Le complot machiavélique pour impliquer l’Arabie saoudite et le Qatar dans une guerre de « frontières de sang »


Par Andrew Korybko – Le 7 juin 2017 – Source 21st Century Wire

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Des experts du monde entier essaient de comprendre ce qui alimente vraiment la guerre froide entre le Qatar et l’Arabie saoudite, mais la réponse est simple : les États-Unis. Comme Washington est toujours encline à le faire, elle joue magistralement du « diviser pour mieux régner » au Moyen-Orient, faisant la même chose à ses alliés des pays du Golfe qu’à ses alliés maghrébins lors des révolutions de couleur du printemps arabe. Cette fois, les acteurs en conflit s’opposant les uns aux autres, le sont au niveau des États, par opposition au scénario intra-étatique entre les gouvernements et certains de leurs citoyens.

L’objectif à long terme derrière tout cela est d’inaugurer le plan des « Frontières de sang » publié en 2006, de Ralph Peters pour un « Nouveau Moyen-Orient » dans lequel le Golfe subit une réingénierie géopolitique comme avec le « Syraq » la Turquie et les Balkans. Il est prévu de faire aussi bien. Dans l’ensemble, la fracture de la région en une myriade de mini états internationalement reconnus de facto devrait faciliter la prolongation de l’hégémonie américaine dans le vaste espace interconnecté que le défunt Brzezinski a décrit comme « les Balkans eurasiens » tout en créant simultanément des complications pour l’accès de ses rivaux russes et surtout chinois à cet espace pivot géostratégique au cœur de l’Afro-Eurasie.

C’est beaucoup à digérer tout à la fois. Décomposons donc le tout, morceau par morceau, pour que ce soit plus facile à comprendre.

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La réalité du conflit post-syrien : qui contient qui ?

The Post-Syria Conflict Reality: Who’s Containing Who?


thPar Alastair Crooke – Le 23 janvier 2018 – Source Strategic Culture

Les négociations de la Maison Blanche au Moyen-Orient, avec Mohammad bin Salman (MbS), Mohammad bin Zayed (MbZ) et Bibi Netanyahou pour un « deal du siècle » ont abouti, non seulement à « pas d’accord » mais ont plutôt exacerbé les tensions du Golfe en une crise quasi-existentielle. Les États du Golfe sont maintenant très vulnérables. L’ambition a incité certains dirigeants à ignorer les limites inhérentes aux petits émirats marchands tribaux et à prétendre participer à des jeux de pouvoir hors de leur portée, en tant qu’architectes, à la tête d’un nouvel ordre du Moyen-Orient.

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