Trump et le retour de l’antiaméricanisme primaire


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

La France des cafés du commerce et de la presse intello est contente, fêtant son retour du refoulé. Elle peut se remettre à haïr les ricains la bave aux lèvres, presque autant que les russes. Et une fois qu’on aura aisément mis la pâtée aux russes avec les mille milliards de mémère Ursula, on ira foutre leur branlée aux Yankees, au Groenland ou ailleurs.

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Hugo et Nietzsche face au rétrécissement des hommes


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

On a découvert Quatre-vingt-treize grâce au texte d’un camarade espagnol ; et cette sensationnelle tirade du vrai héros du film (sic), le marquis de Lantenac. Tout cela nous rappelle que Victor Hugo est un des plus grands génies du monde, et que l’homme qui rit, qui a inspiré le Joker de Batman (pas moins) est le roman préféré d’Ayn Rand et de tous ceux qui rêvent d’histoire fantastique et expressionniste (revoir le jeudi de Chesterton et découvrir l’adaptation sensationnelle de Paul Léni, aux temps héroïques du cinéma muet).

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Mircea Eliade et notre deuxième chute


Mars 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Point n’est besoin d’épiloguer sur la disparition piteuse générale du christianisme («pas dans un boum, dans un pleurnichement», écrivait déjà Eliot dans son poème repris par Coppola dans Apocalypse) et le déclin général des religions. L’occident ne décline pas à la sauce Spengler, il est tout bonnement crevé, et le reste du monde décline encore plus sûrement. Le «monde des machines» de Bernanos sera venu à bout de tout le monde.

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L’Europe humiliée et déshonorée face à Trump et Poutine


… l’Europe assiste impuissante à la reconstitution de l’alliance antinazie USA-URSS, sur son dos et celui de l’Ukraine. Patrick Reymond


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Il y a quelques mois Glenn Diesen parlait de cet occident qui vivait sans honte et sans humiliation. A ce jeu il ne reste que l’Europe : comme à l’époque nazie, mais toujours dirigée par des Allemands (Schwab, Leyen, BCE-Francfort, Scholz, en attendant Merz que Vance va essayer de briefer cette semaine), l’Europe se retrouve contre l’Amérique et la Russie, et dans une position matérielle et surtout morale toujours aussi inadmissible : elle est criminellement liée aux nazis de Kiev depuis son non-respect des accords de Minsk, et comme les nazis elle cherche à détruire ses propres populations avec une dictature bureaucratique abominable, des vers et des cafards dans les assiettes, une presse de propagande comme au temps de Goebbels (et ce dans tous les pays), des vaccins meurtriers obligatoires, un racisme à rebours pratiqué contre des populations blanches vieillies, avilies et avachies, et un pataquès de mesures wokistes qui évoquent les personnages nazis sexuellement détraqués des films de Luchino Visconti. Fermez le ban ou plutôt ne le fermez pas, car on n’est pas sortis de l’auberge.

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Booth Tarkington : un romancier contre le monde moderne


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

C’est un très grand romancier oublié. Un américain nostalgique de sa grande et blonde Amérique de pionniers, à la manière de Madison Grant et de Scott Fitzgerald (voir le début de Gatsby et mon livre sur Trump, réédité par Philippe Randa). On l’a oublié sciemment là-bas et il ne nous est resté que grâce à Orson Welles et à sa mystérieuse splendeur des Amberson, hymne aux anciens temps et aux vieilles familles. C’est l’Americana, ce genre, ce pilier culturel plutôt, si américain qui a nourri de merveilleuses comédies musicales comme Easter parade (avec Fred et Judy) ou Meet me in Saint-Louis (quand on voit ce que c’est devenu…).

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Kissinger et la frivolité stratégique


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

La frivolité stratégique, notion dessinée par Kissinger dans ses œuvres, est devenue une donnée permanente en occident, à l’heure où nous risquons de sombrer dans un énième et espérons-le définitif holocauste militaro-humanitaire. Mais laissons de côté les risques actuels et rappelons ce que nous disait ce maître sous-estimé et grand amateur (comme votre serviteur modeste) du grand dix-neuvième siècle alors :

Mais l’histoire punit tôt ou tard la frivolité stratégique. La Première Guerre mondiale a éclaté parce que les dirigeants politiques ont perdu le contrôle de leurs propres tactiques. Pendant près d’un mois après l’assassinat du prince héritier autrichien en juin 1914 par un nationaliste serbe, la diplomatie a été menée sur le modèle dilatoire de nombreuses autres crises surmontées au cours des dernières décennies. Quatre semaines se sont écoulées pendant que l’Autriche préparait un ultimatum. Des consultations ont eu lieu ; comme c’était le plein été, les hommes d’État ont pris des vacances. Mais une fois l’ultimatum autrichien soumis en juillet 1914, son échéance a imposé une grande urgence à la prise de décision, et en moins de deux semaines, l’Europe s’est lancée dans une guerre dont elle ne s’est jamais remise.

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Todd et le tranquille écroulement anglo-saxon


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Je continue comme un gourmet son bouquin, bouchée par bouchée. Voyons d’abord les sanctions qui ont si bien réussi à la Russie et si promptement accéléré la déculottée européenne. D’abord Todd rappelle que l’occident (le monde « anglo-saxon » avec ses dominions européens en capilotade) ce n’est pas grand-chose, ni militairement, ni économiquement (les PNB sont invraisemblablement truqués…), ni démographiquement :

 L’Occident des sanctions ne représente que 12 % de la population mondiale. Les Brics comptent donc l’Inde, désormais le pays le plus peuplé, la Chine, deuxième pays le plus peuplé, tous deux situés sur le continent le plus peuplé, l’Asie. Le Brésil, quant à lui, est le pays le plus peuplé et le plus puissant d’Amérique latine : il a longtemps été un allié des États-Unis avant de devenir son principal opposant sur le continent américain, le Mexique ayant suivi une trajectoire inverse puisque, depuis l’accord de l’Alena, d’opposant principal il est devenu un satellite industriel. Enfin, l’Afrique du Sud est, de loin, le pays le plus puissant de l’Afrique subsaharienne.

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Georges Duhamel et le triomphe de la matrice US


Février 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Livre légendaire, que je n’avais jamais lu. Mon lecteur Paul qui est ukrainien, admirateur de Parvulesco, ingénieur qui vit en Amérique, spécialiste de la recherche des livres sur le web, n’a rien trouvé. Je l’ai acheté car un éditeur a cru bon de le publier, avec d’ailleurs une très bonne préface de Catherine Cusset.

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Parvulesco et David Lynch sur le cauchemar US


Janvier 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

David Lynch est mort et il ne tournait plus depuis dix-sept ans. Les larmes de crocodile des uns (dont Spielberg) ne doivent pas nous faire oublier l’avarice des autres : qui a cessé en effet de le financer, et sur quel ordre ? Ce n’est certes pas parce que ses films ne rapportaient rien, malgré leur dimension de film-culte qui ne concernait qu’une chapelle peu éclairée. On a sciemment laissé crever son cinéma. D’un autre côté j’ai assez fréquenté Kubrick pour savoir qu’un long silence au cinéma est parfois préférable à une myriade d’opus ratés. Perte d’inspiration, disent les idiots ? D’autres savent qu’il vaut mieux se taire et mirer l’écran blanc. Certains maîtres dépérirent sous le nombre de leurs films sans inspiration : Godard, Resnais, Ridley Scott… Roule, torrent de l’inutilité, comme dit Montherlant.

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Bernanos et la « masse disponible » des temps totalitaires


Leur soumission au progrès n’a d’égale que leur soumission à l’Etat…


Janvier 2025 – Source Nicolas Bonnal

Nicolas Bonnal

Bernanos avait rêvé au début juste après la Libération, et ça donne la France contre les robots, livre qui doit être oublié – même par les ignares et les distraits – car il est dépassé un an ou deux après. Le grand esprit déchante vite (« votre place est parmi nous ! » lui chantait de Gaulle qui part vite aussi) et cela donne ensuite les prodigieuses conférences de « la Liberté, pour quoi faire ? », où le grand esprit pragmatique et non visionnaire remet tout le monde à sa place : la démocratie vaut les dictatures et le christianisme est crevé, surtout celui qui veut se moderniser. On relira mon texte fondamental (je pèse mes mots, car on est en enfer, on y est vraiment) sur Bruckberger qui va plus loin que Bernanos quand il découvre que l’Inquisition est la source et le prototype des méthodes totalitaires modernes.

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