Principes du gouvernement représentatif – Bernard Manin


Par Alban Dousset − Le 4 Mars 2018 − Source Youtube

Alban Dousset, auteur des Chroniques d’un Éveil Citoyen,  continue son chemin avec des Fiches de Lectures. Il partage avec nous aujourd’hui sa lecture et son analyse critique du livre de Bernard Manin, Principe du gouvernement représentatif .

Cette vidéo vaut tout autant par le contenu, un sujet d’actualité, car il s’agit de se réarmer intellectuellement pour se sortir de l’emprise de bonimenteurs politiques, que par sa méthode d’analyse critique. Ce livre pose d’excellentes questions, y répond ou pas complètement. À chacun de savoir comprendre la démarche et les arguments de l’auteur, de savoir aussi remplir les blancs, apporter une autre approche par ses propres connaissances comme Alban Dousset le fait dans cette vidéo.

La lecture reste un excellent moyen de comprendre le monde en profondeur, sans doute le meilleur à notre disposition. On vous encourage par nos propres notes de lectures d’utiliser ce puissant vecteur d’information.

Hervé pour le Saker Francophone

   Envoyer l'article en PDF   

Alfred Sauvy et le refus de voir en Occident


Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal – Le 26 mars 2017 – Source nicolasbonnal.wordpress.com

Démographe et technocrate infatigable, Alfred Sauvy avait compris dès les années 70 que nous étions condamnés. Il m’avait convaincu quand j’avais treize ans et depuis je n’ai pas modifié mon point de vue sur l’exception française. Dans un texte nommé « Démographie et refus de voir », il remarque :

C’est un sujet très délicat que d’aborder le refus de voir parce qu’aucun de nous n’est parfait sur ce point… La peur de voir naît ou peut naître dès qu’il y a une relative liberté de penser.

Continuer la lecture

Le français première langue de l’Afrique, voire du monde…


… pour livrer l’Europe à l’anglais : voilà le plan de mise à mort de Macron !


Par Arnaud-Aaron Upinsky − Le 19 février 2018

Résultat de recherche d'images pour "langue francaise"
« Faire du français la première langue d’Afrique, et peut-être du monde » 1 mais ( surtout ) pas de l’Europe ! Voilà la réponse internationale que le Président Macron nous a adressée de Ouagadougou, au Burkina Faso, le 28 novembre 2017, soit huit jours à peine après l’envoi de notre lettre lui demandant d’engager la « Reconnaissance du français comme la langue commune de l’Europe », seul moyen de donner un coup d’arrêt à sa mise à mort.

Continuer la lecture

  1. Cf. « Emmanuel Macron veut faire du français la première langue d’Afrique et du monde » Le figaro.fr, 28 novembre 2017.

Le monastère de Valaam, la Renaissance d’une grande tradition


Par Patrice-Hans Perrier – Le 6 avril 2017 – Source Carnets d’un promeneur

The restoration of the Transfiguration of the Saviour Cathedral complete – 2003

L’immense monastère de Valaam enseveli sous les neiges

Situé sur un archipel ceinturé par un immense lac, le Monastère de Valaam n’est accessible qu’une partie de l’année. Fondé il y a près d’un millénaire – certaines sources parlent du début du XIe siècle – cette forteresse du monachisme n’a pas son égal dans le monde orthodoxe, mis à part le célébrissime Mont Athos, dans le nord de la Grèce. Juché sur un massif de granit, posé comme un immense vaisseau au beau milieu de l’archipel de Valaam, ce complexe monacal compte pas moins de sept églises, dont une cathédrale, et de nombreux skites (petits ermitages isolés) éparpillés dans la nature environnante.

Continuer la lecture

Michel Foucault et le procès de notre monde moderne


Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal – Le 26 mars 2017 – Source nicolasbonnal.wordpress.com

Plus personne ne conteste que nous vivons dans des sociétés de vigilance et de surveillance. Le pouvoir bienveillant, tutélaire et doux peut désormais tout contrôler avec les progrès de la technologie et le déclin de la réactivité des populations. Le terrorisme, la dette ou la Russie serviront de croquemitaine. Bernanos écrivait en 1945 :

« Aujourd’hui l’exception est devenue la règle, la Démocratie mobilise tout, hommes, femmes, enfants, animaux et machines, sans même nous demander de trinquer à sa santé. »

Continuer la lecture

Auroville, cité utopique en devenir


Par Patrice-Hans Perrier – Le 18 mars 2017 – Source Carnets d’un promeneur

 

Nous vous présentons, le plus simplement du monde, le troisième volet de notre série dédiée aux UTOPIES à toutes les époques et sous toutes les latitudes. Ici, nous prenons un temps d’arrêt à PONDICHÉRY, dans le Sud-Est de l’Inde. C’est avec le désir novateur d’associer le développement de la personne avec la naissance d’une cité harmonieuse que ses premiers pionniers ont eu l’ambition de convertir 25 hectares de terres désertiques en oasis luxuriant.

AUROVILLE, cité utopique imaginée par Mirra Alfassa, dite la Mère, compagne de vie du grand sâdhu Sri Aurobindo, a été inaugurée un 28 février 1968. Sa population qui compte, aujourd’hui, autour de 3500 âmes, vient tout juste de célébrer les noces d’or de cette petite nébuleuse qui étend ses tentacules autour du MATRIMANDIR, c’est-à-dire de son centre spirituel. Les maquettes du développement urbain projeté sont éloquentes : Auroville fait, bel et bien, penser à une petite nébuleuse perdue au beau milieu d’un désert en pleine métamorphose.
Continuer la lecture

Jean-Loup Izambert – 56 – 2/2


Par Hervé – Source le Saker Francophone

Image associée
Jean-Loup Izambert

Je vous présente aujourd’hui le tome 2 du livre 56 dont vous avez découvert le premier tome en septembre. Ce second tome est assez différent du premier. Le cadre reste le même, l’histoire parallèle de l’État français et de la guerre en Syrie, mais il se base sur une grille d’analyse bien particulière. Dans le tome 1, l’auteur avait analysé les réseaux djihadistes, leurs histoires et comment on pouvait retrouver leurs traces jusqu’aux plus hauts sommets de l’État français.

56 - T2 De Jean-Loup IZAMBERT - IS EditionCe second tome va s’attaquer à la légalité de ce qui s’est passé. Le droit international a été bafoué par les puissances occidentales depuis la chute de l’Union soviétique et cette guerre en Syrie, après celle de Libye, aura été le sommet de ces forfaitures. Jean-Loup Izambert expose dans ce tome 2  les éléments factuels qui démontrent que ces deux guerres ont été planifiées. Il nous redessine le cadre historique et juridique du passage de l’exercice du pouvoir d’un « régime démocratique bourgeois essoufflé à un présidentialisme totalitaire ». Les derniers présidents auront fait ou laissé faire cette longue déliquescence, transformant la France en ce qu’elle est devenue, un État voyou. Une longue interview d’Alain Chouet, ancien officier, donne du corps à cette première partie, décrivant de l’intérieur comment fonctionne cette machine.

Continuer la lecture

Tocqueville et la destruction des âmes et des nations


Nicolas Bonnal

Par Nicolas Bonnal – Le 6 mars 2017 – Source nicolasbonnal.wordpress.com

Récemment Ugo Bardi regrettait la violence des policiers en Espagne, réducteurs de bonnes dames catalanes.

Nous sommes de plus en plus écrasés par les États et les gouvernements : invasions (je le dis non comme je le pense, mais comme on le voit), guerres, menaces, taxations, massacres de masse ici ou là se terminant par toujours plus de contrôles et de confiscations, plus rien ne nous est épargné. Je vois que comme en Grèce où tout un peuple a été affamé tout le monde s’incline devant la toute-puissance étatique. C’est que nous sommes des hommes sans honneur, pas très susceptibles…

Continuer la lecture

Épistémologie de Terremer: l’univers est-il une machine ?


Par Ugo Bardi – Le 14 janvier 2018 – Source CassandraLegacy

Deux personnages du monde de Terremer : Ged et Vetch (Ged est celui qui a les cicatrices sur le visage). Derrière Ged, l’Ombre. Une image merveilleuse de Paul Duffield.

Je propose ici une version modifiée d’un post que j’ai publié l’année dernière sur mon blog Chimeras. Je soutiens ici que tous nos problèmes sont de nature épistémologique : nous ne savons pas comment trouver la vérité. Dans la série Terremer, Ursula Le Guin nous a donné quelques indices, mais aucune solution, sur ce dilemme.

« Toute technologie suffisamment avancée est indiscernable de la magie. » (Arthur C. Clarke)

Imaginez que vous n’avez jamais été exposé aux milliers d’années d’accumulation de ce que nous appelons la « culture ». Imaginez que vous regardez le monde avec de nouveaux yeux ; comme si vous le voyiez pour la première fois. Vous y verrez toutes sortes de choses : des gens, des animaux, des rivières, des rochers, des bâtiments, des montagnes, et bien plus encore. Et vous allez essayer de donner un sens à tout cela. Alors, vous remarquez que certaines choses bougent, grandissent, rétrécissent et changent de forme. Il semble y avoir une certaine hiérarchie dans ce genre d’entités ; certaines bougent vite et d’autres lentement, d’autres ne bougent pas du tout, mais cela ne veut pas dire qu’elles ne le font jamais (pensez à un volcan). Vous pourriez penser que toutes ces choses ont une âme   ; que, d’une certaine manière, elles sont comme vous, il y a une certaine parenté dans toutes choses.

Continuer la lecture

Daniele Ganser – Les guerres illégales de l’OTAN


Une chronique de Cuba jusqu’à la Syrie


Par Hervé – Source le Saker Francophone

Si vous nous suivez depuis quelques année, vous vous souvenez sûrement d’une série d’interview de Daniele Ganser sur Les Armées Secrètes de l’OTAN qui a fait l’objet d’un premier livre. Depuis, le sujet a fait son chemin et le travail de cet historien, avec d’autres, a sacrément terni l’image de l’OTAN, braquant les feux des projecteurs sur cette alliance qui aurait du disparaître avec la fin de la guerre froide.

L’auteur se définit comme historien et irénologue, celui qui étudie la science de la paix. Pour avoir écouté un certain nombre de ses interviews, la paix n’est pas le qualificatif que l’on pourrait accoler à ses propos car il parle surtout de guerre et notamment celles de l’OTAN. C’est son sujet d’étude principal, dégrossi à partir de 1998 pour sa thèse de doctorat.

C’est une première surprise qui va rester présente lors de cette lecture. L’auteur ne serait-il pas un « dangereux pacifiste » ?

Daniele Ganser commence par définir un certain nombre de principes autour desquels il va articuler son livre, l’ONU, l’OTAN et le droit international en matière de guerre avec ses extensions, les Cours de justice. Comme historien, il tente l’exercice difficile de ne pas sombrer dans la caricature anti-occidentale, accusant le plus fort par principe, en mettant chaque protagoniste, même le faible, face à ses propres responsabilités. Il tente de le démontrer par des références, nombreuses et éclectiques, picorant allégrement dans les sources officielles, notamment celles de l’ONU,  mais aussi chez des auteurs anti-système bien connus sur notre blog puisque  nous les traduisons, comme Eric Zuesse ou William Blum. Ce livre a un autre intérêt, celui de donner la parole à des auteurs germanophones, peu connus dans la francophonie. Ces auteurs sont comme Daniele Ganser profondément marqués par la période nazie et cela explique cette farouche posture anti-guerre.

L’ONU est la seconde tentative de créer un organisme mondial supra-national et quoi qu’on puisse dire et penser des intérêts qui sont derrière, elle reste à ce jour le seul espace de discussion possible officiel, car tous les États ou presque en sont adhérents. L’axe de recherche de Daniele Ganser va donc se baser sur la légalité des actions en rapport du droit international.

Dans la Charte des Nations Unies, les textes sont clairs. Les guerres d’agression sont illégales et on peut lire dans ce livre comment ces textes, pourtant bafoués à maintes reprises, vont quand même peser dans le temps sur les principaux acteurs étatiques dans le combat pour ranger les opinions publiques occidentales dans leur camp. Avec une précision d’horloger suisse, Daniele Ganser va méthodiquement passer en revue chacun des conflits dans 13 pays, depuis l’Iran en 1953.

Le 25 juin 1945, lors de la signature de cette charte, l’OTAN n’existe pas mais on la voit apparaître progressivement et se transformer d’une alliance dite de défense en une alliance offensive au service du pays hégémonique, les États-Unis, et de ses dirigeants.

J’ai volontairement passé sous silence jusqu’à présent les conséquences de ces guerres illégales pour les acteurs étatiques et leurs dirigeants. Plusieurs cours de justice ont surgi depuis la création de la fameuse Cour pénale internationale, dont ses avatars, le Tribunal pénal international pour le Rwanda ou pour l’ex-Yougoslavie. S’il existe des cours, c’est pour juger des crimes, crimes qui sont définis précisément comme l’explique l’auteur : le crime d’agression, le crime de guerre, le crime contre l’humanité et le génocide.

Si le droit est relativement clair, son application l’est beaucoup moins car beaucoup se joue au niveau du Conseil de sécurité et des droits de veto exercés par les cinq membres permanents. Ces joutes verbales parfois homériques vont parfois réussir à faire reculer la guerre, parfois pas, selon des processus complexes que Daniele Ganser décrit précisément, au cas par cas.

À noter que récemment,  le Saker US a écrit sur un autre artefact du droit international, « Uniting for Peace » qui a fait l’objet d’une passe d’armes autour de la Crimée et du statut de Jérusalem et qui démontre toute la puissance de ces textes pour peu que la justice puisse être dite et respectée.

Une fois passée cette première partie théorique mais essentielle, l’auteur attaque la partie historique des faits et des guerres. Si vous connaissez mal ces aspects juridiques, ce livre reste vraiment un bonheur car il est de nature à convaincre de la nécessité du combat juridique, seul à même de régler les différends entre pays. La montée en puissance de la Russie et de la Chine, depuis quelques années, et beaucoup moins connotée idéologiquement que pendant la Guerre froide, montre déjà comment les textes votés en 1945 pèsent de plus en plus sur tout ceux qui seraient tentés de décider seuls de par leur destinée manifeste.

Cette seconde partie plus historique est découpée par guerre. À chaque fois, Daniele Ganser plante le décor historique en insistant sur le fait que tous ces pays étaient membres de l’ONU. Si vous avez survolé ces périodes historiques, en une trentaines de pages, l’auteur rappelle les faits connus et documentés, les acteurs, les doutes qui existent encore, et il analyse chacune de ces guerres sous l’angle du droit et de possibles actes d’accusation. Je vous laisse découvrir vous-mêmes des guerres oubliées, comme celle du Guatemala. J’y ai appris beaucoup de détails significatifs, de faits avérés avec leurs sources. L’auteur nous aide aussi à nous remettre dans le contexte de l’époque pour expliquer les intérêts croisés, notamment ceux des multinationales et de leur puissance grandissante au cours des décennies.

Finalement, même si dans les termes, c’est l’OTAN qui prend des coups, on perçoit parfaitement qu’il y a une continuité dans la domination américaine, surtout après l’effondrement de l’URSS. On devine parfaitement le moment unipolaire américain et aussi le début de la fin en Syrie et en Ukraine.

Daniele Ganser ne fouille pas en profondeur chaque conflit, ce n’est pas son objectif principal. Du coup, il y a parfois quelques raccourcis gênants comme sur l’ex-yougoslavie où il parle du massacre de Srebrenica, semblant accréditer la thèse du TPI clairement pro-OTAN, avant de soulever des objections pour équilibrer son analyse. Il renvoie aussi parfois certains acteurs dos à dos sans soulever tous les enjeux géostratégiques à même d’expliquer certains actes semblant sortir de nulle part.

Vous aurez donc un travail personnel de mise en perspective avec vos propres sources, mais ce livre atteint pleinement ses objectifs de départ : démontrer la nécessité de l’ONU déjà sous sa forme actuelle et montrer que le droit écrit reste toujours valide, qu’il a pesé, qu’il pèse et qu’il pèsera de plus en plus sur les psychologies des acteurs pour guider la politique internationale.

Ce livre m’aura surpris sur son contenu et sur sa forme, montrant un visage différent de Daniele Ganser par rapport à ses conférences. Il aura sans doute changé ma vision de l’actualité, m’ouvrant un peu plus  l’esprit à une autre grille de lecture autour de l’importance du droit international. Même si l’actualité semble parfois démontrer le contraire, la Russie et la Chine qui ont visiblement intégré dans leur diplomatie le respect du droit à la lettre – parfois contre leurs intérêts à court terme – sont sans doute gagnantes sur le long terme et, il faut l’espérer, le monde entier avec elles.


Daniele Ganser n’a malheureusement pas pu répondre à notre sollicitation d’interview. Nous vous proposons de lire celle qu’il a donnée récemment au site arretsurinfo.ch.

Daniele Ganser : La plupart des guerres menées par des membres de l’OTAN commencent par des mensonges

   Envoyer l'article en PDF