. La plupart des Américains aimeraient se dégager des engagements, alliances et implications à l’étranger. Comme le potentiel d’autosuffisance est plus facilement accessible à davantage de secteurs économiques, la tentation de s’en laver les mains croît toujours plus. Continuer la lecture

Guerres hybrides : 6. Comment contenir la Chine (III)


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Par Andrew Korybko (USA) – Le 1er juillet 2016 – Source Oriental Review

Partie 1 Partie 2

La recherche a jusqu’ici extrapolé l’influence sur l’économie mondiale de l’Asie du Sud-Est et les aspects les plus pertinents de son histoire récente, qui fixent la toile de fond de la situation actuelle pour saisir l’importance géostratégique de l’ASEAN. La région joue un rôle essentiel dans la facilitation du réseau du commerce international de la Chine, et c’est pour cette raison que les États-Unis ont cherché à la déstabiliser et passer les flux sous leur contrôle. En réponse, la Chine a tenté de briser le bloc de confinement construit contre elle et de rationaliser les deux corridors du continent à titre de compensation géopolitique partielle.
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Brexit : la chute de la tour de Babel


Par Ugo Bardi – Le 27 juin 2016 – Source Cassandra Legacy

La Tour de Babel : le Parlement européen à Strasbourg.

 

Adapté d’une histoire racontée par Wouter Diederen

Roi de Babel : Ministre, fidèle ministre, parle-moi! J’ai entendu dire qu’il y a des troubles à la grande tour que mes ouvriers construisent. J’entends dire que certains veulent partir et je vois que la tour ne se développe plus aussi vite qu’avant. Ministre, dit-moi ce qui se passe avec ma tour; la grande tour de Babel dont, moi, le roi de Babel, je suis si fier!

Ministre : Mon Roi, ce que vous dites est vrai. Il y a des troubles à la grande tour de Babel, les ouvriers réclament un meilleur salaire et un groupe a voté pour arrêter de travailler à la tour et pour retourner vers leurs terres au-delà de la mer, où ils vont construire leur propre tour. Et à cause de cela, la grande tour de Babel ne grandit plus.

Roi : Mais, monsieur le Ministre, pourquoi ? Qu’est-ce qu’il se passe? Est-ce que ces ouvriers n’ont pas travaillé pendant tant d’années sur ma tour? Est-ce que ma tour n’a pas bien grandi jusqu’à il y a peu ? Qu’est-il arrivé, que les travailleurs se rebellent contre moi, leur maître?

Ministre : Mon Roi, vous voyez, nous avons un problème de retour sur investissement énergétique…

Roi : Quoi?

Ministre : Mon Roi, laissez-moi vous expliquer. Afin de construire la tour, nous avons besoin de pierres de carrières. Mais les carrières voisines ont produit tant de pierres pour la tour, qu’il n’y a plus de pierres.

Roi : Monsieur le ministre, on m’a parlé de ce problème. Mais j’ai aussi entendu dire qu’il y a beaucoup de carrières un peu plus loin, qui contiennent encore beaucoup de pierres. Alors, quel est le problème pour obtenir de bonnes pierres de ces carrières?

Ministre : Mon Roi, vous voyez, c’est là que le bât blesse. Afin de ramener ces pierres de ces carrières éloignées jusqu’à la tour, nous avons besoin d’une caravane de nombreuses mules tirant des charrettes.

Roi : Et quel est le problème avec ça, Ministre?

Ministre : Eh bien, le problème est que les pierres sont extraites de carrières de plus en plus éloignées.

Roi : Mais cela signifie simplement que les caravanes doivent voyager plus loin, n’est-ce pas?

Ministre: Mon Roi, c’est le problème d’énergie dont je vous parlais. Vous voyez, les mules ont besoin d’énergie, sous forme de nourriture. Et les gens qui conduisent les mules ont aussi besoin d’énergie sous forme de nourriture. Ainsi, certains chariots dans la caravane doivent transporter de la nourriture pour les mules et les muletiers, et par conséquent, ces chariots ne peuvent pas porter de pierres. Et plus la carrière est loin, plus les chariots d’aliments sont nombreux pour le parcours.

Roi : Ainsi soit-il. Quel est le problème?

Ministre: Il est que les carrières que nous exploitons actuellement sont si loin, que la plupart des chariots doivent être chargés avec de la nourriture et seulement quelques-uns peuvent transporter des pierres. Et ainsi vous avez de longues, longues caravanes revenant de la carrière vers la tour, mais transportant très peu de pierres.

King : Faites donc des caravanes plus longues, alors il y aura plus de charrettes chargées de pierres pour la tour.

Ministre : Mon Roi, c’est ce nous sommes en train de faire, mais nous allons manquer de mules. Et nous avons aussi besoin de plus de caravanes pour faire du bois pour l’échafaudage des tours, et là aussi, il faut se rendre dans des forêts éloignées pour trouver du bon bois. En outre, les bureaucrates qui gèrent la tour ont augmenté en nombre et sont maintenant plus nombreux que les travailleurs. Et nous avons besoin de plus de caravanes et d’autres mules pour nourrir les bureaucrates. En conséquence, les travailleurs vivent actuellement avec des rations alimentaires réduites et ils ne sont pas heureux de ce changement. Comme je l’ai dit, c’est une question de rendements décroissants de l’énergie. Nous appelons cela les limites de la croissance.

Roi : … …

Ministre : Donc, je pense que nous devrions commencer à penser à une tour durable, qui n’aurait plus besoin de croître, car elle serait déjà assez grande. Et nous pourrions aussi faire une tour dans un état d’équilibre, qui n’aurait besoin que de seulement quelques pierres pour remplacer celles qui s’usent. L’investissement en énergie serait beaucoup plus faible…

Roi : Fermez là, ministre infidèle ! Je ne crois pas un seul mot de ce que vous me dites. Je pense que cette histoire du retour d’énergie décroissant est quelque chose que vous avez inventé pour me confondre. Je pense plutôt que les travailleurs sont devenus paresseux. Que les muletiers sont devenus paresseux. Et que les mules sont devenues paresseuses. Donc, ce que je vais faire, c’est de punir les travailleurs paresseux, les muletiers paresseux, et les mules paresseuses, comme ils le méritent. Et je vais punir sévèrement les travailleurs qui ont voté pour retourner sur leur île et y construire leur propre tour. Ils vont sentir la colère du roi de Babel. Je pense aussi que mes ennemis en dehors des frontières complotent contre moi. Et donc je vais agrandir l’armée et les attaquer. Et eux aussi, ils vont sentir la colère du roi de Babel.

Ministre : … …

Roi : Et, maintenant que j’y pense, je dois aussi trouver un nouveau ministre.

Ugo Bardi

Traduit par Hervé, vérifié par Wayan, relu par Diane pour le Saker Francophone

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Pourquoi la politique russe de «pivot vers la Chine» est encore à l’état de déclaration d’intention

Par Vasily Kashin – Le 1er juin 2016 – Source The Moscow Times

Des hauts fonctionnaires chinois ont visité la Russie, le gouvernement russe a annoncé son projet d’augmenter le volume de ses échanges avec la Chine de plus de 200 milliards de dollars au cours des prochaines années, et la Société pétrolière nationale chinoise (CNPC) a exprimé son intérêt d’augmenter sa participation au capital du géant de la pétrochimie russe Rosneft. Cela signifie-t-il que la politique économique russe pivote vers la Chine? Cette question a pris un tournant idéologique lorsque, dès le début de la crise ukrainienne, le Kremlin a augmenté l’intensité de sa communication officielle, mentionnant la Chine comme alternative au partenariat de Moscou avec l’Europe.

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Un pétrole à 50 $ ne fonctionne pas


Par Gail Tverberg – Le 31 mai 2016 – Source ourfiniteworld.com

II est nettement plus possible de vivre avec un pétrole à 50 $ le baril qu’à 30 $ le baril, parce que la plupart des entreprises ne peuvent pas faire un profit avec 30 $ par baril de pétrole. Mais un prix de 50 $ par baril de pétrole nous aide-t-il à redresser l’économie?

Je dirais que ce n’est vraiment pas le cas.

Lorsque le pétrole était à plus de 100 $ le baril, les habitants de nombreux pays obtenaient une bonne partie du bénéfice de ce prix élevé.

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La véritable histoire des limites du pétrole; ce que d’autres chercheurs ont manqué


Par Gail Tverberg – Le 12 mai 2016 – Source ourfiniteworld.com

Pendant longtemps, l’hypothèse commune a été que le monde finira par manquer de pétrole et d’autres ressources non renouvelables. Au lieu de cela, nous semblons devoir faire face à des surplus et des prix bas. Quel est l’élément qui a été manqué par M. King Hubbert, Harold Hotelling, et par la compréhension populaire de l’offre et de la demande?

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