Par Aris Roussinos – Le 6 août 2020 – Source Unherd

Un spectre hante l’Occident libéral : la montée de « l’État- civilisation ». Alors que le pouvoir politique de l’Amérique s’effrite et que son autorité morale s’effondre, les nouveaux adversaires eurasiens ont adopté le modèle de l’État-citoyen pour se distinguer d’un ordre libéral paralysé, qui va de crise en crise sans vraiment mourir, ni donner naissance à un successeur viable. Résumant le modèle de l’État-civilisation, le théoricien politique Adrian Pabst observe qu’« en Chine et en Russie, les classes dominantes rejettent le libéralisme occidental et l’expansion d’une société de marché mondiale. Elles définissent leurs pays comme des civilisations distinctes, avec leurs propres valeurs culturelles et institutions politiques uniques ». De la Chine à l’Inde, de la Russie à la Turquie, les grandes et moyennes puissances d’Eurasie tirent un soutien idéologique des empires pré-libéraux dont elles se réclament, remodèlent leurs systèmes politiques non démocratiques et étatiques pour en faire une source de force plutôt que de faiblesse, et défient le triomphalisme libéral-démocrate de la fin du XXe siècle.
George Soros, milliardaire philanthrope, et financier des infâmes révolutions de couleur, a récemment développé sa vision quant aux relations internationales dans le contexte de guerre mondiale contre le coronavirus, dans le cadre d’une interview accordée au journal britannique The Independent. Sa conclusion, quelque peut inattendue, est que l’arbitrage récent établi par la cour constitutionnelle allemande, opposé à l’achat d’obligations nationales par la banque centrale européenne constitue une « menace existentielle » pour l’Union européenne, et donc à sa « précieuse » vision d’une « société ouverte ». Une menace plus grande que celles supposément posées par le COVID, par Trump, par la Chine, sur lesquels il ne s’était précédemment pas privé de se montrer alarmiste.

Qu’est devenu le « 
Dans tout ce tintamarre dû au Brexit et aux querelles parlementaires qui y sont associées, on a peu remarqué comment Dominic Cummings et Boris Johnson tentent de changer la nature même du paysage politique britannique. Bien sûr, l’angoisse du Brexit rend la tentative de susciter un changement politique stratégique beaucoup plus visible et plus aiguë. Pourtant, en fait, les changements ne sont pas entièrement, ou même principalement liés au Brexit, mais reflètent des plaques tectoniques sous-jacentes en train de s’affronter.

Au cours des derniers jours, un politicien de droite autrichien a été coulé à l’aide d’un piège élaboré. Jusqu’à vendredi, Heinz-Christian Strache était le chef du Parti de la liberté autrichien, un parti d’extrême droite (mais pas fasciste) (le FPOe) et vice-chancelier du pays. Vendredi matin, deux journaux allemands, le Sueddeutsche Zeitung et Der Spiegel
Par Tom Luongo – Le 10 janvier 2019 – Source 