Le dernier safari et les fourmis blanches


Avril 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Henry Hathaway est le dernier cinéaste de l’âge d’or hollywoodien qui ait survécu aux années soixante. Pendant que le royal trio des westerns (voyez mon livre) composé de Hawks, Ford et Wash s’étiole et s’absente, Hathaway tient bon. Il tient grâce à John Wayne et aussi à Stewart Granger et aussi grâce à la violence, qui devient son terreau d’inspiration. Les quatre fils de Kathy Elder sont par ailleurs un chef-d’œuvre mythologique et tragique.

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Comment la presse moderne inventa notre réalité


Avril 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

La presse invente une réalité dans laquelle baigne l’humanité. On voit en Amérique, partie la plus avancée sur le plan technologique, qu’une bonne partie de la population arrive à s’extraire du simulacre de réalité (mais la réalité peut-elle être autre chose, Ô Maya ?) et commence à comprendre. Mais elle même s’adresse au réseau, à la matrice. Les vieux médias vont sans doute crever en Amérique (en France ils sont fonctionnarisés-donc-increvables) mais ils sont remplacés par sans doute pire qu’eux, ce que la vieille garde démocrate, par la voix des frères Coen, avait nommé l’Idiocratie. Le pullulement d’analphabètes néo-cons dans l’administration Trump rassérénera les amateurs qui adulent tel messie pacifico-politico-médiatique.

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La Saga d’Egil et le destin du viking en Ehpad


Avril 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

C’est l’étonnant théologien Jorge-Luis Borges qui dit que les vikings ont inventé la littérature européenne et que c’est un Normand, Flaubert, qui liquide cette littérature – dans Bouvard et Pécuchet (on y reviendra). Amateur des Kennings, Borges s’enflamme avec les périphrases et les métaphores des poètes : ô toit de la baleine (mer), pluie de la bataille (sang) ! Mouette de la haine (le corbeau), assemblée des épées !

Et puis les vikings nous font rêver depuis Kirk Douglas et la fin majestueuse du film de Fleischer (magique musique de l’italien Mario Nascimbene).

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Francis Bacon et la Nouvelle Atlantide techno-gnostique


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

(…) L’utopie techno-gnostique remonte à la Renaissance, celle des livres d’histoire. Elle essaie depuis lors de concilier la Tradition initiatique et les acquis de la technologie.

Francis Bacon, ministre de la reine Élisabeth, est le père de I’Intelligence au sens anglais du terme, c’est-à-dire de l’espionnage. Il était chargé de l’information auprès de l’ambassadeur d’Angleterre à Paris dans les années 1576-1577. Il est surtout l’inventeur du cryptage des messages diplomatiques au moyen d’un code binaire – chaque lettre de l’alphabet est transformée en une simple combinaison de deux symboles, et à chaque symbole correspond une typographie différente.

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Trump et le retour de l’antiaméricanisme primaire


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

La France des cafés du commerce et de la presse intello est contente, fêtant son retour du refoulé. Elle peut se remettre à haïr les ricains la bave aux lèvres, presque autant que les russes. Et une fois qu’on aura aisément mis la pâtée aux russes avec les mille milliards de mémère Ursula, on ira foutre leur branlée aux Yankees, au Groenland ou ailleurs.

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Hugo et Nietzsche face au rétrécissement des hommes


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

On a découvert Quatre-vingt-treize grâce au texte d’un camarade espagnol ; et cette sensationnelle tirade du vrai héros du film (sic), le marquis de Lantenac. Tout cela nous rappelle que Victor Hugo est un des plus grands génies du monde, et que l’homme qui rit, qui a inspiré le Joker de Batman (pas moins) est le roman préféré d’Ayn Rand et de tous ceux qui rêvent d’histoire fantastique et expressionniste (revoir le jeudi de Chesterton et découvrir l’adaptation sensationnelle de Paul Léni, aux temps héroïques du cinéma muet).

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Mircea Eliade et notre deuxième chute


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Point n’est besoin d’épiloguer sur la disparition piteuse générale du christianisme («pas dans un boum, dans un pleurnichement», écrivait déjà Eliot dans son poème repris par Coppola dans Apocalypse) et le déclin général des religions. L’occident ne décline pas à la sauce Spengler, il est tout bonnement crevé, et le reste du monde décline encore plus sûrement. Le «monde des machines» de Bernanos sera venu à bout de tout le monde.

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L’Europe humiliée et déshonorée face à Trump et Poutine


… l’Europe assiste impuissante à la reconstitution de l’alliance antinazie USA-URSS, sur son dos et celui de l’Ukraine. Patrick Reymond


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Il y a quelques mois Glenn Diesen parlait de cet occident qui vivait sans honte et sans humiliation. A ce jeu il ne reste que l’Europe : comme à l’époque nazie, mais toujours dirigée par des Allemands (Schwab, Leyen, BCE-Francfort, Scholz, en attendant Merz que Vance va essayer de briefer cette semaine), l’Europe se retrouve contre l’Amérique et la Russie, et dans une position matérielle et surtout morale toujours aussi inadmissible : elle est criminellement liée aux nazis de Kiev depuis son non-respect des accords de Minsk, et comme les nazis elle cherche à détruire ses propres populations avec une dictature bureaucratique abominable, des vers et des cafards dans les assiettes, une presse de propagande comme au temps de Goebbels (et ce dans tous les pays), des vaccins meurtriers obligatoires, un racisme à rebours pratiqué contre des populations blanches vieillies, avilies et avachies, et un pataquès de mesures wokistes qui évoquent les personnages nazis sexuellement détraqués des films de Luchino Visconti. Fermez le ban ou plutôt ne le fermez pas, car on n’est pas sortis de l’auberge.

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Booth Tarkington : un romancier contre le monde moderne


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

C’est un très grand romancier oublié. Un américain nostalgique de sa grande et blonde Amérique de pionniers, à la manière de Madison Grant et de Scott Fitzgerald (voir le début de Gatsby et mon livre sur Trump, réédité par Philippe Randa). On l’a oublié sciemment là-bas et il ne nous est resté que grâce à Orson Welles et à sa mystérieuse splendeur des Amberson, hymne aux anciens temps et aux vieilles familles. C’est l’Americana, ce genre, ce pilier culturel plutôt, si américain qui a nourri de merveilleuses comédies musicales comme Easter parade (avec Fred et Judy) ou Meet me in Saint-Louis (quand on voit ce que c’est devenu…).

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Kissinger et la frivolité stratégique


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

La frivolité stratégique, notion dessinée par Kissinger dans ses œuvres, est devenue une donnée permanente en occident, à l’heure où nous risquons de sombrer dans un énième et espérons-le définitif holocauste militaro-humanitaire. Mais laissons de côté les risques actuels et rappelons ce que nous disait ce maître sous-estimé et grand amateur (comme votre serviteur modeste) du grand dix-neuvième siècle alors :

Mais l’histoire punit tôt ou tard la frivolité stratégique. La Première Guerre mondiale a éclaté parce que les dirigeants politiques ont perdu le contrôle de leurs propres tactiques. Pendant près d’un mois après l’assassinat du prince héritier autrichien en juin 1914 par un nationaliste serbe, la diplomatie a été menée sur le modèle dilatoire de nombreuses autres crises surmontées au cours des dernières décennies. Quatre semaines se sont écoulées pendant que l’Autriche préparait un ultimatum. Des consultations ont eu lieu ; comme c’était le plein été, les hommes d’État ont pris des vacances. Mais une fois l’ultimatum autrichien soumis en juillet 1914, son échéance a imposé une grande urgence à la prise de décision, et en moins de deux semaines, l’Europe s’est lancée dans une guerre dont elle ne s’est jamais remise.

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