Les racines profondes de la géopolitique actuelle


L’empire américain et ses mécontents


Par Peter Turchin − Le 27 juillet 2025 − Source Cliodynamica 

La Chine, la Russie et l’Iran : quel est leur dénominateur commun ? De toute évidence, ce sont les principaux rivaux géopolitiques des États-Unis aujourd’hui. Comme l’a récemment écrit Ross Douthat dans un article d’opinion publié dans le New York Times, intitulé « Qui est en train de gagner la guerre mondiale ? », « il est utile pour les Américains de réfléchir à notre situation en termes globaux, avec la Russie, l’Iran et la Chine comme une alliance révisionniste qui met notre puissance impériale à l’épreuve ».

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Une illusion de paix


Bien que Poutine et Trump partagent un intérêt tactique pour la coopération, la Russie reste un adversaire stratégique pour l’État impérial américain, et la Russie le sait, c’est pourquoi la vraie paix reste hors de portée.


Par Thomas Fazi − Le 20 août 2025 − Source Blog de l ‘auteur

Commençons par les bonnes nouvelles. La réunion d’Anchorage, en Alaska, a officiellement rétabli un dialogue direct entre les deux plus grandes puissances militaires et nucléaires du monde. Il s’agissait de la première rencontre en face à face entre un président américain et russe depuis le déclenchement de la guerre en Ukraine, et de la première rencontre de ce type sur le sol américain en près de deux décennies, marquant un tournant dans les relations américano-russes qui, depuis 2022, avait atteint des niveaux d’hostilité jamais vus depuis la Guerre froide. C’est évidemment une bonne nouvelle pour quiconque souhaite éviter une guerre thermonucléaire.

Pourtant, un règlement politique global de la guerre en Ukraine reste insaisissable. Non seulement parce que l’Europe et Zelensky restent opposés à tout accord aux conditions russes ; les seules conditions possibles, étant donné que la Russie est en train de gagner la guerre. Mais plus fondamentalement, car parvenir à une paix durable, c’est bien plus que simplement reconnaître le contrôle de la Russie sur la Crimée et les quatre oblasts annexés, il s’agit de s’attaquer aux “racines primaires du conflit”, comme l’a répété Poutine à Anchorage : que l’Ukraine ne rejoindra jamais l’OTAN, que l’Occident ne la transformera pas en un avant-poste militaire de facto à la frontière de la Russie et qu’un “équilibre de sécurité générale en Europe” soit rétabli. Cela équivaut effectivement à une reconfiguration globale de l’ordre de sécurité mondial ; une reconfiguration qui réduirait le rôle de l’OTAN, mettrait fin à la suprématie américaine et reconnaîtrait un monde multipolaire dans lequel d’autres puissances peuvent s’élever sans ingérence occidentale.

C’est quelque chose que Trump – et plus fondamentalement l’establishment impérial américain, qui fonctionne en grande partie indépendamment de celui qui occupe la Maison Blanche – ne peut concéder. Comme je l’ai écrit dans un autre article :

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Le cerveau rabougri d’une société nazifiée


Ironie suprême : ceux qui instrumentalisent les accusations « d’antisémitisme » sont eux-mêmes engagés dans la forme la plus littérale d’antisémitisme suprématiste aryen contre des Sémites.


Par Karim – Le 11 août 2025 –  Source BettBeat Media

Des tiktokeurs israéliens se moquent des palestiniens. Les Israéliens ashkénazes – qui sont des Juifs européens avec des trait aryens – emploient des moqueries raciales, comme le faisait les nazis, contre les Palestiniens, ciblant leur apparence sémitique dans des scènes rappelant l’Allemagne des années 1930.

Les statistiques sont aussi effrayantes que révélatrices. Quatre Israéliens juifs sur cinq n’expriment aucune inquiétude face à la catastrophe humanitaire à Gaza. Immédiatement après le 7 octobre, alors que les bombes israéliennes commençaient à tomber sur les civils palestiniens, l’optimisme quant à l’avenir du pays explosait de façon spectaculaire parmi le public israélien. Ce n’était pas la réponse d’un peuple qui craignait sincèrement pour sa survie ; c’était l’euphorie d’une population enfin autorisée à libérer ses pulsions les plus sombres.

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Ukraine. Trump continue d’humilier l’Europe


Par Moon of Alabama – Le 19 août 2025

Rien n’a changé après les réunions d’hier.

L’Ukraine offre un contrat d’armement de 100 milliards de dollars à Trump pour obtenir des garanties de sécurité (archivé) – Financial Times, 19 août 2025

L’Ukraine a promis d’acheter 100 milliards de dollars d’armes américaines financées par l’Europe dans le but d’obtenir des garanties américaines pour sa sécurité après un accord de paix avec la Russie, selon un document consulté par le Financial Times.

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L’Europe exige des « garanties de sécurité » pour l’Ukraine … La Russie peut les lui donner


Par Moon of Alabama – Le 18 août 2025

Plus tard dans la journée, le président américain Donald Trump rencontrera (l’ancien) président ukrainien Vladimir Zelenski pour discuter des résultats du sommet de la semaine dernière entre Trump et le président russe Vladimir Poutine. À la suite de ce sommet, les deux parties avaient déclaré qu’il fallait mettre fin à la guerre en Ukraine par un accord de paix global. Mais cela obligerait l’Ukraine à renoncer à certains territoires et à devenir un pays neutre.

Zelenski tentera d’inciter Trump à revenir à sa position précédente, quand Trump exigeait un cessez-le-feu immédiat de la Russie sur la ligne de front actuelle. Mais après avoir essayé, il avait constaté qu’il n’avait aucun moyen d’y parvenir. Trump a dû accepter les positions de la Russie car il n’y avait plus d’autre moyen de mettre fin à la guerre en Ukraine.

Trump est notoirement enclin à changer de position d’un discours à l’autre. Cette fois cependant, je crois qu’il s’en tiendra à son accord avec Poutine.

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Qu’est ce qui s’oppose à un compromis sur l’Ukraine ?


Par Andrew Korybko – Le 16 août 2025 – Source Blog de l’auteur

Il incombe maintenant à Zelensky de rendre la pareille à la volonté largement perçue de Poutine de faire des compromis pour la paix.

Poutine et Trump ont publiquement confirmé qu’ils avaient trouvé un terrain d’entente au cours de leurs pourparlers de trois heures à Anchorage, mais aucun grand compromis sur l’Ukraine n’a été atteint en raison de “quelques points d’achoppement importants… Dont un est probablement le plus important” qui restent non résolus selon Trump. La réaffirmation par Poutine de la nécessité “d’éliminer les principales causes du conflit” et la mention par Trump de la façon dont Zelensky “devra être d’accord” avec ce que les États-Unis ont accompli jusqu’à présent laissent fortement entrevoir ce que cela pourrait être.

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Un résumé du sommet entre Trump et Poutine


Par Moon of Alabama – Le 16 août 2025

Le sommet entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine a été plus court que prévu. Mais ce fut en grande partie une réussite.

Trump avait un besoin urgent de cette réunion. Il avait fait pression pour un cessez-le-feu en Ukraine. Il avait menacé d’imposer des sanctions secondaires contre les acheteurs de pétrole russe pour pousser la Russie dans cette direction.

Mais la Russie n’a pas reculé. Son intérêt est d’éliminer la cause profonde de la guerre en Ukraine – l’expansion de l’OTAN vers les frontières de la Russie. Un cessez-le-feu n’aurait fait qu’interrompre la guerre mais n’aurait pas résolu le problème sous-jacent.

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Même pas à la table des négociations. Le moment colonial de l’Europe


Par Arnaud Bertrand – Le 11 août 2025 – Source Blog de l’auteur

Les prochaines négociations en Alaska entre Trump et Poutine montrent tout ce que vous devez savoir sur la nature de la guerre en Ukraine et sur le statut géopolitique actuel de l’Europe.

J’ai fait les recherches : il y a très peu d’exemples – voire aucun – dans l’histoire millénaire de l’Europe d’une défaite militaire contre une puissance extérieure où elle n’était pas à la table pour négocier les conditions de son avenir.

Vous auriez probablement besoin de remonter jusqu’à la chute de Constantinople, en 1453, pour trouver que les Européens n’ont eu aucun mot à dire sur leur propre sort. Et encore, il s’agissait d’une défaite militaire un peu “classique” où le vainqueur dictait simplement les termes. À l’époque, il n’y avait pas d’autre puissance extérieure négociant avec les Ottomans sur la façon de se tailler un territoire byzantin – c’était au moins une conquête simple.

Il est donc juste de dire que, littéralement à l’échelle du millénaire, l’exclusion de l’Europe des négociations en Alaska sur son propre avenir représente l’un des moments les plus humiliants de l’histoire diplomatique européenne.

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Avec soin et élégance


C’est drôle qu’ils appellent [les services secrets] une « communauté ». Cela semble si innocent et bénéfique. Tout le monde aime les communautés. − Doug Casey


Par James Howard Kunstler – Le 14 août 2025 – Source Clusterfuck Nation

Et donc, aujourd’hui, en Alaska, M. Trump s’assoit avec Vlad Poutine pour tenter de régler le conflit ukrainien. Cette guerre sanglante dure depuis trois ans, a fait des millions de morts, principalement des Ukrainiens, et a été provoquée de manière sournoise par les néoconservateurs du département d’État américain et de la CIA, l’appareil du MI6 britannique et les femmes à la tête de l’UE, sans aucune raison valable, si ce n’est d’affaiblir et éventuellement de démanteler la Russie afin de s’emparer de ses vastes ressources minérales et énergétiques. Cela a déjà été tenté dans l’histoire, toujours au détriment de ceux qui s’y sont essayés.

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« Le soldat ukrainien … n’est tout simplement plus là. »


Par Moon of Alabama – Le 15 août 2025

Au cours de la semaine dernière, les forces russes ont réussi à percer jusqu’à l’arrière de la ligne de défense ukrainienne :

Au cours des trois derniers jours, les forces russes ont réalisé une percée majeure. Après le bombardement intensif des positions ukrainiennes avec plus de 1 300 bombes FAB, les détachements russes se sont déplacés au nord du saillant (vert) qu’ils avaient construit entre les villes semi-encerclées de Pokrovsk et Konstantinivka.

Ils ont atteint et franchi la deuxième ligne de fortification du Donbass bien construite (en jaune) qui avait été creusée au cours de la dernière année.

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