La peur des Juifs et le dieu terroriste


“It’s time for Jews to be feared!”« Il est temps pour les juifs d’être craints », a déclaré le Rabbi Shmuley récemment. Les Juifs n’ayant pas réussi à venir à bout de l’antisémitisme en essayant de se faire aimer ou admirer, doivent maintenant se faire craindre. C’est le nouveau mot d’ordre.


Par Laurent Guyénot − Avril 2024

Karl Golovin sur X : “Psychopath @RabbiShmuley is a key advisor to @RobertKennedyJr, and would likely be appointed to a prominent position in an “RFK Jr. Administration.” Oh hell no.” / X (twitter.com)

Le problème est que, si les juifs veulent être craints, alors ils doivent aussi accepter d’être détestés. La « crainte des juifs » peut se traduire, littéralement, par « judéophobie » (du grec phobos, craindre). Pour se faire craindre, il faut avoir le pouvoir de nuire, et il faut le montrer. Bref, si les juifs veulent se faire craindre pour lutter contre l’antisémitisme, alors l’antisémitisme a de beaux jours devant lui.

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Le révisionnisme byzantin d’Anthony Kaldellis


Par Laurent Guyénot − Octobre 2023

Byzance est une civilisation engloutie dans les ténèbres de l’histoire, effacée de l’historiographie sous la pression du roman européen. Vous pouvez lire une centaine de livres sur le « Moyen Âge », sans jamais en entendre parler. Si l’on vous parle de l’Empire Byzantin, ce sera généralement pour le présenter comme une version tardive, orientale et décadente du seul et vrai Empire romain, celui d’Occident disparu quelque part entre le IIIe et le Ve siècle, et comme étranger ou marginal à la civilisation médiévale européenne, voire comme un élément perturbateur de cette civilisation. Le niveau d’ignorance et de préjugé sur Byzance continue d’être exemplaire en France. Cela est bien illustré dans le livre de 850 pages du médiéviste Jérôme Baschet, sur La Civilisation féodale (Flammarion, 2006), qui ne consacre qu’une brève section à Byzance, intitulée « Le déclin byzantin », avant la section « La splendeur islamique ». L’auteur se satisfait d’un jugement péremptoire sur « l’orgueil de Constantinople, sa prétention à incarner les valeurs éternelles de Rome et à constituer l’empire élu de Dieu, son mépris aussi pour tous les peuples extérieurs, y compris les chrétiens d’Occident, plus ou moins explicitement assimilés à des barbares1 ».

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  1. Jérôme Baschet La Civilisation féodale. De l’an mil à la colonisation de l’Amérique, Flammarion, 2006, p. 96.

La croisade est terminée


Par Laurent Guyénot − Septembre 2023

Le pape fut le précepteur ou le tuteur de la civilisation européenne durant le Moyen Âge. À la fin du XIe siècle, il inculqua à la caste dirigeante une idée révolutionnaire : la Croisade. Ce fut une révélation, au sens d’une nouvelle religion, en même temps qu’une tentative pour unifier l’Europe par Jérusalem. La Croisade a fait émerger le meilleur et le pire de la classe guerrière, elle a enthousiasmé le peuple, et elle a donné au pape une domination spirituelle et politique sans précédent. Elle s’est installée comme paradigme central dans la chrétienté occidentale. Bien qu’elle ait revêtu de nouveaux habits, la Croisade reste la Grande Idée de l’Occident, le cœur même de son identité : sauver le monde—et se sauver lui-même—par des guerres au nom de grands principes transcendants. La Démocratie et les Droits de l’Homme ont remplacé le Christ, mais l’Occident, désormais sous la direction des États-Unis, est toujours la Civilisation de la Croisade. Mais c’est bientôt fini.

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Laurent Guyénot – Qui a maudit les Kennedy ?


Par Hervé – Source le Saker Francophone

Laurent Guyénot nous a proposé déjà plusieurs articles dont certains sont déjà en lien avec la famille Kennedy et d’autres en lien avec le site Unz Review dont il est un des auteurs les plus populaire. Ron Unz est aussi bien connu de nos lecteurs pour son implacable American Pravda.

Pour ceux qui suivent Laurent Guyénot sur notre site ou sur Unz Review, ce livre sera sans doute le moyen de consolider leurs connaissances en une seule lecture. Pour les autres, c’est un voyage qui vous attend, dans l’Amérique des années d’après guerre jusqu’à la présidence Johnson et la guerre du Vietnam.

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L’assassinat de Kennedy et le destin trahi de l’Amérique : analyse critique du documentaire de Oliver Stone et James DiEugenio


Par Laurent Guyénot − Février 2023

A Viewer's Guide to "JFK: Destiny Betrayed" and "JFK Revisited"J’ai visionné le documentaire d’Oliver Stone sur l’assassinat de JFK, la version courte, JFK Revisited : Through the Looking Glass (ici en libre accès avec sous-titres français), et la version longue en quatre épisodes, JFK: Destiny Betrayed. Bien que les parties techniques (les balles, l’autopsie, Oswald et la CIA, etc.) sont intéressantes, je me concentrerai exclusivement sur la théorie concernant les principaux coupables et leur mobile. Et j’explorerai plus largement le travail de James DiEugenio, qui a écrit le film – et a probablement interviewé les différents contributeurs, bien que la mise-en-scène donne l’illusion que ce soit Stone qui le fasse.

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Réinvitons les morts à table – Éloge du culte des ancêtres


Par Laurent Guyénot − Février 2022

L’exemple de l’Asie

Les Asiatiques ne montrent aucun signe d’un désir de mort collectif. Ils sont généralement fiers de leur origine ethnique et de leur nationalité. Je pense que cela a beaucoup à voir avec leur rapport aux ancêtres. Le culte des ancêtres est une partie essentielle des traditions asiatiques, et bien qu’il ait reculé dans les grandes villes, il est encore largement pratiqué. Les anthropologues préfèrent parler de « vénération des ancêtres » ; les morts ne sont pas divinisés, mais on leur exprime respect, gratitude et fidélité, et l’on attend d’eux qu’ils guident et protègent les vivants — ou les réprimandent quand ils agissent mal. Les ancêtres ne sont pas tous bons, mais il vaut mieux vivre en paix avec tous. Honorer les ancêtres n’est pas seulement une coutume religieuse ; c’est une obligation morale, car c’est un prolongement de la piété filiale, qui est considérée unanimement en Orient comme le fondement de la morale : de par votre piété filiale, vous participez à la piété filiale de vos parents, etc.

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Comment Johnson nous a fait marcher sur la lune


Par Laurent Guyénot – Le 25 décembre 2021 – Source Unz Review


Du Vietnam à la lune

Si John Kennedy n’avait pas été assassiné, il n’y aurait pas eu de Guerre du Vietnam pour les Américains. Cette question, naguère débattue, est aujourd’hui réglée, grâce à des historiens comme James Douglass. Robert Kennedy Jr. résume le dossier dans son livre American Values1 :

[JFK] a obstinément refusé d’envoyer des troupes de combat au Vietnam, ce qui lui a valu l’antipathie des libéraux et des conservateurs, qui lui ont reproché d’avoir “jeté l’éponge” dans la lutte contre le communisme international. […] Lorsque Johnson s’est rendu au Vietnam en mai 1961 à la demande de Jack [John], il est revenu fermement convaincu qu’il était insuffisant d’envoyer des conseillers militaires et du matériel : la victoire exigeait des troupes de combat américaines capables d’une action indépendante contre les combattants de la guérilla.

 

Pratiquement tous les conseillers de Jack étaient d’accord, mais le Président a fermement résisté, affirmant que nous pouvions soutenir les Sud-Vietnamiens mais que nous ne pouvions pas lutter pour eux. En y repensant plus tard, [Maxwell] Taylor [chef des états-majors] observa : “Je ne me souviens de personne qui était fortement contre [l’envoi de troupes de combat au Vietnam], à l’exception d’un homme, et c’était le Président. Le Président ne voulait tout simplement pas être convaincu que c’était la bonne chose à faire. C’était vraiment la conviction personnelle du Président que les troupes terrestres américaines ne devraient pas entrer.”

Le 11 octobre 1963, cinq semaines avant sa mort, JFK a contourné son propre Conseil de sécurité nationale et a publié le mémorandum d’action de sécurité nationale 263, officialisant le retrait du Vietnam de “1 000 militaires américains d’ici la fin de 1963” et “la majeure partie du personnel américain d’ici la fin de 1965”. Le 20 novembre 1963, deux jours avant son voyage à Dallas, Jack a annoncé lors d’une conférence de presse un plan pour évaluer “comment nous pouvons sortir les Américains de là-bas. Maintenant, c’est notre objectif, ramener les Américains à la maison.” Le lendemain matin, il passa en revue une liste de victimes pour le Vietnam indiquant que soixante-treize Américains y étaient morts à ce jour. Ébranlé et en colère, Jack déclara à son attaché de presse adjoint, Malcolm Kilduff, “Après mon retour du Texas, cela va changer. Il n’y a aucune raison pour que nous perdions un autre homme là-bas. Le Vietnam ne vaut pas une autre vie américaine.” Le 24 novembre 1963, deux jours après la mort de Jack, Lyndon Johnson a rencontré l’ambassadeur américain au Vietnam, Henry Cabot Lodge, que Jack avait été sur le point de renvoyer pour insubordination. LBJ déclara à Lodge : “Je ne serai pas le président qui a vu l’Asie du Sud-Est suivre le même chemin que la Chine.” En fin de compte, 500 000 Américains […] sont entrés dans les rizières du Vietnam et 58 000 ne sont jamais revenus . »

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  1. Robert F. Kennedy, Jr., American Values: Lessons I Learned from My Family, HarperLuxe, 2018, pp. 226-229.

Fauci et la grande escroquerie du sida, en guise d’échauffement à celle du Covid


Une critique du livre de Robert F. Kennedy Jr, « The real Anthony Fauci »


Par Laurent Guyénot − Le 27 novembre 2021 − Source Unz Review

Le nouveau livre de Robert F. Kennedy, Jr. intitulé « The Real Anthony Fauci : Bill Gates, Big Pharma, and the Global War on Democracy and Public Health » n’est pas le livre d’un politicien en quête d’attention. C’est le livre d’un homme déterminé à mettre sa propre vie en jeu dans la résistance contre l’attaque bio-terroriste en cours contre l’humanité par des gouvernements corrompus par l’industrie pharmaceutique. Il appelle à l’insurrection de masse, et son dernier mot est : “On se retrouvera sur les barricades”.

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Barbarossa : le révisionnisme de Souvorov s’impose au grand public


Une critique de Sean McMeekin : La guerre de Staline : une nouvelle histoire de la Seconde Guerre mondiale


Par Laurent Guyénot − Le 8 mai 2021 − Source Unz Review

Le dimanche matin 22 juin 1941, poussé par sa haine du “judéo-bolchevisme” et son insatiable soif de Lebensraum, Hitler rompt traîtreusement son pacte de non-agression avec Staline et lance l’invasion de l’Union soviétique. Prise au dépourvu et mal commandée, l’Armée rouge est submergée. Mais grâce à la résistance héroïque du peuple russe, l’URSS finit par mettre en déroute les Allemands, au prix de quelque vingt millions de morts. C’est le début de la fin pour les nazis.

Telle est, dans ses grandes lignes, l’histoire de l’opération Barbarossa telle que la racontent les vainqueurs.

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